La genèse de la bombe à fission nucléaire
234 pages
Français

La genèse de la bombe à fission nucléaire , livre ebook

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234 pages
Français

Description

Ce premier volume décrit la genèse de la création de la bombe nucléaire qui commence au milieu des années 1930 et s'achève au Nouveau-Mexique à la date du 16 juillet 1945.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2012
Nombre de lectures 28
EAN13 9782296477780
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La genèse de la bombe à fission nucléaire Projet Manhattan /1
Questions Contemporaines Collection dirigée par J.P. Chagnollaud, B. Péquignot et D. Rolland  Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions Contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective. Derniers ouvrages parus Florence SAMSON, Une femme présidente pour la France, 2011. Philippe QUÊME,Monnaie bien public ou « banque-casino » ?,2011. Elsa FOREY, Christophe GESLOT,Internet, machines à voter et démocratie, 2011. Alain ZOLTY,L’espoir citoyen,2011. Hervé CAUDRON,Quand les sagesses nous endorment, 2011.Daniel LAGOT,Le droit international et la guerre, Nouvelle édition, 2011. Frank MISTIAEN,La richesse n’est pas produite ou Essai sur la nature et l’origine de la valeur marchande et la richesse matérielle,2011. Hélène HATZFELD,Les légitimités ordinaires,2011. Riccardo CAMPA,La place, et la pratique plébiscitaire,2011. e Bernard LAVARINI,La Grande Muraille nucléaire du III millénaire, Plaidoyer pour un bouclier antimissiles européen, 2011. Arnaud KABA,Le commerce équitable face aux réalités locales : l’exemple d’une plantation de Darjeeling, 2011. Christian SAVÈS,Éthique du refus. Une geste politique, 2011. Marieke LOUIS,L’OIT et l’Agenda du travail décent, un exemple de multilatéralisme social, 2011. PaulAÏM,Où en sommes-nous avec le nucléaire militaire ?, 2011.Michel ADAM,Jean Monnet, citoyen du monde. La pensée d’un précurseur, 2011.
Julien Pinol
La genèse de la bombe à fission nucléaire Projet Manhattan /1
L’Harmattan
DU MÊME AUTEUR : Aux mêmes éditions L'usage de la bombe à fission nucléaire Projet Manhattan/2,2011
© L’Harmattan, 2011 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-55790-1 EAN : 9782296557901
Préface en guise d'avertissement
 Faute de pouvoir changer le monde, mais à supposer que l’on ait une certaine aptitude à faire fonctionner notre cerveau, on ambitionne vite de le comprendre, et cela plutôt que de revendiquer sans cesse l'existence du mal et du bien. Au regard de notre curiosité, cela revient à considérer l’intérêt prononcé que l'on porte à l'Histoire comme l'expression d'une forme d'aspiration à résoudre les énigmes de ce que l'homme est en société.  Bien qu'il soit admis (mais sans doute encore trop peu) que la grande part de nos savoirs historiques dépend de nos perceptions, de trop nombreuses fois la cohérence que l'on accorde à l'Histoire, à la succession de ses incidents, instaure une certaine démence à leurs exactitudes. Sur des événements passés, morts pour ainsi dire, le contenu de nos idées, loin d'être immuable, revient à du développement durable.  L’imaginaire et le passé sont de nature assez proche en cela qu’ils résultent d’états extérieurs et ne surviennent point sans qu’une action humaine ne les impose, sans que l’on y pense. Les souvenirs installent une abstraction que la réalité ignore. Il serait donc bon de reconnaître que l'unité des événements reste une idée, une de ces divagations impulsives dont nous ne pouvons généralement, d’un seul claquement de doigts, épargner nos raisonnements de rencontrer. L'Histoire répond en somme, à quelques exceptions près, à une invention, une prolongation de nos désirs, une imagination. Curieuse phrase que de l'écrire dans une préface, mais la vérité est bien trop complexe pour être calfeutrée dans un livre.  A l’époque où le hasard m’a fait naître, les premières bombes nucléaires sont déjà passées pour obsolètes. Presque à chaque mot qui va concerner notre sujet dans quelques pages, le reliquat de la situation sociale de la science ainsi que l’implication humaine et émotionnelle qu’elle a attirée sous des formes quelque peu étranges aujourd’hui, défient une part de notre entendement. Car l’encombre pour saisir au mieux l’enchaînement de ce passé, est bien d’admettre avant tout que ce qui est évident aujourd’hui pour nous n'allait pas de soi auparavant. Peut-être existe-t-il pour quelques détails encore certaines erreurs, et si je ne les ai pu rectifier, c’est en partie du fait du degré variable d’exactitude des informations.  Plus le travail avançait, plus il m'est apparu qu'une certaine évaluation du comment de la naissance de ces premières bombes saurait être rendue accessible par un accroissement de son contexte tant militaire, politique, scientifique, que humain.Et mieux vaut l’écrire tout de suite : pour qui s’attendrait à un ouvrage de référence ordinairement structuré, la frustration sera peut-être grande !
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 Tout compte fait, la suggestion et plus encore les évocations condamnent peut-être parfois ce livre (et sa suite) à l'incohérence, mais, me semble-t-il, la compréhension d'un phénomène n'est pas une histoire de mécanique et s’apprivoise parfois à contre-courant, contre ce qui dans l'esprit empêche une certaine liberté, une estimable incertitude d’opinion. Comprenons-nous bien, il ne s'agit pas ici de prétendre qu'il n'y a qu'une manière d'écrire l'histoire, mais de donner une autre facture tout aussi sérieuse de constater les évènements et de les corréler.  Aussi, adjectifs et expressions à l’appui ou point, en aucun cas, le soussigné n'aura eu envie de dire au lecteur comment penser comme l’emploi du présent ne voudrait en aucun cas, et ce, malgré ses défauts, renvoyer le déroulement temporel à un certain déterminisme. Voilà bien la représentation que je me fais de la cause de ce livre et du suivant, que j'ai commencés à écrire pour moi-même, épisodiquement depuis plusieurs années, mais qui s’est accélérée en décembre 2009 pour s’achever une première fois dans les Corbières à la fin février 2011.  Certes immanquable à ces troubles, je n’entrerais pas explicitement dans le débat de l’ambivalence du progrès qui pose la question de savoir si le bien-être de l’humanité est proportionnel à la connaissance. Je dirais simplement ceci : de quel progrès et de quelle connaissance parle-t-on ? Celle de la science ? Celle de la technologie ? Cela malgré que depuis les affres de la Seconde Guerre mondiale, distinguer les enjeux du domaine scientifique de ceux de la politique et de l’économie soit devenu bien laborieux. Il me reste à convier le voisin à découvrir soi-même sa propre opinion à travers ces pages ou d’autres, lues.
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De la manière de se mettre à l’abri des prédateurs
 A l’heure où l’année 1935 s’achève, le postulat quantique a commencé à reformuler les descriptions de la matière. L’émergence de la science nucléaire demeure certes théorique, mais bientôt solidement accompagnée de 1 son trésor : l'uranium . Et alors qu’un peu moins d’une vingtaine d’années nous séparent des premières notions d’isotope, Arthur Jeffrey Dempster vient d’identifier celui de l’uranium, chiffré à 235. Le premier congrès international consacré exclusivement au thème de la science nucléaire s’est tenu à Rome, il y a quatre ans, en octobre. Y ont assisté et participé ses plus notables représentants : Niels Bohr, Arthur Compton, Werner Heisenberg, Wolfgang Pauli, Enrico Fermi, Jean Perrin, Franco Rasetti et d’autres. Du silex et de l'âge de pierre, nous voici à celui de l'atome. Le chemin a été long et d’aucuns ne prétendraient achevé.  La découverte de la radioactivité est vieille d’une quarantaine d’années, les premiers articles d’Einstein, d’une trentaine. Depuis les premières années du e XX siècle, face à de pareils changements, analogues dans leur importance à ceux qui se sont manifestés à l’époque de Newton, ou qui se manifestent à la naissance d’un enfant au sein d’une famille, les physiciens pouvaient prévoir que la science ne serait définitivement plus la même. Depuis, toutes ces informations qui dorent de la sorte la connaissance humaine, bien que publiques, ne dépassent encore guère le cercle de leurs protagonistes et des universitaires.
 Il existe des humains qui, tout en accompagnant le mouvement communautaire des évènements, n’en sauvegardent pas moins leur ferme et impérissable individualité. Leo Szilard en fait incontestablement partie. 2  Notre homme vint au monde à Budapest. Les membres de sa famille dont les professions occupent des tâches aussi prestigieuses que celles reliées à l’ingénierie ou à la médecine, sont des juifs ashkénazes. Leo n'en demeure pas moins athée. Dès son jeune âge, son entourage a tôt fait de distinguer l’intelligence du petit homme et lorsque prit fin la guerre en 1918, le jeune Szilard, 20 ans d’âge, venait de recevoir le Prix National Hongrois de mathématique. 3  Outre les tensions politiques exercées en Hongrie qui encouragèrent, une année après la fin de la Guerre mondiale, l’exode d’une partie de la population juive, personne n’aurait songé à concevoir mener de front en Hongrie les recherches scientifiques les plus récentes, d’autant plus si la langue allemande avait le bonheur de ne pas être étrangère à son éducation. Parti de Budapest vers noël 1919, Leo Szilard étudia ainsi à Berlin auprès de
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Max Von Laue. A quelques mois d’intervalle, un autre hongrois, Jerrö Pal Wigner, quittait Budapest pour rejoindre l’université Technique de la capitale allemande.  De taille robuste, le visage rond et le teint légèrement mat, Szilard atteint en hauteur presque 170 centimètres. Les cheveux aussi noirs que les yeux, un ventre déjà promis à bomber, bienveillant mais d’humeur quelque peu inégale, il fascine le nouveau cercle de ses connaissances. Cela dépasse largement le fait qu’au cours des années 20, une trentaine de brevets ont été déposés par cette matière grise. Complétant une fantaisie particulièrement étendue, sa capacité à se plonger et à résoudre différents problèmes théoriques et techniques saute aux yeux de ses collègues. Paul Ehrenfest témoigne : « Ce que je trouve particulièrement enviable en lui, c’est qu’il réagit à toute difficulté qui peut surgir de l’action immédiate, sans 4 dépression ou la démission ». Son compatriote Dennis Gabor ajoutera : « Il avait l’habitude de discuter de toutes ses inventions avec moi. J’étais si plein d’admiration que je me sentais tout à fait stupide en sa présence. De tous les 5 grands hommes que j’ai rencontrés, il a été de loin le plus brillant ». Au chapitre des compliments futurs ajoutons celui de Wigner : « Au cours d’une longue durée de vie, je n’ai pas rencontré quelqu’un avec plus d’imagination 6 et d’originalité et d’une plus grande indépendance d’opinion et de pensée ». Son tempérament, pour compléter son portrait, lui autorise d’incongrues sorties, dont l’étrangeté n’est que l’image immergée de sa pensée. Lorsqu’au terme de son existence, Leo Szilard tentera l’expérience de l’autobiographie, quelque facile que pourra paraître la formule, le physicien débutera ainsi son livre : « Je crois que beaucoup d’enfants sont nés avec un esprit curieux, l’esprit d’un scientifique et je suppose que suis devenu scientifique parce que 7 de quelques façons, je suis resté un enfant ».  Il y a dix ans, à Berlin, Szilard rencontra pour la première fois Albert Einstein. C’est aussi depuis cette période que notre homme ne s’est plus attaché à la stabilité d’un logement. Récemment, venant de quitter les terres nazies, ses maigres économies dans ses chaussures, il a abandonné l’idée d’un toit fixe ; les chambres d’hôtel des facultés lui suffisent. Qu’il n’y ait rien là d’une confiance en la stabilité de sa situation, que tout y est depuis 1919 sujet à d’éternels mouvements, cela n’a pas empêché Szilard d’élaborer sa propre habileté à tant de déplacements. Sa valise est solidement imaginée comme son unique adresse, et le peu de biens qu’il y conserve lui permet à chaque voyage d’économiser de l’argent, quitte à laisser ou oublier à chaque endroit qu’il occupe momentanément quelques affaires.  Tout juste frais de son départ définitif d’Allemagne via Vienne en avril 1933, l’admirable ingéniosité du bonhomme, qui réunit spontanéité et perspicacité en offrit toutes les illuminations lorsqu’en attendant à un feu rouge à Southampton Road à Bloomsbury, région du centre de Londres, le 12 septembre suivant, il lui vint l’idée qu’une réaction en chaîne produisant des neutrons pourrait entraîner la libération de l’énergie des atomes. Devant
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lui, le feu passa au vert. Plus de 2200 ans auparavant, après s’être glissé dans 8 sa baignoire, un autre homme s’était écrié : « Eurêka ! J'ai trouvé ! » Au bord du trottoir londonien, Szilard, tout aussi persuadé du bien fondé de son idée, aurait pu pousser pareille gueulante. En effet, il suffirait de trouver un élément qui se diviserait par l’action des neutrons, qui contrairement aux particules alpha ne s’ionisent pas en traversant une substance, et puisse entretenir une réaction en chaîne.  De la main droite de ce piéton aux cheveux courts, foncés et bouclés, qu’aucun rendez-vous important n’attendait ce mardi-là, débordait le Times du jour. Le journal y publiait une remarque de l’un des plus fins atomistes que l’on connaisse, Ernst Rutheford, qui arma en 1911, la connaissance physique de l’édifice atomique : le noyau. A gauche de la photo du chercheur Néo-zélandais établit en Angleterre, le titre de l’article se lit en 9 majuscule :Atom-Powered world absurd scientists Told. La possibilité d’une restitution ou d’une obtention maîtrisée de l’énergie des atomes sonne beaucoup trop improbable pour la plus grande partie des physiciens. Pour Rutheford, qui partage ce scepticisme avec Niels Bohr, la spéculation auquel croit pourtant Szilard est encore trop fantaisiste, un non-sens complet.  Ce mardi matin, non loin du British Museum qu’abrite le quartier de Bloomsbury, qu’importait le temps qu’il fit au-dessus des grands carrés de jardins, ou la couleur du journal. Qu’importe sa destination physique, c’est celle de la pensée du coquet hongrois, qui nous intéresse. Au-delà du seul fait que désormais le nombre de neutrons dans les noyaux d’atomes d’un même élément variant, nous parlons d’isotopes différents, il apparaît que la toute récente découverte du neutron pourrait entraîner de nouvelles possibilités. Libérer l’énergie contenue dans les atomes est en somme, à la portée des hommes. Le charbon et le pétrole ne seraient plus les seules voies. Certes, depuis Becquerel et sa plaque photographique emballée de papier noir qui révéla le rayonnement émis par les sels d’uranium, le message était déjà clair en 1897 : l’atome recèle de l’énergie. Mais l’énergie libérée serait considérablement plus importante que celle des autres types de combustion tels le charbon ou le pétrole.  Son retour à l’hôtel donnant sur leRussell Squareil enchaîna accompli, sans défaillir l’élaboration théorique de son idée. Les rues londoniennes n’ont guère eu depuis, l’occasion de rencontrer ce bohémien le long ou au coin de ses chaussées. Le hongrois s’en était éloigné, réfugié dans sa chambre à calculer le bien fondé de son intuition. Son travail, que le sommeil et les repas montés dans sa chambre ponctuaient, l’occupa intégralement durant quelques semaines. En plus de l’activité contenue dans le noyau des atomes, le physicien a également décrit le concept de base de la masse critique dont nous parlerons plus tard. Restait à savoir quel élément pourrait soutenir une telle réaction. La question était pour le moins cruciale.  Mais sans laboratoire à sa charge, ne serait-ce qu’à sa propre disposition, tester une réaction en chaîne lui était alors impossible. Allons donc ! En
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l’espace de quelques mois, cet exilé a entrepris de quoi pallier à ce manque. Peu de temps après avoir écrit à l’attention de Fritz Lange et de Lise Meitner, installés à Berlin, leur soumettant ses idées et comment arranger toutes sortes de pratiques radioactives sur différents éléments en y observant les activités engendrées, il vint à la rencontre de Rutheford. Il lui soumit son désir d’obtenir de quoi s’atteler à ses expériences, c'est-à-dire un laboratoire et l’équipement nécessaire. Mais aux bonnes manières britanniques que le hongrois chevauche inégalement, s’ajoutait le fait que Rutheford n’avait pas changé d’avis au sujet de l’énergie atomique.  Szilard n’est pas du genre à faire le mort en pareille situation. Il a élaboré un brevet, a priori inoffensif, sur le maintien d'une réaction en chaîne et la possibilité d'une désintégration d'une masse du béryllium, de l'uranium ou du thorium, libérant une quantité d'énergie, ce à quoi Frédéric Joliot à Paris adhère également. Cette conception pourrait être autrement appliquée. L’imprudence serait d’appliquer cette énergie à une bombe, dont la puissance dépasserait largement celles encore étudiées. Szilard jugea ainsi que la part de prouesse serait négligeable par rapport à l’essentiel : c'est-à-dire la destruction. La condition que d’éventuels dépositaires gardent le contenu du brevet confidentiel provient de là. En vertu d’accords sur sa confidentialité afin de protéger l'idée d'un quelconque développement à coup sûr agressif, Szilard se proposa ainsi d’offrir gratuitement le brevet au British War Office,12 mars 1934. Or, l’institution nationale vient le d’informer le savant en octobre 1935, que le cadeau, l’enveloppe cachetée qui contient la création théorique d’un dispositif explosif tirant parti de l’activité contenue dans le noyau des atomes, est refusé. A croire qu’elle s’en moque comme du juron d’un égaré. Voilà tout entier dans cette reconnaissance, les égards que les militaires portent à ces biens fantaisistes nouveaux scientifiques !  Je n'ai trouvé aucune source sûre qui nous permet d’assurer que Szilard ait 10 luFaustde Goethe. Au contraire,The World Set Freede H.G. Wells fait partie de sa bibliothèque que l’on nommera volontiers imaginaire puisque sa valise ne lui suffit pas à transporter un grand choix de romans. On trouve chez un certain Sir Hurst Hugo un petit papier, écrit de la main du hongrois en mai 1934, contenant ceci : « Comme vous êtes en vacances, vous trouverez peut-être plaisir à lire quelques pages d’un livre de Wells, que je vous envoie. Je suis certain que vous trouverez les trois premiers paragraphes du chapitre intéressants et amusants, alors que les autres parties du livre sont plutôt ennuyeuses. Il est remarquable que Wells ait écrit ces 11 pages en 1913 ». L’avis de Szilard nous intéresse. Est-il possible pour autant qu’il puisse devenir critique littéraire ? Certainement pas. Szilard n’est pas de ce côté. Plus qu’il ne commente, il invente et écrira plus tard ses 12 propres histoires de science-fiction . Le romancier anglais et ancien étudiant de la Normal School of Science, Herbert G. Wells, imagina une guerre dans les années 50, où serait utilisé un
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