Enfantine (Louisa Siefert)
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Louisa Siefert — Rayons perdusEnfantineENFANTINEToujours ces quatre douces têtesRiaient..............Victor Hugo.Devant le grand feu vif de sarment qui pétille,Le père est entouré de toute sa famille ...

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Langue Français

Extrait

Louisa SiefertRayons perdus Enfantine
Toujours ces quatre douces têtes Riaient..............
Victor Hugo.
ENFANTINE
Devant le grand feu vif de sarment qui pétille, Le père est entouré de toute sa famille : Les grand'mères en cheveux blancs, Pour qui le rude hiver de la vieillesse austère Jonche encore de fleurs la route solitaire Qu'elles parcourent à pas lents ;
Et puis la jeune femme émue & recueillie, Qui lève vers le ciel sa prunelle remplie D'un bonheur profond & complet,
Et presse à son sein nu, chaste & fière nourrice, Son dernier nouveau-né dont l'indolent caprice Laisse fuir les gouttes de lait ;
Au milieu, les enfants gracieux & candides Qui gazouillent, avec de beaux rires splendides, Leurs petites chansons d'oiseaux. Ils sont là tous les trois, blondes têtes bouclées, Frais comme le matin sur les vertes feuillées, Doux comme un nid dans les roseaux !
Sur le tapis moelleux aux fleurs arborescentes, Les plus grands à genoux, les lèvres frémissantes, Tendent leurs bras au plus petit. Faisant plus tendre encor leur voix déjà si douce, L'un l'appelle, tandis que l'autre qui le pousse Cent fois l'exhorte & l'avertit.
Le petit tout ravi, la bouche toute rose Et tout ouverte, rit : il a bien peur, il n'ose ; De temps en temps il mord ses doigts ; Quand il semble avancer, il recule au contraire. « Allons, viens ! » dit la sœur, « Courage ! » dit le frère. Tous deux lui parlent à la fois.
Il rit, il a bien peur, il hésite, il chancelle. La bûche au ventre rouge, à la vive étincelle, Des rideaux pourpre chaque pli ; L'aïeule a des éclairs sous sa paupière obscure, Les parents font silence & le poupon murmure On ne sait quoi de très-joli.
Le petit tremble, il rit, soudain il se décide, Et le voici qui vient confiant & timide, Tout craintif & tout enhardi. Il s'avance d'abord lentement, puis plus vite, Dans les bras de sa sœur il court, se précipite Et tombe enfin comme étourdi.
Un baiser le rassure, il retourne la tête Et vingt fois il parcourt la route déjà faite Avec de petits cris joyeux.
Et le père rêveur & la mère pensive Sentaient tous deux alors une larme furtive Monter de leur cœur à leurs yeux.
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