La construction de l Autre
172 pages
Français

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La construction de l'Autre , livre ebook

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Description

Au sommaire de ce numéro : La construction de l'Autre / Inside Fortress Europe / Les pratiques contemporaines de l'identification nationale (en France, en Allemagne, au Royaume-Uni) / L'accueil des "migrants juifs" en Allemagne / L'Autre dans les mécanismes étatiques de contrôle de la mobilité (France, seconde moitié du XIXe siècle) / L'"art du contre-pied" / Lectures.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2015
Nombre de lectures 2
EAN13 9782336376141
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
N° 47 | 2015

POLITIQUE
EUROPÉENNE



SOUS LA DIRECTION DE
SOLENN CAROF, ALINE HARTEMANN ET ANNE UNTERREINER
Copyright
Revue publiée avec le soutien du laboratoire Pacte Grenoble,
du Centre d’études européennes de Sciences Po ,
de l’Institut des sciences humaines et sociales du CNRS,
et de la Fondation nationale des sciences politiques.



http://www.pacte-grenoble.fr/

Politique européenne
Centre d’études européennes de Sciences Po
28, rue des Saints-Pères
F – 75 007 Paris
Tél. (+ 33 1) 45 49 83 52
Fax (+ 33 1) 45 49 83 60
politique.europeenne@sciences-po.fr
< www.portedeurope.org/ >

©L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’école polytechnique 75005 Paris
< www.librairieharmattan.com >
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
Harmattan@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-72625-0
Directeur de la revue
Antoine Mégie, Université de Rouen
Directeurs adjoints
Céline Belot, Pacte, Sciences Po Grenoble
Sophie Jacquot, Centre d’études européennes Sciences Po
Frédéric Mérand, Université de Montréal
Olivier Rozenberg, Centre d’études européennes, Sciences Po
Comité de rédaction
Céline Belot, Pacte, Sciences Po Grenoble
Didier Chabanet, Institut Universitaire Européen, Triangle, ENS de Lyon
François Foret, Université Libre de Bruxelles
Sophie Jacquot, Centre d’études européennes Sciences Po
Annabelle Littoz-Monnet, Institut des Hautes études internationales et du Développement, Genève
Antoine Mégie, Université de Rouen
Emmanuel Mourlon-Druol, Université de Glasgow
Frédéric Mérand, Université de Montréal
Stephanie Novak, Université Catholique de Lille
Romain Pasquier, CRAPE/IEP de Rennes
Olivier Rozenberg, FNSP, Centre d’études européennes de Sciences Po
Sabine Saurugger, Sciences Po Grenoble, Pacte
Virginie Van Ingelgom, Université catholique de Louvain, FNRS
Antoine Vauchez, CNRS, CRPS/CESSP
Julien Weisbein, Institut d’études politiques de Toulouse, LaSSP
Conseil scientifique
Pierre Allan, Université de Genève
Richard Balme, Sciences Po
Stefano Bartolini, Centre Robert Schuman, Florence
Simon Bulmer, University of Sheffield
Renaud Dehousse, Centre d’études européennes, Sciences Po
Guillaume Devin, Sciences Po
Patrick Hassenteufel, Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines
Reinhard Heinisch, University of Pittsburgh
Bastien IrondelleI, CERI, Sciences Po
Markus Jachtenfuchs, Hertie School of Governance, Berlin
Jean Leca, Sciences Po
Patrick Le Galès, Centre d’études européennes, CNRS
Christian Lequesne, CERI, Sciences Po
Paul Magnette, Université Libre de Bruxelles
Anand Menon, University of Birmingham
Yves Mény, Institut universitaire européen, Florence
Pierre Muller, Centre d’études européennes, Sciences Po
Claudio N. Radaelli, University of Exeter
Andy Smith, Centre Émile Durkheim, IEP de Bordeaux
Ezra Suleiman, Princeton University
Yves Surel, Université Paris II
Assistante édition : Claudette Gorodetzky, Pacte, Sciences-Po Grenoble
Sommaire Couverture 4e de couverture Titre Copyright Sommaire Dossier Introduction La construction de l’Autre Inside Fortress Europe : The Europeanisation of immigrant integration and its impact on identity boundaries Les pratiques contemporaines de l’identification nationale. L’exemple des cérémonies d’acquisition de la nationalité en France, en Allemagne et au Royaume-Uni. L’accueil des « migrants juifs » en Allemagne : un exemple de politique publique de l’identité L’« Autre » dans les mécanismes étatiques de contrôle de la mobilité (France, seconde moitié du XIXe siècle) L’« art du contre-pied ». L’identification à une équipe de football issue de l’immigration turque Lectures Construction européenne et légitimité démocratique Van Ingelgom Virginie, Integrating indifference. A comparative, qualitative and quantitative approach to the legitimacy of European integration, Colchester, ECPR Press, 2014. Hobolt Sara B. and Tilley James, Blaming Europe ? Responsibility without Accountability in the European Union, Oxford, Oxford University Press, 2014. Arnold Christine and Franklin Mark N., Assessing Political Representation in Europe, London, Routledge, 2014, 240 pages. Numéros parus : Adresse
Dossier
La construction de l’Autre
Définir les « identités à la marge » dans l’espace européen
POLITIQUE EUROPÉENNE
N° 47 | 2015
Solenn Carof, Aline Hartemann et Anne Unterreiner
[p. 8-23]
Introduction
La construction de l’Autre
Définir les « identités à la marge » dans l’espace européen

Solenn Carof
EHESS et Sciences Po

Aline Hartemann
EHESS et Centre Marc Bloch Berlin

Anne Unterreiner
Sciences Po

Les évènements tragiques de janvier 2015 1 auxquels ont succédé des attaques islamophobes et antisémites ont révélé que la définition de l’identité française, de ce que veut dire le « Nous » et l’« Autre », n’était ni évidente, ni acceptée par tous. Ces tensions identitaires ne sont cependant pas le propre du cas français. Parallèlement au conflit israélo-palestinien, l’emprise persistante de la Russie sur la politique intérieure de l’Ukraine rappelle l’importance du processus de définition des frontières nationales ou communautaires.

C’est ce jeu incessant de définitions entre le Nous et l’Autre que nous aimerions interroger dans ce numéro, en prenant comme point d’appui les définitions nationales et européenne de cet Autre et en questionnant l’intérêt de saisir également la définition d’un Autre à l’intérieur même de l’espace national ou européen. Ce sont ainsi les individus désignés comme « différents », « porteurs d’un stigmate » ou « à la marge » qui nous intéressent et les conséquences identitaires que cet étiquetage sous-tend, à la fois pour ceux qui définissent la marge et pour ceux qui sont définis ainsi.

D’après Rogers Brubaker et Frederick Cooper (2000), la notion d’identité renvoie à des concepts qui devraient être distingués les uns des autres, tels que l’identification d’un individu à un groupe, l’identification d’un individu par autrui, la représentation de soi, ou encore le sentiment d’appartenance. En somme, sa définition est soit trop large, soit trop restrictive, soit trop ambiguë pour être opératoire. Mais ce sont précisément cette diversité et cette complexité qui représentent, à nos yeux, toute la force et l’intérêt de la conception interactionniste de l’identité, que nous privilégions ici.

Dans cette perspective interactionniste développée en particulier par Erving Goffman (1963) et Anselm Strauss (1992), l’identité n’est pas uniquement héritée, acquise à la naissance selon la place occupée par l’individu dans une société donnée, mais évolue au rythme des changements des identités collectives, du regard d’autrui sur soi et de la manière dont les individus s’approprient ces nouvelles configurations. Pour George H. Mead, le soi se constitue ainsi en référence aux « autruis généralisés », c’est-à-dire « en endossant le point de vue généralisé de tout groupe auquel il appartient » (Mead, 2006, 210). Mais faire partie d’un groupe n’est pas toujours acquis, surtout pour les individus esseulés par la migration, la précarité ou les préjugés portant sur leur religion. Pour d’autres, c’est moins la solitude qui les marginalise que le flou dans lequel les laisse leur situation d’entre-deux, entre leur groupe d’origine et celui dans lequel ils souhaiteraient entrer. C’est cette frontière entre les différents groupes sociaux qui est constitutive, pour Fredrik Barth (1969), de l’identité collective et individuelle. Cette frontière entre le groupe qui identifie, exclut ou intègre et celui qui est concerné par cet étiquetage, ces discriminations ou cette intégration définit ainsi l’identité à la marge.

Trois éléments, au cœur de la définition des individus à la marge, ont été développés par les auteurs de ce numéro. Ils mettent tout d’abord en exergue la frontière entre indi

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