De Phnom Penh à Abidjan Fragments de vie d un diplomate
268 pages
Français

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De Phnom Penh à Abidjan Fragments de vie d'un diplomate , livre ebook

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268 pages
Français

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Description

C'est à travers un kaléïdoscope original que Gildas Le Lidec entraîne son lecteur de portraits en anecdotes, de retours sur événements en analyses critiques, vers la découverte en profondeur de la diversité du métier de diplomate, ses joies et ses exigences. Puisant dans ses souvenirs personnels sans réécrire l'histoire, il nous livre des portraits originaux de personnages intimement fréquentés et des anecdotes amusantes évitant les pièges d'une fastidieuse chronologie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2014
Nombre de lectures 16
EAN13 9782336348131
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Graveurs de mémoire
Graveurs de mémoire
Cette collection, consacrée à l’édition de récits de vie et de textes autobiographiques, s’ouvre également aux études historiques. Depuis 2012, elle est organisée par séries en fonction essentiellement de critères géographiques mais présente aussi des collections thématiques.
Déjà parus
Buzoni-Gatel (Dominique), Le Labo in vivo , Chercheur en biologie et mère de famille nombreuse, 2014.
Raude (Vincent), Ma part du Trésor, Le parcours de l’un des derniers trésoriers-payeurs généraux, 2014.
Mathieu (Clément), Une jeunesse ardennaise, à Oneux-Theux (Belgique) 1944-1959, 2014.
Tenda-Latifis (Katina), Les enfants répudiés de Grèce, Histoire d’une jeune fille grecque dans la tourmente des années 40, 2014.
Eva (Alexander), Le rêve s’arrête en Allemagne, citoyen soviétique, nationalité allemande, 2014.
Barrère (Guy), Maître d’école au Sahara, de 1947 à 1978, 2014. Grasseau (Louis-Marie), Barberousse aux trousses , 2014. Servant (Flavie), Besoin d’une infirmière de toute urgence , 2014. Mathieu (Jean-Marie), Souvenirs de guerre d’Algérie , 2014.
Duhard (Jean-Pierre), C’est long une vie pour se souvenir de tout , 2013.
Nottara (Paltin), Entre la croix et le croissant, Les Notaras, une grande famille de Méditerranée orientale, 2014.
Mesu’a Kabwa (Luabeya), Une jeunesse congolaise : de Luluabourg à Kinshasa , 2013.
Titre

Gildas Le Lidec







De Phnom Penh à Abidjan
Fragments de vie d’un diplomate
Copyright























© L’ HARMATTAN , 2014
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-69824-3
Dédicace

À Christiane,

dont la détermination à les partager sans jamais hésiter et à les enrichir de ses actions propres et de son rayonnement personnel a rendu possibles et radieuses ces quarante années d’aventures.
Citation

« – On dit que Bombay vous plairait.
– Ils ne me garderont pas à Calcutta ?
– Non.
– Dans ce cas, je m’en remets aux autorités consulaires.
Qu’on m’envoie où on voudra. »
Marguerite Duras
India Song
« La vocation, c’est le bonheur d’avoir pour métier sa passion. »
Stendhal
Prologue
Un ambassadeur de grande expérience et sans doute très sage m’avait conseillé, au cas où l’envie me prendrait d’écrire mes mémoires, de ne le faire qu’à l’adresse de ma famille proche qui, seule, pourrait à la rigueur y prendre plaisir. Un éditeur que je consultai dans cette même optique m’avait clairement fait comprendre lui aussi que cet exercice d’écriture, s’il relevait de la narration de simples souvenirs personnels plutôt que de témoignages historiques inédits, ne serait guère susceptible aujourd’hui d’être publié faute d’intéresser un large public.
J’avais toujours reproché à mon père de n’avoir pas mis sur le papier ses passionnantes tribulations africaines qu’il racontait pourtant avec tant d’esprit et de verve. Je m’en suis toujours voulu de n’avoir pas eu l’idée de les enregistrer lorsqu’il en faisait, trop rarement, une si vivante narration. Je voulais sans doute inconsciemment que son action soit portée à l’éternité pour qu’il continue d’exister. Aussi, mon tour est-il venu de me poser au moins la question de la transmission de mémoire et du moyen de l’assurer. Nombreux ont d’ailleurs été ceux m’encourageant à rapporter une expérience de terrain qu’ils considéraient si variée qu’elle pourrait être, à les en croire, une contribution utile à la compréhension de certains épisodes particuliers de l’histoire récente, mais aussi et surtout de la réalité du métier diplomatique. Un tel témoignage pourrait encore ajouter du corps à la très judicieuse et intelligente ossature analytique qui vient d’être publiée sur les « splendeurs et misères du travail des diplomates » 1 .
M’attelant à la tâche dans les premiers mois de la retraite, ne serait-ce que « pour voir », je butai très vite sur des obstacles qui me parurent a priori insurmontables, le plus important étant précisément celui de la mémoire, comprise dans le sens physiologique. Comme l’exigent les règlements internes du Quai d’Orsay, je n’avais emporté par-devers moi aucun document classifié. Pas plus n’avais-je pris soin au cours de ma carrière de m’astreindre à la rédaction méthodique de carnets personnels. Tout au plus pouvais-je m’appuyer sur une correspondance familiale, mais limitée à l’époque où mes parents vivaient encore, et sur quelques notes éparses griffonnées sur mes agendas. Il était donc exclu de faire œuvre d’Histoire et de reconstituer, à travers des exposés structurés, le cadre exact et crédible d’une action diplomatique accomplie qui puisse être utile au chercheur. J’ai d’ailleurs toujours été admiratif devant les sommes qui ont l’ambition de contribuer à la mémoire du monde et que certains de mes collègues n’hésitent pas à publier aussitôt arrivée leur fin de carrière.
A défaut donc de pouvoir me présenter comme un témoin de l’histoire et me faire passer comme un acteur possible de sa construction, je prends le risque d’un exercice un peu futile, qui ne rapportera que des impressions ou, pire, qui apparaitra aux plus mal intentionnés de mes lecteurs comme narcissique et hagiographique. Avec le regret, tout de même, d’avoir finalement vu être avalées dans la déchiqueteuse du secret diplomatique des milliers de pages de télégrammes, écrites avec passion dans les volutes de Gauloises et la chaleur des nuits de Phnom Penh, de Kinshasa ou d’Abidjan… Elles auraient pu être la trame d’autant de romans ou d’épopées reflétant des aventures vécues, mais dont je n’ai malheureusement pas mémorisé les scénarios. Mais après tout, ne suis-je pas arrivé à l’âge où on peut dépasser l’humilité de l’anonymat après s’y être plié une vie durant ? Je pense plus profondément que l’écriture peut être une sorte de thérapie, en ce sens qu’elle serait une contrepartie de ce que le diplomate a vécu et ne se présenterait que comme une autre façon de prolonger cette vie. On expliquerait ainsi cette propension qu’ont les diplomates, plus peut-être que tout autre haut fonctionnaire, à publier des mémoires à l’orée de leur vie. J’ai jadis rendu visite à mon ancien ambassadeur aux Philippines qui m’attendait, intensément, lui-même, au carrefour de son village afin d’être sûr que je ne m’égare pas. Retiré sur ses terres du Poitou, protégé par des lignes de canons collectionnés au long de sa carrière et pointés sur les premières collines bleutées du Massif central, rassuré par les nombreuses photographies chaleureusement dédicacées par les chefs d’Etat auprès desquels il avait servi, il trouvait en moi un témoin de son existence passée pour continuer de vivre. Il y avait au demeurant chez lui la véritable noblesse d’avoir définitivement rompu les liens, contrairement à cet autre collègue depuis longtemps à la retraite, couronné pourtant de tous les lauriers qui vont aux plus braves et aux plus aventureux. Celui-ci n’arrivait pas à se séparer de « sa Maison » et venait en cachette rue La Pérouse, quand midi sonnait et la cantine s’ouvrait, regarder du coin de la rue, marchant sur le trottoir, ceux qu’il croyait encore avoir eus comme adjoints en poste, pour prolonger le temps où il était quelqu’un.
Le second écueil dans l’exercice à entreprendre serait de moraliser ou donner des leçons. Les « anciens », dans quelque domaine que ce soit, ont toujours eu cette fâcheuse et horripilante habitude de dire aux générations suivantes que leur époque était autrement plus intéressante et le métier qu’ils exerçaient d’une autre facture intellectuelle ou opérationnelle. Je n’ai pas échappé, en entrant au « Département 2 » en 1972, à ce bizutage d’ainés qui, de surcroît, pour certains d’en

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