L'Islam politique

Iba Fall

Description

L'Islam s'intéresse-t-il à la politique ? En véhicule-t-il une vision ? Cet ouvrage suit le débat à travers son évolution dans le temps et dans l'espace, expose et analyse clairement les différentes positions adoptées par les mouvements islamiques de notre époque. Il fait ressortir deux types de mouvements : celui des islamistes modernistes et rationalistes ("Islam modéré") et celui des fondamentalistes qui semblent chercher à reproduire la société de Médine du temps du Prophète.

Sujets

• Islam
• Philosophie et théologie
• Religión
• Science politique
• Politique

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 janvier 2014
• Nombre de lectures: 24
• EAN13: 9782336335186
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 16 Mo

Extrait

Iba FallL’Islam
politique
L’Islam s’intéresse-t-il à la politique ? En véhicule-t-il une vision ? Un
débat scientifque est suscité et entretenu autour de ces questionnements
au sein des intellectuels et ulémas contemporains [...]. D’où les
innombrables traités de politique religieuse dont le plus célèbre reste
al-ahkam as-sultaniyya d’al-Mâwardi, une constitution qui trace le cadre
général de la politique de l’État islamique. […] Après les indépendances
des pays musulmans, la plupart des États ont choisi pratiquement la
séparation entre la religion et la politique, même si certains inscrivent
dans leur Constitution que l’Islam est la source principale ou l’une des
sources principales de législation. […] Sous la pression populaire, de plus
en plus d’États autorisent des mouvements, associations et organisations
musulmanes qui, au fl du temps, ont fni par avoir un agenda politique.
Le présent ouvrage suit le débat à travers son évolution dans le temps
et dans l’espace, expose et analyse clairement les diférentes positions
adoptées par les mouvements islamiques de notre époque. Il fait
ressortir deux types de mouvements : celui des islamistes modernistes
et rationalistes qui représentent ce qu’on qualife désormais d’« Islam L’Islam
modéré », et celui des fondamentalistes qui semblent chercher à
reproduire la société de Médine du temps du Prophète. Les évolutions
déclenchées par le « Printemps arabe » ne manqueront pas de relativiser
certaines conclusions hâtives qui minimisaient naguère les chances de
l’Islam politique et jugeaient certains courants incapables d’avoir une politique
pensée politique applicable dans la société moderne. En efet, les modérés
comme les fondamentalistes, y compris ceux d’inspiration « wahhabite» , De l’État de Médine semblent jouir, dans certains pays, d’une infuence populaire jusque-là
insoupçonnée. aux réformistes contemporains
Né en 1981, Iba Fall est un enseignant de philosophie,
écrivain-essayiste. Son premier essai Crise de la
socialisation au Sénégal est publié en 2010 aux Éditions Préface du professeur Khadim MbackéL’Harmattan/Sénégal.
ISBN : 978-2-336-30466-3
9 782336 304663
22 €
L’Islam politique Iba Fall








L’Islam politique

De l’État de Médine aux réformistes contemporains





Préface de Khadim Mbacké IBA FALL








L’Islam politique

De l’État de Médine aux réformistes contemporains





Préface de Khadim Mbacké



















































© L'HARMATTAN, 2014
5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
[e-mail]
[e-mail]

ISBN : 978-2-336-30466-3
EAN : 9782336304663


DÉDICACE
À mon frère éternel, le très regretté Siny Loûm.
Le militant ne meurt point puisque les principes qu’il défend sont immortels.

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REMERCIEMENTS
Au Philosophe, le professeur Mme Mbengue Ramatoulaye Diagne (UCAD).
Au Philosophe, le professeur Tariq Ramadan, pour avoir lu et apprécié le texte dès
sa phase de conception en 2006.
Au professeur Moctar Kébé pour ses observations.
Au professeur Khadim Mbacké (IFAN Cheikh Anta Diop).

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PRÉFACE
L'Islam s'intéresse-t-il à la politique? En véhicule-t-il une vision? Un débat
scientifique est suscité et entretenu autour de ses questionnements au sein des intellectuels
et ulémas contemporains. Deux tendances se dégagent; celle qui soutient que la question
politique est au cœur des préoccupations de l'Islam car, pour elle, la politique n'est rien
d'autre que l'art de bien gérer les affaires de la communauté et que l'institution califale
n'est qu'un instrument politique dans la mesure où elle a pour mission de « protéger la
religion, d'administrer les hommes et de gérer leurs intérêts ».
Outre de nombreuses décisions prises par Muhammad lui-même, qui seraient
aujourd'hui qualifiées de politiques, telles les attitudes souples qu'il adopta envers les
hypocrites de Médine, dans la gestion des conséquences de la bataille de Badr, et dans
ses relations avec les mécréants de La Mecque, notamment lors de la signature de la trêve
de l'an VI de l'Hégire, etc., la dimension politique, dit ce courant, apparaît nettement dès
la disparition du Prophète car ses plus proches compagnons estimèrent que le règlement
de la succession au pouvoir primait tout le reste.
En outre, les sources fondamentales de l'Islam que sont le Coran et les hadiths
regorgent de textes évoquant la gouvernance des hommes, les règles juridiques qui doivent
la guider et l'éthique devant la sous-tendre. D'où les innombrables traités de politique
religieuse dont le plus célèbre reste Al-ahkâm as-sultaniyya ا ما
d'alMâwardi, une constitution qui trace le cadre général de la politique de l'État Islamique.
La réalité historique prouve aussi que des pouvoirs politiques de différentes formes se sont
succédé au gouvernement des musulmans jusqu'en 1924, date de la chute du califat
ottoman. Les penseurs de cette tendance soutiennent encore qu'une célèbre règle de la
jurisprudence musulmane, admise par tous, stipule que: « Ce qui est nécessaire pour
l'accomplissement d'une obligation devient indispensable ».
Or la réalisation des objectifs fondamentaux de l'Islam ne serait possible sans
l'existence d'une organisation politique. L'autre tendance pense que l'Islam se préoccupe
essentiellement de la vie religieuse de ses adeptes et que les différents intérêts liés à cette vie
nécessitent la nette séparation entre la foi et la gestion des affaires de la vie publique. Les
tenants de cette thèse affirment que la religion est fondée sur des lois immuables alors que
la politique évolue nécessairement en fonction des besoins humains changeants. Par
conséquent, il est inévitable de séparer les deux domaines en s'inspirant de la sage parole
du Prophète, qui, après avoir donné un conseil sur une affaire agricole et constaté que
l'application de son avis s'était révélée contreproductive, dit: « vous connaissez mieux vos
affaires profanes ».
11 Après l'indépendance des pays musulmans, la plupart d'États ont choisi
pratiquement la séparation entre la religion et la politique, même si certains inscrivent
dans leurs constitutions que l'Islam est la source principale ou l'une des sources
principales de législation. Même le petit groupe de pays qui se déclarent États Islamiques
et veillent à appliquer la Charia sont souvent obligés d'emprunter des codes qui reposent
sur le droit positif en raison des relations qu'ils entretiennent avec des partenaires non
musulmans et de leurs obligations envers la communauté internationale.
Sous la pression populaire, de plus en plus d'États autorisent des mouvements,
associations et organisations musulmanes qui, au fils du temps, ont fini par avoir un
agenda politique. Certains mouvements ne cachent pas leur volonté de conquérir le
pouvoir politique « par le haut » tandis que d'autres se contentent dans un premier temps,
de la formation d'une opinion publique fortement imprégnée des idéaux de l'Islam, dans
l'espoir que la société elle-même finira par secréter un pouvoir politique à l'image de ses
convictions religieuses.
Le présent ouvrage suit le débat à travers son évolution dans le temps et dans l'espace
et expose et analyse clairement les différentes positions adoptées par les mouvements
Islamiques de notre époque. Il fait ressortir deux types de mouvements: celui des
Islamistes modernistes et rationalistes qui représ