La gauche en France
252 pages
Français

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La gauche en France , livre ebook

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Description

En ce début de XXIe siècle, la gauche apparaît enlisée. Il demeure certes un Parti socialiste, force politique indiscutable capable de gagner des élections locales, mais sans programme consistant, se contentant de prendre le contre-pied des positions et des mesures du centre-droit au pouvoir. En replaçant dans une large perspective historique les origines et l'évolution de la gauche en France, ce livre tente de cerner les raisons de cet enfermement et les possibilités qui demeurent de s'en extraire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2011
Nombre de lectures 45
EAN13 9782296475342
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA GAUCHE EN FRANCE
Historique d’un enlisement
Questions Contemporaines
Collection dirigée par J.P. Chagnollaud,
B. Péquignot et D. Rolland

Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions Contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.

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André ROPERT
LA GAUCHE EN FRANCE
Historique d’un enlisement
L’Harmattan
Du même auteur

La misère et la gloire. Histoire culturelle du monde russe d e l’an mil à nos jours . Armand Colin, Paris, 1992.
L’échec des révolutions. Les facteurs culturels des dérive s révolutionnaires . Plon, coll. Commentaire, Paris, 1996. Trad. Italienne : La sconfitta elle rivoluzioni . Ideazione Editrice, Roma, 2002.

© L’HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56614-9
EAN : 9782296566149
Remerciements à Ambroise FEUILLET pour sa relecture aussi attentive que pertinente.
A l’instar d’ Impasse Adam Smith publié naguère par J-C. Michéa pour annoncer le prévisible effondrement du modèle néolibéral, ce livre aurait pu s’intituler Impasse Karl Marx.
L’optimisme a cependant prévalu : mieux vaut la fondrière dont on peut espérer s’extraire que la rencontre du mur qui vous barre le chemin et contre lequel on s’écrase
CE QUE NOUS APPREND L’HISTOIRE
Chapitre I - Capitalisme et anticapitalisme
1. Le capitalisme
La mutation des "Temps modernes" européens
Il est devenu courant de considérer qu’en ce début de XXI ème siècle, on assiste à l’achèvement simultané d’un certain nombre de cycles historiques.
Certains s’inscrivent dans le court terme (la mise en question du programme néolibéral du dernier tiers du XX ème siècle, l’échec du contre-modèle soviétique), d’autres dans le long terme (le collapsus des religions historiques en Europe). Cependant, la coïncidence de ces brusques dénouements n’est sans doute pas le fait du hasard car tous s’insèrent dans un accomplissement d’une toute autre envergure : la fin de la suprématie que s’était assurée depuis un demi-millénaire la civilisation occidentale, ou, pour être plus précis, le système culturel européo-atlantique.
Il faut en effet mesurer l’importance de l’enchaînement d’événements qui se mettent en place à partir, grosso modo , de 1500, et dont la conséquence la plus décisive sera le premier épisode du processus de mondialisation.
Jusqu’au XV ème siècle de notre ère, le monde a été de-facto cloisonné en systèmes culturels autonomes ne s’ignorant certes pas mutuellement (du moins au niveau des sociétés d’Eurasie), mais n’entretenant que des échanges limités qui n’influent souvent que modestement et n’entraînent ni imitation acculturante, ni coalescence génératrice de civilisations nouvelles. 1
C’est cette relative stabilité que remet brutalement en cause l’aventure maritime des peuples européens de la façade atlantique. A partir des années 1420, ayant mis au point un type de voilier remarquablement capable de remonter au vent, les marins du Portugal se lancent dans une reconnaissance systématique des côtes de l’Afrique qui, les conduisant à la fin du siècle à la pointe sud du continent, leur ouvre la route de l’Asie des moussons par l’océan Indien. Au même moment, le Gênois Christophe Colomb, convaincu de la sphéricité de la Terre, propose à la reine de Castille d’entreprendre le même voyage d’Asie, mais cette fois par l’ouest : il ne va pas atteindre les Indes, mais découvrir un continent nouveau.
Quand le XVI ème siècle commence, les Européens ibériques sont donc parvenus par mer, d’un côté à cette Inde toute scintillante de richesses fantasmées, de l’autre " au bord mystérieux du monde occidental ", devant les rivages inconnus de ce qui va bientôt se nommer l’Amérique. Une vingtaine d’années plus tard, l’expédition commandée par un Portugais au service de la couronne d’Espagne, Magellan, réussira à boucler en deux ans et demi le premier tour de la Terre !
Le monde cesse alors d’être une mosaïque d’éléments compartimentés, les routes maritimes ouvertes par les Européens créent un réseau de connexions qui mettent en relation les diverses humanités, pour le meilleur et pour le pire, le meilleur étant en Asie, le commerce et les échanges, le pire étant, au Nouveau monde, la conquête brutale et le choc culturel qui annihile des civilisations entières. Entre 1490 et 1540, le premier chapitre de la mondialisation s’est écrit.
Les conséquences de ces événements sont incalculables et elles ouvrent une ère nouvelle.
Pour commencer, elles attribuent, au plan économique et politique, à des sociétés ouest-européennes peu nombreuses et loin d’apparaître, à cette époque, les plus avancées du monde, un avantage décisif : ce sont des navigateurs portugais qui débarquent en Inde ou au Japon, et non des marins venus d’Asie qui parviennent à Lisbonne. Peut-être s’en est-il fallu de peu pour que cette occurrence se présente puisque au moment même où Henri le Navigateur lançait ses caravelles le long des côtes d’Afrique de l’Ouest, celles d’Afrique de l’Est étaient visitées par les flottes que la Chine des Ming armait pour explorer l’océan Indien. Simplement, la Cour Céleste n’entendrait pas donner suite à ces entreprises alors que les rois de Portugal et d’Espagne allaient hardiment s’engager dans l’aventure de la colonisation. Les bases d’une suprématie future se mettent ainsi en place.
Mais il y a plus. Le brusque élargissement du monde, l’accès à des richesses apparemment inépuisables, les retombées économiques qui en découlent créent en Europe des conditions si nouvelles qu’elles suscitent de profondes mutations, d’autant plus déterminantes que ces événements coïncident avec d’autres bouleversements affectant simultanément le domaine culturel. En quelques décennies, la Réforme religieuse fracture ce qui avait représenté l’unité idéologique de l’Europe médiévale tandis que la Renaissance artistique et intellectuelle redécouvre les racines pré-chrétiennes et la richesse de l’héritage antique. Le monde bascule, les perspectives se modifient : ainsi s’amorce un vaste mouvement évolutif qui va s’étaler sur plusieurs siècles et qui correspond à un véritable changement de civilisation.
Naissance du capitalisme
L’un des effets majeurs de cette restructuration générale c

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