L Europe désunie : comment en est-on arrivé là ?
270 pages
Français

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L'Europe désunie : comment en est-on arrivé là ? , livre ebook

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Description

Fort de l'héritage moral européen, l'auteur examine ici les raisons objectives, implicites et explicites, de la crise morale des valeurs européennes. La période d'instabilité et d'incertitude contemporaine a ainsi abouti à prendre acte de la recomposition thématique du rôle du politique. Elle a été suivie par une mutation de la fonction agissante de la société civile, sous l'impulsion du collectif.

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2012
Nombre de lectures 57
EAN13 9782296489431
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’École polytechnique, 75005 Pari s
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-96520-1
EAN : 9782296965201
L’Europe désunie : Comment en est-on arrivé là ?
Questions Contemporaines
Collection dirigée par
B. Péquignot et D. Rolland

Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions Contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.

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François Di Salvo

L’EUROPE DÉSUNIE : COMMENT EN EST-ON ARRIVÉ LÀ ?
L’Harmattan
Du même auteur
Mutations, transformations et réformations historiques de l’État, Paris : Éd. Edilivre Aparis, 2011, 366 p.
Propositions pour une âme collective européenne , Paris : Éd. Edilivre Aparis, 2010, 168 p.
À Raymond FORNI, qui occupe toujours une place prépondérante dans mes pensées,
À Anne Marie COMPARINI et avec mon amitié,
À Marie, Édouard,
À Cricri, et à Monique,
À tous, voilà « ce que je n’ai appris que dans un long cours d’années, et au prix de beaucoup de peines » (Machiavel, Le Prince , dédicace)
AVANT-PROPOS
2011 ou l’heure des bilans .
Depuis la ratification du Traité de Maastricht, les principaux dirigeants européens ont fait de la thématique européenne un cheval de bataille incontournable. Elle a été l’objet de plusieurs ambitions complémentaires : tantôt le lieu de « focalisation zéro » et point central à partir duquel l’espace commun de libre échange et de libre circulation aurait dû voir le jour, tantôt le lieu où s’exprimaient les divergences sociologiques du politique, et offrait l’image d’un lieu spéculaire dans lequel les tensions locales étaient amplifiées sous d’autres aspects. Quoi que l’on ait pu en dire, l’Europe offrit une image assez contrastée d’elle-même. Elle s’inscrivait toujours plus en désaccord avec la volonté intime des peuples, mais convergeait graduellement vers un accord politique qui suivait une finalité concurrente.
À qui la faute ? Volonté politique de « faire vite », crainte de la sanction populaire des décideurs politiques confrontés à un électorat local ? De toute évidence, il ressort que depuis près de 25 ans la poursuite du « bien commun 1 »est passée au second plan. Les diverses politiques publiques, conduites par les États membres (la bureaucratie institutionnelle les désigne sous cette « appellation »), quoique inspirées par une philosophie positiviste, demeurent engoncées dans un archaïsme étriqué de la pensée. Elles obéissent pour la plupart à un raisonnement politique sénescent, voire stratifié.
Aujourd’hui, lorsqu’on consulte les quotidiens et prête attention aux médias, cette attitude sénescente de la conduite des affaires publiques est fortement décriée. Même si tous les acteurs souhaitent l’Europe, parlent de l’Europe, il n’en demeure pas moins vrai que tous finissent inexorablement par se diviser sur la méthode. Dès l’instant où il s’agit de se montrer déterminé et volontariste, les vieux schémas (éprouvés) du souverainisme et de l’indépendance prennent le pas sur l’écriture d’une destinée collective. Si Kant revenait parmi nous, il se plairait à redire que la nature humaine est ainsi faite qu’on ne peut la saisir dans sa globalité sans en comprendre les motivations actancielles sous-jacentes 2 . Il ajouterait probablement à ce propos, qu’elle est souvent contradictoire, et qu’elle va jusqu’à produire des situations incontrôlables faisant resurgir le spectre de la défiance et du repli.
Le XXIème siècle européen dévoile une situation générale des nations européennes inquiétante. Il offre un piètre visage de ce que Jacques Delors appelait la "machine européenne" dans la préface de l’ouvrage Europe : l’impossible statu quo (1996 : III, Préface). Lorsqu’ils rédigèrent cet ouvrage, les membres du Club de Florence n’auraient jamais envisagé qu’un jour la dynamique européenne fût bloquée ou maintenue à un point quasi moribond. Avec optimisme, l’Europe y était conçue par projection comme un modèle mutualisant la gestion des risques. Elle devait s’imposer comme un rempart efficace au négativisme et assurer l’épanouissement de peuples en promouvant une certaine idée du progrès. Jouant les continuateurs des idées innovantes élaborées par Schuman, Monnet, Spinelli, le "club" avait saisi les enjeux futurs qui s’imposeraient à l’Europe du XXIème siècle.
Max Kohnstamm, Enrique Baron Crespo et Tommaso Padoa-Schioppa, entre autres, soumirent à la réflexion collective une nouvelle manière de dépasser les antagonismes. Ils prirent aussi le soin d’adresser une mise en garde à tous leurs futurs successeurs : « Nous sommes fermement convaincus qu’aucun de ces problèmes (liés à l’élargissement de l’Europe) ne pourra être résolu si les structures de l’Union européenne ne sont pas réformées » . Le groupe parachevait sa réflexion en ces termes : « aujourd’hui comme hier, les solutions institutionnelles doivent être forgées en fonction des défis auxquels l’Europe est confrontée » . De toute évidence, l’effort grâce auquel les premiers continuateurs de l’Europe pré-moderne avaient projeté leurs ambitions créatives fut rapidement amoindri. Les problèmes économiques aidant, l’union solidaire entre les peuples était passée au second plan. La réalisation du Marché intérieur, la libéralisation des échanges, la réorganisation des bassins d’emploi à partir d’un schéma directeur tel que « l’intégration régionale » avaient eu raison des efforts déployés jusqu’au milieu des années 90. Après avoir donné une autonomie intrinsèque au Marché (économie et finance), les valeurs collectives et fédératrices des individus dans une nation ont été délaissées. Si l’Europe va mal, probablement faut-il se demander comment elle va mal ? L’homme est passé en 2 décennies du statut de référent central à celui périphérique de « variable d’ajustement ». Mais qu&

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