Chants pour l au-delà des mers
527 pages
Français

Chants pour l'au-delà des mers , livre ebook

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527 pages
Français

Description

Des îles bretonnes à l'Indonésie, au Vietnam et aux archipels du Pacifique, en passant par le Maghreb, le Machreq, l'Afrique Noire et les Comores, ces mélanges en l'honneur du professeur Jean Martin constituent autant de pierres pour la construction d'une histoire des mondes d'outre-mer, des mondes de l'islam, de la colonisation et des mouvements nationalistes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2008
Nombre de lectures 637
EAN13 9782296195608
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Préface
J’ai travaillé trop longtemps avec Jean Martin pour ne pas m’associer à
l’initiativede ses principaux disciples.C’est àYaoundéquej’avai s
véritablement apprisàleconnaîtreettout autantàl’apprécier.L’ancienne
Sorbonne vivait alors ses dernières années.Malgrélapléthorede ses
effectifs,illuifallait assurer la validitédes diplômes dans lesuniversités
africaines qui se réclamaient de son patronage.C’est ainsiqu’il me fut
donnéde visiter la plupart des capitales francophones,deDakar à
Libreville,de venir et de revenir au Cameroun.
Par la qualitéde son enseigneme nt,l’efficacitéde ses conseils,Jean Martin
avaitsusefaireapprécier des étudiants.Déjàà Yaoundé, la licence n’était
parfois qu’une premièreétape, car certains n’hésitaient pasà selancer dan s
la préparationd’une thèse. Par ailleurs,ilentretenait les meilleures
relations avec ses collègues,parfoistrès pittoresques,etson départ de
Yaoundé n’alla passans laisser biendesregrets.
Maître-assistantàlaSorbonne, aprèssept ans au Cameroun, Jean Marti n
allaitretrouver la foule des étudiants parisiens,avec destâche s
d’encadrement certainement moins exaltantes qu’il luifallait concilier
avec la préparationd’une thèsed’Etatsous la directiondu Professeur
HenriBrunschwig.Ilne s’agissait pas du Camerou nni de ses marges,mais
des Comores, unarchipel dont l’ histoire tourmentée avaitretenuson
intérêt pour les aventures maritimes.Ildevaity travailler plus de douzeans
avec les difficultés quel’on devine. La récompensefut en 1982une
soutenance particulièrement brillantequ’il nous revint de présider.
Le manuscrit n’allait pastarderà trouverunéditeur et cettehistoiredes
Comores «Quatre îlesentre piratesetpla nteurs », aussitôtreconnue
comme unouvragede référence,p ouvaittémoigner des éloges quilui
avaient étédécernés lors de la soutenance, une éruditionimpeccable, alliée
àlaperfectiondelaforme.Démêler l’originedes crises et de toutes les
intrigues qui s’entrecroisaient dansune histoirefort agitée n’était pasune
minceentreprise.A travers l’archipel,Jean Martin conduitses lecteursàla
rencontred’unpetit monde, souvent étrange,oùsedétachent des
personnages pittoresques comme JosephLambert et DjoumbéFatima, dont
il brossede savoureux portraits.L’universitédeLille III, qui s’ouvrait aux
études africaines,allait bientôt l’accueillir.Endépit des problèmes
matériels,car il s’agissait d’unnouveau domaine de recherche, il ne tardait
pasà s’imposer dansune institution traditionnellement orientée vers l’histoire
de la région. Avec ses étudiants,comme avec ses collègues,ileut tôt fait
de nouer les meilleuresrelations.Ilhabitait Versailles mais on le savaitconstamment disponible. Ce n’était passeulement pour préciser le s
modalités d’une recherche, l’exploitationdessources,laprésentationd’u n
texteou d’une bibliographie. Il attachait beaucoupdeprixàlacorrection,
comme àl’élégance dustyle.Lorsqu’unétudiant lui soumettaitune
ébauche, il en reprenait bien de s passages dans l’espoir, souvent déçu,
qu’ilsserviraient de modèleà to utunchapitre.
Autant quelaco urtoisie de son accueil, c’est sans doutecequiexplique sa
popularitédans les communautés d’étudiants africains,lenombrede thèses
qu’il lui revenait de diriger, sur le Maghreb comme sur l’AfriqueNoire, du
Sénégalau Gabo n sans négliger l’Asie dusud-est et l’Océanie. Grâceà ses
étudiants,autant qu’à sestravaux,lenom de Jean Martin resteraattachéà
bien des aspects de la recherchehistorique sur le continent africain. Quant
à ses «Quatreîles », on peut gager qu’ellesserviront bien souvent de
modèle pour la façondedominerun sujet difficile tout en guidant le
lecteur dans le maquis des intrigues et desrivalités locales,deMayotteà la
Grande Comore.
Jean Ganiage
Professeurà la Sorbonn e
8Prologue
Jean Martin, samodestie dut-elle en souffrir,prendplace parmi les grand s
historiens de Na poléon.
Non seulement par ce qu’il fut l’u nde mes maîtres de conférences à la
Sorbonne, vouéde ce fait àanalyser les articles du Code Civil, et à
raconter la bataille d’Austerlitz devant des audit oires estudiantins fascinés,
mais par ce qu’il a,à travers sa thèseet de nombreux travaux,évoqué
fréquemment le Premier Empire.
L’histoirecolonialedecetteépoqueahésité, de SaintoyantàBénot,entre
regrets et condamnation, troublée par la personnalitédeNapoléon.
Assuranttoutelapartie consacréeàl’Outre-mer dans mo nDictionnaire
Napoléon,en1987,JeanMartina proposé sur la Martinique, la
Guadeloupe,les Mascareignes etsur l’ensembledes colonies dutemps,des
synthèses équilibrées et objecti ves.
La politiquecoloniale sous le Consulat et l’Empirepeut-elle se
comprendre sans évoquerune marinedéficiente, quandelle n’avait pas été
couléeà Trafalgar?Quefairea vec une arméemal p réparéeàce type
d’expédition: on débarqueenEgypteau mois de juillet,avec des
équipements quiavaientservipour le passagedes Alpes…
Surtout àl’article: «Esclavage », Jean Martina b sout Bonaparted u
«crime» de son rétablissement.En 1802,lePremier Consula eu la main
forcée par le Sénat .Siles pratiques esclavagistes avaient étéabolies à
Saint-Domingueet àlaGuadeloupe,iln’en avait pas étédemêmee n
Martinique, tombéeaux mains des Anglais.Quefairelors de la restitutio n
de cettedernièrepar le traitéd’Amiens?LeSénat fitremarquer,et il en
avait le droit comme gardien de laConstitution, q u ’il ne pouvaity avoir
qu’un seul statut pour les colonies; ce fut l’esclavage, quandBonaparte,
en bon discipledel’abbé Raynal, eût souhaité, au pire, le travail
obligatoire.
Les historiens de l’Empire seront reconnaissants à Jean Martindece type
de miseau point, toujours étayée sur de solidesrecherches.Napoléo n
l’aurait anobli...
Jean Tular d
Membre de l’Institut,
ProfesseurémériteàlaSorbonneLesmondesmusulmansMohamedBouzekri
DocteurenHistoire
Université de Lille III
L’aube du mouvement national tunisie n
ou
L’ascension de Bourguiba
Résumé
Alasuite de l’interventionfrançaise et du traité du
Bardo, (ouKasrSaïd, 12 mai1881), l’Etat tunisien perdit
sonindépendance, et deux ans pl ustard, parl a
conventiondelaMarsa,leprotectoratfrançaisfut
organisé et doté de ses structures. Lesautoritésfrançaises
se substituèrent aux autoritést unisiennesdans la gestio n
de la vie politique et administrative, ainsique dans les
autres domaines importants.LeBey perdit tous ses
pouvoirs au profit de la France, puissanceprotectrice.
Face àl’instaurationduprotect orat, la réactionà la
présence étrangère se manifestapar une révolte arméede
quelques régions ruralesetdetribus nomades. L’échecde
cette résistance arméeouvritl’espace, quelquesarmées
plus tard,àunautre type de résistance. Né de l’héritage
réformistedelapériodeprécolo niale,s’inspirant des
idéesdeKhayreddine transmises parquelques
intellectuels de la finduXIXèmesiècle, le mouvement
«JeunesTunisiens» s’érigeae n porte-paroledel a
populationtunisienne. Leur actionconsista,audépart, à
revendiquer l’améliorationdel’étatsocialdeleurs
compatriotes etàréclamer aux autoritésduprotectorat
desréformespourune meilleure vie dans la cité.
L’aspect revendicatif de ce mouvementfinit parengendrer
un courant nationaliste qui se manifestelorsdes émeutes
du Jellaz (1911),duboycott destramways(1912).Privé
de ses chefsexiléspar lesautoritésduprotectorat,le
mouvement« JeunesTunisiens» ne disparut paspour
autant.Aulendemain de la GrandeGuerre, une autre
générationdeTunisienss’organisa autour du Cheïkh
Abdelaziz Thaâlbi, pour constituer le parti
«Eddoustour ». Héritierdirectdumouvement« jeunes
tunisiens» et composédedirigeantsappartenant àdesfamillestunisoises conservatrices, le Destouraffrontale
régime colonial àmaintes occasions. Et,à partir de
novembre1925,leparti,affaibli, renonceraàl’actio n
politique directeetseréfugiera dans la clandestinité en
attendant desjours meilleurs.
Mais ce projet ne pouvaitpluscorrespondreau x
exigencesd’une génération nouvelled’universitaires
pressée d’accéderàladirectiond u mouvementetq u’o n
appellera «legroupe de l’actio n tunisienne ». Ce même
group

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