Printemps arabe : entre le pire des scénarios et l'aspiration à la citoyenneté

Mohammed Melyani

Description

Dans ce nouveau numéro de la revue Interstices, les auteurs nous proposent d'appréhender le Printemps arabe sous les approches sociologique et philosophique.

Sujets

• Relations internationales
• Diplomatie
• Géopolitique
• Sociologie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 15 août 2015
• Nombre de lectures: 34
• EAN13: 9782336388540
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 4 Mo

Extrait

Couverture
4e de couverture
Revue semestrielle
Directeurs de la publication :
M. Melyani (F) • A.Tenkoul (Ma) • Ch. Tazi Cherti (Ma) •
Rédacteur en chef :
M. Melyani (F) •
Équipe rédactionnelle :
A. Amrani (Ma) • L. Baugnet (F) • K Bensalah (Alg) • A. Bernoussi (F) • M. Bouanani (Ma) • J. Boutayeb (Ma) • A. Cherrak (Ma) • Kh. El Alami (Ma) • J. Barash (F) • M. Hajaoui (Ma) • O. Megalakaki (F) • M. Melyani (F) • S. Masmoudi (Tu) • A. Souitat (Ma) • A.Tenkoul (Ma) •
Comité de lecture (scientifique) :
M. Abdellaoui (F) • M. Amar (Ma) • J. Barasch (F) • K Bensalah (Alg) • M. Bouanani (Ma) • F. Bouhassoune (Ma) • M. Boullasa-Joly (F) • A. Bounou (Ma) • L. Bove (F) • S. Bouzouita • A. Cherrak (Ma) • J. Copains (F). A. Dachmi (Ma) • A. Dbich (Ma) • S. Denoux (F) • P. Denoux (F) • A. De Perretti (F) • A. El Abbadi (Ma) • P. Galvani (Ca) • M. Gontard (F) • J. Hallak (F) • A. Kaddouri (Ma) • N. Marouf (F) • S. Masmoudi (Tu) • M. Lani-Bayle (F) • N. Ouachene (Ma) • G. Pineau (F) • M. Saleh (Eg) • Y. Sefri (Ma) • A. Souitat (Ma) • Ch. Tazi Cherti (Ma) • M.Temmar (F) •
Secrétariat :
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Site Internet :
M. Mergaoui (Ma)
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Printemps arabe : entre le pire des scénarios et l’aspiration à la citoyenneté



Janvier-juin 2015
Copyright
















© L’HARMATTAN, 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
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EAN Epub : 978-2-336-73865-9
Sommaire


Sommaire N° 5 – 2015
Couverture
4 e de couverture
Titre
Copyright
Sommaire
Dossier : Printemps arabe : entre le pire des scénarios et l’aspiration à la citoyenneté
Présentation
Sociologie du Printemps arabe
Notes de recherche
Lahbib MAAMRI. Les processus révolutionnaires dans le monde arabe : sens et contresens
Elkhammar EL ALAMI. Questions sociologiques sur le « Printemps arabe »
Abdelmalek OUARD. Des révolutions aux mouvements sociaux à l’ère du « Printemps arabe » Le cas du mouvement du 20 février au Maroc
Ahmed CHERRAK. Le Printemps arabe : bibliographie
Débats et essais critiques
Izzeddine KHATTABI. Le Printemps arabe : état des lieux
Jean-Marc SALMON. Le soulèvement tunisien et les internautes
Azelarabe LAHKIM BENNANI. La désobéissance civile face aux mouvements du Printemps arabe
Asmae BENADADA. Le Printemps arabe ou Féminin, le vent de l’automne qui souffle
Ahmed CHABCHOUB. Le Printemps arabe : analyse critique de l’expérience tunisienne
Magdi SALEH. Le Printemps arabe : l’exemple de l’Égypte
Mémoire, partage et transmission(s)
Entretien avec Jacques HALLAK
Entretien avec Kacem BENSALAH
Monde arabe – Maghreb – Moyen-Orient aux éditions L’Harmattan
Adresse
Dossier
Printemps arabe : entre le pire des scénarios et l’aspiration à la citoyenneté
Présentation
Sociologie du Printemps arabe
Ahmed CHERRAK
Selon mon étude sociologique sur le Printemps arabe * , le Printemps arabe a été abordé selon trois sensibilités et trois points de vue, de disciplines et méthodes, et même tendances idéo-théoriques différentes, qui sont les suivantes :
1. Les théorie(s) du complot
Les théories du complot sont des analyses qui imputent le déclenchement des protestations ou des révolutions arabes à des causes extérieures, Autrement dit, les révolutions sont manipulées par le « complot américano-sioniste » notamment la CIA et le Mossad. Il y a beaucoup de vecteurs des théories du complot sur le phénomène révolutionnaire arabe, partout dans le monde (la France, l’Italie, l’Amérique la Russie, Canada…). Michaël Béchir Ayari, Vincent Geisser (Ayari, Geisser, 2011) citent, parmi eux, beaucoup d’auteurs « conspirationnistes » comme Thierry Meyssan et Ahmed Ben Saada…
Cette théorie se rencontre objectivement avec l’orientalisme ; elle est même héritée de l’orientalisme (Ayari, Geisser 2011, p. 57) qui est basée sur la doctrine de l’infériorité des peuples arabes (d’Orient en général) ces peuples incapables de présenter une leçon en philosophie (en réflexion profonde). Ainsi, ces peuples sont impuissants à lutter contre les régimes politiques iniques , contre le despotisme , contre la répression et l’humiliation et la violation des Droits de l’Homme.
2. La théorie de l’échec
C’est une théorie basée sur les résultats directs du Printemps arabe ; il n’est plus printemps, il est automne ou hiver. Elle est surtout basée sur la période de transition vers la démocratie, sur les conflits entre les différents acteurs, sur l’architecture de l’assemblée constituante, sur la constitution et la construction d’un nouvel État, ainsi que sur le manque de sécurité et de stabilité politique, et ses conséquences sur l’économie et ses différents secteurs prépondérants comme l’investissement et le tourisme. Et sur le sociétal comme la croissance du chômage et de la pauvreté, la cherté de la vie…
3. La théorie critique
C’est une théorie basée sur une vision objective, qui reconnaît les cotés positifs et souligne les cotés moins positifs ou négatifs. C’est une théorie prudente, froide qui analyse les différents faits avec précaution, tout en dépassant les données directes et explicites, cherchant l’intrinsèque et les structures profondes inédites. Pour ma part, je pense, sans en être certain (très certain), que les révolutions arabes ont beaucoup d’aspects positifs, parmi lesquels on peut citer :
– Le Printemps arabe a permis aux peuples arabes de dépasser leurs peurs et le mouvement de protestation s’accentue chaque jour dans le monde arabe.
– Le Printemps a mis l’accent sur des valeurs pertinentes et prépondérantes comme la dignité , l’Égalité , la liberté , la justice et l’union interne (dans chaque pays) ou externe (chaque pays avec d’autres pays).
– Le rôle extraordinaire de la culture numérique, ainsi que le rôle de la jeunesse arabe.
– Pour la première fois dans l’histoire contemporaine, le Printemps arabe a bouleversé le sens de l’acculturation du monde arabe vers l’Occident. C’est-à-dire le monde arabe est devenu un modèle pour les protestations dans beaucoup de villes mondiales (New York, Paris, Madrid, Istanbul…).
– Pour la première fois aussi, le Printemps arabe a enrichi le capital symbolique et culturel sur cet événement, par une production très riche, par des centaines de livres, de numéros spéciaux de revues et de journaux au niveau mondial, par des congrès, des colloques, des rencontres, ainsi que par des films, des manifestations artistiques, des recueils de poèmes, des pièces de théâtre, des romans, des nouvelles…
En revanche, beaucoup de problèmes et d’impasses demeurent, ce qui est normal dans l’histoire des révolutions, qui nous appris que les révolutions n’ont pas une évolution linéaire. Les résultats apparaissent plus tard…
Ces trois théories ont beaucoup de points de divergence, mais elles ont aussi beaucoup de points de convergence.
1 – Au niveau épistémologique. Ces protestations de jeunes ont déclenché beaucoup d’appellations et même beaucoup de concepts et de conceptualisations. Nous pouvons en citer des dizaines comme : révolution ou révolte, soulèvement, réveil ou renaissance (NAHDA), rébellion, colère, coups d’État populaire, réforme, manifestation réformatrice, la spontanéité et l’imprévisible, la désobéissance civile, émeutes, insurrection, le Printemps arabe , le printemps des Arabes , le printemps démocratique, le printemps dans le Nord de l’Afrique et le Moyen-Orient, le printemps dans le Maghreb et le Machrek .
2 – Au niveau des acteurs. Le Printemps arabe a vraiment enrichi le rôle d’acteurs différents : l’internet, les réseaux sociaux, les chaînes arabes satellitaires, les jeunes, la femme, les intellectuels, les partis politiques, la société civile, l’armée, les sensibilités religieuses et ethniques, ainsi que le rôle des marginaux : les enfants de la rue, les travailleuses sexuelles, les homosexuels, les voyous…
3 – Au niveau des discours, des langues et du langage. Toutes les langues sont représentées dans le monde arabe, même les langues étrangères ; tous les discours sont représentés, soit des discours marginaux comme les Graffiti (surtout), ou des discours savants comme la littérature, le cinéma, la photographie, les portraits des insurgés…, et des essais, des écrits de toutes les disciplines scientifiques (la philosophie, les sciences humaine et sociales).
Je veux notamment souligner