Que faire des minorités visibles ?
212 pages
Français

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Que faire des minorités visibles ? , livre ebook

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Description

Cet ouvrage pose le problème de l'intégration des "minorités visibles" au sein de la société française. Alors que ces minorités semblent de plus en plus invisibles, il existe des solutions : éducation, formation, lutte contre les discriminations … Mais pour être efficaces, elles exigeraient du volontarisme politique, l'empathie de la population d'accueil et la contribution active des candidats à l'intégration comme en atteste l'exemple de Gaston Monnerville, ancien président du Sénat, originaire de Guyane.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 août 2015
Nombre de lectures 23
EAN13 9782336388014
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Questions contemporaines
Collection dirigée par B. Péquignot, D. Rolland et Jean-Paul Chagnollaud

Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.

Dernières parutions

Abdelkrim BOUHOUT, Essai sur la visibilité des migrants relégués , 2015.
Philippe NADIN, Un néo-fascisme à la française , 2015. Morgane COUAPEL, L’éthique, une si belle utopie, 2015.
Pascal MOUNIER, Plaidoyer pour une démocratie populaire , 2015.
Philippe JOURDAIN, Pour un humanisme durable , 2015.
Michel MENEAULT, Jean-Claude AUZOUX, Pour une aide au développement enfin efficace et durable , 2015.
Arno MUNSTER, Jean Jaurès : un combat pour la laïcité, la République, la justice sociale et la paix , 2015.
Alain DULOT, Impasse de l’école. Réflexions sur une institution en panne , 2015.
Cyril BOISNIER, Les sociétés foncières entre finance et ville durable , 2015.
Michel MANAVELLA, L’individu : raison d’être de l’humanité, Pour un anarchisme humaniste, 2015.
Steve GADET, Dieu et la race aux Etats-Unis : Le pouvoir politique de l’Eglise Noire , 2015.
Louise FINES, Le jeu de la collusion, Entre sphères légales et réseaux illégaux , 2015.
Jean PETIT, La bataille de Notre-Dame-des-Landes, éléments de langage , 2015.
Titre
Jean Joseph PALMIER










Que faire des minorités visibles ?
L’exemple de Gaston Monnerville Président du Sénat
Copyright





















© L’Harmattan, 2015 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
www.harmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-73812-3
PREFACE
Une brûlante question d’actualité
Lorsqu’il entreprit la présente étude, M. Jean Joseph PALMIER ne s’en est pas remis au hasard, pour le choix du thème ; au contraire, la question le tourmentait, car il jugeait qu’elle était particulièrement grave et qu’il était urgent de la traiter ; cependant il ne pouvait deviner à quel point les événements lui donneraient aussi vite raison.

En effet, son travail porte sur le sujet du jour : l’assimilation ou l’intégration des minorités dites « visibles », que sont les Nord-Africains et les « ultramarins », c’est-à-dire les “noirs” et les “sang-mêlés” d’Outre-mer.
***
PALMIER compare deux époques : il y a un demi-siècle, ces minorités paraissent s’adapter au mieux ; certains de leurs membres occupent même des fonctions prestigieuses.

Il prend comme référence de réussite une figure précisément exemplaire : celle de Gaston MONNERVILLE. Cet homme de couleur – et de couleur foncée – présida la Haute Assemblée (dénommée Conseil de la République, puis Sénat) de 1947 à 1968. Ce “sang-mêlé” – fut, vingt-et-un ans durant, le deuxième personnage de l’Etat ; les sénateurs l’appréciaient au plus haut point. Qu’on en juge : une Assemblée « de droite » mettait à sa tête un homme « de gauche » Quoique composée presque uniquement de Blancs, elle se donnait un Noir pour président. Soit dit en passant, c’est tout à l’honneur du Sénat !

Ces beaux temps ont pris fin. On en est aux attentats ; des ultramarins lancent des bombes !

C’est tout l’intérêt du travail de PALMIER que de nous montrer comment et pourquoi la situation s’est peu à peu dégradée.
***
Si durant la première moitié du XX ème siècle, les choses se passent plutôt bien, c’est que les circonstances sont favorables . Pourquoi ? Pour comprendre, il faut oser regarder le réel en face ; puis prendre conscience de ce que l’on voit. Tout d’abord, qu’est-ce que le racisme ?

L’on oublie trop souvent – ou l’on se refuse à voir – que l’homme est – d’abord et avant tout – un animal, qui, le plus souvent à son insu, obéit à des instincts individuels d’animal ; en outre, il est un animal de troupeau ; les sociétés humaines fonctionnent comme les bandes, les hardes, les meutes, les fourmilières, etc. et sont soumises à des instincts collectifs tout-puissants, et d’autant plus puissants qu’ils sont inconscients.

Ce n’est pas pour rien que RABELAIS a moqué les “moutons de Panurge”. Il visait les humains !

Le trait fondamental d’un troupeau est que tous les animaux sont identiques ; pour peu qu’une bête d’une autre espèce tente de s’introduire, elle est aussitôt chassée. Rien de plus conformiste qu’un troupeau. Haro sur le différent !

N’étant pas contraints à la prudente hypocrisie des adultes, les enfants obéissent, sans se poser de question, à l’instinct de la similitude ; dans les cours dites “de récréation”, les majoritaires attaquent les minorités, surtout quand elles sont réduites ; les bruns tourmentent les blonds et les rouquins pourchassent les noirs ; les albinos, étant rares, le savent plus que tous les autres.

Ce refus quasi mécanique de la différence est le moteur du racisme et de la xénophobie . Inutile de chercher d’autre raison à leur persistante puissance ; l’instinct étant permanent, les conformismes ont toujours sévi ; il en sera ainsi jusqu’à la consommation des siècles.
***
Sur cet idéal fanatique du conformisme et de la Norme, nombre d’humains s’imaginent émettre une opinion politique rationnelle, logiquement fondée, alors qu’elle leur est imposée, à leur insu, par leur appartenance à un groupe, lequel groupe se comporte comme le troupeau qu’il est.

Il arrive que quelqu’un refuse d’être bête – c’est-à-dire d’obéir à la bête qui est en lui il ne cède pas aveuglement à tous ses instincts ; s’affranchissant du conformisme général, cet original n’éprouve pas la haine de l’écart ; au contraire, il est lucidement partisan de la tolérance , il est curieux de la diversité, il s’enrichit des différences, il aime l’inédit, il chérit l’invention…

Il sera permis de juger que cet homme appartient à une catégorie supérieure, une élite intellectuelle, caractérisée par un exercice activiste de l’esprit ; il en est dans tous les pays.
***
Le racisme est un phénomène à degrés.

Dans une population, la proportion de racistes évolue parallèlement au pourcentage de la minorité visible en question. Plus il grossit, plus le racisme augmente.

Au-delà d’un certain pourcentage, il explose. L’exemple des Etats-Unis montre que la “limite du supportable” avoisine les 8 à 10 % ; au-delà de ce “seuil de tolérance”, les choses se gâtent et de plus en plus.

Tant que les Noirs sont peu nombreux, et que leur présence ne trouble pas la figure identitaire de la majorité, ils sont regardés avec curiosité, plutôt qu’avec condescendance ou mépris ; ils sont pittoresques ; ils mettent de la variété ; ils provoquent, dans les consciences, le fameux “Comment peut-on être Persan ! ” Bref, ils sont admis ;

Au surplus, si d’Outre-mer débarquent surtout de brillants boursiers, il est difficile de penser devant eux à des inférieurs génétiques.

Brillant boursier ? C’est le cas de MONNERVILLE, quand adolescent il quitte Cayenne pour la Métropole ; à Toulouse, cet élève exceptionnel accumule les succès scolaires, lauréat primé en mathématiques aussi bien qu’en Histoire ou latin.

Grand admirateur de l’abbé GREGOIRE et de Victor SCHOELCHER, MONNRVILLE juge qu’avant toute autre considération, sa Patrie est la France, le Pays des Droits de l’Homme , autrement dit la nation exemplaire telle que ces deux grands libérateurs entendirent la donner en héritage, avec tous =les privilèges conséquents, aux esclaves dont ils brisaient les fers.

Sa vie durant, il ne cessera de rappeler qu’il est Français à part entière et qu’il doit tout à la France.
***
Un demi-siècle plus tard, pour les ultramarins, la situation s’est dégradée ; les circonstances sont défavorables . Et le sont de plus en plus.

Le pourcentage de “minorités visibles” ayant dépassé le “seuil de tolérance”, le racisme se donne libre cours. Les ultramarins sont rejetés dans les métiers pénibles que fuient les Blancs, ou cantonnés, malgré leurs diplômes, dans les postes subalternes ; pour les autres, surtout en temps de crise, l’embauche les écarte ; pas de t

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