Jardins du temps
100 pages
Français

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Jardins du temps , livre ebook

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100 pages
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Description

Ce recueil de poèmes et de nouvelles nous fait entendre une voix qui, tour à tour, dit en sourdine la gravité du monde et chante sa beauté. Une voix amoureuse de la vie, d'un amour qui n'est pas aveugle devant le malheur ou l'injustice. Une voix qui sait "redire sans émail les mots de l'unisson". La voix terrestre d'Hélène Weber s'est tue fin 2010, elle nous a laissé ses mots pour continuer à nous accompagner.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2011
Nombre de lectures 59
EAN13 9782296804852
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Jardins du Temps

Poèmes et Nouvelles
Collection Vivre et l’écrire dirigée par Pierre de Givenchy (voir la liste des titres de la collection en fin d’ouvrage)


© L’Harmattan
ISBN 978-2-296-54530-4
EAN 9782296545304

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Hélène WEBER


Jardins du Temps Poèmes et Nouvelles


Illustrations : Claude HENRY


L’Harmattan
À Christian, Isabelle, Dominique et Philippe.


« Et recommence la vie Et recommence l’histoire »

Carlos Calero, L’Aube d’un peuple (poèmes du Nicaragua)
Nephélés
Marche lentement triste
Menée par un rhapsode debussyste
Monotone échevellement
Devisant vaguement
Ainsi sont allés
En nuées effilées
Les nuages
De mon âge.


14 ans
Contretemps
Présent dolent t’envahit tant
Quand passent les magies d’enfant
Entrevoir l’or d’âge et devenir
Sera le vert plaisir
D’avoir, été, hiver, mourir


Adolescence
Ritournelle
Cabosse fêlée
Carrosse frôlé
La coque est ouverte
Par le poids des ans
Cesse de pleurer, tout en m’attendant

Barque de l’espace
Où tu crois plonger
Fil où tu t’enlaces
Songe d’araignée
Prise dans la nasse
Où tu vas sombrer

Le ciel s’est ouvert
En pleins déliés
Laisse enfin l’hiver
Las de pierre criée
Reprends ta prière
Ou bien va danser

La sente monte, monte
Et ne la vois pas
Avec moi sans honte
Tu avanceras
Guidée par ma main
Lacée par mes bras
Plus seule ne seras
Tu délaisseras
Ta peine au devant de toi
Tu te réfugieras Auprès de moi
Et tu souriras
Au-delà de toi

Cabosse fêlée
Carrosse frôlé
La coque est ouverte
Par le poids des ans
Cesse de pleurer, tout en m’attendant.
KaOadartano

(Berceuse)

Quand papa rentrera
Catherinette, Clairette
Bientôt tu dormiras
Catherina, Clara

Vois-tu le chat, là bas
Catherinette, Clairette
Bientôt il sourira
Catherina, Clara

La souris bercera
Catherinette, Clairette
L’enfant reine en ses bras
Catherina, Clara

Et quand le jour poindra
Catherinette, Clairette
Dans l’or s’éveillera
Catherina, Clara.


15 ans
Arpège
Sur un rayon de lune
déambule
en funambule
une araignée
Ses pattes velues rêvent d’étoile
et laissant sa toile
elle chemine sans trêve
poursuivant son rêve
quand le jour se lève
tombe, tombe et crève.
Le long voyage
d’ivres images
n’est qu’une page désenchantée.
Sombre araignée
dans la rosée
tu t’es noyée
car malhabile
fut ton asile
l’espoir d’un fou
que vous aimiez.


Adolescence
Rhapsode
Rhapsode en cette plaine immense
où la fin recommence
en des bras délacés
la chanson des amantes
que ton cœur a délaissées
telle une eau dormante
et place des romances
au seuil des ans glacés.

Barque d’espace en vaine plongée
de ses filets dément
la dure trace laissée.
Tes arcs de face
à la mort sans passé
de tes brins qui ne cassent
ont pour toujours cessé.

Rouet dur, bat d’un fer crissant
ou marche folâtre
jusqu’à la St Vincent.
St Barth
Le soleil se couchait sur la mer, des teintes violentes irisaient le ciel, du vert nil à l’indigo s’embrasant de rouge. L’enfant ne se lassait pas de ces horizons des Caraïbes où il venait passer les vacances chez une tante lointaine.
La capitale Gustavia était un port où sa parente habitait. Presque tous les soirs, le jeune se rendait dans un petit village où les couchers de soleil étaient les plus beaux. Des jeunes jouaient au ballon dans le terrain vague à côté de la mer, des barques somnolaient nonchalamment. Toute vie semblait échapper à l’agitation du monde. St Barth était vraiment une île privilégiée à l’abri des contradictions de la modernité.

Le jeune garçon avait remarqué qu’un petit musée était encore ouvert, il entra et admira les coquillages colorés, des poissons dans des blocs de Plexiglas, mais surtout un aquarium avec des poissons tropicaux : poissons perroquet, poissons pyjama, poissons zébrés, phosphorescents, flammes rouges vivantes couleur feu. Il ressortit du musée ébloui par toutes ces richesses naturelles. Il regarda autour de lui, il ne restait plus dans le ciel que des marbrures rouge orangé, le soleil avait plongé dans la mer, l’eau était calme, éclaboussée de lumière.

Le jeune garçon n’avait pas vu le temps passer. C’est l’heure de rentrer pensa-t-il. Des coqs se querellaient pour une favorite, il les regarda et prit le chemin de Gustavia où l’attendait sa tante. Dans quelques jours il savait qu’il devait repartir en France. Avec un pincement de cœur il pensa qu’il lui faudrait s’arracher à ce monde de douceur à la beauté calme et inoubliable.
Hiver
Doigts désenlacés
Bras désaccordés
fugue en mineur
d’un hiver désœuvré
Triste est le glas
d’un amour délaissé

Reviendra-t-il l’été
où nous irons danser
soirs de nuages embrassés
les printemps refleuriront
comme micocouliers.
Ce soir
Cheval d’argile, masque de glaive
Tu t’enfuiras vers l’au-delà
Cheval d’argent dans la nuit brève
Nous partirons vers Guélala

Fœtus d’ivoire, fonte des rêves
Tu dormiras seul dans tes bras
Potier d’antan, tourne sans trêve
Un songe d’or qui ne viendra.


Retour de Grèce
La chevêche
Avez-vous vu la chevêchette ?
Elle revêche à des amis
L’air revêche et l’œil marri.
Au chevet de son lit
Elle n’a pas dit, mais elle a ri
Car elle trabêche un travesti,
L’air marri et l’œil ennemi.
Avez-vous vu la chevêchette ?
Elle a dit non, mais elle dit oui
Car elle aime
Et son hibou
Et son ami.


Arbatax, 1983
Arc-en-Ciel
Dans tes yeux de lune, je voulus me noyer.
L’écume des vagues faisait penser à un tablier
linge blanc par-dessus les toits, linge brodé
où j’aurais pu glisser.
L’arc-en-ciel s’est enfin délié
la mer s’est transfigurée
le sable s’est réchauffé
roulé par le vent, roulé par les vagues.
Quel immense désert où nous pourrions partir
Oasis, miracle de l’eau, houle du ciel jusqu’au
creux des cimes, dunes des hauts fonds.
Dei, deo, hue, dia, ho !
La mer devient arc de feu, cheval de roi,
cheval de glaise, cheval de plomb
Tes bras sont pour moi sans trêve,
place à mes rêves
tu es toujours là.
Bleu du ciel, rouge du feu et du drapeau,
o dia, dei, deo.
Orange des désirs, violettes voletant
vers l’amourette de l’indigo.
Le bleu des lèvres est le plus beau.
Les roses de tendresse
au gré du vent sont comme caresse.
Au loin
Fleuve de lune sur la mer
corne de brume des marins.
Je pars au loin, très loin
sur une terre d’exil
d’où nul ne revient.
Perle de lune
fleuve d’airain
voici Santorin.
L’Exil
Je devais partir dans une contrée lointaine pour filmer la nature, les animaux, les plantes… Il était question des îles Galâpagos. A la dernière minute la mission se transforma en étude sur la Mauritanie : les oasis, l’étendue du désert, la botanique, la paléontologie. Les longues files de caravanes chamelières, les villes ensablées renfermant de splendides manuscrits anciens… Tout cela me tentait passionnément.

Je partis donc avec un petit groupe, certains allaient surtout à pied, passant au peigne fin le sol, d’autres empruntèrent des chameaux ou montèrent dans des 4x4 cahotant sur les pistes ou sur le reg parsemé de cailloutis. Les dunes se succé

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