L herbe n était pas assez verte ou Nouvelle Afrique
80 pages
Français

L'herbe n'était pas assez verte ou Nouvelle Afrique , livre ebook

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80 pages
Français

Description

Ce recueil de poèmes exprime le déchirement de l'auteur à l'aune des thématiques développés: croyance en l'Afrique, afro-pessimisme, pauvreté, amour, célébration, fuite, trahison, tristesse, bonheur, espoir.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2013
Nombre de lectures 17
EAN13 9782336325170
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0474€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Serge Noukeu
L’herbe n’était pas assez verte ou Nouvelle Afrique
Poésie
Préface de Jean-Claude Awono
Lettres camerounaises
L’herbe n’était pas assez verte ou Nouvelle Afrique
Lettres camerounaises Collection dirigée par Gérard-Marie MessinaLa collectionLettres camerounaises présente l’avantage du positionnement international d’une parole autochtone camerounaise miraculeusement entendue de tous, par le moyen d’un dialogue dynamique entre la culture regardante – celle du Nord – et la culture regardée – celle du Sud, qui devient de plus en plus regardante. Pour une meilleure perception et une gestion plus efficace des richesses culturelles du terroir véhiculées dans un rendu littéraire propre, la collectionLettres camerounaises s’intéresse particulièrement à tout ce qui relève des œuvres de l’esprit en matière de littérature. Il s’agit de la fiction littéraire dans ses multiples formes : poésie, roman, théâtre, nouvelles, etc. Parce que la littérature se veut le reflet de l’identité des peuples, elle alimente la conception de la vision stratégique. Déjà parus Albert NDJALA VOUNDI,Le fiel du miel, 2013. Nonyu MOUTASSIE ERARD,Des racines au feuillage, 2013. Georges YOUT,Ça ne gêne personne, 2013. André AYANGMA,Orphelinades, Afrique, Soweto, 2013. Joseph Patrice FOUMAN,Le radeau de l’inconnu, 2013. Leontine LONGBOU FOPA,Appelez-moi Madame Oumarou, 2013. Marius NANYA,Les saveurs de l’Afrique, 2013. Siméon TSEMO,L’homme qui n’avait pas eu de nom, 2013. Kanouo L. Fabrice,Éclats de vie, 2013. François A. NTSAMA,Un nouvel an pas comme les autres et autres nouvelles, 2013. Eustache OMGBA AHANDA,Les fleurs de l’âme, 2013. Juste Magloire BASSOGOG DIBOG,Nog Ndourou. L’éprouvé,2013.
Serge NoukeuL’herbe n’était pas assez verte ou Nouvelle Afrique Poésie Préface de Jean-Claude Awono
© L’Harmattan, 2013 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-01473-9 EAN : 9782343014739
Préface
Plutôt que « préface », je préfère le mot « poéface », que j’utilise pour la deuxième fois, après le livre d’Epalè Ndika paru aux éditions Ifrikiya en 2010 sous le titre Survivre, suivi deCendres du crépuscule, pour introduire le lecteur dans un recueil poétique. L’avantage de ce néologisme c’est d’abord sa parenté phonique avec le mot qu’il supplante, la lettre « r » seule venant faire la différence. Ensuite, la vocation d’une introduction n’est-elle pas de montrer la « face » d’un texte dont on sait qu’il peut s’inscrire dans un genre ou un autre? Lapoéface (d’une signifiance plus riche que préface, à mon sens) montre donc la face de la poésie, vitrine incontournable, porte d’entrée d’un territoire aux arcanes subtils et multiples. Tout discours liminaire sur un texte est donc tentative d’élucidation de ce que celui-ci offre à voir d’entrée de jeu, à première vue.
Dans ces poèmes que nous propose Serge Noukeu, il est question d’amour, ainsi que de célébration, de souvenirs et de beauté. Il y est question bien plus que de cela, de tous ces sujets qui remettent la vie en chantier, l’être en mémoire et la chose en perspective. Le poète se livre à l’autre et à lui-même avec l’emportement de chaleureuses retrouvailles et la fougue de l’extase. Il chante, déchante parfois mais décante toujours le réel qu’il soumet à une parole trépidante de cadence, de virtuosité et d’envoûtement. Ceux qui veulent vider la poésie de ses substances lyriques savent combien une telle entreprise est périlleuse, car en versant dans une écriture sèche de tout enchantement et de ce que Frankétienne appelle le « coeuritoire », on va droit dans le mur. On voudrait faire
de « l’effacement du sujet lyrique » la condition de la nouvelle poésie. Evidemment, un tel impérialisme ne sera pas accepté ; il n’aura pas lieu. La poésie est le pays de la liberté, elle est la liberté, s’imposant ses propres contraintes, traçant ses voies, donnant sa voix et prenant toujours au cœur ses principales raisons et saisons, ainsi que ses essences primaires. Le poète ne peut être réductible à la peinture de sa « propre chaumière» comme l’indiquait à juste titre Jean Pierre Makouta Mboukou du Congo ; de même il ne peut être versé dans un moule bon à reproduire à souhait des modèles taillés sur mesure, ou s’inscrire dans une « nouveauté » dont il connaît mal les tenants et les aboutissants.
Certes écrire c’est renouveler, c’est hésiter entre l’ancien et le nouveau, tirer de l’ancien le neuf, mais c’est, dans l’entreprise poétique en particulier, affirmer une existence, marquer une présence et, bien entendu, brouiller les cartes du matériau commun en tentant de bousculer les évidences pour tracer des sillons aux contours singuliers. Dans le cas de Serge Noukeu, on relève bien de conquêtes, dans le traitement des sujets abordés notamment, et des « déambulations » et hardiesses rhétoriques susceptibles d’apaiser bien d’attentes esthétiques : « Je sème le ciment dans le jardin / Et les fleurs dans ma chambre/ Je regarde un film à la radio/ Et j’écoute le journal à la télévision… Je dors dans la rivière/ Et me lave dans le lit…». L’inattendu prend possession de la phrase qui devient sujet à bien de torsions et distorsions sémantiques. La poésie exprime ses pouvoirs ludiques en augmentant sa force suggestive et signifiante. Il y a bien plus dans cette écriture qui entraine le lecteur dans les dédales rythmiques et festifs de ce que l’on a appelé avec Eluard la simplicité hermétique : « Zibi !/Zibi danse !/ Petite Zibi danse !/ La petite Zibi danse !/ La toute petite Zibi danse doucement !/
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La toute petite Zibi danse tout doucement/….Danse Zibi/ Danse.» La phrase commence par un seul mot, puis comme une montgolfière, se gonfle d’une suite syntaxique de plus en plus importante et une fois l’apogée atteinte, une fois le « ventre » de la phrase plein, elle amorce un dégonflement progressif, jusqu’à retrouver l’unité topique du départ. Ce jeu de dilatation et de rétrécissement syntaxique se double de figurations poétiques bien connues sous le nom de calligrammes qui prennent sous la plume de Serge Noukeu la forme de flacons dont le contenu imaginable est un élixir de haute portée symbolique. Poésie de jeu et d’hommage, comme nous l’avons déjà dit, la poésie qui se présente ici sous le titre fort évocateur deL’herbe n’était pas assez verte est l’expression d’un attachement viscéral de l’auteur à sa terre qui, tour à tour, prend le visage enchanté de l’institution universitaire (Le sanctuaire de Ngoa-Ekellé), de lieux chers (Afrique, Dschang, Mvomeka’a, Nkongsamba). Des personnages entrent en jeu dans cette scène lyrique, les plus importants étant le poète amoureux, l’aimée et surtout la grand-mère qui fait l’objet d’une ode tendre et sincère.
Disons, pour conclure la parole liminaire sur ce florilège que certes « l’herbe n’était pas encore assez verte», mais elle était déjà suffisamment tendre et juteuse pour alimenter l’inspiration d’un poète qui replace au cœur de l’écrire notre « désir d’Afrique » (titre de la brillante œuvre critique de Boniface Mongo Mboussa), de la terre et des éternités scripturaires dont l’amour et la nature tiennent le flambeau. Désir de la poésie elle-même, comme manifestée autrefois par René Philombe et ses congénères, « douce poésie » comme le jeune auteur l’écrit et qu’il aime. Que dire d’autre à la suite de ce rhapsode de la lumière, sinon mon amour aussi,
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