La politique européenne de sécurité et de défense
300 pages
Français

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La politique européenne de sécurité et de défense , livre ebook

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Description

La construction européenne a garanti, pendant 60 ans, la paix et la stabilité sur le continent. Mais l'Europe n'est pas une forteresse et elle ne saurait se satisfaire d'un monde où subsistent tant de déséquilibres. Dans quelle mesure l'UE peut-elle devenir un acteur international ? Comment transformer sa puissance économique en une puissance politique dans le système international du XXIe siècle ? Comment concevons-nous la coopération entre les institutions de l'UE et celles de l'OTAN ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2012
Nombre de lectures 28
EAN13 9782296500570
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’École polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-96580-5 EAN : 9782296965805
LA POLITIQUE EUROPÉENNE DE SÉCURITÉ ET DE DÉFENSE
Quel bilan après 10 ans ? Quelles nouvelles orientations ?
à ma femme Boglárka et à mes Parents
András István TÜRKE
LA POLITIQUE EUROPÉENNE DE SÉCURITÉ ET DE DÉFENSE
Quel bilan après 10 ans ? Quelles nouvelles orientations ?
Avec le soutien de l’Institut/Fondation Europa Varietas www.europavarietas.org
L'Harmattan
Questions Contemporaines Collection dirigée par B. Péquignot et D. Rolland
Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions Contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.
Derniers ouvrages parus
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Introduction La construction européenne a garanti, soixante années durant, la paix et la stabilité sur notre continent. Cette situation a permis à l’Europe de renaître des cendres et de construire une zone de prospérité et de bien-être, avec un modèle social unique. Premier grand résultat de l’élargissement, en juillet 1997, l’OTAN a invité au sommet de Madrid trois États à rejoindre ses rangs, la Pologne, la République tchèque et la Hongrie, malgré l’opposition de Moscou qui voyait dans cet élargissement « une marche à l’Est » qui la 1 menaçait. Quant à la naissance de la PESD , et même après l’adhésion des dix nouveaux États membres (les NEM), les États d’Europe orientale se sont trouvés dans une position délicate : une nouvelle politique européenne naissait qui pouvait à terme pousser les Américains à se retirer d’Europe. Or, pour les nouveaux États membres de l’OTAN ainsi que pour les États candidats, cette perspective ne paraissait pas idéale. L’Europe d’aujourd’hui est à la croisée des chemins. Avec 494 millions d’habitants, son poids spécifique est majeur. En 2009, elle est encore en train d’élaborer une stratégie commune qui se base sur les objectifs de la stratégie européenne de sécurité en 2003. En mai 2003, le Haut représentant de la PESC a proposé la mise en œuvre d’une stratégie de sécurité pour l’UE et cette conception stratégique de l’Union ressemble fortement à la nouvelle conception stratégique de l’OTAN (Washington, 1999). Selon la stratégie, il faut assurer un avenir plus avantageux, réfléchir globalement et agir localement. Les enjeux les plus importants sont de faire face aux menaces comme le terrorisme et la prolifération des armements, et de garantir la sûreté dans le voisinage européen, or l’élargissement de l’UE a placé certains nouveaux États dans une situation vulnérable car ils côtoient des régions instables. Le premier problème est aujourd’hui de savoir si les États membres de l’Union européenne dans leur ensemble veulent devenir responsables de leur destin dans le domaine de la défense. Depuis cinquante ans leur attitude constante a été de réagir face à des initiatives ou des évolutions venues d’ailleurs. Les premiers pas vers une identité européenne de défense ont eu lieu, parce qu’en fin de compte, l’engagement américain pour la sécurité du continent paraissait à tous égards moins assuré. La crise de Berlin, comme celle des euromissiles en ont montré les faiblesses dans le domaine nucléaire. La crise yougoslave a eu un rôle de révélateur équivalent dans le domaine conventionnel. Les crises africaines montrent que si l’Europe ne fait rien, ce ne sont pas les États-Unis qui les règleront. Le dilemme fondamental auquel les Européens sont confrontés, celui de leur relation avec les États-Unis et avec l’OTAN en est le symbole. A défaut,
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toute avancée européenne sera ressentie par Washington comme un signe de défiance et certains Européens de leur côté craindront d’avoir à choisir entre leurs voisins et une Alliance à laquelle ils sont à juste titre attachés. L’Union devient un jeu de «check and balance» où chacun cherche à mettre en place les contre-pouvoirs qui peuvent neutraliser tel ou tel et, par contrecoup, l’ensemble. La défense de l’Europe peut être fondée demain sur une coopération flexible entre armées qui garderont leur identité et par conséquent leur motivation et contribueront à maintenir l’esprit de défense de leurs peuples. La condition du succès de l’entreprise est que chacun y trouve sa place « petits » comme « grands » avec les profondes différences culturelles, militaires, diplomatiques et stratégiques. L’activité trop grande de politique étrangère et de sécurité des « grands » risques d’inquiéter les « petits » pays sur ses conséquences financières et militaires, notre étude personnelle du cas hongrois en est une illustration. L’Europe n’est pas une forteresse et ne saurait pas se satisfaire d’un monde où subsistent tant de déséquilibres. L’objectif de l’Union est de donner aux pays et populations défavorisés les moyens de se développer, autrement dit s’attaquer aux sources mêmes de la pauvreté et de la vulnérabilité. Cette action suppose la mise en œuvre des politiques qui permettent de contribuer à consolider la démocratie, l’État de droit, la bonne gestion des Affaires publiques et le respect des droits de l’homme. Car le développement ne va pas sans la démocratie et l’histoire contemporaine, y compris celle de l’Europe montre que les droits de l’homme restent une exigence majeure pour l’Union qui joue un rôle moteur dans ce domaine. Partout, l’Europe s’attache à faire avancer les droits fondamentaux que sont les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, sans oublier les droits des femmes et des enfants ainsi que ceux des minorités et des personnes déplacées. Le monde est devenu « global », aussi en termes politiques et en termes de sécurité, et il reste instable. Le monde d’aujourd’hui est marqué par deux tendances apparemment contradictoires : une « désétatisation » du monde au profit d’influences et de réseaux, un monde où les problèmes dépassent la taille et les compétences des nations, qu’il s’agisse de climat, de terrorisme, de finance ou de santé. De l’autre côté, on assiste à un retour en force de la violence, celle des affrontements ethniques, nationaux et religieux, avec une demande accrue de protection et d’identité adressée aux États, avec des États aux ambitions stratégiques ou financières nouvelles, avec un retour de la question nationale et territoriale. La bataille pour le contrôle des ressources retrouve une prégnance oubliée, et la stabilité de ce monde semble reposer sur un équilibre des puissances. Le terrorisme n’est pas éradiqué, la prolifération des armes de destruction massive n’est pas endiguée et les crises et conflits régionaux continuent à se répandre. Aucun État membre de l’Union ne peut aujourd’hui relever, à lui
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tout seul, ces défis. Aucun État membre de l’Union ne peut, à lui tout seul, faire face à ces menaces et dangers. Il faut donc nécessairement une réponse commune, dans laquelle l’Europe a un rôle essentiel à jouer, ensemble avec ses partenaires. L’entrée en vigueur du traité de Lisbonne n’entraîne pas une militarisation de l’Europe. Il donnera à l’Union des instruments nouveaux, qui ouvrent la voie à une politique étrangère et de défense plus réactive et plus cohérente. Chaque État a des armées, mais c’est plus efficace et moins coûteux si elles travaillent ensemble, et il est nécessaire d’avoir des forces armées réformées qui puissent agir rapidement dans un environnement qui au cours des dix dernières années a changé de fond en comble. Car il s’agit de prévenir les guerres ou d’arrêter les conflits, de défendre les valeurs fondamentales auxquelles nous croyons et d’assurer la stabilité. Le 11 septembre a mis clairement en évidence le fait que le monde industrialisé ne pourra pas durablement rester à l'écart et à l'abri des tensions et des conflits qui secouent le tiers-monde et l'Afrique y est particulièrement touchée. Dans le monde aujourd'hui, seule une minorité récolte des fruits des perspectives de croissance qu'offre la mondialisation et bénéficie des nouvelles technologies de l'information. Les pays riches, y compris les pays européens, ne peuvent se satisfaire de cette situation, pour des raisons morales, mais aussi dans leur propre intérêt, puisque les tensions et les conflits s'étendent désormais bien plus vite et bien plus loin. Une Europe forte, démocratique et prospère est un gage de sécurité pour les États-Unis et dans un monde interdépendant et face aux nouvelles menaces, nos actions pour la stabilité, la démocratie et la liberté doivent être coordonnées et complémentaires. Face à des crises internationales, face au crime international, face au terrorisme international, seule une coopération renforcée peut nous conduire au succès. L’engagement commun pour la stabilité et la sécurité, garants de la paix et de la liberté, à travers notamment une politique crédible de défense européenne, valait bien et c’est essentiel pour assurer que nos soldats sur le terrain, qui accomplissent des missions difficiles, soient des représentants dignes de notre continent et de nos valeurs dans le monde. Le contexte de l’évolution de la sécurité et de la défense commune après la Seconde Guerre mondiale, mais surtout depuis les années 1990 est généralement invoqué pour les justifier, risquant de favoriser le contexte géopolitique et à plus forte raison, diplomatique et militaire des acteurs. L’Union européenne entend agir en tant qu’acteur global : pour ce faire elle doit continuer à renforcer son dispositif politique et diplomatique et elle doit continuer à développer la PESD : plus de capacités, plus de cohérence, plus de partenariat. Paris, le 20. novembre 2010. Dr. András István Türke Ph.D
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