L intégration africaine en question
241 pages
Français

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L'intégration africaine en question , livre ebook

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Description

L'intégration africaine est apparue comme une volonté politique tendue vers la réalisation concrète de l'unité politique, économique et culturelle du rêve d'une Afrique nouvelle dont le panafricanisme avait balisé le chemin. Cinquante ans après les indépendances, on peut réaliser que les puissances extérieures ont sapé les bases du panafricanisme. La politique de l'aide publique au développement procède d'une volonté manifeste de diviser l'Afrique et constitue une habile distraction pour retarder la prise en main de leur destin par les Africains.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2011
Nombre de lectures 297
EAN13 9782296454675
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’INTEGRATION AFRICAINE
EN QUESTION
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13978-7
EAN : 9782296139787

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Anicet OLOA ZAMBO


L’INTEGRATION AFRICAINE
EN QUESTION


L’Harmattan
Études Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa


Dernières parutions

Michèle CROS et Julien BONDAZ (dir.), Sur la piste du lion. Safaris ethnographiques entre images locales et imaginaire global , 2010.
Apollinaire NTAMABYALIRO, RWANDA, Pour une réconciliation, la miséricorde chrétienne. Une analyse historico-théologique du magistère épiscopal rwandais (1952-1962) , 2010.
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INTRODUCTION
L’intégration africaine est apparue comme un mythe sorélien, c’est-à-dire un faisceau d’images motrices, animant une action politique et traduisant le rêve d’unité politique des africains. C’est que l’idée avait germé dans un contexte favorable auprès d’hommes politiques et d’Etats qui avaient déjà expérimenté des formes de fédérations (AOF, AEF) qui partageaient une communauté d’aspirations résultant d’une communauté de problèmes : sous-développement économique ; défense de la souveraineté et de l’indépendance, artificialité des frontières, etc.


De fait, depuis l’accession – ou plutôt, le retour – à l’indépendance de l’essentiel des pays africains, l’idée de l’intégration africaine constitue un sommet de prestige. Elle est un thème permanent développé par les hommes politiques et apparaît comme une stratégie dans les relations entre l’Afrique et de monde. Il faut dire que dans les années 1960, l’Afrique trouve un système international marqué par la guerre froide et la politique des blocs et dominé par deux super grands. Les Etats d’Afrique se trouvent alors dans une situation fragile qui les met dans un lien de dépendance par rapport au système international, c’est-à-dire l’influence inévitable des puissances extérieures. On observe une volonté de soustraire à la tutelle des Grands, lesquels regardaient les empires coloniaux par les puissances européennes comme un enjeu de leurs rivalités et un champ d’ex-pension pour leur influence {1} .

Au plan politique, l’expression la plus parfaite de cette volonté d’intégration se trouve être la doctrine du panafricanisme. Elle exalte la partie africaine et affirme la solidarité active entre africains. Le panafricanisme remplit des fonctions multiples. Il se présente à l’origine comme un instrument de lutte contre le colonialisme et les idéologies extérieures à l’Afrique et ensuite, comme le fondement de l’idéal d’unité africaine {2} .

La fonction de lutte contre le colonialisme a fait du panafricanisme un moyen privilégié de promotion du mouvement de libération coloniale en Afrique au point que les Etats membres de l’OUA affirment leur ‘’ dévouement sans réserve à la cause de l’émancipation totale des territoires africains non encore indépendants ’’ {3} .

Enfin, le panafricanisme peut vouloir dire un effacement de souveraineté en faveur d’une institution sur étatique et supranationale ou une simple coopération entre Etats africains souverains {4} .

En ce qui concerne les enjeux institutionnels de l’intégration africaine, les difficultés ne manquent pas non plus. Si les africains sont attachés au panafricanisme par idéal, ils apparaissent également pointilleux quant à la protection et la défense de leur nouvelle souveraineté au nom de la prudence et du réalisme ; d’où la difficulté du mode d’institutionnalisation du panafricanisme : doit-on adopter la technique de l’intégration ou celle de la coopération ? Faut-il des fédérations d’Etats-Unis d’Afrique ou des unitaires regroupant les pays que compte chaque région ?

Ces interrogations révèlent les conceptions, diverses et le plus souvent adverses de l’unité africaine {5} . Il faut retenir que la conception qui a prévalu à la création de l’UA a été celle d’une union continentale parfois appelée Continentalisme groupant l’ensemble des Etats indépendants d’Afrique. C’est par la suite {6} que l’on a reconnu la possibilité de créer des unions régionales.

Il faut rappeler que deux conceptions fondamentales se sont affrontées dans l’entreprise politique d’organisation de notre continent. D’une part, les partisans d’une organisation étatique unique et ceux d’un système pluri-étatique de l’autre. C’est cette dernière qui a prévalu à la conférence constitutive de l’OUA et qui consacre le système actuel (I). Cette conception met cependant l’accent sur la nécessité d’une coopération organisée, dans tous les domaines, et à l’échelle du continent.

Mais la pratique à laquelle a donné lieu ce continentalisme résolu a révélé la modicité des résultats obtenus dans l’entreprise de construction nationale avec la permanence ou l’actualité des objectifs initiaux. Une prise de conscience de plus en plus grande de l’inefficience de l’action jusqu’ici menée, se fait jour et suscite sous nos yeux une série d’initiatives qui militent toutes pour une nouvelle démarche.

Juste après les indépendances en Afrique, les dirigeants ont tout de suite montré leur volonté de favoriser une véritable union africaine, passant par une intégration du continent. Cette union avait sans doute pour but de faire de l’Afrique et des africains une force unie, un bloc compact face aux autres puissances et aux anciens colons, et mettre ainsi fin à la domination de l’Afrique qui avait prévalu jusque là. Elle avait aussi pour objectif, d’effacer ne serait-ce que virtuellement, les frontières créées par les anciens colons entre les Africains. L’unité africaine est donc un vieux projet qui a d’abord été matérialisé en 1963 par la création de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA). Création suivie quelques années plus tard par de nombreuses autres institutions régionales telles que l’Union Douanière des Etats de l’Afrique Centrale (UDEAC) en 1964, ayant pour mission l’intégration au niveau de la région. Aujourd’hui plus que jamais, dans le contexte actuel de la mondialisation, et paradoxalement de la montée des régionalismes, l’Afrique continent pauvre et sous-développé a besoin d’être unie, de constituer cette force, ce bloc, face aux blocs régionaux européen, américain, sud-américain, et même asiatique comme le MERCOSUR, l’ALENA, l’ASEAN pour ne citer que ceux-là. Mais la constitution d’un bloc, d’une union africaine passe par l’étape indispensable de l’intégration régionale, qui semble de plus en plus préconisée par les dirigeants africains. En effet, comme le souligne le Professeur Fantu Cheru, la volonté d’intégration des dirigeants africains provient de deux types de pressions qui s’exercent sur leurs gouvernements : il existe d’une part une pression par le bas avec une demande sociale forte, qui justifie le fait que l’intégration soit mise en place dans le but de réduire, voire de remédier à la pauvreté, et d’autre part une pression qui s’exerce par le haut, avec le contexte international nouveau qu’est la mondialisation. Ce paradigme ayant instauré la concurrence mondiale comme modèle d’échange, les nations d’une manière générale et encore plus les nations africaines, ont eu besoin d’intégrer leur économie à celle des pays voisins, afin de créer des blocs régionaux importants qui pourront prendre entièrement part aux échanges internationaux, de manière plus compétitive, en tant que puissance régionale. Cette évolution vers un régionalisme plus poussé est en effet une urgence en Afr

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