La poésie sénégalaise d expression française (1945 - 1982)
204 pages
Français

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La poésie sénégalaise d'expression française (1945 - 1982) , livre ebook

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Description

La littérature africaine produite dans les les langues européennes - anglais, français, portugais - a de tout temps suscité l'intérêt d'une réflexion théorique sur les rapports d'adéquation entre les idées substantielles de cette littérature et la langue véhiculaire. L'objet de cet ouvrage est d'élucider la question de la corrélation entre la poésie sénégalaise d'expression française et le médium linguistique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2011
Nombre de lectures 88
EAN13 9782296686793
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L A POÉSIE SÉNÉGALAISE
D ’ EXPRESSION FRANÇAISE
(1945-1982)
Dernières parutions
chez L’Harmattan-Sénégal


AGNE Abdoulaye, La poule bénie de la mariée , roman, février 2011.
FALL Takia Nafissatou, Comme un ciel d’hivernage , roman, février 2011.
WÉLÉ Abou, La fiscalité des systèmes financiers décentralisés (SFD) au Sénégal, février 2011.
KANE Abdoulaye-Élimane, La femme-parfum, roman, janvier 2011.
MIKILAN Jean, Le destin de Ndamal, roman, décembre 2010.
GUÈYE Moustapha, Le tourisme en Casamance. Entre pessimisme et optimisme, novembre 2010.
KASSÉ Moustapha, La science économique et sa méthodologie, collection « Zoom sur… », octobre 2010.
SOW Abdoul, Mamadou Racine Sy. Premier Capitaine noir des Tirailleurs Sénégalais (1838-1902), collection « Mémoires & Biographies », septembre 2010.
KÉBÉ Abdoul Aziz, Serigne Abdoul Aziz Sy Dabbâkh. Itinéraire et enseignements, coll « Mémoires & Biographies » juin 2010.
NGAÏDE Abderrahmane, Le bivouac, suivi de Fresques d’exil, juin 2010.
FALL Iba, Crise de socialisation au Sénégal, essai. Suivi de Réflexion sur les ontologies bambara et peule en rapport avec la crise ontologique mondiale, mai 2010.
KANE Coudy, La quête identitaire chez les écrivains de la moyenne vallée du fleuve Sénégal, mars 2010.
S ana C AMARA


L A POÉSIE SÉNÉGALAISE
D ’ EXPRESSION FRANÇAISE
(1945-1982)
© L’H ARMATTAN -S ÉNÉGAL , 2011
« Villa rose », rue de Diourbel, Point E, DAKAR
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
senharmattan@gmail.com
ISBN : 978-2-296-10299-6
EAN : 9782296102996

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
À Adji Seynabou Ndatte Bâ

Pour tous mes professeurs de l’UCAD et des États-Unis
REMERCIEMENTS
Je tiens d’abord à exprimer toute ma reconnaissance au professeur Francis Abiola Irele de l’université Harvard. Il m’a servi de guide exemplaire. J’ai pu achever cet ouvrage grâce à son soutien indéfectible et grâce à ses remarques pénétrantes sur le sujet.
Je témoigne également ma profonde gratitude à John Conteh-Morgan, mon feu professeur, qui n’a cessé de m’encourager dans les recherches théoriques et pédagogiques pendant mes années académiques à Ohio State University. Je n’oublie pas d’adresser les mêmes remerciements aux professeurs Robert D. Cottrell, Denis Minahen, Karlis Racevskis et à Ruthmarie Mitsch et Ishaq Shafiq qui, par leur clairvoyance, m’ont permis d’exécuter le vaste projet d’un traité sur les langues et littératures du Sénégal. Merci également à Mireille Rosello, Émile Talbot, Thomas Hale, John Johnson et Elhadji Samba Diallo. Je ne saurais oublier le professeur Bassirou Dieng qui m’a beaucoup instruit sur l’analyse poétique et le professeur Pape Aliou Ndao qui a peaufiné certains de mes articles.
Je remercie mes amis et frères – Moustapha Tambadou et Siacka Dramé – pour leur collaboration indéfectible, mes collègues de Truman State University et Mamadou Badiane, Alioune S. Gning, Omar Guèye, Cheikh T. Cissé, Lamine Fofana, Thomas Coll, Louis Mendy.
Pour terminer, je dis ma profonde gratitude à mes parents pour les conseils qu’ils m’ont prodigués avec beaucoup d’affection, à mes frères et sœurs, pour leurs encouragements. Je remercie Saer Ndiaye et Bachir Coly qui ont attentivement relu tout l’ouvrage pour m’éviter trop d’incohérences et de maladresses. Dr. Abdoulaye Diallo, Administrateur général de L’Harmattan-Sénégal, a témoigné en ma faveur en acceptant de publier mon ouvrage. Il mérite donc que je loue ses efforts de publier autant d’auteurs sénégalais et africains que d’esprits avertis.
Que les génies collaborateurs que j’ai oubliés me pardonnent ma faute et ma très grande faute.

Kirksville, Missouri,
Janvier 2011
INTRODUCTION PROBLÉMATIQUE DES RAPPORTS DE LA LITTÉRATURE SÉNÉGALAISE ET DE LA LANGUE FRANÇAISE
L ANGUE ET LITTÉRATURE
La langue française, cède-t-elle à l’imagination des poètes sénégalais qui en font toujours leur instrument d’usage ? Cette question préoccupante continue de faire l’objet d’une réflexion parmi les auteurs sénégalais qui écrivent en langue française et parmi leurs critiques. Le cas n’est pas spécifique au Sénégal, car la question entre dans le cadre d’une problématique de l’adéquation de l’expression à l’idée dans les littératures africaines d’expression européenne. Il est reconnu que la conjonction de la littérature africaine et des langues occidentales est une situation incommode. Elle place l’écrivain dans une situation de dépendance qu’il n’arrive pas totalement – comme on le soupçonne – à maîtriser. En tant que mandataire de sa culture, l’écrivain africain se trouve souvent confronté à des difficultés à rendre fidèlement les valeurs intrinsèques de cette culture, à moins d’une maîtrise totale de la langue d’emprunt. Encore que les réalités exprimées peuvent ne pas être traduisibles, même pour les écrivains qui maîtrisent le mieux la langue française. L’écrivain qui opte pour utiliser la langue d’autrui pour exprimer le contenu de son imagination arrache à sa culture ses éléments fondamentaux, si l’on conçoit que la langue constitue une partie intégrante de la culture. Jacques Chevrier avance ceci :
« La culture d’un peuple est en effet par définition le lieu de sédimentation des manières de faire et de penser de ce peuple, et c’est en étudiant sa langue et sa grammaire que l’on parvient pour une large part à en saisir les articulations et la logique interne {1} ».
Les propos de Jacques Chevrier nous permettent de souligner les difficultés qui s’opèrent dans la tentative d’identifier les valeurs africaines dans une langue étrangère. L’écrivain qui s’applique à la tâche plonge dans un abîme d’irrésolution, car il lui manque surtout de répondre directement à l’écho de sa conscience. Il n’est pas certain, non plus, qu’il veuille établir un dialogue avec son propre public qui ne comprend guère les mots qu’il utilise. Son entreprise aboutit donc à un resserrement du public approprié que vient suppléer une audience étrangère. L’écrivain qui pense dans sa langue, et transmet son imagination dans une autre langue risque de détruire l’authenticité de son énoncé. Dans beaucoup de cas, il accepte les spécificités de la langue d’emprunt pour traduire une idée perçue sous un autre signe dans sa langue maternelle. Cet effort de traduire son imagination par des mots empruntés ne fait que creuser davantage l’abîme entre son texte et la langue étrangère. C’est certainement l’une des implications que remarque Abiola Irele dans ses propos sur la question :
« Car même s’il est vrai que toutes les langues forment des systèmes dont la référence à la réalité est arbitraire, il existe une naturalisation de langues particulières à des environnements spécifiques, ce qui joue un rôle important dans le processus par lequel elles arrivent non seulement à signifier, mais également à trouver une correspondance avec la configuration totale de la réalité perçue et expérimentée au sein de l’environnement {2} ».
Les implications sont nombreuses dans le brassage de la littérature africaine et des langues étrangères. Et pourtant, certains critiques légitiment la distance des écrivains africains par rapport à leur pays d’origine. Ils concèdent également que l’emploi d’une langue de diffusion internationale peut servir de véhicule adéquat à la transmission des idées de l’écrivain, surtout si elle est bien maîtrisée. Mwatha M. Ngalasso, l’auteur de ces objections, s’interroge :
« Au nom de quoi l’écrivain africain devrait-il s’enfermer dans un carcan géographique alors que partout aujourd’hui s’affichent clairement le refus de balkanisation et la soif de l’universel ? » (p. 59).
Plus loin il ajoute :
« L’écriture étant un exercice solitaire, en sa genèse comme en son accomplissement au moment de la lecture, n’est-ce pas le droit de chacun de choisir la (ou les) langue(s) par lesquelles il veut vivre,

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