La guerre des pauvres ou sur la piste de Sibiti
100 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

La guerre des pauvres ou sur la piste de Sibiti , livre ebook

-

100 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

L'auteur situe la guerre au sud du Congo-Brazzaville dans son contexte social, géopolitique, régional et militaire. Ce livre décortique et analyse les enjeux de ce conflit totalement oublié de la communauté internationale en s'appuyant sur l'articulation de la résistance Front-Lékoumou, de sa création jusqu'aux accords de paix (dits de cessation des hostilités) en passant par la naissance du CNR (Conseil National de la Résistance).

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2008
Nombre de lectures 210
EAN13 9782296638013
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA GUERRE DES PAUVRES OU SUR LA PISTE DE SIBITI
© L'HARMATTAN, 2007 5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-03280-4 EAN :9782296032804
ISSANGH’A MOUELLET WA INDO
LA GUERRE DES PAUVRES OU SUR LA PISTE DE SIBITI
La Lékoumou dans la Guerre du 18 décembre 1998 au Sud du Congo-Brazzaville
L'Harmattan
Points de vue Collection dirigée parDenis Pryen
Déjà parus
Kambayi BWATSHIA,L’illusion tragique du pouvoir au Congo-Zaïre,2007. Jean-Claude DJÉRÉKÉ,L’Afrique refuse-t-elle vraiment le développement ?,2007. YrisD.FONDJA WANDJI,LeCameroun et la question énergétique.Analyse, bilan et perspectives,2007. EmmanuelM.A.NASHI,Pourquoi ont-ils tué LaurentDésiré Kabila ?,2006. A-J.MBEM et D.FLAUX,Vers une société eurafricaine,2006. Charles DEBBASCH,La succession d’Eyadema, le perroquet de Kara,2006. AzariasRuberwa MANYWA,Notre vision de la République Démocratique duCongo,2006. PhilémonNGUELE AMOUGOU,Afrique, lève-toi et marche !, 2006. YitzhakKOULA,Pétrole et violences auCongo-Brazzaville, 2006. Jean-LouisTSHIMBALANGA,L’impératif d’une culture démocratique en RépubliqueDémocratique duCongo,2006. MaliguiSOUMAH,Guinée : la démocratie sans le peule,2006. FodjoKadjoABO,Pour un véritable réflexe patriotique en Afrique,2005. Anicet-MaximeDJEHOURY,Marcoussis : les raisons d’un échec. Recommandations pour une médiation,2005. FODZO Léon,L’exclusion sociale auCameroun,2004. J.C.DJEREKE,Fallait-il prendre les armes enCôte d’Ivoire ?, 2003. STALON Jean-Luc,Construire une démocratie consensuelle au Rwanda,2002. EMONGO Lomomba,Le devoir de libération.Esclave, libère-toi toi-même. ÉBOUASamuel,D'Ahidjo àBiya – Le changement au Cameroun. KUOH Manga,Cameroun un nouveau départ.
NOTES DE L’AUTEUR :
7
De«Les yeux rouges du clientélisme» (Prose, àparaître) à«FuirBrazzavill-Sud, otages des milices» jusqu’à«La Guerre des Pauvres»:
Unécrivainàlareconquête d’undestinballottépar l’Histoire d’un peuple àlamémoiresélective. Latragédie del’Histoirem’est tombée dessus pendant que, àl’âgeoù l’oncroitdurcommefer quele« Bonheurest dans lepré»,jerêvaisdevivre. Simplement vivreLesannées 1990et leur mauvais sang ont passé, et lajeu-nesse avait panséses plaies,mêmesi l’empreintesocialegardait encoreles stigmatesdelaBête.Encette année1997,j’avais trouvéun sensàmavie :les raisonsdel’Amour.Jen’avais dautres rêves que celuidaimer, etdécrire. Écrire. Etencore écrireMamère était là,si prévoyante,siattentionnée.Ellevou-lait tant voircefilsaimévolé deses propresailes.Lemouroir national mel’aprise(On a tué ma MèreinLes yeux rouges du clientélisme(àparaître).Il yavaitaussiDolly,lefrérot,le co-paindetoutes lesaventures.Celui qui,quandjeregardaisder-rièremoi,meremplissaitde cettefierté, de cesentimentli-cieuxet grave deservirdeguide àl’autre. Il yavaitégalement tous mes frèreset sœurs: Issanga Mussimi,l’informaticien, celui qui jadis mîtentremes mains mapremière bande dessinée;d’où partit le déclic, Mam’Syl-vie,latendre Titi,qui par lasérénitéqu’elleinspire devint une seconde MèrePuis la bête aux 666 têtesest venue dans notrepetit para-dis: Cétait la GuerreElle asemélamortet la désolation. Son lot quotidien servi par les hommes politiquesdela génération 1960aux instincts moyenâgeux,sansaucun nationa-lisme.
8
Je commençais à comprendre que mon destin - le nôtre, ne nous appartenait plus. Mon père était parti le premier. Il avait quitté cet enfer où l’argent est roi. Ma mère l’a suivi. Mainte-nant que l’ogre hybride angolo-rwandais occupait la route, l’avenir avait fui. Il ne disait plus rien. Il était couvert d’un voile noir. À tout moment, la « pieuvre de nos fonds marins » pouvait rejaillir de son lugubre Atlantide. Mon destin était ballotté à tout vent dans les conven-tions secrètes de la communauté internationale régentant mon pays. Il était le tributaire de la ruse de l’Histoire… Avec la chute précipitée du pouvoir issu de la constitution de Mars 1992 et, le déclenchement de la guerre de décembre 1998, leCongo était retombé dans les travers de l’instabilité institutionnelle et sociale. L’oppression qui s’abattit sur les bastions des exilés au cours de la première année du nouveau régime transforma des cadres militaires et civils de la Répu-blique en paysans affamés… Quand ils reçurent sur la face leur numéro matricule in-sultant de « génocidaire », la terre s’embrasa sous leurs pieds. Il y eut la première crise de Mouyondzi (district de la Bouenza). Elle avait trouvé son lit dans les brimades organisées implicite-ment par des commandants militaires sur une population identi-fiée comme responsable de la guerre. Et la bombe des frustrations de la masse explosa le 18 dé-cembre 1998 à l’entrée Sud de Brazzaville, réveillant la double personnalité démentielle duCongo de1959:leCongo possédé par le spectre de la mort si bien stigmatisée parAlain Biam-pamba :
À la Mémoire des Victimes de Mvoungouti
Qui l’aurait su en montant dans ce train Il irait mourir ? Qui l’aurait su en montant dans ce train Il irait pourrir ? On ne peut jamais prévoir (l’horreur) On ne peut savoir qu’on y perdra ses dents
Qui aurait fait cette allusion ? Que devant lui, il y aurait (damnation) Des parents pleurent leurs enfants Des enfants pleurent leurs parents (Tous les humanistes se joignent à eux) Corps d’hommes, de femmes dispersés dans le ravin Membres inférieurs détachés du bassin Membres supérieurs déchiquetés Visages totalement défigurés Sous cette bille Plus personne ne cille 1 Le nom d’une famille s’efface (…)
9
2 À travers «FuirBrazzaville-Sud, otages des milices », nous avons marché sur les traces de cette tragédie méprisée par la communauté internationale. Victime, réfugié dans les forêts de la Lékoumou (région du Sud-Ouest), j’ai gardé la lucidité qu’impose l’humanisme. Dans ce genre de tragédie en effet, il n’y a qu’une alterna-tive : se radicaliser et plonger dans le bain de jouvence des ran-cunes et des frustrations qui ont une longue vie : l’autre en face est coupable de mes malheurs, « il doit payer » (et demeurer esclave de sa propre haine) ;et/ou marcher graduellement dans la profondeur de la conscience de cette violence.Autrement dit, faire la sociologie du sang pour espérer conserver son humanité. Aujourd’hui, il est difficile de rester dans la platitude ver-ticale proche d’une conscience supérieure en contemplation, au milieu de cet océan de misère éclairé par d’insolents îlots de richesses folles et insensées. Mais, quand on a porté son huma-nisme à bras le corps dans le terrier puant de la Bête, de l’Animal, on peut lire sa mission.Cela ne signifie pas forcément accomplir quelque chose de grand.Ce n’est pas non plus une urgence messianique, mais s’efforcer à développer pleinement ses capacités dans la vie pour lui donner un sens non raccour-cissant. C’est la politique et ses guerres qui m’ont brûlé.
1 Alain Biampamba,J’écris à l’homme, BrazzavilleEd. Ngouvou, 1992 2 Paris, L’Harmattan,2005.
10 Et je suis né… « Une petite voix qui dit l’Histoire de son Pays au milieu des usuriers de l’imparfait du subjonctif alimentaire et des poli-tiques ‘‘mange-peuple’’.» J’aurais voulu bondir sur mes livres, ces romans de là-bas. Mériter le respect de…Dolly, s’il était encore là.De voir cette force, cette vigueur me pousser à être meilleur pour lui.De voir enfin la conscience de ma mère transformer la douleur terrible de la parturition de cette nuit-là, dans l’âge du cancer, en fierté, en Bonheur. Mais, j’ai perdu des pans de cette arche enchantée. Alors, je restitue à l’Histoire ce qui lui est dû. Tel est un torero blessé ; mais debout, je dis : Olé ! Voici le temps de «La Guerre des Pauvres »en ces moments déterminants. Fruit d’un long travail de recueil des témoignages des hommes en armes, de recoupements de faits.Et d’analyses géostratégiques. Une véritable lecture sociologique duGrand-Niari… ISSANGH’AMOUELLET WAINDO
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents