Moines et moniales de par le monde
437 pages
Français

Moines et moniales de par le monde , livre ebook

-

437 pages
Français

Description

Peut-on rompre totalement avec la famille, institution au coeur de l'ordre social ? On a bien souvent en Occident une vision des moines et moniales marquée par l'idéal chrétien de la clôture et d'une sortie radicale du monde. Pourtant la séparation entre les laïcs et les moines prend des contours très différents selon les religions de par le monde : en Europe, au Proche-Orient, en Asie, chrétiens d'Occident ou d'Orient, Hindous ou Jain, Bouddhistes, Taoïstes et même Esseniens ou Musulmans soufis ou Druzes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2010
Nombre de lectures 185
EAN13 9782296244528
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LISTE DES CONTRIBUTEURS
Jean-Pierre ALBERT, Laboratoire interdisciplinaire solidarités, sociétés, territoires,
EHESS/CNRS/universitéde ToulouseII-LeMirail
Katell BERTHELOT,CentrederecherchefrançaisdeJérusalem,CNRS/ministèredesAffairesétrangères
Christian BOUDIGNON, Textes et documents de la Méditerranée antique et médiévale,Centre
PaulAlbertFévrier, CNRS/universitéAix-Marseille 1
Véronique BOUILLIER,Centred’Étudesde l’Indeetde l’AsieduSud, CNRS/EHESS
Bénédicte BRAC DE LA PERRIÈRE,CentreAsieduSud-Est, CNRS/EHESS
Laurence CAILLET, Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative, CNRS/université Paris
OuestNanterreLaDéfense
Yves DELAPORTE,Laboratoired’anthropologie urbaine, CNRS
Gilles DORIVAL, Textes et documents de la Méditerranée antique et médiévale,Centre Paul-Albert
Février, CNRS/universitéAix-Marseille 1
Bernard FAURE, Department of Religion, Department of East Asian Languages and Cultures,
ColumbiaUniversity (New York)
Louis GABAUDE,CentredeChiangMaienThaïlande, EFEO
David GELLNER,Institute ofSocialandCulturalAnthropology,University ofOxford
Melvyn C. GOLDSTEIN, Center for research on Tibet, Department ofAnthropology, Case Western
ReserveUniversity (Cleveland)
Vincent GOOSSAERT,Groupe sociétés, religions, laïcités, CNRS/EPHE
Kim GUTSCHOW, Departments of Anthropology and Religion, Williams College, Williamstown
(Massachusetts)
Adeline HERROU, Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative, CNRS/université Paris
OuestNanterreLaDéfense
Gisèle KRAUSKOPFF, Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative, CNRS/université Paris
OuestNanterreLaDéfense
Sarah LEVINE,Department ofSanskritandIndianStudies,HarvardUniversity
AHGK01_intro_herrou.indd 55 29/06/200929/06/2009 15:10:2215:10:22Mireille LOUBET, Textesetdocumentsde laMéditerranéeantiqueet médiévale,CentrePaul-Albert
Février, CNRS/universitéAix-Marseille 1
Marie-Claude MAHIAS,Centred’Étudesde l’Indeetde l’AsieduSud, CNRS/EHESS
ePierre MARSONE, EPHE, IV section,Histoireet philologie
Martin MILLS,School ofDivinity,HistoryandPhilosophy,University ofAberdeen
Anne-Marie PEATRIK, Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative, CNRS/université Paris
OuestNanterreLaDéfense
Anna POUJEAU,Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative, CNRS/université Paris Ouest
NanterreLaDéfense
Isabelle RIVOAL,Laboratoired’ethnologieetdesociologiecomparative,CNRS/universitéParisOuest
NanterreLaDéfense
Roselyne ROTH-HAILLOTTE, Centre de recherche éducation et formation, université Paris Ouest
NanterreLaDéfense
Guillaume ROZENBERG, Laboratoire interdisciplinaire solidarités, sociétés, territoires, EHESS/CNRS/
universitéde ToulouseII-LeMirail
Nicola SCHNEIDER,Centre de recherche sur les civilisations chinoise, japonaise et tibétaine, EPHE/
CNRS/universitéParis 7
Mélanie VANDENHELSKEN, Centre lillois d’études et de recherches sociologiques et économiques,
CNRS/universitéLille 1
AHGK01_intro_herrou.indd 66 29/06/200929/06/2009 15:10:2215:10:22INTRODUCTION
Adeline HERROU
Que peuvent avoir en commun le moine bénédictin, le bonze thaï, l’of fciant zen,
le yogi hindou, l’ascète jain, le maître taoïste, l’Essénien juif de l’Antiquité, le Père du
désert, le moine therav ādin népalais, le lama tibétain, la moniale cistercienne, le
renonçantbirman,lemoinegrecorthodoxe,ousonconfrèredeSyrie,lemaîtrechan,letantriste
du Sikkim, la sœur de la nouvelle communauté de Jérusalem ou deBethléem, le shaykh
druze d’al-Bayyâda, le mystique sou f, le sadhuou le bhikkhu, le desservant de la Terre
Pure,ledominicain,lechartreux,lepetitfrèrefranciscain,lanonneclarisse,lacarmélite,
levirtuosedeShaolin,l’ermiteclunisien,l’habitantdumontAthos,voirelenovicequivit
reclusdans sahutteinitiatiquechez lesMeru ?
Ilssontassurémentfortdifférents,auregarddessociétésdanslesquellesilsévoluentet
desreligionsqu’ilsontfaitesleurs.Àmoinsqu’ilsnepartagentuneformedevieextrême,
mêlée de prière et d’ascèse, qui leur demande de rompre dans une certaine mesure avec
la vie laïque,de quitter le monde,au sens religieuxdu terme, pour mieux s’yconsacrer ?
Bien souvent on les quali fe de «moines», à l’occasion ou par convention, faute de
mieux ou en en prenant son parti, tout en se prémunissant de toute comparaison avec ce
que l’on entend sous ce vocable en Occident. Notre vocabulaire religieux est tellement
empreint de signi fcations chrétiennes que pour dépeindre un contexte autre, il pose
problème.Il reste qu’on n’a pasbeaucoupd’autrechoix quede l’utiliser si on veutéviterde
verser dans la surabondance des termes vernaculaires de la description purement emic,
dans la perspective des gens qui participent à la culture décrite. Sans compter que, dans
certains cas, ce vocabulaire a sensiblement dérivé de son acception première. Pour ne
donner qu’un exemple, rappelons l’usage qui veut que l’on parle «d’ordination» pour
signi fer l’entrée en religion des moines dans les religions asiatiques alors que ce terme
estréservéauxprêtres(quireçoiventlessacerdoces)etnes’appliquedoncpasauxmoines
dans lecatholicisme.
Pourtant,unesorted’intuitionintellectuellenousencourageàpenserque,malgrétout,
quali fer ces religieux de moines n’est pas totalement innocent ni fortuit. Ils pourraient
avoirunpetitquelquechoseencommun,cequelanotionde«moine»construitecomme
une catégorie anthropologique permettrait de mettre en lumière, ou pour le moins de
questionner. En d’autres termes, tenter un rapprochement entre ces différents religieux
– ce que nous nous proposons de faire dans cet ouvrage – vise non pas à amoindrir
leurs différences pour les faire converger, de façon un peu forcée, vers quelque chose
d’uniforme, mais bien au contraire à les considérer dans leur multiplicité et à chercher
justementcequi«feraitlemoine»danschaquecasbiensingulier a fndes’interrogersur
d’éventuels traits partagés. La question n’est pas de savoir si les yogis hindous, les Jains
oulestaoïstes,entreautres,peuventêtrequalifésdemoines–cequiimposeraitdeposer
7
AHGK01_inAHGK01_intro_herrotro_herrou.inddu.indd 77 29/06/200929/06/2009 15:10:2215:10:22ADELINE HERROU
a priori ce que serait le moine – mais bien de dégager ce qui a pu amener certains à les
quali ferainsiouàappelerleurlieud’habitation«monastère»,et,dansunjeuré fexif,de
reconsidérer ce que l’on entend par moines dans le christianisme (catholique ou
orthodoxe) et le bouddhisme (du Therav āda ou du Mahāyāna), religions qui semblent tenues
pour être les référents en matière de monachisme, en Occident et en Orient. Il s’agit de
décelerce quiformerait la part monastiquede leuridentité.
L’entreprise est d’autant plus ardue que les religions considérées mettent à l’œuvre
des théologies et des systèmes de représentations fort différents. En outre, une même
religionvariesensiblementd’unecontréeàl’autre,àl’instardubouddhismequin’estpas
le même à Katmandou, à Pékin ou àBangkok ou a fortiori enDordogne. Les religions
elles-mêmes sont perméables, s’empruntant les unesauxautres uncertain
nombred’éléments, de dieux, de pratiques, etc.Et surtout, au sein d’une religion, dans une société, à
l’intérieurd’unecommunauté,lesmoinesnesontbiensûrpaslesmêmes.Ils’agitmême
souvent au départ d’individus de provenances extrêmement hétérogènes que ce soit du
point de vue des classes sociales, du niveau d’instruction ou du milieu rural ou urbain.
Chacunfranchit la portedumonastèreavec sa proprehistoire, sa trajectoirede vie.C’est
d’ailleurs ce concentré de personnalités différentes qui fait la richesse de l’expérience
monastique et aussi, par conséquent, de l’étude scienti fque. Le parti pris de cet ouvrage
estde proposer une sériedecas qui ne visentaucunementà l’exhaustivité mais
quiillustrentcequiexisteicioulà,et,peut-être, silamontéeengénéralité lepermet,d’esquisser
quelquesélémentsd’une plusgrande portée sur lesdifférents monachismes.
1Dans cet ouvrage , on tentera d’appréhender le monachisme à travers le prisme d’un
domaine central de l’ethnologie: la parenté. Selon toute vraisemblance, en effet

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents