LE NOUVEAU CONCEPT DE L'OTAN ET LA DEFENSE DE L'EUROPE

Catherine Grandperrier

Description

Le nouveau concept de l'OTAN a défini le 20 novembre 2010 une stratégie pour la décennie à venir en ouvrant des perspectives nouvelles. Les alliés sont néanmoins divisés sur les visions du futur du nucléaire et de la dissuasion comme celui du désarmement, sur la coopération avec la Russie et sur la variable des budgets. Quelle place future, dans un tel contexte, pour une défense européenne autonome et en présence d'une telle Alliance, reconduite et renouvelée, néanmoins soudée dans sa lente mutation ?

Sujets

• Securite
• Défense
• Armée

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 avril 2011
• Nombre de lectures: 64
• EAN13: 9782296805804
• Langue: Français

Extrait

Le nouveau concept de l’OTAN et la défense de l’Europe
Catherine GRANDPERRIER
Le nouveau concept de l’OTAN et la défense de l’Europe
L’Harmattan
Du même auteur
Concept d’une défense nucléaire et désarmement , L’Harmattan, 2011




© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
[e-mail]
[e-mail]
ISBN : 978-2-296-54614-1
EAN : 9782296546141
L’Europe doit respirer avec ses deux poumons, celui de l’ouest et celui de l’est.
Jean-Paul II
Introduction
L’approche globale des conflits
Le vingt-quatrième sommet de l’OTAN en novembre 2010 à Lisbonne aura été celui de la redéfinition des orientations stratégiques pour les dix prochaines années, orientations qui tiennent compte à la fois des nouvelles menaces et de l’obligation de maintenir un dispositif militaire classique, même si ce dernier se trouve fortement élagué par rapport aux gros bataillons de la guerre froide.
Ainsi le principe de la dissuasion nucléaire sera-t-il complété par la mise en place d’un bouclier antimissile qui protègera les populations en Europe et en Amérique du Nord.
Face à des menaces protéiformes, l’efficacité de la réponse dépendra également de la capacité à mettre en place un continuum efficace de défense, sécurité et justice.
La future organisation de l’OTAN va lui permettre de mieux travailler avec les autres acteurs de la gestion de crises, et en particulier, les acteurs civils.
« Nous avons adopté un nouveau concept stratégique, qui expose notre vision de l’Alliance pour la prochaine décennie : une Alliance apte à défendre ses pays membres contre toute la gamme des menaces, capable de gérer les crises les plus difficiles, et mieux à même d’œuvrer avec d’autres organisations et d’autres pays pour promouvoir la stabilité internationale.
L’OTAN sera plus agile et plus performante, elle aura un meilleur rapport coût-efficacité, et elle restera un instrument essentiel pour la paix. »
Conférence de presse du 19 novembre 2010. Sommet de Lisbonne.
Si l’objectif fondamental et immuable de l’OTAN
demeure présent et consiste à sauvegarder la liberté et la sécurité de tous ses membres par des moyens politiques et militaires, tout en renforçant les partenariats ou en en établissant de nouveaux comme avec l’Union européenne ou l’Organisation des Nations Unies, l’Organisation pour la sécurité commune en Europe ou encore l’Union africaine, l’approche globale de la gestion des crises est désormais acceptée dans le cadre de l’effort de la communauté internationale.
Elle est aujourd’hui admise aux fins d’obtenir des résultats de stabilisation et de reconstruction sur les théâtres d’opérations.
L’approche globale se définit comme une option stratégique récemment définie en France (avec notamment notre implication en Afghanistan).
Le concept d’approche globale fait l’objet d’un débat et s’est développé avec l’essor de la résolution des conflits, qui revêtent des caractéristiques nouvelles et très diverses depuis deux décennies.
Le fondement essentiel de ce concept réside dans la reconnaissance que l’action militaire, seule, ne suffit plus pour résoudre des conflits caractérisés par leur complexité et leur asymétrie.
L’insurrection en est devenue une illustration.
La présence d’acteurs non étatiques tels que les Organisations Non Gouvernementales humanitaires ou des acteurs privés locaux a rendu indispensable la définition de nouvelles méthodologies de traitement et de résolution des conflits.
Elle est désormais intégrée dans le concept de l’OTAN.
1. Historique du concept de l’Alliance
Article 4 (1)
« Les membres de l’Alliance se prêteront toujours assistance mutuelle contre une attaque, conformément à l’article 5 du Traité de Washington. Cet engagement est ferme et contraignant. L’OTAN prendra des mesures de dissuasion et de défense contre toute menace d’agression et contre tout défi sécuritaire émergent qui compromettrait la sécurité fondamentale d’un ou plusieurs Alliés ou encore l’Alliance tout entière. »
Sommet de Lisbonne le 22 novembre 2010.
L’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord ou OTAN ( North Atlantic Treaty Organisation: NATO ) est également parfois connue sous le nom d’Alliance atlantique. Cette organisation politico-militaire rassemble aujourd’hui 28 pays.
Née le 4 avril 1949 de pays signataires du Traité de Bruxelles, (Belgique, France, Luxembourg, Pays-Bas et Royaume-Uni), avec les États-Unis, le Canada, et cinq autres pays d’Europe occidentale invités à participer (Danemark, Italie, Islande, Norvège et Portugal), l’Alliance avait pour vocation initiale d’assurer la sécurité de l’Occident au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
Face à la potentielle double menace d’une redondance de la menace de l’Allemagne ou de l’empire soviétique militairement organisé sous le Pacte de Varsovie, l’OTAN aura, durant la guerre froide, eu la capacité de dissuader de cette menace.
Après l’implosion de l’URSS, l’organisation s’est vu confrontée à de nouvelles menaces potentielles, telles que les revendications nationalistes présentes dans le bloc communiste et l’essor du terrorisme international.
En 2010 dans un nouveau contexte, les conflits majeurs entre les grandes puissances qui disposent d’un armement nucléaire paraissent exclus mais de nouvelles menaces asymétriques sont apparues dans les perspectives de sécurité et de défense, tels le terrorisme de type djihadiste ou la cybercriminalité susceptibles d’attaques sur les points vitaux d’une nation, ou encore la piraterie marine et le crime organisé ; toutes ces menaces proviennent de résea