Sur le chemin du vrai
245 pages
Français

Sur le chemin du vrai , livre ebook

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245 pages
Français

Description

"Sois toute ta vie quelqu'un de vrai". C'est pour avoir si bien intériorisé cette recommandation de sa mère que le jeune Phùng Quan - petit gardien de buffles entré dans la Résistance à l'âge de treize ans, devenu à 22 ans écrivain célèbre - a été chassé de l'armée, exclu de l'Union des écrivains, et frappé d'une interdiction de publication qui a duré trente ans. C'est aussi pour cette raison qu'il occupe une place à part dans le coeur des Vietnamiens. Les récits autobiographiques rassemblés ici sont extraits de trois livres publiés au Vietnam fin 2007 (plus de 12 ans après la mort du poète).

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2009
Nombre de lectures 243
EAN13 9782296244795
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Marcher sur la corde, au cirque, c’est très difficile Mais pas si difficile que d’être écrivain * Marcher toute sa vie sur le chemin du vrai
* Extrait du poème emblématique de Phùng Quán :Ce que m’a dit ma mère(traduit dans la préface).
Phùng Quán dans sa « cabane-à-contempler-les-flots » (septembre 1994)
Préface
Phùng Quán et le chemin du vrai
Le lac de l’Ouest, dont les paysages ont fait rêver des générations deHanoiens, est pour moi aussi un lieu chargé de souvenirs. En 1974, année de mon premier retour à mes racines paternelles, ses rives n’étaient pas encore urbanisées comme aujourd’hui : c’était la campa-gne, de vastes étendues herbeuses où paissaient les buffles. Tournant le dos à la ville et filant vers l’Ouest à vélo, avec le lac à main gauche et le fleuveRouge à main droite, trois quarts d’heure de trajet champêtre nous menaient au village de#ôngNg6c, village natal de mon père.Sa sœur aînée y habitait encore, dans la maison ancestrale de la famille : une jolie petite maison de mandarin de village, en bois délicatement ouvragé (qui allait être détruite peu d’années après, pour construire le pontTh|ngLong). Et c’est au bord du lac de l’Ouest, dans sa « cabane-à-contempler-les-flots », que j’ai fait la connaissance du poètePhùngQuán, en septembre 1994, quatre mois avant sa mort.De cette unique visite j’ai rapporté une relique précieuse : une quadruple page de journal – d’un journal d’émigrés viêtnamiens duCanada – entièrement consacrée àPhùngQuán, et contenant notamment ses deux poèmes Ce que m’a dit ma mèreetJ’aime écrire sur du papier à lignes. Veux-tu que je t’emmène rendre visite à un ami poète, une sorte de dissident ? – m’avait demandé ce jour-Nguy_n Xuân T;n, un collègue de l’Institut de Mathé-matiques. J’ai le souvenir d’un dédale de chemins parmi les maisonnettes, les jardins, les étangs de nénuphars et de liserons d’eau.L’une de ces maisonnettes, toute en bois,
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était la « cabane » de Phùng Quán.Au premier étage, une petite pièce, sorte d’atelier d’artiste, aux murs tapissés d’écritures, dessins, poèmes…, véritable « livre d’or » mural couvert de témoignages d’amitié. Par la fenêtre grande ouverte on apercevait le lac de l’Ouest, dont on respirait la brise.Cd’ermitage »adre romantique, sorte « pour un vieux poète retiré du monde : c’est ce que mon esprit a retenu des lieux, et de l’habitant des lieux, ce vieil homme maigre à la petite barbiche de sage oriental, négligemment vêtu d’une ample chemise blanche couverte 1 de signatures, un vrai « livre d’or » en tissu ! Regard pétillant, visage amical, si plein de sensibilité… Nous avons bavardé joyeusement autour d’une bouteille d’alcool de riz. Je ne connais rien aux mathématiques, m’a dit PhùngQuán, mais j’aime beaucoup la définition que m’en a donnéeT;«n : Les mathématiques sont aux sciences de la nature ce que la poésie est à la littérature.Les mathématiques sont la poésie des sciences de la natu-re ! »… Et lorsque nous nous sommes quittés il m’a offert ces pages de journal, en les dédicaçant malicieusement « au poète desSciences de laNqu’il s’amusait àature » voir en moi ! La poésie viêtnamienne, très souvent, suggère plutôt qu’elle ne dit. Contrairement à la prose du langage usuel, qui aime « doubler » les mots pour éviter l’ambiguïté, la poésie cultive volontiers le flou, au moyen d’une concision qui requiert une grande maîtrise de la langue. Quelle merveilleuse surprise alors que de découvrir, sur ces pages de journal offertes parPhùngQuán, une poésie si facile à comprendre pour moi, et si émouvante !Un langage simple, presque enfantin, comme la prose du
1 PhùngQuán a demandé à être enterré avec cette chemise, chargée du souvenir de ses amis.
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