Abus et détournements du secret-défense

Hervé Cosquer

Description

Le secret-défense? On en parle souvent, mais on le connaît mal. C'est pratique pour qui veut tromper le citoyen. Ce livre explique comment certaines institutions et leurs responsables abusent outrageusement de ce trop commode secret d'Etat. Professionnel du secret ayant dirigé pendant dix ans l'un des services les plus sensibles des Renseignements Généraux, l'auteur révèle ici les scandaleux détournements de la loi commis par une caste solidaire de dirigeants ou représentants de l'Etat protégés par l'ignorance générale.

Sujets

• Armée
• Défense
• Securite

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 15 mai 2007
• Nombre de lectures: 162
• EAN13: 9782336264509
• Langue: Français

Extrait

Abus et détournements du secret-défense

Hervé Cosquer
© L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com [e-mail] [e-mail]
9782296031258
EAN : 9782296031258
Remerciements
Merci à vous d’abord chers lecteurs d’avoir voulu connaître le curieux et vilain usage que certaines institutions et leurs responsables font du Secret-Défense. Vous allez partager ma révolte. Je remercie particulièrement quatre d’entre vous, Monsieur l’agent civil ou militaire du Secrétariat général de la défense nationale, Monsieur le policier de la Direction de la surveillance du territoire, Monsieur le militaire de la Direction de la protection et de la sécurité de la défense, et Monsieur l’agent de la Direction centrale de la sécurité du Commissariat à l’énergie atomique, auxquels on a certainement demandé d’éplucher ces pages une à une afin d’y relever tout ce qui pourrait nuire à l’image de leur maison d’emploi, et de tenter de déceler un élément susceptible de permettre une action en justice pour faire enlever du texte ce qu’il aurait de compromettant, voire pour faire retirer le livre de la vente. Je vous remercie sincèrement d’avance de votre lecture attentive des pages qui suivent. Elles vont vous convaincre que certaines choses sont bancales, et vous ne pourrez que le faire savoir à votre hiérarchie.

Merci au regretté Professeur Edouard Zarifian. Les étrangetés qui me sont apparues dans mon approche du Secret-Défense et l’étonnant mutisme de ceux qui savent et ne font rien pour corriger ou apparemment pour alerter les gouvernants, incroyable omerta, me donnaient des insomnies. Avais-je un regard étrange sur ce qui paraît normal à d’autres ? J’ai consulté officieusement l’éminent neuropsychiatre (dont j’étais, je dois le dire, l’heureux ami). Las, il ne m’a pas assuré que je n’étais pas fou. Le terme, qu’il n’employait jamais, n’est pas facile à expliquer aux esprits simples dont je suis. Qui sait ? J’ai peut-être été victime de brefs moments de trouble à certains instants de ma réflexion. Si c’est le cas, tant mieux ! On ne pourra m’accuser de diffamation, calomnie ou de quelque autre délit. « N’est pas pénalement responsable la personne qui était atteinte, au moment des faits, d’un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes ... » (article 122-1 du Code pénal). Ouf !

Merci à mon vieux complice Serge S., à qui rien n’échappe, qui m’a signalé la plupart des bizarreries dont je vais vous faire part. Un grand flic de l’ombre (le monde du renseignement saura de qui je parle), homme honnête et de grande sagesse. Trop modeste sûrement, qui ne porte jamais son ruban rouge. Tu peux la montrer, ta Légion d’Honneur, Serge, tu la mérites amplement. Bonne retraite dans tes vignes et auprès de tes ruches.

Merci aux Directeurs des Renseignements généraux sous l’autorité desquels j’ai eu l’honneur et le grand plaisir d’accomplir ma mission, Philippe Massoni, Jacques Fournet, Jean-Jacques Pascal, Yves Bertrand, Claude Bardon, et, avec une particulière affection, à Bernard Squarcini, des hommes ayant une haute idée de l’Etat et de sa sécurité, de Grands Patrons . Je leur exprime toute ma gratitude.

Merci à mes anciens collègues du renseignement, des amis tout simplement.

Merci à Bertrand Warusfel et à Pierre Péan. Par leurs ouvrages différents mais complémentaires auxquels je me référerai dans ces pages, ils m’ont ouvert les yeux sur nombre de points obscurs. Des livres à relire pour vraiment comprendre. J’ai une reconnaissance spéciale pour Pierre Péan qui m’a encouragé et soutenu dans cette rédaction.

Merci à Eric Denécé, dynamique et brillant spécialiste du renseignement, d’avoir bien voulu préfacer cet ouvrage et de m’avoir accueilli dans sa collection.

Merci à toutes celles et à tous ceux qui travaillent sur la réglementation du secret de la défense nationale. Leur tâche est difficile. Puissé-je avoir aidé ceux d’entre eux, la plupart j’en suis convaincu, qui veulent faire bouger les choses mais sont englués dans les lourdeurs administratives.

Merci à mes anciens collaborateurs Aulde, Catherine, Sophie, Evelyne, Gérard, Gilles, Jean-Claude, Jean-Louis, José, Pierre, Stéphane, Thierry..., sans oublier tous les autres, moins proches ou plus éphémères, ou les jeunes stagiaires auxquels j’ai essayé de transmettre quelques conseils. Qu’ils me pardonnent si j’ai parfois été maladroit. Nous avons partagé nos révoltes contre les aberrations administratives.

Je dédie cet ouvrage à mon père, qui avait l’injustice en horreur, et à ma mère. Des gens honnêtes.
PRÉFACE
Nucléaire, frégates de Taïwan, ELF, Thales, Clearstream ... on ne compte plus les affaires et les dossiers sulfureux dans lesquels le Secret-Défense est invoqué pour protéger l’inavouable.
Cet opportun Secret-Défense est-il brandi là à bon droit ? Rien n’est moins sûr ! C’est tout l’intérêt de l’ouvrage d’Hervé Cosquer, ABUS ET DETOURNEMENTS DU SECRET-DEFENSE , qui nous révèle, preuves à l’appui, que le Secret-Défense est intentionnellement dévoyé à grande échelle. La loi est copieusement bafouée à des fins d’obscurs intérêts et pouvoirs, ou par incompétence, par une caste de dirigeants et hauts fonctionnaires, convaincus de leur impunité et forts de leur solidarité. C’est une dérive extrêmement préoccupante.
Nos concitoyens imaginent en très grande majorité que cette sacrosainte classification se limite à la protection des informations critiques engageant la sécurité nationale. Ce n’est malheureusement pas le cas. Et c’est ce que l’auteur explique au grand public, après avoir constaté au plus près de la réalité de nombreux dysfonctionnements et abus.
Le Commissaire Divisionnaire Hervé Cosquer est un professionnel du renseignement et du secret. Partout où il est passé (Préfecture de Police, Sécurité publique, DPSD, DCRG), il a laissé le souvenir d’un homme compétent et intègre.
C’est dans ses dernières activités professionnelles qu’il a été confronté aux dérives ici dénoncées. Débauché des Renseignements Généraux en 1996 par la Compagnie Générale des Matières Nucléaires (Cogema), et chargé par le président, Jean Syrota, d’assurer à la société un système de sécurité techniquement et juridiquement solide, il découvre que le Commissariat à l’Energie Atomique (CEA), avec l’aval du Haut Fonctionnaire de Défense (HFD) du ministère des Finances et de l’Industrie, abuse du Secret-Défense, notamment pour enquêter sur les entreprises avec lesquelles le CEA commerce et sur leurs personnels.
Placé à un poste-clé d’observation, au cœur du système, Hervé Cosquer va, pendant plusieurs années, observer et disséquer les pratiques, démontant les mécanismes pervers et mettant à jour les tricheries des hommes et des institutions. En breton opiniâtre, il refuse d’accréditer le mensonge collectif, et alerte - en vain - les autorités responsables pour qu’elles y mettent un terme.
Il raconte l’intransigeance bornée des responsables du CEA et les pouvoirs ministériels qu’ils s’arrogent indûment, le refus outré du HFD de s’entendre dire la vérité, et celui d’un responsable du Secrétariat Général de la Défense Nationale (SGDN) de s’impliquer dans ce dossier scabreux. Il revient sur les conclusions du procès de l’affaire Temperville - rocambolesque affaire d’espionnage - avalisant les pratiques du CEA et interdisant qu’on s’y intéresse.
Il évoque le mystérieux vol d’écoutes téléphoniques à France-Télécom qui a suscité un débat incroyable entre spécialistes au Parlement, et l’affaire des commissions du marché des frégates de Taïwan, pour laquelle il apporte la preuve écrite inédite que le refus d’accès aux documents des douanes opposé au Juge Van Ruymbecke repose sur une grave incompétence. Enfin, il démontre que le HFD du ministère des Finances et de l’Industrie a détourné la loi en plaçant les transports de déchets nucléaires sous Secret-Défense, à la grande col&