Peacebuilding : concept, mise en oeuvre, débats
200 pages
Français

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Peacebuilding : concept, mise en oeuvre, débats , livre ebook

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Description


Lire la collection : Affaires stratégiques

Faisant le lien entre questions d'actualité et problème d'analyse relevant de la recherche, voici une approche globale du peacebuilding, un nouveau type d'action visant à consolider la paix à l'issue des conflits. Voici une approche à la fois sous l'angle intellectuel et théorique, mais aussi sous l'angle pratique de la mise en oeuvre, et enfin sous l'angle critique des débats argumentés.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2012
Nombre de lectures 28
EAN13 9782296483590
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le “Peacebuilding” : Concept, mise en œuvre, débats
Delphine Bresson
Le “Peacebuilding” : Concept, mise en œuvre, débats
Le point sur les péripéties complexes d’un outil de paix en construction

L’HARMATTAN
© L'HARMATTAN, 2012
5- 7, rue de l'École- Polytechnique ; 75005 Pa ris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978- 2- 296- 96187- 6
EAN : 9782296961876
NOTES PRELIMINAIRES
Précision sur le choix des termes : « peacebuilding » ou « consolidation de la paix » ?

Nous avons choisi ici d’utiliser le terme anglais « peacebuilding », que nous avons préféré à sa traduction française onusienne « consolidation de la paix » pour des raisons pratiques. Le terme de « peacebuilding » est aujourd’hui utilisé dans le domaine de la recherche pour désigner un type d’activités visant à l’installation d’une paix durable ne se réduisant pas forcément aux activités de consolidation de la paix menées par l’ONU. C’est pourquoi, afin de ne pas limiter la réflexion et les débats, nous avons préféré utiliser le terme plus englobant de « peacebuilding » 1 .

Précision sur les citations traduites de l’anglais

Pour plus d’homogénéité et de cohérence, nous citons les textes originellement en langue anglaise dans une traduction française. Lorsqu’une traduction française officielle existe, c’est celle- ci que nous utilisons. Lorsqu’il n’en existe pas, nous avons traduit nousmêmes le texte de l’anglais au français.

Sur les notes de bas de page

La date entre parenthèses suivant les références Internet est celle de la dernière consultation de la page citée.
1 Les questions de vocabulaire et de définition seront abordées plus en détail dans le corps de notre travail (1 e partie, 2).
INTRODUCTION
Le peacebuilding est à la fois un concept théorique, conçu et utilisé dans des textes doctrinaux ou dans le domaine de la recherche, et une gamme d’activités concrètes, mises en pratique par des actions tangibles sur le terrain.
Des activités de peacebuilding ont été mises en place dans différents pays du monde depuis la fin de la Guerre froide. C’est en effet à cette époque que le concept comme l’activité ont été créés. Depuis la création de l’Organisation des Nations Unies (ONU) en 1945, le contexte international a beaucoup évolué ; les menaces et défis à la paix également, ainsi que la perception que l’on en a, qui peut différer selon les acteurs ; par conséquent, la vision des solutions à mettre en œuvre a aussi évolué. Durant la Guerre froide, les principales menaces envers la paix découlaient de l’opposition Est- Ouest ; l’ONU est durant cette période restée un acteur secondaire malgré la mise en place de missions de maintien de la paix. Avec la fin de la Guerre froide se réveillent les espoirs de paix et se libère l’action de l’ONU. La menace de conflits entre Etats diminue, tandis que de « nouvelles » menaces prennent de l’importance, notamment dans la perception occidentale (conflits internes ayant des répercussions à l’international, terrorisme international, migrations internationales, question des ressources et de l’environnement, montée de l’islamisme, crainte d’un « choc des civilisations », …). De plus, on observe rapidement que nombreux sont les conflits qui « rechutent » quelques mois ou quelques années seulement après leur terme : en moyenne, il a été constaté qu’entre un quart et un tiers des guerres civiles terminées par des accords de paix recommencent dans les cinq années qui suivent 2 , sachant que la violence déployée après la rupture d’accords de paix est généralement pire que celle déployée avant, ce qui rend une nouvelle paix encore plus difficile. Face à cette évolution du contexte international, face aux changements dans les défis – réels ou perçus – à la paix mondiale, on observe une adaptation des réponses proposées. A la fin de la Guerre froide, une gamme nouvelle de solutions pour lutter contre les menaces envers la paix mondiale est donc mise en place. Le peacebuilding est l’une de ces solutions, conçue pour contrer la menace particulière que constitue une paix trop fragile, susceptible de conduire à un nouveau conflit.
Le terme de peacebuilding est originellement un terme de l’ONU, mais c’est un concept qui a également été repris par d’autres acteurs (souvent sous un autre nom), dans un contexte où les interventions internationales se multiplient pour ramener ou consolider la paix dans des pays en conflit. C’est un concept qui obtient un rapide succès, mais qui reste flou, et qui ne semble pas recouvrir la même réalité pour tous. Sa définition et les valeurs qu’il recouvre ne semblent pas faire l’unanimité. Le champ du peacebuilding et des interventions internationales reste donc quelque peu confus.
Il s’agit pourtant d’un concept a priori consensuel : construire une paix durable est un objectif qui fait théoriquement l’unanimité, à quelques exceptions près. Mais dans la pratique, c’est une activité qui rencontre de nombreuses difficultés. Depuis sa création, le peacebuilding a eu à faire face à de multiples situations imprévues qui ont soulevé des questions sur les difficultés de sa mise en pratique : les obstacles sur le terrain foisonnent, et ils doivent être pris en compte si l’on veut éviter le fiasco. Ainsi, les résultats des missions de peacebuilding ont souvent été plus que mitigés par rapport aux attentes.
Aujourd’hui, ce concept est donc remis en cause et fait l’objet de nombreux débats. Ceux- ci concernent aussi bien les défauts et faiblesses du peacebuilding que l’avenir de ce concept et des activités qui l’accompagnent.
Notre objectif est ici de faire le point sur ce concept et ce champ d’activité et de réflexion qui reste encore à la fois brumeux et complexe, d’autant plus qu’il est en pleine évolution et qu’il est modelé au fur et à mesure par les évènements et les décisions humaines. Nous tenterons donc ici d’apporter une vision globale des définitions, de l’histoire et des débats actuels sur ce thème du peacebuilding.
Pour cela, nous nous poserons les questions suivantes :
Comment et pourquoi le peacebuilding est- il né ? Comment ce concept est- il défini et quelles valeurs le sous- tendent ? Quelle est sa place dans le domaine plus vaste des interventions internationales visant à stabiliser des régions sortant d’un conflit ?
Dans sa mise en œuvre, quels sont les défis auxquels le peacebuilding a été confronté durant les deux dernières décennies ? Quelles questions pratiques ces obstacles soulèvent- ils ?
Quels sont les débats et controverses qui entourent aujourd’hui ce concept et sa mise en pratique ? Quelles sont les perspectives d’avenir d’une gamme d’activités qui, bien que critiquée, semble plus que jamais nécessaire dans un monde où les menaces qui ont amené à sa création ne semblent pas diminuer ?
Pour répondre à ces questions et tenter d’apporter quelques clarifications, nous suivrons le raisonnement suivant :
Nous commencerons par éclaircir ce qui entoure le concept de peacebuilding. Nous en aborderons d’abord les origines historiques : nous verrons qu’il est né dans un contexte particulier, celui de la fin de la Guerre froide, qui l’a façonné et lui a donné une orientation particulière : le peacebuilding « libéral ». Nous aborderons aussi les définitions qui en sont offertes, ainsi que l’idéologie qui sous- tend le vocabulaire utilisé selon les acteurs envisagés. Nous verrons ainsi que si c’est l’ONU qui a lancé le concept de peacebuilding et qui en a donné la première définition, d’autres acteurs se sont lancés dans ce genre d’interventions avec chacun son approche et son vocabulaire, ce qui ajoute à la confusion : nation- building, state- building, gestion de crise, reconstruction post- conflit, … : nous tenterons de dégager ce qui rapproche et différencie ces termes et les concepts qu’ils recouvrent. Nous préciserons enfin comment le terme de peacebuilding est compris dans le domaine de la recherche académique.
Nous verrons ensuite comment ce concept théorique s’est adapté à la réalité du terrain, aux obstacles qui ont jalonné sa mise en œuvre. En effet, depuis les premières opérations impliquant des activités de peacebuilding à la fin de la Guerre froide, portées par des espoirs de paix et de progrès de l’époque, les désillusions ont été nombreuses. Le peacebuilding n’a pas toujours apporté les résultats escomptés au départ. La réalité du terrain force ainsi le concept théorique à faire des ajustements pratiques. Nous verrons donc quelles ont été les difficultés que les activités de peacebuilding ont pu rencontrer

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