Développement et lutte contre la pauvreté
208 pages
Français

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Développement et lutte contre la pauvreté , livre ebook

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Description

Le Mozambique bénéficie d'une croissance économique remarquable (7-8%/an) portés par de grands projets liés aux secteurs des mines et de l'énergie. Mais cette croissance est aussi porteuse d'inégalités et d'une augmentation de la pauvreté. Il existe pourtant d'autres voies pour un développement plus inclusif, explorées ici par l'auteur et orientées vers : l'augmentation des ressources, le développement d'une épargne locale et une meilleure gestion des dépenses.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2012
Nombre de lectures 19
EAN13 9782296489493
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Développement et lutte contre la pauvreté
Le cas du Mozambique
Études africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa
Dernières parutions

Jean-Serge MASSAMBA-MAKOUMBOU, Politiques de la mémoire et résolution des conflits, 2012.
Apollinaire-Sam SIMANTOTO MAFUTA, La face occulte du Dieu des Congolais, 2012.
Toavina RALAMBOMAHAY, Madagascar dans une crise interminable, 2 e édition, 2012.
Alphonse Zozime TAMEKAMTA, Eric Wilson FOFACK (dir.), Les urgences africaines, Réécrire l’histoire, réinventer l’État, 2012.
Henri-Pensée MPERENG (avec la collab. de Jerry MPERENG), Histoire du Congo Kinshasa indépendant. Politique économique, 2012.
Julien BOKILO, La Chine au Congo-Brazzaville. Stratégie de l’enracinement et conséquences sur le développement en Afrique, 2012.
Bouyo Kwin Jim NAREM, Microfinance et réduction de la pauvreté de la femme rurale en Afrique. Comprendre la dérive vers le monde urbain. Cas des mutuelles communautaires de croissance de Foréké-Dschang et de Fongo-Tongo (Ouest-Cameroun), 2012.
Kanel ENGENDJA-NGOULOU, Le développement des industries culturelles au Gabon, 2012.
Francis NKEA NDZIGUE, La procédure pénale au Gabon, 2012.
Moussa BOUREIMA, L’économie agricole au Niger, 2012. Yaya SY, Mémoires d’ancêtres, 2012.
Essé AMOUZOU, Mouammar Kadhafi et la réalisation de l’Union africaine, 2012.
Jean-Pierre LEHMANN, Prophètes-guérisseurs dans le sud de la Côte d’Ivoire, 2012.
Melchior MBONIMPA, Guérison et religion en Afrique, 2012. Jean-Alexis MFOUTOU, La Langue de la politique au Congo-Brazzaville, 2012.
Alhassane CHERIF, Le sens de la maladie en Afrique et dans la migration. Diagnostic, pronostic, prise en charge, 2012.
Juan Avila
Développement et lutte contre la pauvreté
Le cas du Mozambique


L’HARMATTAN
© L’HARMATTAN, 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan 1 @wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-96374-0
EAN : 9782296963740
A la « Terra de Boa Gente ». 1
1 Surnom donné par Vasco de Gama au Mozambique.
Avant-propos
Ce livre est né d’une indignation (un terme, de nos jours, ô combien galvaudé…). 1/6 de l’humanité continue de vivre en dessous du seuil de pauvreté et souffre de la faim (900 personnes meurent de faim dans le monde toutes les heures). Malgré une croissance économique soutenue dans de nombreux pays, les inégalités augmentent entrainant drames humains et instabilités sociales. Avec la lutte contre l’autodestruction attendue de notre planète (l ´ égoïsme des États, le refus de se remettre en cause et la mentalité de passagers clandestins des plus puissants d’entre eux rendent en effet très difficile la mise en place d’une politique commune et ambitieuse contre le changement climatique), il s’agit du combat du XXI e siècle qui mérite une mobilisation générale. En prenant l’exemple d’un pays parmi les moins avancés et sa lutte pour sortir du sous-développement, ce livre a l’ambition de montrer les errements de gouvernements incompétents, minés par les conflits d’intérêts, et de bailleurs trop complaisants, situation encore trop commune en Afrique sub-saharienne… Il s’agit d’une modeste contribution au vaste débat sur les politiques de développement.
Introduction
Lorsque l’Afrique s’éveillera ?
Il existe une vaste littérature s’intéressant au développement économique de l’Afrique, oscillant au gré des modes entre afro-pessimistes (l’Afrique est mal partie ; l’aide publique au développement l’entraîne dans un cercle vicieux de dépendance néfaste…) et afro-optimistes (l’Afrique a finalement mieux supporté la crise que les autres régions du monde ; d’ailleurs elle dispose d’un tel potentiel…). Mais les occidentaux ne projettent-ils pas sur ce continent leurs propres ambitions , leurs craintes et leurs remords que l’Afrique, telle un miroir, reflète ? Continent qui a nourri les rêves de bien des générations, où tout fut longtemps possible, jusqu’à l’infamie, et qui alimente encore de nos jours le sentiment de culpabilité de nombreux responsables économiques et politiques.
L’Afrique, on l’a souvent dit, dispose d’un important potentiel, agricole (60 % des terres arable s non cultivées de la planète), minier, énergétique (moins de 10 % du potentiel hydroélectrique y est exploité), qui attire les convoitises des pays occidentaux et, de plus en plus, des grands pays émergents. Le Mozambique ne fait pas exception à la règle : Chine, Inde et Brésil (pour ne pas parler de l’Afrique du Sud, son principal partenaire) s’y disputent ses terres et surtout ses réserves de charbon et financent des projets d’infrastructures pour leurs entreprises nationales. Il s’agit pourtant souvent de projets surdimensionnés ou non indispensables pour un pays aussi pauvre. Où se situe le partenariat bien intentionné que les dirigeants africains aiment tant souligner ? Ah, l’illusion chinoise….. !
L’Afrique sub-saharienne a connu depuis quelques années une croissance économique appréciable, avec une hausse du PIB de 7 % en 2007. Elle a certes subi les effets de la crise mondiale (+ 2,6 % en 2009) avant de rebondi r à partir de 2010. Le FMI prévoit d’ailleurs une croissance de 5,5 % en 2011. Mais cette croissance est aussi porteuse d’inégalités et souvent d’une stagnation, voire d’une augmentation, de la pauvreté.
« L’exemple » du Mozambique
Le Mozambique représente en la matière un exemple presque archétypal, avec des caractéristiques que l’on retrouve largement dans de nombreaux autres pays d’Afrique (et aussi hors d’Afrique) :
→ une remarquable croissance économique depuis la fin de la guerre civile (1992) avec 8 %/an sur la dernière décennie, qui se poursuit encore à un rythme soutenu (7,4 % prévu en 2011),

→mais il s’agit d’une croissance de rattrapage, tirée par quelques grands projets et qui n’a pu faire reculer la pauvreté. Pis, l’enrichissement d’une petite élite au pouvoir a renforcé les inégalités.

→une démocratie formelle, mais la vie politique est dominée depuis l’indépendance (1975) par un parti unique, le Frelimo, ex marxiste-léniniste reconverti sans états d’âme au néo-libéralisme dans les années 1990. Ses principaux dirigeants sont aussi engagés dans les affaires, à la recherche de rentes, d’où conflits d’intérêt et corruption.

→ni le gouvernement, ni les bailleurs n’ont pu, su ou voulu réorienter la politique de développement vers les secteurs qui devraient être prioritaires pour réduire la pauvreté et la faim : l’agriculture et le développement rural. Les élites urbain es au pouvoir ont, partout en Afrique, préféré favoriser les grandes exploitations exportatrices (la recherche de rentes….) et la lutte (quand elles ont mis en place une vraie politique) contre la pauvreté urbaine (il est vrai que les révoltes populaires sont beau coup plus urbaines que rurales…).

→pourtant ce pays est toujours présenté comme un modèle de développement, un bon élève du FMI, un exemple d’harmonisation du travail entre les différents bailleurs. Ce qui leur permet de justifier l’octroi d’importants montants d’aide aux pays en développement.
Le rapport annuel 2011 de la Banque Africaine de Développement souligne d’ailleurs que, si l’Afrique a enregistré des progrès dans la réduction de la pauvreté entre 1996 et 2005 (baisse du taux de pauvreté de 8 %), cette évolution a par contre été inférieure à celle des autres régions en développement. Ce continent est celui où l’impact de la croissance économique sur la réduction de la pauvreté est le plus faible. L’impact de la crise économique mondiale aurait aussi, depuis 2 ans, augmenté le nombre de pauvres sur le continent par rapport à un scénario sans crise. Trois facteurs-clé expliquent cette situation :
– la faible réponse de la pauvreté à la croissance économique,

– la concentration de la croissance sur des secteurs où les relations avec le reste de l’économie sont faibles (mines, hydrocarbures) et donc avec un faible impact sur la création d’emplois,

– le maintien de forts niveaux d’inégalités, seule une petite partie de la population bénéficiant de cette croissance.
Un livre récent 2 cite encore le Mozambique comme

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