Côte d Ivoire
140 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

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Description

Charles Blé Goudé fut ministre de la Jeunesse, de la Formation professionnelle et de l'Emploi sous le régime de Laurent Gbagbo. A travers cet ouvrage, il met en lumière les manoeuvres politiques et internationales qui ont abouti à la chute et à la capture de son mentor et nous éclaire sur les faits qui ont, selon lui, conduit au 11 avril 2011.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2011
Nombre de lectures 316
EAN13 9782296476691
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Côte d’Ivoire : Traquenard électoral
© L’HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr

harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55688-1
EAN : 9782296556881
Charles Blé Goudé





Côte d’Ivoire : Traquenard électoral
L’HARMATTAN
Dédicace
A toutes les victimes de la crise ivoirienne
A vous, les enfants nés pendant la guerre, je vous souhaite de grandir dans un pays en paix.
Aux réfugiés et aux déplacés de cette crise, un jour il fera jour.
A tous ceux qui parce qu’humiliés, blessés, spoliés, ruminent une vengeance, je vous invite à cultiver l’amour là où on vous a servi la haine : car la plus belle vengeance c’est le pardon.


Remerciements
A toutes les personnes qui m’ont soutenu de près ou de loin dans la réalisation de cette œuvre, veuillez recevoir à travers ces lignes, l’expression de ma gratitude.
Introduction





































LES FAITS. Dire les faits. Nommer les faits. Raconter, Lénoncer les faits ; exposer leur déroulement, dévoiler leurs causes. Témoin vivant et acteur de l’histoire présente de mon pays, la Côte d’Ivoire, laissez parler les faits tels que je les ai vus et vécus.
Fixer, graver ce qui s’est réellement passé dans la mémoire collective et contribuer ainsi à l’écriture de notre histoire. Ecrire nous-mêmes notre histoire, non pas pour figer notre passé ou pour être honoré, reconnu, applaudi par tel ou tel mais pour dire la vérité. Ecrire tout simplement pour combattre la falsification de notre histoire ; écrire pour ouvrir l’avenir. Car l’enjeu est bien celui-là pour notre génération : trouver la force et l’intelligence pour ré-ouvrir les portes de l’avenir.
La force, il nous incombe de la posséder car c’est elle qui nourrit l’élan qui porte vers la verticalité ; cet élan qui aide à affronter la douleur et le malheur sans tomber dans la désespérance.
Rien de grand ne peut se construire sans la force, sans une certaine force morale, sans courage, persévérance, lucidité et intelligence. C’est l’intelligence, cette vive et exigeante interpellation, qui permet de transcender l’émotion au nom d’un intérêt supérieur, au nom de l’intérêt supérieur de la nation.
Un jour, la postérité saura sans doute reconnaitre le mérite de tous et de chacun. Ceux qui se seront levés pour défendre leur nation seront honorés et ceux qui auront travaillé à sa ruine seront montrés du doigt.
Que chacun d’entre-nous, que chaque membre de notre génération aie donc l’audace d’assumer sa mission afin de ne pas léguer à sa descendance un patronyme synonyme de tragédie nationale.
A mon niveau et en son temps, j’ai su assumer la principale mission que j’ai cru être la mienne. N’est-il pas dans l’obligation, n’est-il pas du devoir de chaque citoyen de se lever et de défendre sa nation lorsque celle-ci est agressée ? En septembre 2002, lorsque mon pays fut l’objet d’une attaque armée, je vivais alors à Manchester.
Sacrifiant ma bourse d’étude et la fraicheur occidentale, j’ai aussitôt fait le choix de rentrer dans mon pays pour répondre aux exigences de l’histoire : défendre ma terre.
Et quand plus tard, est venu le temps de la paix, j’ai sillonné la Côte d’Ivoire avec une caravane de la paix pour préparer les cœurs de mes compatriotes à accepter d’accueillir, dans la fraternité retrouvée, certains de nos frères qui avaient cru juste d’assassiner leur mère patrie pour quelques raisons qu’ils sont les seuls à connaître. Nul ne saurait nier le rôle utile alors joué par cette caravane de la paix dans le processus de réconciliation nationale.
Mais parmi les contemporains, il faut bien compter, hélas, avec l’ingratitude. J’ai reçu quelques injures et j’ai néanmoins pardonné parce que les défis que nous devons relever sont immenses, nombreux. Que valent, dès lors, les blessures et les considérations personnelles ? L’intérêt supérieur de notre nation nous commande de fixer du regard l’avenir. Le passé est derrière nous. Faisons en sorte qu’il ne nous précède pas sur le chemin du futur. En refusant de murmurer, nous aurons ainsi fait preuve non pas d’un quelconque aveuglement face à la profondeur du mal subi mais de lucidité. La force d’un grand peuple réside dans son refus de faire le jeu de ceux qui veulent l’éteindre.
Dans mon cœur trône la certitude de notre victoire commune : je vois déjà la dignité de notre génération poindre à l’horizon. Cette génération qui fait chaque jour l’expérience de « l’amère saveur de la liberté ».
Nous tendons nos mains vers l’autre, vers les autres. Mais si nous ne voulons point d’ennemis, nous refusons et nous n’accepterons jamais l’oppression. Car nul ne peut aspirer à vivre dans la servitude, nul être humain ne saurait aimer une vie d’esclave. La servitude n’est pas un destin.
Nous avons toujours rejeté et nous continuerons de récuser cette logique fondée sur la promotion des intérêts d’une nation au détriment de ceux des autres. Penser ainsi ce n’est point agiter le torchon rouge de la contestation mais tout simplement manifester le droit légitime et sacré de tout peuple à jouir de ses ressources minières et énergétiques et ce, dans un rapport d’équité avec ses différents partenaires.

Cher lecteur,
Voilà évoquées quelques raisons qui fondent la réalisation de cette œuvre que tu t’apprêtes à parcourir.

Bonne lecture

CHARLES BLÉ GOUDÉ
Le processus de paix conduitpar le Président Laurent Gbagbo






































DANS LA NUIT du 18 au 19 septembre 2002, une Drébellion venue du nord de la Côte d’Ivoire, dirigée par des militaires formés, entraînés et armés au Burkina Faso attaque le pays d’Houphouët-Boigny, à la surprise générale. En effet, rien ne présageait d’une telle agression encore moins d’une guerre. Quelques semaines plus tôt, un gouvernement d’union nationale n’avait-il pas été mis en place et ce, conformément à l’accord de Yamoussoukro, signé entre les principaux acteurs de la vie politique ivoirienne: Robert Guei, chef de l’Etat et chef de la junte militaire au pouvoir (1999-2000), Laurent Gbagbo du Front populaire ivoirien (FPI), Laurent Dona Fologo du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Alassane Ouattara du Rassemblement des républicains (RDR) et Francis Wodie du Parti ivoirien des travailleurs (PIT).
L’accord signé sous la supervision du Président togolais, feu Gnassingbé Eyadema, recommandait au vainqueur de la présidentielle d’octobre 2000, la formation d’un gouvernement d’union nationale. Ce qui sera fait le 5 août 2002. La nouvelle équipe gouvernementale dirigée par le Premier ministre Pascal Affi N’guessan et comprenant les représentants de tous les principaux partis, était donc en place et le pays semblait cheminer calmement vers une sortie définitive de crise.

Puis il y eut ce coup de force du 19 septembre, survenu alors que le Président Laurent Gbagbo était en visite officielle en Italie. La tentative de renversement du pouvoir élu sera finalement déjouée par les Forces de défense et de sécurité (FDS). Les rebelles repoussés hors d’Abidjan vont ensuite se replier sur la ville de Bouaké. Et de Bouaké, la tentative de coup d’Etat avorté va se muer en rébellion et se métastaser comme un cancer dans le Nord et l’Ouest de la Côte d’Ivoire.
Dès son retour d’Italie, le Président Laurent Gbagbo après avoir pris la mesure de la situation, décide d’entamer des négociations avec les forces rebelles. Un processus de règlement de la crise est engagé à Lomé, la capitale togolaise. Le processus n’ira malheureusement pas jusqu’à son terme.
Alors que les négociations réunissant les représentants de l&#

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