Pfeiffer voyage a madagascar
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Ida Pfeiffer Voyage à Madagascar Bibliothèque malgache / 19 1INTRODUCTION 1 Dans l’impossibilité de citer ici les très nombreux écrits qui ont pour objet Madagascar, j’indiquerai du moins ceux que j’ai le plus mis à profit. Je n’ai pas besoin d’ajouter que les plus récents de ces ouvrages ne disent rien des faits qui se sont accomplis dans les huit ou dix dernières années. J’ai dû, pour cette période, avoir recours aux renseignements fournis par les journaux anglais, par les journaux français de Maurice, le Cernéen et la Sentinelle, aux journaux du Havre, et aussi à des témoigna- ges dont j’ai pu apprécier la parfaite exactitude. Malgré sa date ancienne, on lit encore avec fruit l’Histoire de la grande isle de Madagascar, par de Flacourt ; Paris, 1661, in-4. – Les publications officielles du ministère de la marine fournissent des rensei- gnements d’une heureuse précision ; entre autres le Précis sur les éta- blissements formés à Madagascar, imprimé par ordre de l’amiral Duper- ré, Paris, Imprimerie royale, 1836 ; et les Notices statistiques sur les co- lonies françaises, imprimées par ordre de l’amiral Roussin. Paris, 1840. – Le Voyage à Madagascar et aux îles Comores (de 1823 à 1830), de Leguevel de Lacombe, est curieux et intéressant, et précédé d’un excel- lent travail géographique et historique de M. Eugène de Froberville. 2 vol. in-8. Paris. 1840. – Les Documents sur l’histoire, la géographie et le commerce de la partie occidentale de Madagascar, recueillis et rédigés par M. Guillain, capitaine de corvette (Paris, Imprimerie royale, 1845), sont très précieux à consulter. – Histoire et géographie de Madagascar, par M. Macé Descartes ; Paris, 1846 ; ouvrage fort bien fait, très complet et remarquablement exact. – Je citerai encore : Madagascar, possession française depuis 1642, par Barbie du Bocage. Paris, 1 vol. in-8 ; sans date, mais a paru cette année. C’est un résumé intéressant et complet de tout ce qui touche à la question de la colonisation de Madagascar. M. Jules Duval a publié dans l’Économiste français divers articles sur Ma- dagascar, où la question est également traitée avec vigueur et avec une ample connaissance de la matière. Les écrits de M. Macé Descartes, de M. Barbie du Bocage et de M. Jules Duval respirent les sentiments d’un patriotisme aussi élevé qu’éclairé. Par la même raison, j’engagerai le lecteur à se défier de l’History of Madagascar by R. William Ellis (2 vol. in-8 ; Londres, 1838), et de Three NOTICE HISTORIQUE SUR MADAGASCAR L’ancienne France, si riche en belles et florissantes co- lonies, possédait jadis deux îles précieuses entre toutes dans la mer des Indes. Climat sain, sol fécond, population docile et la- borieuse, situation excellente pour le commerce, position mili- taire d’une grande valeur pour nos escadres, ces îles, où se réfu- giait souvent une noblesse honnête et pauvre qui venait y refaire par le travail une fortune épuisée par les guerres ou par le luxe ruineux de la cour, offraient d’heureuses ressources à notre puissance maritime. De ces deux colonies, la fortune de la guerre nous a enlevé, depuis 1810, celle que l’excellence de son port rendait la plus importante : c’est l’île de France, que les Anglais appellent maintenant l’île Maurice, lui ôtant ainsi son vieux nom, si doux aux oreilles de nos marins, nom immortalisé par les touchants récits de Bernardin de Saint-Pierre. L’autre, l’île Bourbon, appelée aujourd’hui la Réunion, puissante par ses plantations de sucre, dont elle exporte annuel- lement 50 millions de kilogrammes, n’a pas de port ; quoiqu’on se dispose en ce moment à lui en créer un, elle n’est ni ne sera jamais d’aucune valeur comme station militaire. Et cependant le percement de l’isthme de Suez, qui sera un fait accompli avant deux ans, nos conquêtes actuelles dans la Cochinchine, le traité visits to Madagascar during the years 1853, 1854, 1856 ; including a Journey to the capital. Illustrated by Woodcuts from Photographs, éd. London, 1858, ouvrages écrits dans le but de nuire à l’influence et aux intérêts français dans notre ancienne colonie. Enfin, et pour tout dire, je dois beaucoup à l’obligeance et au savoir de M. de Lanoye, membre de la Société de géographie, auteur d’ouvrages fort curieux et fort intéressants sur l’Inde et sur l’Afrique centrale, et qui sait merveilleusement l’histoire de nos colonies. – 4 – récent signé à Pékin, la prospérité fabuleuse et toujours crois- sante de l’Australie, et les évidentes éventualités d’un avenir prochain, appellent le génie de la France à nouer de nouvelles et fécondes relations avec le haut Orient et l’Océanie. Un point d’appui considérable devient de plus en plus nécessaire pour nos escadres dans l’océan Indien, sous peine de n’y avoir jamais ni sécurité pour notre commerce ni dignité assurée pour notre pavillon. Sans une puissante marine, notre politique étrangère sera toujours boiteuse. Or à une journée de navigation de la Réunion se trouve une magnifique terre, une île plus grande que l’Angleterre, qui nous appartient de droit depuis le milieu du dix-septième siècle, Ma- dagascar, pour la possession de laquelle nos soldats et nos ma- telots ont versé leur sang à maintes reprises, sans qu’une seule fois les efforts de la métropole aient été dignes soit de la haute importance de l’objet en vue, soit de l’étendue et de la richesse de nos ressources. Par suite des circonstances que nous venons d’indiquer et par d’autres causes que cette introduction fera connaître, l’attention publique, et, nous le croyons, celle du gouvernement, est aujourd’hui ramenée sur cette grande et si intéressante question. Le Voyage à Madagascar de Mme Ida Pfeiffer est en même temps l’écrit le plus récent qui nous parle avec quelques détails de ce pays. Il a donc pour nous autres Français un attrait tout particulier. C’est d’ailleurs la dernière œuvre de cette voya- geuse célèbre, le dernier acte de cette existence si honnête, si attachante, si bien remplie et sitôt brisée. À tous ces titres, ce petit livre sera goûté de tous ceux qui aiment les perspectives jetées à la hâte, et comme en courant, sur les contrées lointaines et peu connues, et de ceux qui prennent à cœur les intérêts de notre grandeur nationale. Née à Vienne en 1797, fille d’un riche négociant, Ida Pfeif- fer fit son premier voyage en mars 1842, visita l’Asie Mineure, la Syrie et l’Egypte, et alla ensuite en Islande. Elle entreprit son erpremier voyage autour du monde le 1 mai 1846 ; visita cette – 5 – fois l’Amérique du Sud, la Chine, l’Inde, la Perse, et revint par Constantinople et la Grèce en 1848. Son second voyage autour du monde, de 1851 à 1855, eut pour but le Cap, les îles de la Sonde, le grand Océan, la Californie et les deux Amériques. Ces grandes et hardies excursions n’avaient pu satisfaire son infatigable curiosité et lui laissaient encore des regrets. Loin d’aspirer au repos, que sa jeunesse disparue semblait lui conseiller, elle entreprit son voyage de Madagascar en 1857. Mais, vaincue par les fatigues et les contrariétés violentes de cette dernière pérégrination, son organisation y contracta le germe de la maladie dont elle mourut à Vienne le 27 octobre 1858. Ida Pfeiffer observait fort bien, et elle racontait ses im- pressions avec une parfaite sincérité. C’est un touriste, non un voyageur à la manière de Chardin et de Volney. Mais elle a au plus haut degré le sentiment de la réalité ; on respire à chaque ligne qu’elle a écrite une rare liberté de jugement et un senti- ment moral très vif et très noble. Il n’en fallut pas davantage, joint à sa manière dramatique de raconter les faits et de saisir au vif les hommes et les choses, pour répandre un grand charme sur ses récits. Malheureusement, l’état de malaise et de maladie où elle se trouva pendant les quelques mois de son séjour à Madagascar, et les circonstances troublées au milieu desquelles elle l’accomplit, ne lui permirent pas d’étudier ce pays comme elle l’eût fait dans des temps plus calmes que ne le furent les derniè- res années du triste règne de Ranavalo. En publiant ce livre, il était donc impossible de ne pas compléter, par des indications puisées aux meilleures sources, les renseignements trop suc- cincts de Mme Ida Pfeiffer. Beaucoup de préjugés et de notions fausses sur la géographie, sur le climat, sur le sol, sur les diver- ses populations de Madagascar, se sont répandus dans le public à la suite de l’insuccès de nos diverses tentatives d’établissement dans cette île. Et ces malheureux essais de colonisation ont été entrepris dans des conditions si déraisonnables et d’une ma- – 6 – nière si décousue, qu’ils étaient fatalement condamnés à un échec inévitable. Par tous ces motifs, il était de toute nécessité de joindre au Voyage de Mme Ida Pfeiffer un récit abrégé des relations de la France avec Madagascar depuis 1642 jusqu’au moment actuel. Les faits seuls, bien connus, peuvent expliquer comment, après avoir maintes fois mis le pied sur cette terre, nous n’y possédons pas aujourd’hui un seul comptoir. Un appendice, rejeté à la fin du volume, contient un tableau de la géographie, des produc- tions et des races de Madagascar. Le lecteur aura ainsi un aper- çu complet du passé et du présent de cette île, qui semble appe- lée à un si brillant avenir par sa situation et la prodigieuse ri- chesse de son sol ; et il sera facile de se former une juste idée de son importance pour la France au double point de vue du com- merce et de la politique. D’après les plus anciens récits et les plus dignes de foi, il paraît que de bonne heure les Arabes, favorisés par un voisinage relatif, entretinrent des relations commerciales avec Madagas- car. Dès le septième siècle, o
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