MOLESKINE
182 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

MOLESKINE , livre ebook

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182 pages
Français

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Description

L'auteur livre ses idées qui se cognent, de courts instants perplexes, sans tenir la rampe, où il pleut des secrets d'ordre créateur, ivres et légers dans un court-métrage aux couleurs vives aboyant sur la lande.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2011
Nombre de lectures 54
EAN13 9782296810594
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Moleskine
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55119-0
EAN : 9782296551190

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Didier BUCHERON


Moleskine

Textes courts


L’Harmattan
Pour Alice, Thibaut, & ceux qui les aiment.
Avec ma casquette
de chasse
aux yeux méchants
nous scrutons
le système nerveux
de la poésie
à bout portant.
Fin de journée flottante
9, rue Gît-le-Cœur
j’oscille au creux d’une dérive
entre graffitis
du rêve Américain
en lambeaux
& poussières d’images
années 50
au Beat-Hôtel
des jeunes mecs
des pas sociables
en hibernation
mais lucides
désolation dans les veines
à travers d’étranges mixtures
cliquettent sur Underwood
de virulents hurlements
entrailles mises à nues
en prose expresse
& inventions verbales
venues des profondeurs
d’une société qui a perdu
de vue son idéal.
Ils inventent la poésie
sur ordonnance
dans une illusion de liberté
au ressac de pensées givrées
& grincements de molaires
empreintes moites sur les touches
dans la mécanique nocturne
quand la soupape tourne à vide
& plus tard du ventre
de la bouche d’Ombre
s’illuminent les balancements
improvisés d’un sax
souffle bas en fin de chorus
lourd tribut à payer au blues
éternellement quelques notes
& mots complices d’un long silence
broyant du noir au festival du doute.
Dans le film de mon esprit
je secoue la tête & elle tombe
une fille aux cheveux sauvages
parlant comme Zarathoustra
la ramasse dans une flaque
d’images brisées mais
ça n’arrive jamais
faites gaffe !
J’étais le premier fou
que j’ai connu disait Kerouac.
Avec Bob Kaufman
Complètement à côté
de mes pompes
je fais péter le temps
au creux de l’hiver
marches de rues
gueule givrée sans frime
avec toute cette mort
c’est vrai & ça glisse
sur mes joues creuses
pas de bras de fer
avec la brutalité
du quotidien
j’ai des crampes
images de chair
d’os transpercés
par ce froid
je ne pense à rien
seulement battre
le pavé tétanisé
laisser le vent enrouler
les têtes pâles
yeux fenêtres aveugles
au zénith souterrain
si bas de plafond
y aurait-il un allumeur
de réverbères dans ce poème ?
Dévaluation
de l’air du temps
les silences se déchaînent
je m’ennuie discrètement
en broyant des ombres
découpées au chalumeau
d’un trait vif à même les nerfs
rien n’est facile
mille fantômes accrochés
à ma mémoire
ça vient de loin
très loin sans boussole
hommes femmes lieux divers
chaque rêve porte un visage
cicatrices électriques
sur ciel bleu glacial
dérobade du carnet blanc
& plus un seul ailleurs
aussi insolite que moi
& le fantôme de l’Opéra
comment s’en sortir
avec ce mec tragique
qui me fait des signes
comme un gâteau perdu
en route se dissolvant
sous la pluie.
Mes outils verbaux
ne stagnent pas
trente mètres
& un nuage de poussière
le Colt a parlé
le verbe haut & fort
il n’y eu aucune réponse
à chacun ses grandes noirceurs
& ses vieux pots ébréchés
la vente continue
envisager des mots codés
un changement de parcours
voilà où j’en suis
accélérer la cadence
la roulette a tourné
bruit de plomb
& fuite au bout de l’ennui
suivre la flèche
ou sauter par la fenêtre
avec la fenêtre
pas en désespoir de cause
mais afin d’éviter
toute confusion avec
mes outils verbaux
en blouses blanches
tourner la page
ou je ne réponds
plus de rien
l’index sur la gâchette
c’est une image calibrée.
Avec Gregory Corso
En équilibre précaire
sur l’arc-en-ciel de la gravité
j’ai peint l’avertissement
d’une lune grise sur fond gris au centre
de pensées pierreuses
dans les granges de mon cerveau
où la gravité s’enfonce
au milieu de bruits étonnés
comment s’en sortir ?
Suivre le vent qui se brise
comme une vieille noix sans voix
dans les rues blondes ou
se mettre l’esprit en code
& se frayer un chemin
dans Bad Bone Street
comme un joyeux bofiste en orbite
là où couverte de rouille
la médiocrité résiste
portes cochères visions de chairs
& branlades de morues
sous un ciel en pente
soleil de vin dans les veines
là où le clapotis a trouvé son port.
Qui a griffonné mon nom
sur les murs du mensonge ?
Ça ne mène nulle part
la mer ne crie pas dans le coquillage
& nul n’a encore vu les yeux de la terre.
Rester comme un arbre mort
debout solide et aveugle
avec trois corbeaux
sur cet arbre-là.
Quand le ciel tombe
qu’il pend en masse les yeux clos
que d’anciens soleils balbutient en rêvant
alors tu te dis
si la branche casse c’est un rêve.
Dans mon village à moustache
les hommes avancent le dos courbé
comme pour brouter la mer bleue
de leurs grandes mains oubliées.
Mur malade
à demi-mort
pierres désespérées
plis dans les affiches
sable joints affaiblis
déformation linéaire
dislocation molle
pisses jaunâtres effrontées
estampes merdiques
défense d’afficher
pluies vents fariboles
au pied du mur
un maçon mort.
Triturer la breloque interne
capter les forces
briser les formes
détourner les relais
dépasser les ondes de diffusion
multiplier les signes
& les images à défaire
déraper dans le noir
retomber sur le gris
gifler la morue
& le chant de la pensée
en garde-fou.
Ainsi on fait semblant
par petits bonds
Bond ? James Bond !
Encore une balle perdue
qu’il dit le Bond
faisons semblant
par petits bonds
faisons mine de s’arrêter
aux limbes de l’imbécillité.
Pluie d’encre
états d’urgence
murailles de panique blanche
les chiens de l’Enfer
de la poésie
griffent
d’étranges mots
dans le brouillard
d’un ciel d’os.
Quand la souffrance
se pointe l’esprit
s’aveugle l’intellect
se glace et alors ?
Alors I’m dead
je serais mort
comme un vieux tapis
ramassé sur lui-même.
Quand j’ai lu
Finnegans Wake
pour la première fois
j’ai muté
dans une jacquerie
à très mauvais
caractère
sorte de diable faucheux
avec boucles d’oreilles
mais
si tu laisses aller
c’est un livre
qui délivre
avant le festival
des Vieilles charrues.
Trois cents chevaux mongoliens
& trois cents vieillards
aux culs tannés
hirsutes rejetons d’une race
qui s’éteint
débris aux dos craquelés
mains de cuirs sales
& crânes fatigués
vaisseaux sanguins
limite rupture
la Horde d’Or
en gare de l’Est
avec tickets repas
& selles pliantes
attendent un train pour
le désert de Gobi.
Avec Norman Spinrad
Tant que je pourrai voyager
avec un stylo à la main
je m’éloignerai du regard perdu
des maisons de retraite
je renouerai mes lacets en marchant
sans aucune peur d’avoir l’air gauche
et vous les cauchemars aux grands pieds
si vous voulez me contacter
j’ai pris mes pilules hilarantes
jeté le téléphone
& si par hasard cela vous étonne
de me trouver encore en vie
j’ai juste balancé mes il

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