La réforme des Eglises peut-elle être espérée au XXIe siècle ?
206 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

La réforme des Eglises peut-elle être espérée au XXIe siècle ? , livre ebook

-

206 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Les Eglises, paralysées par leurs Institutions caduques et par des dogmes devenus incompréhensibles, semblent rêver à une Chrétienté médiévale... Au nom de Jésus Christ, elles n'apportent ni interrogations ni réponses aux questions suscitées par notre civilisation qui se déglingue. L'auteur lance un rappel : Réveillez-vous pour l'aventure spirituelle, politique, économique, intellectuelle, d'une Renaissance et d'une Réforme des Eglises.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2011
Nombre de lectures 41
EAN13 9782296475601
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La réforme des Églises
peut-elle être espérée
au XXI e siècle ?
André M ICALEFF


La réforme des Églises
peut-elle être espérée
au XXI e siècle ?
Du même auteur


Petite histoire de l’Algérie (1830 – 1962), Comment formez-vous le futur ?, L’Harmattan, collection « Histoire et perspectives méditerranéennes », 1998
Il a neigé sur Alger, Paraboles et Paradoxes, L’Harmattan, collection « Histoire et perspectives méditerranéennes », 2000
Le mur de silence, Petite chronique allemande , L’Harmattan, 2008


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55860-1
EAN : 9782296558601

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Avant-propos
Je file un mauvais coton et je ne suis pas le seul à filer ce mauvais coton !
Je suis de plus en plus mal-à-l’aise dans ce qu’il me reste de « religion » et je m’égare et m’agace face à ce pataquès où « Dieu », « Foi », « Spiritualité », sont moqués ou se font la guerre.
Beaucoup d’ignorances et de malentendus parasitent la prédication des trois religions du Livre !
D’un côté, les « fous de Dieu » : ultra orthodoxes du judaïsme ; intégristes catholiques : fondamentalistes protestants ; islamistes chiites ou sunnites…
D’un autre côté, les « intégristes de l’athéisme » qui se régalent et s’engraissent des conflits théologiques déchirant les religions qui prétendent encore être celles de l’amour, de la justice, de la paix…
Le retour du religieux « espéré ou redouté », ne va-t-il pas aboutir à une « sortie de religion », c’est-à-dire à une méfiance généralisée devant le fait religieux discrédité ? Pour l’instant, en Europe, le « retour du religieux », sur fond de christianisme évanescent, s’exprime le plus souvent par un anti-sémitisme sans mémoire ; un anti-islamisme imbécile ; un anti-papisme borné ; une méconnaissance de la Réforme protestante…
Une immense communauté de croyants mal-à-l’aise dans leur religion respective, ne reconnaissent plus l’expression de leur foi telle qu’elle est exprimée par leur institution religieuse : ils se sentent déracinés de leur terroir, de leur histoire, de leur vie… Ils filent un mauvais coton ! L’ersatz de religion qu’on leur sert n’est plus celle de l’amour ni de la joie. Certes, ils restent plus ou moins fidèles aux rites de leur confession de foi, mais n’en comprennent plus les énoncés et, surtout, estiment que leur institution religieuse est archaïque ou dévoyée.
Mes amis juifs s’interrogent : pourquoi les diasporas juives qui ont appris à questionner Dieu à travers les écrits bibliques acceptent-elles que l’Etat d’Israël semble devenu le centre de l’autorité spirituelle pour tous les juifs qui vivent au sein des nations ? Qui ose contester ou combattre théologiquement l’arrogance de l’Etat d’Israël, arrogance qui n’est pas sans ressembler à celle de l’Etat du Vatican prétendant être le centre de toute la chrétienté et le messager exclusif de la Vérité chrétienne.
Mes amis chrétiens semblent avoir oublié que Dieu, en s’incarnant en Jésus, va renoncer à sa Toute Puissance et qu’Il ne désire pas que son Eglise soit conquérante ou exterminatrice, ni surtout qu’elle se croie la propriétaire de « son » Dieu. Que de bûchers et de guerres de religions en perspective quand l’institution ecclésiastique confond la pureté du message évangélique qu’elle détient avec les dogmes élaborés au cours des siècles !
Mes amis musulmans sont atterrés par les actes et les paroles de leurs « fous de Dieu ». Ils restent sans voix parce qu’ils n’osent pas se risquer à une lecture critique du Coran. En effet, au quatrième siècle de l’Hégire, c’est-à-dire vers le douzième siècle de l’ère chrétienne, les théologiens musulmans ont décidé que toute nouvelle exégèse ou interprétation du Coran sera désormais interdite. Le Livre Sacré ne peut pas être tributaire du temps ni des modes ! Le Livre Coran va devenir un objet divinisé, une idole. En bannissant toute liberté d’interprétation des textes coraniques, c’est toute une culture de liberté qui sera paralysée. Une chape de soumission va peser sur l’Islam : l’émergence de Réformateurs, tels ceux du seizième siècle pour le christianisme, semble aujourd’hui impensable.
Tous les « fous de Dieu » parlent la même langue, une langue antérieure à celle du Siècle des Lumières qui considérait, déjà, comme asservissantes toutes les Institutions religieuses … et que dire du Vatican, nostalgique des Encycliques du 19è siècle fustigeant le modernisme ainsi que l’exégèse biblique considérée comme une dérive satanique du protestantisme libéral !
Nous sommes persuadés que tout doit être réinventé en politique, en économie, en éthique, en spiritualité, mais nous attendons encore la voix qui nous dira les mots justes nous délivrant de nos angoisses et donnant enfin un sens à notre chemin d’égarés.
Cette voix espérée ne peut pas être celle de l’autorité d’un pape, ni d’un dictateur, ni d’un grand expert, car les voix qui ordonnent ou celles qui prétendent savoir sont les voix du monologue, des interdits, des postures ... Ces voix sont les voix du passé : elles nous entraînent vers l’or et les épices de jadis ou vers la conquête d’un tombeau vide.
Cette voix espérée surgira-t-elle dans le tintamarre ou le bruissement des mots déracinés ou insensés de peur, Justice, Paix, Amour, Mondialisation, Libéralisme économique, Complexité, Dieu ?
Jésus, dans l’évangile (Matthieu 9/16.37) nous informe que la voix à entendre et la voie à suivre, doivent être vraiment nouvelles. La nouveauté du Royaume que Jésus inaugure ne peut pas se contenter d’un aménagement des lois anciennes ! En effet, personne n’aura l’idée de rapiécer un vieux manteau avec de l’étoffe neuve ni mettre du vin nouveau dans les vieilles outres.
En tâtonnant, en bégayant, je voudrais m’évader de notre actuelle Tour de Babel où se bousculent tant de discours anciens et tant de désirs fallacieux pour cette « modernité » où le virtuel a grignoté le réel ! Je viens de voler cette phrase d’un théologien qui se voulait prophète : « Si l’Eglise ne se met pas sur Internet, elle va donner une image ringarde ».
Je vais essayer de retrouver ces hommes et ces femmes qui, tout au long de ma vie, m’ont fait découvrir avec d’autres mots que ceux des modes ou des philosophies, les mystères de l’absence ou de la présence de Dieu.
Comme une bouffée d’oxygène, surgit de ma mémoire cette bribe de conversation avec le boucher d’un village au pays Basque :
« Toutes nos rivières s’appellent Joyeuses, les montagnes et les maisons ont été dessinées par des peintres naïfs. Nous, nous croyons en la vie éternelle, mais avec moins d’ostentation que beaucoup d’autres. Pour nous, l ’homme véritable est celui qui peut rester six mois seul dans la montagne, berger de quelques moutons, et qui connaît le trou où la truite se cache. »
Deux cauchemars m’ont tourmenté. Mes amis qui filent un mauvais coton parce que leur « religion » fout le camp, comprendront que ces cauchemars sont l’expression excessive de ce que je ressens de la vie économique et politique de notre aujourd’hui. Ces cauchemars donneront, peut-être, le « ton » ou le « la » de ce que je vais essayer d’écrire.
Premier cauchemar :
J’étais le citoyen d’un immense Empire qui contrôlait la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International, l’Organisation Mondiale du Commerce, les paradis fiscaux, le Vatican, le Conseil Œcuménique des Eglises, le Congrès Juif Mondial, l’Arabie Saoudite, l’Organisation des Nations Unies, les cabinets d’audit et de consultants, les instituts de sondage, les moyens de communication chargés de dicter aux médias les bonnes lignes éditoriales.
Le gouvernement de cet Empire avait réussi à normaliser et réfréner les désirs de ses sujets. Tous les lieux, suspectés de résistance ou de déviance à l’ordre établi par le Pouvoir, avaient été interdits. Les Institutions religieuses en déshérence n’avaient plus de raison d’être, sauf le jour de la « Fête des fous ». Ce jour-là, parmi les chars fleuris du grand Carnaval, une poignée de vieux théologiens en guenilles traînaient des casseroles percées débordantes de traités de dogmatique. Grands rires de la foul

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents