Où va la Turquie ?
110 pages
Français

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Où va la Turquie ? , livre ebook

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Description

Située entre deux mondes, la Turquie est tantôt pro-européenne tantôt orientale et ottomane. Sur le plan intérieur, la période Turgut Özal a été marquée par la progression de l'islamisme ; sur le plan extérieur, Ankara tente de mener une diplomatie active avec notamment sa candidature à l'entrée dans la Communauté européenne. En outre, la politique turque tente de réunifier l'espace turcophone, de l'Asie à l'Europe. Voici des clés pour comprendre cette politique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2013
Nombre de lectures 27
EAN13 9782296536579
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Charalambos Petinos






Où va la Turquie ?

Néo-ottomanisme et islamo-conservatisme
Du même auteur aux éditions L’Harmattan
Chypre-Turquie. Perspective géopolitique , L’Harmattan, 2011.
Du paganisme au christianisme. L’exemple de Chypre , L’Harmattan, 2011.
Union européenne 2012. La présidence chypriote et la question turque, L’Harmattan, 2011.
Byzance, la naissance de l’Empire, L’Harmattan, 2012.
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-66625-9
Sommaire Couverture 4e de couverture Titre Du même auteur aux éditions L’Harmattan Copyright Sommaire Avertissement Introduction 1 – Entre Orient et Occident 2 – Turquie-Europe 3 – Le rôle d’Ahmet Davutoglu dans le développement du néo-ottomanisme turc 4 – Le néo-ottomanisme turc et Chypre 5 – Le plan B pour Chypre Nouvelle approche de la partie turque 6 – Le néo-ottomanisme turc et la question kurde 7 – L’hégémonisme turc et le droit de la mer 8 – Le Printemps arabe 9 – Le néo-ottomanisme turc et l’Europe Conclusion Choix bibliographique relatif au sujet L’Europe aux éditions L’Harmattan Adresse
Avertissement
Dans le présent ouvrage, l’auteur s’exprime à titre personnel. Ses propos n’engagent que lui.
Introduction
L’histoire des Turcs commence bien évidemment avant celle de la Turquie moderne telle que nous la connaissons aujourd’hui.
La Turquie est située entre deux mondes et deux civilisations, avec des influences venant de ces deux mondes. Il existe une Turquie résolument tournée vers l’Europe. Mais, en même temps, il existe une autre Turquie – la même Turquie – tournée vers l’Orient. Suivant l’air du temps, les influences et intérêts particuliers, elle est pro-européenne ou elle est ottomane et orientale.
Après la Première Guerre mondiale, l’effondrement de l’Empire ottoman a créé une instabilité certaine dans la région. Les jeunes Turcs, souhaitant un état homogène, ont provoqué des génocides et le « nettoyage ethnique » du pays. Ce terme fut largement utilisé un peu plus tard, mais nous pouvons dire que la pratique était bien là, en Asie Mineure, au début du siècle dernier. Les Kurdes, les Grecs, les Arméniens, les chrétiens orientaux et bien d’autres en savent quelque chose…
Le traité de Lausanne (juillet 1923), en annulant les dispositions prises à Sèvres quelques années auparavant, crée les conditions favorables pour l’indépendance, la souveraineté et les frontières du nouvel État turc. L’échange de populations avec la Grèce renforce encore davantage l’homogénéité du nouvel état, basé sur la tentative de construction d’une identité turque, s’éloignant de l’Empire et du Califat. La langue turque y joue un rôle primordial. Nous pouvons affirmer que l’espace national occupé par la Turquie a été créé et qu’il fallait ensuite créer la nation turque occupant cet espace. De là viennent tous les problèmes de génocide et de déni d’identité (des Kurdes par exemple) que la Turquie moderne a connus.
Mustafa Kemal renforce son autorité dans cet espace et met fin à la monarchie ottomane en supprimant l’institution du sultanat. Il fonde son propre parti, devenu Parti républicain du peuple (PRP), instaure la République, dont il devient le premier président, et fixe la capitale à Ankara. Parallèlement, un certain nombre de symboles tendent à démontrer la volonté d’européaniser la Turquie. Dans ce registre, il faut ajouter l’abandon en 1928, des lettres arabes au profit de l’alphabet latin. Sur le registre de la sécurité intérieure et de la cohésion du nouvel Etat, toute velléité de révolte est réprimée, souvent dans le sang.
Devenu président de la République après la mort d’Atatürk, en 1938, Ismet Inönü doit prendre position sur les grandes questions internationales, au premier rang desquelles, la Seconde Guerre mondiale.
La Turquie reste neutre pendant le second conflit mondial – elle déclare la guerre à l’Allemagne en février 1945 ! Toutefois, et n’ayant payé aucun tribut ni subi des dommages irréversibles pendant la guerre, elle réussit à s’en sortir sans dommages et même à se présenter comme faisant partie du camp des vainqueurs.
La suite de sa vie politique est une succession de coups d’Etat militaires avec l’intervention de l’armée dans les affaires civiles. En schématisant, nous pouvons dire que le coup d’État militaire de 1960, a inauguré une série d’interventions de l’armée dans la vie politique turque.
L’invasion de Chypre et l’occupation d’une partie du territoire de l’île constituent, aux yeux de l’armée turque, un des points les plus importants et glorieux, à mettre à l’actif de la jeune République. De même, l’actuel ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, considère que l’autre des deux faits glorieux réalisés par la République de Turquie, en dehors de l’invasion et l’occupation continue du nord de Chypre, est la prise de la région d’Alexandrette aux dépens de la Syrie. Bien entendu, nous reviendrons longuement sur les positions de la politique extérieure de la Turquie, prônées et appliquées par Davutoglu, qui influence la politique turque depuis plus d’une décennie.
L’armée considérant, à la fin des années 1970, que la Turquie était prête à basculer dans le chaos s’empare (en septembre 1980) directement du pouvoir. Le général Kenan Evren, qui devient chef de l’État, suspend la Constitution, dissout les partis politiques, interdit les formations syndicales, pourchasse les groupes extrémistes et censure la presse : l’ordre public est restauré aux dépens des libertés démocratiques.
Le régime militaire promulgue une nouvelle Constitution, soumise à référendum en 1982, mais ne peut empêcher un civil, Turgut Özal, fondateur du parti de la Mère patrie (ANAP), de remporter les élections de 1983.
Pendant dix ans, la vie politique turque est marquée par la personnalité de Turgut Özal. Sur le plan intérieur, cette période est marquée par la progression de l’islamisme, jusque dans les hautes sphères de l’État.
Sur le plan extérieur, Ankara tente de mener une diplomatie active en s’efforçant de restaurer l’image du pays.
En déposant sa candidature à l’entrée dans la Communauté européenne, en 1987 (celle-ci ne sera admise officiellement par l’Union européenne qu’en décembre 1999 au sommet d’Helsinki), la Turquie franchit un pas supplémentaire.
Le pays continue à naviguer, néanmoins, entre islamisme et menaces de l’armée pour une nouvelle intervention dans les affaires civiles.
Un autre volet de la politique turque de ces récentes années est constitué par l’effort de « réunifier » l’espace turcophone, de l’Asie à l’Europe. Cet effort a eu un succès tout relatif.
En 2002, le parti de l’actuel Premier ministre Recep Tayyip Erdogan le Parti pour la justice et le développement ( Adalet ve Kalkınma Partisi ) – ou l’AKP (sigle que nous utiliserons par la suite) – prend le pouvoir, qu’il conserve jusqu’à aujourd’hui. Il s’agit d’un parti à tendance islamique, qui, par son action islamise petit à petit la vie et la société turques. Il sait utiliser à merveille, les avantages et les possibilités qu’offre la démocratie, à son profit, pour appliquer et faire avancer son idéologie profonde.
D’autre part, l’AKP a réussi à transformer les kémalistes en une force réactionnaire, en comparaison à la politique ou plutôt aux croyances que ce parti veut imposer aux Turcs.
C’est dans cette perspective, que nous devons appréhender le retour à l’idéologie impériale de l’Empire ottoman, dans la Turquie actuelle. Cela explique également, dans une grande mesure, les errements actuels de la politique extérieure de la Turquie mais aussi sa politique à l’égard de ses minorités ainsi que par rapport à l’Union européenne.
Cet ensemble d’idées et de comportements agit naturellement dans l’ensemble de la région du Moyen-Orient et de la Méditerranée orien

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