Géopolitique identitaire en RDC
198 pages
Français

Géopolitique identitaire en RDC , livre ebook

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198 pages
Français

Description

L'identité kasaïenne est sujette à caution : tantôt elle est forte, lorsqu'elle sert de bouclier aux menaces externes ; tantôt elle est poreuse, face à la rivalité d'intérêts de divers peuples la sous-tendant. Toutefois, l'usurpation ou l'instrumentalisation des identités ethniques, surethniques et territoriales prospère en RDC à cause de l'absence de l'Etat de droit démocratique. Ce fléau ne pourra être éradiqué que le jour où la République démocratique du Congo existera, non point comme un Etat fantôme, mais plutôt comme capacité d'agir.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2011
Nombre de lectures 35
EAN13 9782296456761
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

OPOLITIQUEIDENTITAIRE EN RDC
Cas de l’identité kasaïenne
Collection « Géopolitique mondiale » Dirigée par Mwayila TSHIYEMBE
L’objet de la collection «Géopolitique mondiale» est de susciter les publications dont la vocation est double : d’une part, donner unsensaux mutations provoquées par la mondialisation, étant donné la perte des repères du monde ancien et la nécessité d’inventer des repères du monde nouveau ; d’autre part, analyser la complexitédes enjeux territoriaux, des rivalités d’intérêt et de stratégies qui pousse les acteurs à user de laforceou de la diplomatie,pourmodifierou tenter de modifier lerapportde force (ressources naturelles, humaines, culturelles), selon des idéologiesqui les animent. A cette fin, laprospectiveet la pluridisciplinaritésont des approches privilégiées.
Déjà parus
Mwayila TSHIEMBE, Stephan TUBENE,Migration, mondialisation, développement. L’exemple de la RDC, 2011. Benjamin MULAMBA MBUYI,Droit des Organisations Internationales, Notes de cours à l’usage des étudiants en droit, 2011. Thérèse Osenga BADIBAKE,Pouvoir des organisations internationlales et souveraineté des Etats. Le cas de l'Union africaine, 2010. Didier NZAPASEZE TIMBA,La Cour pénale internationale et la lutte contre l'impunité en RDC, 2010. Nissé Nzereka MUGHENDI,Guerres récurrentes en République démocratique du Congo, 2010. Evelyne GARNIER-ZARLI,Le doctorat scientifique dans le monde scientifique, 2010. Mwayila TSHIYEMBE,La politique étrangère des grandes puissances, 2010. Mwayila TSHIYEMBE,Le droit de la sécurité internationale, 2010. Richard KADIEBWE,La guerre de six jours à Kisangani, 2009. Jean-Lucien EWANGUE,Enjeux géopolitiques en Afrique centrale, 2009.
PhilémonMuamba Mumbunda
OPOLITIQUEIDENTITAIRE EN RDC
Cas de l’identité kasaïenne
Préface de Mwayila Tshiyembe
© L’Harmattan, 2010 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-54348-5 EAN : 9782296543485
DEDICACE
A mon épouse Céline TshiyomboMumbunda
Anos chers enfants :
Hermann-Rubens Kalonji Mumbunda,
Alexia-KarolBilonda Mumbunda,
Angelo-Joseph Kadima Mumbunda,
Marc-Alain Tshiyombo Mumbunda.
LISTE DES ABREVIATIONS
A.F.D.des forces démocratiques pour la libérationL. : Alliance duCongo A.N.C. :Armée nationale congolaise A.S.B.L. :Association sans but lucratif ABAKO :Alliance desBakongo AFRECO :Association des frères amis et connaissances ASSANEF : Association des anciens élèves des frères des écoles chrétiennes ASSOREKO :Association des ressortissants kongo BAD:Banque africaine de développement C.E.P. : Centre d’études politiques C.E.C. : Centre extra-coutumier C.N.S. :Conférence nationale souveraine CODEKOR :Conférence sur le développement du Kasaï oriental CODESKO :Convention pour le développement du Kasaï occidental CODESRIA:Conseil pour le développement de la recherche des sciences sociales enAfrique CONAKAT :Convention des associations du Katanga D.E.S. :Diplôme d’études supérieures D.I.C. :Dialogue intercongolais E.A.S.K. :Etat autonome du Sud-Kasaï FEDEKA:Fédération kasaïenne FEDEKALEO :Fédération kasaïenne de Léopoldville FEGEBACEKA:Association deBaluba-central Kasaï au Katanga GECAMINES :Générale des carrières et des mines J.-C.: Jésus-Christ KCC: KalubiCrispin andChildren M.A.S. : Messagerie automobile du Sankuru M.N.C.: Mouvement national congolais M.P.R. : Mouvement populaire de la révolution
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MNC/K. : Mouvement national congolais/Kalonji MNC/L. : Mouvement national congolais/Lumumba MUBA: Mouvement de l’unitéBasonge O.N.U. : Organisation des Nations unies P.A.D. : Président administrateur directeur PDG: Président délégué général PNP : Parti national de progrès PNUD: Programme des Nations unies pour le développement PPRD: Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie PSA: Parti solidaire africain PUNA: Parti de l’unité nationale R.D.C. : République démocratique duCongo RCD/Goma : Rassemblement congolais pour la démocratie/Goma SMIG: Salaire minimum interprofessionnel garanti S.N.EL. : Société nationale d’électricité U.D.P.S. : Union pour la démocratie et le progrès social U.R.S.S. : Union des républiques socialistes soviétiques UCOL : Union des colons UFERI : Union des fédéralistes et des républicains indépendants UMHK : Union minière duHaut Katanga ZEDIAM : NzevuDiamant
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PREFACE
En choisissant le cas de l’identité kasaïenne pour jauger la recomposition du paysage politique en République démocratique du Congo, à la lumière de la géopolitique identitaire, l’auteur de ce livre, par-delà la preuve de l’audace inhérente à ce type de recherche, a eu la lucidité de mettre le doigt là où ça fait mal et de secouer le cocotier.
Voici des décennies, en effet, qu’au nom d’une pseudoscience qui ne veut pas dire son nom, «la science politique 1 africaniste», lesethniesen tant que «peuples, nations sociologiques précoloniales ou communautés de caractères (langue, religion, territoire, culture, sang, volonté de vivre ensemble), c’est-à-dire des groupes sociaux dans leur diversité, forgés par l’histoire en temps de paix ou en temps de guerre, dotés de pouvoir politique (sociétés sans Etats) voire de pouvoir d’Etat (empires et royaumes kongo, lunda, kuba, luba, pour ne citer que 2 les grands et les plus connus) »,ont vu leur problématique nationale dévoyée, sous le prisme réducteur du tribalisme, expression d’un sentiment d’appartenance présupposé obscur voire tordu, caractérisant des peuplades sans conscience, sans histoire, sans culture, sans organisation politique, sans nation, sans Etat, appelé « tribus », selon la grammaire coloniale.
Les apories de cette pseudoscience ont, hélas, été proclamées et enseignées urbi et orbi, sans le moindre début de preuve, la scolastique faisant foi.
Pourtant, les identités ethniques autant que les identités territoriales participent au pluralisme identitaire de la société congolaise à plus d’un titre :
1 Mwayila Tshiyembe, « La science politique africaniste et le statut théorique de l’Etat africain : un bilan négatif »,in revue Politique africaine, n°71, octobre 1998, pp. 109-132 2 Mwayila Tshiyembe,Etat multinational et démocratie africaine. Sociologie de la renaissance politique, Paris, L’Harmattan, 2001, p.237
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Primo, l’autorité coutumière et la chefferie qui en émane sont reconnues : l’une par l’article 207 «L’autorité coutumière est reconnue. Elle est dévolue conformément à la coutume locale, pour autant que celle-ci n’est pas contraire à la constitution, à l’ordre public et aux bonnes mœurs» ; l’autre par l’article 3 (constitution 2006), en tant qu’entité territoriale décentralisée (ETD), dotée d’une personnalité juridique et exerçant son magister selon les principes de libre administration, d’autonomie de gestion et d’égalité de traitement.
Secundo, la nationalité congolaise est bipolaire : elle est soit d’origine soit d’acquisition.Alors que dans sa seconde dimension, elle relève d’un contrat (par effet de naturalisation, d’option, d’adoption, de mariage, de naissance et de résidence), dans sa première dimension elle est un attribut de l’ethnie, au sens latin attributum, qui veut dire ce qui appartient, ce qui est propre à.Ce lien d’appartenance exprime l’antériorité fondatrice 3 du principe d’inaliénabilité de la nationalité congolaise d’origine en tant que prérogative exclusive de ces peuples duCongo dits ethnies.Car la nationalité congolaise d’origine est le statut juridique de «toute personne appartenant aux groupes ethniques dont les personnes et les territoires constituaient ce qui est devenu la République démocratique du Congo à l’indépendance» (constitution 2006, article 10).On ne saurait mieux dire !
Tertio, cette spécificité est attenante aux identités territoriales (provinciales, urbaines, communales, sectorielles) en tant que lieux de pouvoir d’Etat ou champs politiques consacrés par l’article 2 (constitution de 2006) d’après lequel : «La République démocratique du Congo est composée de la ville de Kinshasa et de 25 provinces dotées de la personnalité juridique».
Or, le mérite du travail dePhilémonMuamba Mumbunda est d’avoir su démontrer que ce n’est pas cette réalité
3 Mwayila Tshiyembe,Refondation de la nation et nationalité en République démocratique du Congo, Paris, L’Harmattan, 2007, p.22
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