Transes et délires
67 pages
Français

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Transes et délires , livre ebook

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Description

Ce recueil est l'expression lyrique d'un fils de talibé, lui-même défunt virtuose émérite de récitals et de psaumes. Il s'agit de transes, à chaque fois que le destin et le dessein le lui exigeaient, du fait des épreuves de la vie, des contraintes de sa socio-culture, de ses croyances et de sa foi, dans l'espace et dans le temps.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2010
Nombre de lectures 169
EAN13 9782296686588
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0424€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

T ranses et D élires
 
Poèmes
 
 
Médaille d’argent au 4e Grand Concours de Poésie de la Francophonie (1989/1990) et Lauréat du Concours de Poésie de l’Académie de Florimontane d’Annecy/France.
 
M AMADOU F ALL
ARCHI
 
 
T ranses et D élires
 
Poèmes
 
 
 
 
 
© L'H ARMATTAN, 2010
5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris
 
Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
 
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
 
ISBN : 978-2-296-10280-4
EAN : 9782296102804
 
PRÉFACE
 
 
UNE VIE DE BÂTISSEUR DE POÉSIE
 
À quoi tiennent les choses ? À quoi dois-je d’être le préfacier de ces Transes et Délires  ? D’abord, au fait que je suis un de ces « condisciples » dont il est question dans le poème « Amitiés… Amitié », ce qui fait que, par delà les vicissitudes de la vie, les séparations et les retrouvailles épisodiques dues aux circonstances « du temps et de l’espace », Mamadou Fall et moi sommes restés des amis de près de cinquante ans ! Ensuite, il y a que ma destinée m’a conduit vers les Lettres, où je suis devenu un « spécialiste » de la poésie, là où d’autres, de notre promotion, sont devenus d’éminents juristes, voire des docteurs en médecine ou en pharmacie… Mamadou Fall, quant à lui, a pris une autre direction et il est devenu selon son CV (tout à fait authentique ! ), un expert dans des domaines aussi impressionnants que variés, tels l’ingéniorat en Bâtiment et en Infrastructures, l’analyse macro-économique et financière, et ce ne sont là qu’une partie de ses spécialités. Et, ma foi, comme si cela ne suffisait pas, Fall, depuis bien longtemps, taquine la Muse ! Sans doute pour se rappeler ses années du Lycée Malick Sy, où d’excellents professeurs ont fait de lui un bon matheux et, en même temps, un amoureux de la langue française, à travers les grands poètes classiques des XVIIe et XIXe siècles principalement.
On se rappelle que Césaire, dans sa communication au colloque de Rome, « L’homme de culture et ses responsabilités », expliquait que les pays coloniaux, à la veille de la décolonisation, ne se trompaient pas de priorité, en produisant des poètes là où on s’attendait qu’ils générassent des ingénieurs, des techniciens, des architectes. Il expliquait que les poètes étaient, en la conjoncture, aussi – voire plus – essentiels aux peuples en devenir que les bâtisseurs. Cinquante ans après, les choses ont très peu évolué, et la poésie continue, bon an, mal an, et malgré la domination ravageuse du roman, à avoir ses adeptes et même ses intégristes.
Il n’est, du reste, pas surprenant que l’architecte soit poète ! Car, à l’origine, il n’y avait pas de séparation entre les arts, pas cette spécialisation outrancière qui a tué « l’honnête homme » avec l’apparition de la machine et de la technologie qui ont induit la différenciation. Et, à Athènes, l’architecte et le poète, du temps d’Aristote, étaient souvent complémentaires, usant, tous deux, de la poésie comme technique de fabrication du bateau, du temple et du poème.
Et, assez souvent, le poète était architecte, et l’architecte, poète. Senghor, préfacier d’Ibrahima Sourang, a écrit que cet homme pratiquait « une poésie à hauteur d’homme ». C’était une autre façon de dire que le poète ne s’embarrassait pas trop de recherches formelles et se préoccupait surtout de redire le réel de son vécu, avec les mots et la syntaxe de la vie de tous les jours, ceux-là rarement détournés de leur sens ordinaire, celle-ci à peine perturbée dans son ordonnancement qui recherche l’efficacité et l’intelligibilité du message.
Dira-t-on que Mamadou Fall, aussi, pratique ce genre de poésie ? À dire vrai, sans qu’il soit possible de le ranger à côté de nos plus grands poètes, les Senghor, Birago Diop, David Diop, Cheik Aliou Ndao, Charles Carrère, Baye Gana Kébé ou parmi les plus jeunes, les Amadou Lamine Sall, Hamidou Dia, Babacar Sall, Marouba Fall, Élie Charles Moreau, Nafissatou Dia Diouf, et le reste des deux douzaines d’hommes et de femmes qui constituent la cohorte connue et reconnue de notre poésie sénégalaise en langue française, il me semble, en toute honnêteté, que Mamadou Fall, par les thèmes traités, par le choix et l’ordonnancement syntaxique du lexique et par la spatialisation (occupation judicieuse, mi-intuitive, mi-raisonnée de la feuille blanche, sans que ce soit simple retour à la ligne), mérite parfaitement le titre de poète.
Le débat sur la « poéticité » des textes, né il y a très longtemps, continue de faire rage, et n’est pas près d’être épuisé. Seulement, il y a un compromis, une base minimale sur quoi se fonder pour décider qu’on a affaire à de la poésie. De fait, mon credo est que, par-delà toutes les formes et toutes les théories, est poète celui qui propose à sa société du texte signifiant que lui-même appelle de la poésie. Par ailleurs, en matière de poésie, le plus difficile est la simplicité, mais une simplicité qui ne soit pas celle de la plus prosaïque des conversations.
« La notion de poésie ne cesse de se dérober à l’analyse (car) la forme varie non seulement avec l’histoire de la poésie, mais aussi avec les poètes ; et il faut bien reconnaître que ce sont eux qui font la poésie, et non l’inverse » écrit Gérard Dessons dans son Introduction à l’analyse du poème (Bordas, 1991). Et cet auteur propose quatre grandes caractéristiques qui lui semblent constituer des constantes du discours poétique. Ce sont, en substance, le fait que le discours poétique est un système (« toutes ses composantes, du phonème à la syntaxe, sont solidaires pour produire sa signification »). Il est aussi une aventure du langage, c’est-à-dire « une sollicitation maximale des ressources linguistiques dans leur rapport à la signification et, au-delà, au sujet et à la société », car le poème suppose que soient effectivement pris en compte « tous les éléments du langage (phonèmes, syllabes, syntaxe, lexique, graphisme, rythme) ». En même temps qu’il constitue une aventure du langage, le poème est aussi l’aventure d’un sujet. « Celui qui écrit le fait pour devenir, par le poème, celui qu’il n’est pas encore. Ce qui explique que le poème soit, chaque fois, quelque chose de singulier ». Enfin, le poème a une caractéristique essentielle, qui est sa dimension politique. Qu’est-ce à dire ? « Ce terme, pris au sens large, désigne l’ensemble des relations qui s’installent, par le langage, entre les sujets d’une communauté linguistique. Le poème (…) concerne, au premier chef, l’ensemble des lecteurs-auditeurs ».
Voilà quelques traits définitoires qui me semblent efficients et surtout pertinents pour ce qui est du discours de Mamadou Fall, lequel, à ce titre, mérite bien de figurer dans le champ si disputé de la poésie.
On ne peut pas dire que Mamadou Fall n’use pas à suffisance des caractéristiques génériques de la poésie. Non seulement la métaphore, l’image, le rythme sont bien présents, mais on pourrait même lui reprocher de s’essayer à la rime, exercice difficile et pas toujours très heureux, car on n’a même pas, toujours, la simple assonance, et forcément la recherche de la rime déforme, parfois, le vers ou le verset, la finale imposée obligeant à des concessions d’ordre sémantique («  Mens sana in corpore sano  »). Il y a aussi que Fall laisse transparaître, çà et là, quelques marques de son cursus, non seulement, quand il fait état de « bijection » dans l’amour entre lui et sa progéniture, mais encore, par la construction « géométrique » de quelques-uns de ses poèmes, tel le poème « Enfantillages » dont les quatre premiers vers créent une forme chiasmatique,

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