Sous les piliers du warf

Georges Mavouba-Sokate

Description

Chloé la princesse des marées est une femme qui a enlevé son voile. Elle se présente à nous nue, libre, émancipée et affranchie quand elle passe sur l'avenue des Belles Filles. Elle jaillit de la nappe moirée de l'océan comme de la plume du poète. Elle sait aussi prendre l'apparence d'une vague furieuse cognant les piliers du warf.

Sujets

• Poésie
• Littérature
• Harmattan Littérature

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 janvier 2010
• Nombre de lectures: 267
• EAN13: 9782296691100
• Langue: Français

Extrait

SOUS LES PILIERS DU WHARF
Du même auteur :

* Mal de mer à vingt ans (poésie), 2000, Editions Souvenir, Porto Novo, Bénin.
* Des îles de l’extrême – océan (poésie), 2005, Editions Souvenir, Porto Novo, Bénin.
* De la bouche de ma mère, 2009, Editons l’harmattan, Paris, France.
* Arthur Nona et la grande épopée des Diables Rouges, 2009, Editions LMI, Pointe – Noire, Congo.


© L’HARMATTAN, 2009
5-7, me de PÉcole-Polytechnique ; 75005 Paris
http:// www.libraineharmattan.com
[e-mail]
[e-mail]
ISBN : 978-2-296-10866-0
EAN : 9782296108660


Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Georges Mavouba – Sokate


SOUS LES PILIERS DU WHARF

Poésie


L’HARMATTAN
A tous ceux qui aiment marcher sur le sable chaud de la côte sauvage
et sous les piliers du wharf
CHLOÉ LA PRINCESSE DES MARÉES
"La beauté n’existe, pour l’immense majorité des hommes,
que dans le péché et la perdition… "
Dostoïevski (Les Frères Karamazov)
Chloé avait enlevé son voile…
Chloé avait enlevé son voile
sa robe de soie rouge
de ses pieds larges
déformés par une vie de service
au service des machos qu’elle avait connus
dans la rue elle marchait nue
son visage n’était plus secret
elle se présentait libre
émancipée
affranchie
de la tradition kongo la plus fabulatoire
faisant de l’esbroufe
devant ces hommes
qu’elle avait désertés à volonté
dans le rêve comme dans la réalité

Par un simple voisement des mantras libres
pulmonés de sa petite poitrine
sa vie et le sexe
longtemps en parfaite joint venture
se sont soudain tournés le dos
pour partir
en rupture fracassante
des amants cyclothymiques
L’amour qui ne s’achète pas à crédit…
L’amour qui ne s’achète pas à crédit
a fait de mon cœur
un fusil qui crépite
tonne et gronde
au passage de Chloé
sur l’avenue des Belles Filles
une pirogue qui prend l’eau de partout
jusqu’à échouer au port de l’attache – cœur à M’Pila
un corps qui saigne
saigne jusqu’à n’être plus que sang
sang alchimiquement transformé en un lac
qui prend sa source
dans l’eau de mes yeux
qui refusent de voir passer Chloé
sur l’avenue des Belles Filles
La foudre et les désirs…
La foudre et les désirs
hurlent la majesté de l’amour
Chloé se meut sur les ailes de la passion
cherchant à connaître
les secrets des jours et des nuits
à caresser de ses doigts fins
tous ses rêves nus
même les rêves doux et salés du Congo
mis en musique par les Bantous
et dont elle entend seule
les chantset les rythmes
monter et battre dans son cœur
Chloé a jailli spontanément…
Chloé a jailli spontanément de la plume de l’aède
plus grande qu’un eucalyptus
plus filiforme qu’un filao
aussi puissante qu’un séquoia
aussi fragile que la rose exotique de l’humilité
plus charmante qu’un hibiscus
aussi excitante qu’un lantana
plus enchanteresse
et plus sensuelle qu’une libellule
se berçant sur son perchoir
un peu sorcière surgie des feux de brousse
un peu déesse née des ondines
sirène capiteuse à la taille ondoyante
Cholé la ponténégrine
a provoqué un séisme à l’église
par les rituels d’amour
qu’elle pratique de ses mains d’une éloquence experte
dans les grottes de Diosso