La parlement de l'Europe au-dessus du vide

François-Xavier Petit

Description

Qu'est-ce qu'être européen ? Cette plongée anthropologique au sein du Parlement européen entraîne le lecteur sur les pas des députés de l'Europe, glissant de leurs discours à leurs pratiques. Comment articuler différentes cultures politiques ? Comment fait-on de la politique dans un lieu global où les problèmes sont posés différemment ? Une réflexion sur le caractère contextuel, bricolé, hybride de l'identification européenne, où les répères de l'Etat-nation s'effacent au profit du vide, avec aussi ses opportunités.

Sujets

• Anthropologie
• Ethnologie
• Civilisation

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 juin 2012
• Nombre de lectures: 25
• EAN13: 9782296495265
• Langue: Français

Extrait

LE PARLEMENT DE L’EUROPE AU-DESSUS DU VIDE
Logiques sociales
Collection dirigée par Bruno Péquignot

En réunissant des chercheurs, des praticiens et des essayistes, même si la dominante reste universitaire, la collection « Logiques Sociales » entend favoriser les liens entre la recherche non finalisée et l'action sociale.
En laissant toute liberté théorique aux auteurs, elle cherche à promouvoir les recherches qui partent d'un terrain, d'une enquête ou d'une expérience qui augmentent la connaissance empirique des phénomènes sociaux ou qui proposent une innovation méthodologique ou théorique, voire une réévaluation de méthodes ou de systèmes conceptuels classiques.

Dernières parutions

Sophie DEVINEAU, Le genre à l’école des enseignantes. Embûches de la mixité et leviers de la parité , 2012.
Sylvain KERBOUC’H, Le Mouvement Sourd (1970-2006). De la Langue des Signes française à la reconnaissance sociale des sourds , 2012.
Jacques COENEN-HUTHER, Les paradoxes de la sociologie , 2012.
Charlotte LECLERC-DAFOL, Pietro Germi et la comédie à l’italienne, Cinéma, Satire et société , 2012.
Suzie GUTH, L’itinéraire sociologique de Robert Ezra Park de Red Wing à Chicago , 2012.
Isabelle BIANQUIS, L’alcool : anthropologie d’un objet-frontière, 2012.
Loïc JARNET, Figures de la rationalité dans les STAPS , 2012.
Jean FERRETTE, La Société Métallurgique de Normandie, Grandeur et déclin d’une communauté ouvrière , 2012.
Aline CHAMAHIAN, Claire LEFRANÇOIS, Vivre les âges de la vie, de l’adolescence au grand âge , 2012.
Sacha LEDUC, Les Ressentiments de la société du travail. La couverture maladie universelle (CMU) en quête de légitimité , 2012.
Charlotte BOISTEAU, Violences, sécurités et territoires, 2012.
Emmanuel QUENSON, Une socio-histoire des relations formation-emploi, 2012.
Hugues JACQUET, L’intelligence de la main , 2012.
Arnaud ALESSANDRIN (dir), La transidentité. Des changements individuels au débat de société , 2012.
Andrea TRIBESS, Un village sarde contemporain : pouvoirs et contrepouvoirs , 2012.
Philippe ZARIFIAN, Sociologie du devenir. Éléments d’une sociologie générale, 2012.
Birgitta ORFALI, L’adhésion à l’extrême droite. Étude comparative en France, Hongrie, Italie et Roumanie , 2012.
François-Xavier Petit
LE PARLEMENT DE L’EUROPE AU-DESSUS DU VIDE
L’identité politique des eurodéputés
Préface de Marc Abélès
Du même auteur
En collaboration avec Guillaume Quashie-Vauclin et Jean-Baptiste Le Cam, Réussir les épreuves d’histoire et d’ESD aux concours. Comprendre, préparer, réussir , Paris, Sedes, 2011. [CAPES, Agrégation].
Illustration de couverture : photographie de l’exposition « 27 Friedenszeichen für Europa », présentée dans l’agora extérieure du Parlement de Strasbourg. En 2009, 2000 ans après la Bataille de Varus, les enseignes militaires se transforment en signes de paix. Exposition réalisée initialement pour le Parc et Musée de Kalkriese, Allemagne (lieu de la Bataille de Varus). Mars 2009.
© L'Harmattan, 201 2
5-7, rue de l'École-Polytechnique : 75005 Pari s

http://www.librairieharmattan.com
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ISBN : 978-2-296-97032-8
EAN : 9782296970328
« La vieille Europe ne revivra jamais.
La jeune Europe offre-t-elle plus de chances ? »
Chateaubriand
Remerciements

Ce livre est issu d’un travail de master 2 dirigé par Marc Abélès, directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS). Je tiens à le remercier très chaleureusement pour m’avoir guidé, encouragé et préfacé. Je souhaite aussi dire ma gratitude à Catherine Neveu pour l’aide qu’elle a apportée à mes recherches. Mes remerciements vont également à Mélanie David, assistante parlementaire d’Henri Weber, qui a eu la gentillesse de me guider dans le Parlement européen, de m’ouvrir de nombreuses portes et de me permettre d’accéder à l’atmosphère de cette institution politique. Je lui dois beaucoup. Je tiens aussi à remercier l’ensemble des parlementaires qui ont accepté et pris le temps de me recevoir. Je pense enfin à Sandy et Florian qui m’ont fait l’amitié de m’héberger si souvent à Strasbourg, comme à ceux qui m’ont relu et soutenu.
Préface
Par Marc Abélès,
anthropologue, directeur d’études à l’EHESS

Il était une fois une Europe qui n’en finissait pas de se chercher… Cette Europe, c’est celle qui a tout à la fois suscité l’enthousiasme et entretenu le scepticisme. On se souvient de comment De Gaulle moquait en son temps ceux-là même qu’il soupçonnait de vouloir brader la souveraineté nationale : « On peut sauter sur sa chaise comme un cabri en criant : l’Europe, l’Europe, l’Europe ! » Le général ne croyait pas si bien dire. Pour beaucoup de ses thuriféraires, l’Europe a longtemps été une sorte de vocable magique, qui symbolisait la paix, qui substituait au sang et aux larmes des grands conflits du XX ème siècle la promesse d’un avenir radieux.
Et cependant l’Europe a mis longtemps à s’imposer, sans jamais parvenir à se doter d’une gouvernance politique à la mesure du projet qu’elle incarnait. Il a fallu avancer pas à pas en faisant prévaloir la logique du marché et l’unification normative qu’elle mettait en œuvre, pour commencer à voir se profiler des institutions en phase avec la complexité de l’édifice en construction. D’ailleurs ce mot « construction » me semble résumer à lui seul toute l’ambivalence de la question européenne. Aujourd’hui où la plupart des pays du vieux continent ont adhéré à l’Union, l’Europe qui se cherchait ne s’est toujours pas trouvée. Un nouveau traité est désormais en chantier, et l’on peut déjà prévoir que son adoption ne sera pas chose facile. Si le traité est adopté et ratifié, il y a fort à parier que ce ne sera pas le dernier du genre. Bref, l’inachèvement est un ressort constitutif de l’Europe.
On peut attribuer cette situation aux difficultés de la conjoncture, à la mauvaise volonté de gouvernants soucieux de sauvegarder les prérogatives des États-nations. Force est de constater que, plus profondément, l’unification européenne butte sur un obstacle qui concerne moins l’enjeu politique ou l’infrastructure économique que la dimension culturelle. Brutalement posée, la question est la suivante : y a-t-il aujourd’hui une identité européenne ? Les citoyens et leurs représentants se reconnaissent-ils, par-delà les frontières géographiques et les différences linguistiques, une appartenance commune, des valeurs, des représentations, un type de rapport au monde, qui fonderaient leur européanité ? On peut considérer ces interrogations comme trop schématiques, elle n’en résument pas moins l’une des difficultés auxquelles s’est heurtée la mise en œuvre de ce qu’on a longtemps qualifié de « Communauté européenne », avant que ne soit privilégiée la notion d’« Union ».
Se demander si l’Europe peut fonctionner aujourd’hui comme espace pertinent d’ identification , n’est pas un vain exercice de style. C’est la raison pour laquelle l’enquête menée par François-Xavier Petit à l’intérieur du Parlement européen offre un intérêt tout particulier. En effet s’il est un lieu propice à l’affirmation de l’identité européenne, c’est bien cette assemblée qui tient ses quartiers à Bruxelles et à Strasbourg. Pour l’anthropologue il y a là matière à mieux comprendre ce que signifie le fait d’être européen pour ceux qui animent cet espace public. L’invocation de cette appartenance n’est pas en elle-même la garantie d’un sens commun. Ce qui se dégage de cette exploration de l’institution parlementaire, c’est le caractère contextuel, bricolé, de l’identité européenne dans un univers marqué par une profonde hybridité liée à la diversité de ses composantes. Derrière les stéréotypes simplificateurs, émerge une réalité, celle du global-politique qui loin d’incarner le triomphe de l’uniformisation est propice à l’élaboration de représentations qui combinent des strates généalogiques h