L Irak : d une crise à l autre
230 pages
Français

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L'Irak : d'une crise à l'autre , livre ebook

230 pages
Français

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Description

Le renversement de la dictature de Saddam Hussein par les Etats-Unis aidés du Royaume-Uni a radicalement modifié les réalités politiques, sociales, sécuritaires de l'Irak. Mais loin de devenir le bastion, annoncé par les stratèges néoconservateurs américains, de la démocratie et de la stabilité dans la région, le pays est de nouveau au bord de la fragmentation ethno-confessionnelle. Sans se focaliser sur l'expansion de Daesh, ce numéro analyse les réalités qui sous-tendent les crises complexes que rencontre l'Irak post-Saddam.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 août 2015
Nombre de lectures 2
EAN13 9782336388885
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture

Copyright






















© L’Harmattan, 2015 5-7, rue de l’École Polytechnique ; 75 005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan@wandoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-73899-4
Éditorial Orients stratégiques

Éditorial Orients stratégiques Pourquoi O RIENTS S TRATEGIQUES ?

« L’Orient » au sens large, demeure plus que jamais « compliqué » et difficilement appréhendable « avec des idées simples » selon la célèbre formule, mais peut-être moins lointain qu’il n’y paraît par les enjeux que soulèvent ses actuelles convulsions. Au cœur des enjeux nucléaires contemporains, des guerres asymétriques, épicentre d’un djihadisme désormais internationalisé, abritant les principales villes saintes du monde, son importance économique n’est plus à démontrer puisque Proche et Moyen-Orient, par exemple, abritent une part notable des ressources dont notre planète a impérativement besoin et c’est évidemment ce qui confère à cette zone, pour le moins instable, une dimension stratégique qui s’impose à tous, « nolens volens ». Mais de quel « Orient » est-il somme toute question dès lors que se profile le « pivot » souhaité par les États-Unis vers l’Extrême-Orient et l’Asie-Pacifique, nouveau centre de l’économie-monde à l’aube du XXI e siècle ? C’est donc bien d’« Orients » multiples et polymorphes dont il faudrait parler afin d’être en mesure de proposer une approche renouvelée de la question à travers un prisme stratégique affirmé et revendiqué.
Sommaire
Couverture
4 e de couverture
Copyright
Éditorial Orients stratégiques
Sommaire
Présentation
D AVID R IGOULET -R OZE : « L’affaire irakienne » de 2003 : les ADM de Saddam Hussein, entre « faux prétexte » et véritable enjeu
M ARIUS L AZAR : Le chiisme irakien post-Saddam : entre résurgence religieuse, fractures politiques et influences externes
G ÉRARD -F RANÇOIS D UMONT : L’Irak face à sa diversité ethnico-religieuse
D ANIEL M EIER : Le Kurdistan d’Irak : les disputed territories comme enjeu de définition nationale
C YPRIEN O RJUBIN : Quel avenir pour le Kurdistan irakien ?
E MEL P ARLAR D AL AND F ERIT B ELDER : Assessing “Old” and “New” Parameters and Contours of Turkey’s Iraqi Foreign Policy : Opportunities and Challenges Ahead
F ARHAD K HOSROKHAVAR : Le jihadisme français
La nouvelle équation stratégique irakienne. Entretien avec Pierre Razoux
P IERRE B ERTHELOT : L’eau, enjeu du conflit irakien
Z AHRA A LI : Women’s Rights Activists and the debates on the Personal Status Code in postinvasion Iraq
Revue des livres
Adresse
Présentation
L’Irak, d’une crise à l’autre : les réalités et les défis d’un État au bord de l’implosion
Douze années se sont écoulées depuis le début de l’offensive militaire dirigée par les États-Unis contre le régime de Saddam Hussein, événement qui a modifié radicalement les réalités politiques, sociales, sécuritaires de l’Irak et le contexte régional moyen-oriental, en faisant accéder au pouvoir la majorité démographique, chiite en l’occurrence. Cette période passée nous permet désormais de disposer de multiples réflexions sur les nombreuses évolutions et dynamiques survenues dans le prolongement de la disparition du pouvoir baathiste, ennemi déclaré de l’Iran qui, a contrario, semble avoir engrangé les gains géopolitiques du renversement de Saddam Hussein.
En premier lieu, il convient de rappeler que l’offensive militaire de 2003 est a priori le résultat d’un projet stratégique à caractère partiellement idéologique, apparaissant comme une conséquence du volontarisme des leaders néoconservateurs installés dans les arcanes du pouvoir à Washington à la faveur de la victoire électorale de George W. Bush et attachés à l’utopie d’une reconstruction démocratique du monde arabe, présentée comme une solution pour l’élimination dans cette région des sources d’insécurité régionale et internationale. David Rigoulet-Roze, rappellera ainsi dans son article « L’affaire irakienne de 2003 : les ADM de Saddam Hussein entre faux prétexte et véritable enjeu » que les accusations officielles qui ont initialement justifié l’intervention, le maintien supposé d’un programme militaire non conventionnel et les relations putatives du régime irakien avec les réseaux terroristes, avaient provoqué une certaine incrédulité et surtout entraîné une fracture au niveau européen et international dans la mesure où, les arguments initiaux apparurent très largement à l’opinion publique comme de vulgaires allégations sinon comme des mensonges délibérés qui allaient produire une première projection négative sur la légitimité de l’action anti-baathiste.
La chute du régime Saddam, aisée du point de vue militaire, déclenchera toute une succession de conséquences déstabilisatrices que les autorités politiques et militaires américaines et les nouvelles élites irakiennes – la plupart issues de mouvements d’exil, ne furent pas en mesure de contenir. La dissolution du parti baath, mais aussi de l’armée ainsi que de la pléthore de mukhabarats (services de sécurité), laissera sans perspective des centaines de milliers de personnes, la plupart ayant une expérience militaire aguerrie, et qui devaient aller grossir les rangs d’une insurrection sunnite émergente contre les troupes étrangères et contre le nouveau pouvoir établi à Bagdad. À la violence paroxystique, généralisée, s’ajouta alors le désastre économique, l’incapacité d’offrir des solutions rapides et efficaces face à la dégradation dramatique des conditions sociales et de la vie quotidienne, surtout dans les grands centres urbains.
Au niveau politique, pour la première fois dans l’histoire contemporaine de l’Irak, le pouvoir n’est plus contrôlé par les représentants de la minorité sunnite mais par des partis et des groupes chiites et/ou kurdes. Cette ascension des chiites duodécimains, de la même obédience que celle en vigueur en Iran, étudiée par Marius Lazar , coordinateur de ce dossier , dans « Le chiisme irakien post-saddam : entre résurgence religieuse, fractures politiques et influences externes » suscite un large sentiment de frustration et de révolte tant à l’intérieur de la population sunnite irakienne qu’au niveau régional, en contribuant à l’intensification des violences confessionnelles qui prendront l’allure d’une première guerre civile sectaire, entre 2005 et 2007. Loin de devenir un avant-poste de la démocratie et des valeurs occidentales comme cela avait pu être espéré, l’Irak allait se transformer en un eldorado des mouvements djihadistes, irakiens et/ou internationaux, profitant de la présence des forces étrangères pour transformer le territoire irakien entre un terrain de conflit avec l’Occident mais aussi, dans une lecture spécifiquement takfiriste, avec les musulmans « impies », c’est-à-dire les chiites. Jusqu’au redressement sécuritaire progressif réussi par le général David Petraeus, à partir de 2007, la plus grande partie de l’Irak, surtout Bagdad et les grandes villes (Bassora, Mosul, Samarra, Kirkuk), devint un lieu d’attentats multiples, d’épurations confessionnelles, de déplacements massifs de populations à l’intérieur ou alimentant le flux de réfugiés à l’extérieur du pays. Le pouvoir politique apparaît alors incapable de gouverner le pays, l’autorité, tant au niveau du gouvernement central qu’au niveau de l’ensemble du territoire, étant partagée et disputée entre partis, clans, réseaux d’influence et de clientélisme, tribus, etc.
C’est la période où les scénarii , d’une possible fracture fragmentation confessionnelle et/ou territoriale du pays, dimension essentielle qui sera rappelée par Gérard-François Dumont dans « L’Irak face à sa diversité ethnico-religieuse » , en plusieurs régions l’une chiite, une autre sunnite et enfin une kurde déjà très largement autonomisée ont représenté une constante des analyses politiques, surtout en Occident, voire en Iran qui pour certains, tout en ne voulant pas spé

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