Etat-providence et les jeunes
196 pages
Français

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Etat-providence et les jeunes , livre ebook

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Description

La jeunesse est de plus en plus présente au coeur des préoccupations publiques. En témoignent l'insistance du président François Hollande à se présenter comme le président de la jeunesse et sa proposition d'une allocation d'autonomie. Cet ouvrage compare les deux périodes où la question de la mise en place de cette allocation a été discutée, et explique comment la politique familiale a été privilégiée, aux dépens de ce type de prestation favorisant l'indépendance des jeunes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2012
Nombre de lectures 4
EAN13 9782296989641
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection « Inter-National »
dirigée par Denis Rolland avec
Joëlle Chassin et Françoise Dekowski

Cette collection a pour vocation de prés e n t er les études les plus réc e ntes su r le s i n stitutions , le s politique s publique s e t le s force s politique s et cult u relle s à l’œuvr e auj o urd’hui . A u croise m e nt des disciplin e s jurid i ques , de s science s politiques , de s relation s internationales , de l’histoir e e t d e l’anthropologie , e lle se propose, d a ns une per s pective pluridisciplina i re, d’éclair e r les enj e ux de la sc è n e m ondiale et européenne.
Série premières synthèses – jeunes chercheurs (dernières parutions) :
Louis-Marie BUREAU, La pensée de Fethullah Gülen. Aux sources de l’islamisme modéré , 2012.
Édouard BOINET, Hydropolitique du Nil, Du conflit à la coopération ?, 2012.
Milena DIECKHOFF, L’individu dans les relations internationales, Le cas du médiateur Martti Ahtisaari , 2012.
Odile TANKERE, La conservation du mobilier archéologique : un enjeu scientifique, culturel et social , 2012. Concours Sciences-Po 2011-2012.
Barbara ATLAN, Politiques, affichez-vous ! , 2012. Concours Sciences-Po 2011-2012.
Louis LE BRIS, Le Western. Grandeur ou décadence d’un mythe ? , 2012.
Marie NEIHOUSER, La défense des intérêts régionaux en Europe, 2011.
Aurélien LLORCA, La France face à la cocaïne. Dispositif et action extérieurs , 2010.
Guillaume BREUGNON, Géopolitique de l’Arctique nord-américain : enjeux et pouvoirs, 2011.
Estelle POIDEVIN, L’Union européenne et la politique étrangère. Le haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune : moteur réel ou leadership par procuration (1999-2009) ? , 2010.
Namie DI RAZZA, L’ONU en Haïti depuis 2004 , 2010.
M. HOBIN, S. LUNET, Le Dragon taiwanais : une chance pour les PME françaises.
A. MARTIN PEREZ, Les étrangers en Espagne .
A. CEYRAT, Jamaïque. La construction de l’identité noire depuis l’indépendance.
D. CIZERON, Les représentations du Brésil lors des Expositions universelles .
J. FAURE et D. ROLLAND (dir.), 1968 hors de France .
A. PURIERE, Assistance et contrepartie. Actualité d’un débat ancien .
G. BREGAIN, Syriens et Libanais d’Amérique du Sud (1918-1945) .
Titre
Tom CHEVALIER






L’ÉTAT-PROVIDENCE
ET LES JEUNES

Préface de Bruno Palier
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.ha rmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-98964-1
EAN : 9782296989641
Dédicace

À ma sœur, Élise
Préface
La jeunesse française fait face à de nombreuses difficultés aujourd’hui. En 2010, le taux de chômage des jeunes présents sur le marché du travail était de 23 %, trois fois plus élevé que celui du reste de la population. Chez les jeunes, l’augmentation du chômage a été particulièrement brutale entre 2008 et 2009 (+ 28,5 %). Même s’ils ne sont pas au chômage, les jeunes n’arrivent pas à obtenir un emploi normal. Intérim, apprentissage et contrats à durée déterminée reviennent majoritairement aux salariés les plus jeunes. Comme le rappelle l’INSEE, sur les 3 millions de salariés travaillant en 2010 sous ces types de contrat, plus de la moitié (1,6 million) ont moins de 29 ans et plus d’un tiers (1,1 million) moins de 24 ans. Ils étaient moins nombreux en 2003. Le sous-emploi (le fait de travailler à temps partiel mais de vouloir travailler davantage) touche particulièrement les salariés les plus jeunes (un salarié de moins de 24 ans sur dix connaît cette situation).
Aujourd’hui, en France, le risque d’être pauvre est beaucoup plus élevé chez les jeunes que chez les personnes âgées. Le taux de pauvreté moyen au seuil de 60 % du revenu médian est de 13,5 % en 2009 (source INSEE) mais le niveau de la pauvreté varie considérablement selon l’âge et le sexe des Français. Les taux de pauvreté sont les plus bas pour les hommes âgés de 65 à 74 ans (7,7 %) et les femmes de cette tranche d’âge (8,3 %) ; ils sont de 10,1 % pour les hommes et de 14,7 % pour les femmes de 75 ans et plus ; mais les taux de pauvreté sont beaucoup plus élevés chez les enfants de moins de 18 ans (17,7 %), et chez les jeunes de 18 à 24 ans (17,2 % chez les jeunes garçons et 18,7 % chez les jeunes filles) pour qui les taux de pauvreté sont les plus élevés de la population française.
Malgré cette situation difficile de la jeunesse, il n’existe toujours pas en France de mesures spécifiques pour aider les jeunes, ni de véritable accompagnement de cet âge particulier de la vie qu’est la jeunesse. La protection sociale fait même l’impasse sur les jeunes : le Revenu de Solidarité Active ne peut être perçu qu’à partir de 25 ans (sauf cas exceptionnels), le niveau des bourses est bas et les conditions pour les obtenir difficiles à remplir. Tout se passe comme si le système français de protection sociale disait aux jeunes : c’est à vos familles de vous prendre en charge, ce qu’elles font, mais avec les conséquences sociales que cela engendre : reproduction des inégalités, dépendances des individus (pourtant majeurs) envers leurs parents, poids des jeunes sur la vie des parents…
Comment comprendre ce point aveugle du système français de protection sociale ? Comment caractériser l’approche française des politiques sociales envers les jeunes ? Pourquoi un programme promu depuis longtemps (celui d’allocation d’autonomie pour les jeunes), qui fait apparemment l’objet d’un consensus politique, n’a-t-il jamais été mis en œuvre ? Quelles sont les prestations sociales dont peuvent bénéficier (directement ou indirectement) les jeunes, à défaut de la mise en place de cette allocation ? Telles sont les questions abordées dans l’ouvrage de Tom Chevalier.
Si la jeunesse est désormais au cœur du débat public, les travaux de science politique qui la concernent restent peu nombreux, contrairement aux recherches sociologiques. Ainsi, le « nouvel âge de la vie » qu’est la jeunesse est assez bien analysé, et les politiques publiques qui lui sont adressées commencent à l’être. Mais aucun travail n’a tenté d’expliquer la présence de tel ou tel dispositif, autrement dit de répondre à la question « pourquoi y a-t-il cette politique plutôt qu’une autre ? ». Cet ouvrage cherche à répondre à cette question en se focalisant sur le problème spécifique de l’ absence d’une politique publique particulière : l’allocation d’autonomie pour les jeunes, et en refaisant l’historique de cette absence.
Depuis le travail récent de Cécile Van De Velde Devenir adulte (PUF, 2008), des pistes de recherche ont été ouvertes pour déterminer les façons dont chaque système de protection sociale traite les jeunes adultes en général, et plus précisément la transition entre jeunesse et vie adulte. L’ouvrage de Tom Chevalier s’inscrit dans cette perspective générale, en la reliant à la littérature de science politique sur l’État providence et ses évolutions. Ce faisant, il permet de rendre compte et d’expliquer les modalités spécifiques de la prise en compte des jeunes adultes en France en allant au-delà de la simple description des politiques publiques en place.
En mobilisant les outils comparatifs de l’analyse des politiques publiques et les typologies construites dans la littérature sur les régimes d’État-providence, Tom Chevalier démontre en premier lieu que la majorité des dispositifs à destination des jeunes adultes en France privilégie la « familialisation » de l’action publique, alors que l’allocation d’autonomie, tout comme son premier avatar, la « rémunération étudiante » d’après-guerre, renverrait davantage à une intervention étatique universaliste typique de l’approche des États-providence social-démocrates des pays scandinaves.
C’est notamment le choix de privilégier la politique familiale pour traiter des problèmes que rencontrent les jeunes adultes qui explique la non adoption de l’allocation d’autonomie. Pour rendre compte du processus précis qui a conduit au rejet d’une mesure qui ne s’inscrit pas dans le modèle dominant, Tom Chevalier mobilise le concept de « dépendance au sentier emprunté » ( path dependence ) qui permet d’analyser des mécani

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