Lettres à une génération sacrifiée
90 pages
Français

Lettres à une génération sacrifiée , livre ebook

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90 pages
Français

Description

L'auteur, a pris la plume pour les bannis afin qu'ils soient réhabilités et pour les déshérités afin de leur donner un héritage : sa parole enrichissante ! Lettres à une génération sacrifiée est un vibrant écho à la souffrance de son peuple et de l'humanité entière. Ses textes sont autant une instigation à un combat pacifique au service du changement et du progrès qu'un appel à la méditation sur la destinée, tant individuelle que collective.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2013
Nombre de lectures 26
EAN13 9782296512610
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0474€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Moïse Feunkam Talla
Lettres a une génération sacrifiée
Poèmes
Préface de Jean-Claude Awono
Lettres camerounaises
Lettres à une génération sacrifiée
Lettres camerounaises Collection dirigée par Gérard-Marie MessinaLa collectionLettres camerounaises présente l’avantage du positionnement international d’une parole autochtone camerounaise miraculeusement entendue de tous, par le moyen d’un dialogue dynamique entre la culture regardante – celle du Nord – et la culture regardée – celle du Sud, qui devient de plus en plus regardante. Pour une meilleure perception et une gestion plus efficace des richesses culturelles du terroir véhiculées dans un rendu littéraire propre, la collectionLettres camerounaises s’intéresse particulièrement à tout ce qui relève des œuvres de l’esprit en matière de littérature. Il s’agit de la fiction littéraire dans ses multiples formes : poésie, roman, théâtre, nouvelles, etc. Parce que la littérature se veut le reflet de l’identité des peuples, elle alimente la conception de la vision stratégique. Déjà parus Joseph Franck BONNY,Nébuleuse de larmes, 2012. Émile ESSONO TSIMI,Le métier d’aimer, 2012. Émile NGUIMFACK,Morts mystérieuses à Poulàh, 2012. Gilbert DOHO,Désastre à Fodong, 2012. Alain Désiré Taïno KARI,Âme vivante. Mes visions du monde, 2012. Jean Claude ABADA MEDJO,Les machinations du sable, 2012. Charles SOH,La chèvre du sous-préfet, 2012. Jean André MANGA,Paradoxes, 2012. Jeanne Marie Rosette ABOU’OU,Lettre à Tita. Volume 2, 2012. Jeanne Marie Rosette ABOU’OU,Lettre à Tita. Volume 1, 2012. Michel ABEGA,Le chevalier noir, 2012. Berthe-Virginie TUEDJO,La nuit des grillons, 2012. Floréal Serge ADIÉMÉ,Mon prince charmant, 2012. Paul Emmanuel BASSAMA OUM,La poubelle de la discorde, 2012.
Moïse Feunkam Talla Lettres à une génération sacrifiée
Préface de Jean-Claude Awono
© L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-336-00122-7 EAN : 9782336001227
Dédicace
A l’écume du progrès… Afin que brille sur l’Afrique une aurore nouvelle ! Au déferlement des larves du volcan, Qui préparent pour une terre stérile, Une saison fertile ! Lettres à une génération sacrifiée !
Préface
Les mots sont des gris-gris Mon cher Moïse Feunkam Talla, Je m’en vais répondre à tes lettres. Tu ne me les as pas fait parvenir par la poste ou par quelque intermédiaire. Tu es venu toi-même me les remettre. Puis, le temps a commencé à passer. Plus d’une fois, tu m’as appelé pour me demander de leurs nouvelles. Les nouvelles de tes lettres, bien sûr ! Mais tu voulais plus que cela. Tu souhaitais que je t’écrive aussi une lettre dans laquelle je décline ma pensée et mes impressions sur tes écrits. Je parle d’écrits. C’est en fait de cela qu’il s’agit. Car ce que tu appelles « lettres », c’est en fait un ensemble de poèmes que tu as rassemblés sous le titre deLettres à une génération sacrifiée. Car dans ton esprit, et je suis tout à fait d’accord avec toi, il n’y a pas de différence entre lettre et poème. L’une et l’autre sont l’âme et le cœur mis en mouvement ; et afflux du vide et du trop-plein qui s’affrontent en chaque être et en font un ring à jamais ininterrompu. Je ne sais ni où ni quand tu as écrit tous ces textes. Mais ils portent tous les traces et les marques des temps actuels, mais aussi la nostalgie de ce qu’en son temps, Engelbert Mveng avait appelé « le paradis perdu ». C’est pourquoi tu parles de génération sacrifiée, parce que tu sais qu’un sacrifié, c’est quelqu’un qu’on envoie à la mort. Tu fais ainsi, avec les mots, le constat sévère et douloureux d’un pays coupé en deux : d’un côté, ceux qui envoient à la mort et qui prétendument sont et ont la vie, et de l’autre côté, la chair à canon, les crève-la-faim, les errants et exilés devant l’Eternel. Tu poses le diagnostic d’une nation avortée, « aveugle, amorphe et veule », d’un pays stérile où « les tyrans des citadelles démagogues » « accaparent à bras d’acier nos urnes ». Et tu le dis avec les mots de la colère tirés de tes tripes enragées et de la marge sociale. Tu
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parles de la foule « qu’actionnent les autocrates », du « bruit des églises où l’on bave et tombe », des enfants qui « grincent de désespoir » et qui « dînent au cocktail amer d’un buffet sans sel / Dressé à la table de Lucifer ». Tu parles de « victimes-nées », de « sacrifiés du sort », de « nés-pour-souffrir », de « dynasties de Caïn », de « sceptre dictatorial qui sera bientôt ravi », des « cannibales et des carnassiers » qui prennent en otage la république et imposent leur règne de « vampires ». Tu utilises les mots les plus forts pour frapper avec la dernière énergie le mal qui prend possession de tout. C’est des épîtres de la même éruption que le char des dieux en colère qu’il s’agit. Et du haut du poème, et mouillé à son encre « iconoclaste », tu surplombes une cruelle tradition où l’on « vend pour un plat le destin d’une nation ». Tu as raison cher frère, de ne pas accepter cela. Il n’est acceptable pour aucun esprit humain une vie de cratère ou de chaudron, de hold-up, de dérive et de bouc émissaire. Evidemment, tu connais le pouvoir des mots. Tu connais leur trône et leur couronne. Tu sais comme l’avait écrit autrefois François Sengat Kuo, que « les mots sont des totems ». Et Sévérin Cécile Abéga ajoutait qu’ils sont des « gris-gris » protecteurs. Et puisque tu cites René Philombe, c’est que tu sais que les mots sont aussi « des hiboux », c'est-à-dire la métaphore vivante des êtres et des forces qui travaillent dans l’ombre, qui font du bien sans le clamer, et dont les efforts sont souvent mal récompensés. C’est pourquoi tu tires des mots la force de regarder demain et de garder intact l’espoir. Et les morts, comme chez Birago Diop, constituent l’un de tes puissants motifs d’espoir. Comme c’est beau de t’entendre les célébrer : « O morts ! Martyrs pesant aux flancs de ma mémoire/Morts qui se sont évanouis dans l’ombre et le noir/Révérends morts pour qui je fredonne ce poème /Je vous célèbre, je vous adule et je vous aime ». Beau également de te voir semer à tout vent, même dans le désespoir, la possible profusion de la vie : « Tout ce que ta main trouve, fais-le avec zèle/Sème du riz, sème le mil, sème…/Peut-être le sèmes-tu pour des sauterelles/Peu importe, sème-le quand même ». La poésie, tu la préfères
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