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Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 mai 2008 |
Nombre de lectures | 437 |
EAN13 | 9782296197633 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 1 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Centre de Recherche et d’Etude en Droit et Science
Politique - CREDESPO
Le CREDESPO est né en2007 de la fusion duCERPO (Centre
d'Etude etde Recherche Politiques), duCRDPE (Centre de
Recherche en DroitPublic Economique) etduLDPA (Laboratoire
de DroitPrivé Appliqué). Le Centre organise sestravauxde
recherche autour de lathématique de « La démocratie, la garantie des
droits etles citoyennetés ».Atravers cettethématique commune, le
CREDESPO, issude la fusion detrois équipes d'accueil,transcende
les clivages classiques entre privatistes, publicistes etpolitistes pour
mener devéritables recherches pluridisciplinaires. Lathématique
commune permetl’étude de latransformation dudroitetdes
institutions dansune perspective historique etcontemporaine,
nationale etcomparative. Ce projets’inscritdansun questionnement
sur le rapportentre le Droit, les institutions etla politique etles
citoyens, avec la redéfinition des relations entre les différents espaces
(locaux, nationaux, mondiaux) etles différentestemporalités (du
court terme de lavision micro-économique au très longterme de la
conception d’une gestion planétaire).
Ausein de ce Centre,une équipe d’enseignants-chercheurs, de
doctorants etde membres associés, animée par Jean-Claude Fritz
consacre depuis plus de dixans sestravauxà ceuxque l’on a d’abord
appelés “peuples indigènes” etque l’ontend de plus en plus à
qualifier de “peuples autochtones”. Les recherches de ce groupe
visentessentiellementà étudier le double défi que ces peuples lancent
à l’ordre mondial : d’une part, l’obligation de leur donner, en
respectantleurs identités etleurs modes devie, leur juste place ausein
de l’humanité ; d’autre part, la nécessité de s’inspirer de la richesse de
leurs cultures etde leursvaleurs pour permettre auxhommes devivre
en bonnes relations entre euxetavec la nature aumomentoùil
devient urgentque cetordre mondial se réorganise sur des bases
radicalementdifférentes. Dans cette perspective, depuis cinq ans,
cette même équipe s’est vue confier par le HautCommissariataux
droits de l’homme des Nations Unies à Genève latâche d’assurerune
formation pour les cadres des organisations représentatives
autochtones de l’ensemble dumonde francophone. A l’occasion des
sessions annuelles, les rencontres avec les membres de ces peuples
ontpermis de nouer des liens amicauxetd’établirun réseaude
relations. L’équipe a ainsi puenrichir sa documentation, confronter sa
réflexion avec destémoignages directs etdonc approfondir sa
compréhension des problèmes de ces communautés.
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier Jean-Claude FritzetRaphaël Porteilla pour
nos discussions enrichissantes etpour leur générosité, ainsi que pour
letemps qu’ils m’ontconsacré.
Je remercie égalementJulienBarbosa, Emilie Thiriat, Frédéric
Deroche, Marina Mulon etBenoîtParaut, mes parents etmon frère,
pour leur présence etle soutien qu’ils m’ontapportéstoutaulong de
montravail.
Une penséetoute particulière à nos amis latino-américains età nos
amis des peuples autochtones africains etquébécois qui m’ontpermis
d’envisager d’autres perspectives etde m’ouvrir à d’autres modes de
réflexion.
PREFACE
Les mouvements sociauxlatino-américains onteudepuisune
trentaine d’annéesune résonance internationale. Des “Folles de la
place de Mai” en Argentine auxcollecteurs de caoutchouc à
préoccupation écologique dumouvementde Chico Mendes auBrésil,
dumouvementdes planteurs de coca en Bolivie auMouvementdes
Sans-Terre (M.S.T.) auBrésil, de multiples acteurs populaires de lavie
sociale latino-américaine ontfaitparler d’euxà l’extérieur, rejoints
dans la période contemporaine par beaucoup d’autres.
L’ouvrage de Julie Canovas, clair etsynthétique, est une
contribution fortintéressante dans l’analyse de cette situation
changeante, permettantnon seulementde présenter etd’expliquer ce
que sontces nouveauxmouvements sociaux, mais aussi de les
interroger.
L’auteur faitbien apparaître l’importance de ces mouvements dans
lavie politique etsociale des divers pays concernés, mais aussi leur
diversité, liée auxhistoires etauxcontextes particuliers :
revendications identitaires des peuples autochtones, résistances face
auxdestructions écologiques, apparition de courants féministes
originaux, lutte pour la conquête de laterre oule droitau travail, se
sontdéveloppées. Elles sont venues s’ajouter ous’articuler aux
combats pour les droits civiques etpolitiques, contre l’oubli et
l’impunité etpour la mémoire, qui ontémergé à la suite d’épisodes de
dictatures etdansun climatpersistantdetensions etde répression
politique. Julie Canovas prend bien en compte cette diversité dans sa
problématique d’ensemble: dans quelle mesure ces mouvements
constituent-ils des acteurs dans la construction d’alternatives à la
mondialisat? A qion néo-libéraleuelles conditions ?Elle envisage
leurs forces etleurs limites, aussi bien actuelles que potentielles, dans
une recherche alimentée par diverses expériences deterrain.
Un élémentde réponse à ce questionnementrésulte de l’approche
de la définit: sion choisieur le plan desvaleurs défendues etdes
objectifs poursuivis, ces mouvements sonten confrontation ouverte
avec la mondialisation capitaliste néo-libérale contemporaine.
Le rapportaupolitique de ces nouveaux
constitueun des axes principauxde l’analyse
mouvements sociaux
etde la réflexion de
l’auteur, de manière explicite ouimplicite. La mise en perspective
historique montre bien que la plupartde ces mouvements sontnés
d’une double critique, celle dupouvoir etcelle de l’opposition
politique institutionnalisée :c’est-à-dire de l’héritage post-colonial
relatif à la manière de concevoir le politique etde faire la politique.
Les mouvements en rupture avec cethéritage historique setrouvent
soumis àun défi de créativité, faire naîtreune pratique nouvelle de
leurvision,unevision nouvelle de leur pratique :un des obstacles
évidents pour certains d’entre euxestde passer d’un projetsectoriel
particulier àunevision globale plus complexe. Mais Julie Canovas
montre bien que certains mouvements, par leur rupture avec notre
mode de pensée dominant, ontdégagé les fondements d’unevision
dumonde intégrantla complexité etles différences, disposanten
quelque sorte d’une matrice permettantcette création continue et
originale, suivantdes logiques distinctes de celle de la mondialisation
capitaliste contemporaine.
Le rapportaupolitique conduitàun autre niveau,tactique ou
stratégique, àunetriple interrogation. Toutd’abord, commentréaliser
l’articulation entre ces nouvelles forces etdes mouvements sociaux,
plus classiques etplus anciens, qui représententdes intérêts
populaires légitimes, potentiellementconvergentEnss ?uite, quelles
stratégies peuvent-elles être mises en œuvrevis-à-vis de certains partis
d’oppositionvisantla conquête dupouvoir par desvoies
institutLes noionnelles ?uveauxmouvements sociauxservent-ils de
substitut, de soutien, de stimulantauxpartis d’opposition actuels ?
Sont-ils des alliés oudes adversaires potentiels ?Enfin, si certaines
forces politiques considérées comme proches à certains points devue
arriventaupouvoir, quelle attitude avoirvis-à-vis de ce pouvoir ?
Bien entendu, la diversité évoquée antérieurementindique qu’il n’ya
pas de réponse globaleunique, décontextualisée, à ces questions ;
mais les réponses données pèsentetpèserontsur l’évolution de
l’Amérique latine, comme le Mexique etle Brésil en2006, l’Argentine
etl’Equateur en2007 l’ontmontré, illustrantlavariété des
configurations politiques selon les stratégies adoptées par les divers
acteurs.
L’un des grands mérites de l’ouvrage de Julie Canovas estde nous
fournir des clés de compréhension de l’évolution contemporaine de
l’Amérique latine en mêmetemps qu’un outil permettantde mieux
10
saisir la complexité etle potentiel de changementque représententles
nouveauxmouvements sociaux, sans en occulter les ambiguïtés etles
fragilités, dans