L Afrique des démocraties matrimoniales et des oligarchies rentières
170 pages
Français

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L'Afrique des démocraties matrimoniales et des oligarchies rentières , livre ebook

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Description

Ce livre examine le phénomène de succession dynastique aujourd'hui en Afrique par une transmission filiale du pouvoir. Il y a ainsi un glissement insidieux vers un "Etat familial", une monarchisation rampante du pouvoir au détriment de la légitimité électorale propre à toute démocratie. A l'évidence, l'entrée de l'Afrique dans la modernité passe par un effort de déconstruction d'un système patrimonial dominé par une élite rentière.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2011
Nombre de lectures 15
EAN13 9782296474994
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’Afrique
des démocraties matrimoniales
et des oligarchies rentières
Collection « Pensée africaine »
dirigée par François Manga-Akoa


En ce début du XXI e siècle, les sociétés africaines sont secouées par une crise des fondements. Elle met en cause tous les secteurs de la vie. Les structures économiques, les institutions politiques tels que les Etats et les partis politiques, la cellule fondamentale de la société qu’est la famille, les valeurs et les normes socioculturelles s’effondrent. La crise qui les traverse les met en cause et au défi de rendre compte de leur raison d’être aujourd’hui.
L’histoire des civilisations nous fait constater que c’est en période de crise que les peuples donnent et expriment le meilleur d’eux-mêmes afin de contrer la disparition, la mort et le néant qui les menacent. Pour relever ce défi dont l’enjeu est la vie et la nécessité d’ouvrir de nouveaux horizons aux peuples africains, la Collection « Pensée africaine » participe à la quête et à la création du sens pour fonder de nouveaux espaces institutionnels de vie africaine.

Dernières parutions
Charles Jean Marie MINYEM, Descartes et le développement , 2011 .
Thierry AMOUGOU, Le Biyaïsme, Le Cameroun au piège de la médiocrité politique, de la libido accumulative et de la (dé)civilisation des mœurs , 2011.
Koffi Célestin YAO, Création en contexte, Une pratique plastique aux croisements des cultures , 2011.
Berthe, LOLO, Schizophrénie, autrement …, 2011.
Berthe LOLO, Les maladies mentales : logique et construction des signes et des symptômes , 2011.
Jean Claude ATANGANA, Bilan philologique de l’ Esquisse d’une théorie de la pratique de Pierre Bourdieu : étude comparée des éditions de 1972 et de 2000 , 2011.
Elie DRO, La part de l’ombre dans la peinture. La poïétique du suspens, de l’Afrique à l’Occident , 2011.
Patrice Moundounga Mouity


L’Afrique
des démocraties matrimoniales
et des oligarchies rentières


Préface d’Yves Alexandre Chouala
Postface de Marc Mvé Bekale
À Pierre Mamboundou,

cet iconoclaste de la vie politique gabonaise dont le comportement, pour le moins surprenant s’est inscrit entre conviction et constance au point de ne jamais éclipser l’engagement et la profondeur des idées politiques : un « grand homme » âpre et lucide du combat pour la démocratie.


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55555-6
EAN : 9782296555556

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Préface
L’essai de Patrice MOUNDOUNGA MOUITY intitulé L’Afrique des démocraties matrimoniales et des oligarchies rentières jette une lueur vespérale sur une problématique majeure au cœur de la dynamique politique africaine : la dévolution matrimoniale ou parentale du pouvoir politique. Pour l’auteur de l’essai, la transmission du pouvoir de père en fils en cours de sédimentation et de généralisation en Afrique inaugure une nouvelle séquence historique qui enfonce le continent dans les sphères de la marginalité démocratique, de l’inutilité morale et de la bâtardise politique. Et à juste titre : la dévolution ou transmission affective et familiale du pouvoir est, face à l’inéluctabilité de l’achèvement de la vie humaine, une tentative de satisfaction du désir d’éternité propre à l’animal politique qu’est l’homme. Chez l’homme politique africain, notamment dirigeant, qui s’incarne socialement sous la figure de l’« Excellence », cette satisfaction s’exprime à travers le projet du « gouvernement perpétuel » compris ici comme l’encadrement monarchique ou dynastique de la succession politique. Il s’ensuit l’avènement, en Afrique, de régimes politiques marqués par une osmose inédite entre République et monarchie, démocratie et dynastie, gouvernance et patrimonialisme. En tout cas, il s’agit de formes politiques bien identifiées ; mais non classifiées parce qu’inclassifiables. Elles ne peuvent donc que se ranger dans les classeurs de l’étrangeté politique qui ne peut, elle-même, être transcrite intellectuellement qu’à travers les néologismes : « démocrature » pour faire classique ; « démocrarchie », « démonarchie » pour une innovation conceptuelle résultant de la volonté de faire coïncider les mots avec les choses.
Le travail de Patrice MOUNDOUNGA MOUITY, d’une grande lucidité, nourri d’une parfaite maîtrise de la science politique, « science des réalités concrètes » comme dirait l’autre, et servi sur un plateau linguistique et stylistique vif, limpide et pénétrant, emporte l’adhésion du lecteur qui se trouve comme pris dans l’emballement d’une musique entraînante. Du reste, l’essai est de haute tenue et traduit des qualités d’analyse politique et de synthèse tout à fait excellentes. L’ensemble de l’ouvrage est impressionnant par sa cohérence. Il intègre de nombreux éléments et fait preuve d’une grande culture politique et théorique. Il incite à la réflexion sur certaines idées séduisantes mais discutables. Autant dire que les analyses se révèlent très fructueuses. Disons-le plus explicitement : l’essai est pertinent et convaincant et semble doté d’une vertu dormitive qui nécessite, pour qui veut rester éveillé et lucide, un grand effort de vigilance. Et c’est dans cet effort de vigilance que l’on découvre finalement le problème politique fondamental de cette réflexion sans concession, sans esquive ni recul : l’incommensurable étendue de la relation entre parenté et politique.
En effet, que devient « l’esprit de famille » hissé au rang des valeurs africaines fondamentales à l’épreuve des luttes de conquête et de conservation du pouvoir dans des contextes politiques marqués par la pluralité, la critique et l’alternative ? Doit-on y voir, comme dans la perspective choisie par l’essayiste, une pierre d’attente dynastique, oligarchique et patrimoniale ou alors un atout ou capital politique parmi tant d’autres (argent, instruction, popularité) susceptible d’accroître ses chances de succès politique dans un contexte de compétition somme toute légale-républicaine ? Voilà la question essentielle ou monumentale que l’essai que vous avez entre les mains a le très grand mérite de soumettre à débat.
La particularité saillante de la réflexion africaine sur cette question et dans le sillage de laquelle s’inscrit ce travail est la stigmatisation et la condamnation. Ici, le couple parenté et politique est frappé d’illégitimité a priori et de néo-patrimonialisme rédhibitoire. Il en est ainsi parce que la réflexion est souvent conduite à partir d’une posture dissidente voire oppositionnelle. Pourtant, il y a de la place pour une analyse du juste milieu, du normal et du pathologique politique que renferme la relation dialectique entre parenté et politique.
Le normal, c’est que, dans un contexte démocratique, chaque citoyen doit pouvoir aspirer légitimement à la direction des affaires de son pays suivant la modalité élective légitime, quelles que soient son origine sociale, son appartenance familiale et ses convictions philosophico-religieuses dès lors qu’elles ne sont pas en contradiction avec les valeurs républicaines. Dans ce sens, Ali Bongo Ondimba, Faure Eyadema, Joseph Kabila et autres prétendants longtemps considérés comme successeurs de leurs pères à savoir Karim Wade, Seif Al Islam, Gamal Moubarak s’inscrivent dans la normalité, l’universalité républicaine du jeu politique. Leur délégitimation du jeu politique fondé sur le seul critère de l’appartenance familiale relèverait, comme le souligne si bien Patrice MOUNDOUNGA MOUITY, de la « discrimination patronymique » et du déni citoyen.
Le pathologique, c’est bel et bien le danger de la dérive monarchique ou dynastique, eu égard à la difficile neutralité et impartialité dont feraient preuve les géniteurs des protagonistes à la succession. La succession du père par le fils, même dans un contexte de compétition ouverte, présente toujours des relents d’arrangements de cour et de faits des princes, du fait même de l’illégitimité dont est entaché le pouvoir du géniteur, pouvoir à l’origine brutal. Lorsqu’on est dans un contexte africain fortement marqué par la confiscation ou la cogestion familiale du pouvoir, cette succession s’inscrit ipso facto dans la transmission dynastique du pouvoir. D’où une délégitimation démocratique et citoyenne a priori de l’organisation parentale de la succession politique.
L’essai de MOUNDOUNGA MOUITY s’inscrit dans cette deuxième tendance et prend ainsi la forme d’une critique intellectuelle s&#

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