Haïkus de coeur

Sylvain Josserand

Description

Dans ce recueil, Sylvain Josserand nous entraîne dans un lent cheminement à la manière des haïkistes japonais qui notent volontiers leurs petits poèmes - 17 mores écrits verticalement - en marge du récit de leur randonnée, comme autant de pauses, de points de suspension. La plupart de ces textes ont été illustrés par l'auteur et donnés au hasard de ses rencontres à des inconnu(e)s dans la joie ou dans la détresse.

Sujets

• Harmattan Littérature
• Poésie
• Littérature

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 novembre 2010
• Nombre de lectures: 213
• EAN13: 9782296445765
• Langue: Français

Extrait

Haïkus de cœur
Accent tonique – Poésie
Collection dirigée par Nicole Barrière


Maquette de la couverture
Nicole Barrière


Illustration de la couverture
Sylvain Josserand
Sylvain Josserand


Haïkus de cœur


L’H ARMATTAN
© L’H ARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
[e-mail]
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ISBN : 978-2-296-12719-7
EAN : 9782296127197

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
L ES Q UATRE S OLEILS
Soleils de printemps
Je me souviens d’un jour où un vent fripon s’engouffra sous le jupon des filles au pont des Arts. Cela arriva sans crier gare.
Je crois que c’était le jour où un vent de mer se glissa furtivement le long des cuisses de la Seine. Je me souviens du jour où les mouettes fientèrent sur la Coupole dorée de l’Institut. Cela arriva le jour où des mouettes décidèrent de caresser les cuisses de la Seine par vent de mer. Je crois que, ce jour-là, les écrivains en habit vert inscrivirent au dictionnaire le mot « coquin ».
Il n’y a pas que les cloches qui sonnent au printemps
Un brin de muguet
Aimait fort un cerf-volant
D’un souffle de vent


Le mille-pattes {1}
En rue Croix des Petits champs
S’étrangle d’une nouille


Chants de liberté
Ô Pâques d’éternité
Creusets d’utopies


Racines enfouies
Temps et terres inconnus
Légendes ternies


Ombres dans ta nuit
Feuille séchée de bambou
Un grand bol de riz


Réglisse et cachou
Des ombres de ton monde
Ô la belle blonde


Le désir de toi
Glisse dans la nervure
Du rebond de toi


Le désir de soi
Puise à la déchirure
Du sol de Gaïa {2}


P’tit sonneur de vies
Chante les déchirures
Des âmes meurtries


A longueur de nuits
Devant la ville impie
Seul priait Jonas


Ô grand mat totem
De l’écureuil sculpté
Dieux dévoilés


Danse du soleil
Des Sioux du Dakota
Bras levés au ciel


Libres sont tes choix
Homme de grandes plaines
Takun skan skan {3}
Soleils d’été
J’ai volé, en été, là-bas à califourchon sur un goéland vers une mer sans caprice, surfant au-dessus des vagues, caressé par le souffle du vent, brûlé par des soleils de minuit.