Ultras-Gauches
318 pages
Français

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Description

L'auteur nous entraîne dans une découverte des courants situés à la gauche de l'extrême gauche. Un parcours initiatique à travers de nombreux extraits de textes dénichés dans des tracts, bulletins, revues et journaux des époques explorées. Des documents souvent méconnus, qui permettront au lecteur de se faire une idée sur les pratiques et objectifs de cette mouvance, dont toutes les composantes appellent au « Grand Soir », certaines tendances prônant l'émeute, le sabotage et le pillage. Un outil indispensable pour comprendre et connaître ce que veulent ces militants.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2013
Nombre de lectures 17
EAN13 9782296535411
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Illustration

Barricata , fanzine de contre-culture, n° 18, mars 2009.

Illustration de première de couverture
Tract Vive la provoc, manifestation lycéenne des années 70

Illustration de quatrième de couverture
Rien à mendier, tout à prendre
Autocollant années 2000
Titre
Jacques Leclercq






ULTRAS-GAUCHES
AUTONOMES, ÉMEUTIERS ET INSURRECTIONNELS

1968-2013
Du même auteur
Dictionnaire de la mouvance droitiste et nationale de 1945 à nos jours , Paris , L’Harmattan, 2008,
Droites conservatrices nationales et ultras 2005-2010, Paris , L’Harmattan, 2010,
De la droite décomplexée à la droite subversive 2008-2010, Paris , L’Harmattan, 2010.

Remerciements des plus chaleureux
à Eric Ledru des éditions SPM pour son professionnalisme,
sa patience et sa pédagogie
Copyright

© : L’Harmattan, 2013

5-7 rue de l’École polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-66509-2
INTRODUCTION
Est-ce un nouvel écrit consacré au terrorisme international et à son application sur le territoire Français ? En réalité, beaucoup d’ouvrages ont traité de l’action de réseaux extrémistes de gauche dont certains se démarquent pour être rangés parmi les terroristes, mêlant pêle-mêle des groupes activistes qui sont amalgamés dans une pseudo internationale terroriste.
Cet amalgame est certes pratique pour ajouter de la confusion au genre, mais est souvent fort éloigné de la réalité.
Pour autant, voici des textes parfois inédits, qui permettront de raviver la mémoire à toute une génération de militants alors convaincus de la justesse de leurs thèses, visant à renverser la société capitaliste de la manière la plus radicale qui soit.
Si la France a échappé à des vagues de violence politique du niveau qu’ont connu l’Allemagne et l’Italie, il n’en reste pas moins qu’il y a eu des tentations, dans la rue autant que dans les textes, de prôner l’insurrection et le culte de la violence comme vecteur politique.
Cette sélection d’extraits de textes émanant de tracts, de brochures ou de la presse de ces courants permettra au lecteur de se forger son opinion.
Avertissement
Si certaines fautes d’orthographe ou de grammaire subsistent, c’est afin de donner la version des écrits telle qu’elle figurait sur les documents de l’époque, l’objectif étant de conserver au maximum du possible les documents dans toute leur authenticité. Ainsi, le lecteur verra sur les textes les plus anciens le terme « état » sans majuscule : en fait c’est une manière de dire pour les protagonistes leur mépris de ce type de structure… Enfin, il n’est guère mentionné des sources anarchistes « traditionnelles », dans la mesure où les organisations du type Alternative Libertaire (d’obédience communiste-libertaire) ou la Fédération Anarchiste (FA) se sont tenus globalement à l’écart des sensibilités évoquées ici, même si cela a posé un certain nombre de tensions voire de scissions, plus particulièrement pour la FA qui a tenu son 70 e congrès en mai 2012, et dispose de sa Radio libertaire , de sa librairie Publico , et d’un certain nombre de groupes (51 en province dont un en Suisse et en Belgique ainsi que 35 « liaisons » ; 13 groupes dans la Capitale, 11 en banlieue et une liaison) qui disposent de bulletins et de locaux ou de librairies ; une édition gratuite a même été tirée à côté de son hebdomadaire Le monde libertaire . Malgré tout, des contacts et souvent des cortèges « rouges et noirs » fleurissent entre la FA, AL, la CGA (Coordination des Groupes Anarchistes) et l’OCL (Organisation Communiste Libertaire). Les textes repris doivent être aussi parcourus en tenant compte du contexte, des évolutions tactiques ou idéologiques ayant changé la donne depuis leur publication.
I Les fondamentaux de l’ultra-gauche
Les textes figurant ci-après reflètent les tendances de l’ultra-gauche existant dans la foulée de l’après-Mai 1968, notamment dans les organisations « spontanéistes » qui ont apparu à cette période. Ce courant vient de bien plus loin, mais il ne rentre pas dans le champ de notre étude. La particularité de cet après-68 consiste dans l’existence de courants qui auront pour un certain nombre une activité publique, et non pas seulement théorique, quoi que ce dernier point est omniprésent, surtout pour tendre à se démarquer des autres groupuscules.
L’Internationale Situationniste (IS) est assez largement citée, car elle marquera fortement toute une période jusqu’à nos jours, ses textes étant sans cesse réédités. Revenons sur la célèbre brochure De la misère en milieu étudiant initiée par l’Assemblée générale des étudiants du syndicat étudiant UNEF de Strasbourg, datant de 1966 et rééditée en janvier 1975 :
« Nous pouvons affirmer sans grand risque de nous tromper que l’étudiant en France est, après le policier et le prêtre, l’être le plus universellement méprisé. (…) Plus sérieux, et donc plus dangereux, les modernistes de la gauche et ceux de l’UNEF menés par les ‘ultras’ de la FGEL, qui revendiquent une ‘réforme de structure de l’université’, une ‘réinsertion de l’université dans la vie sociale et économique’, c’est-à-dire son adaptation aux besoins du capitalisme moderne. (…) La misère réelle de la vie quotidienne étudiante trouve sa compensation immédiate, fantastique, dans son principal opium : la marchandise culturelle.(…) Qu’est-ce qui te fais rigoler toi, les fascistes, l’UEC, les gaullistes, les JCR ou les anarchistes du monde libertaire ? Oui, c’est vrai, tous ces gens, consciemment ou non, sont solidaires de ce vieux monde contre lequel il faut maintenant engager le combat ». « (…) Au niveau le plus sommaire, les ‘blousons noirs’, dans tous les pays, expriment le plus de violence apparente dans le refus de s’intégrer. Mais le caractère abstrait de leur refus ne laisse aucune chance d’échapper aux contradictions d’un système dont ils sont le produit négatif spontané. Les ‘blousons noirs’ sont produits par tous les côtés de l’ordre actuel : l’urbanisme des grands ensembles, la décomposition des valeurs, l’extension des loisirs consommables de plus en plus ennuyeux, le contrôle humaniste-policier de plus en plus étendu à toute la vie quotidienne, la survivance économique de la cellule familiale privée de toute signification. (…) La consommation adoucit les mœurs de ces jeunes révoltés, et leur révolte retombe dans le pire conformisme. (…) Les PROVOS constituent la première forme de dépassement de l’expérience des ‘blousons noirs’, l’organisation de sa première expression politique. Ils sont nés à la faveur d’une rencontre entre quelques déchets de l’art décomposé en quête de succès et une masse de jeunes révoltés en quête d’affirmation. (…) La base révoltée des provos ne peut accéder à la critique révolutionnaire qu’en commençant à se révolter contre ses chefs, c’est-à-dire rallier les forces révolutionnaires objectives du prolétariat et se débarrasser d’un Constant, l’artiste officiel de la Hollande royale, ou d’un De Vries, parlementaire raté et admirateur de la police anglaise ». « (…) Les révolutionnaires japonais sont les premiers dans le monde à mener déjà de grandes luttes organisées, se référant à un programme avancé, avec une large participation des masses ».
Le décor est campé, nous reviendrons ultérieurement sur les textes et le courant post-situationniste, car l’IS s’est rapidement auto-dissoute au début des années soixante-dix.
Nous évoquerons des organisations maoïstes « classiques », comme la Gauche prolétarienne ou son concurrent : Vive la révolution, car leur décomposition entraînera des versions plus « offensives » encore.
II Les années post-68 : dérives, dérives
MAOS-SPONTEX ET RÉSISTANCE POPULAIRE
Ce courant est né suite à l’agonie de l’Union des Jeunesses Communistes Marxistes-Léninistes (UJCML) qui ne survivra pas à la révolte de mai-juin 68, éclatant en une multitude de courants. Le plus gros contingent ralliera le Parti Communiste Marxiste Lé

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