Le Naturel
124 pages
Français

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Le Naturel , livre ebook

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Description

Moins connue en Occident que le Zen ou le bouddhisme tibétain, la tradition Shin est considérée par D.T. Suzuki comme la contribution religieuse majeure du Japon à l'Occident ; son message de sainte liberté, ou de naturel, fut une voie d'éveil spirituel qui illumina une multitude de Japonais lorsque le bouddhisme fut introduit au Japon (6ème siècle). Le Naturel de Kanamatsu (1915-1986), rédigé en 1949, est une méditation profonde et illuminatrice sur la relation entre l'homme et le Bouddha Amida, lequel est pure miséricorde.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2011
Nombre de lectures 37
EAN13 9782296709157
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LENATURELUN CLASSIQUE DU BOUDDHISMESHIN
COLLECTIONTHÉÔRIADIRIGÉE PARPIERRE-MARIESIGAUDAVEC LA COLLABORATION DEBRUNOBÉRARD
OUVRAGES PARUS:
Jean BORELLA,Problèmes de gnose, 2007. WolfgangSMITH,Sagesse de la Cosmologie ancienne Les cosmologies traditionnelles face à la science contemporaine, 2008. Françoise BONARDEL,Bouddhisme et philosophieEn quête d’une sagesse commune, 2008. JeanBORELLA,La crise du symbolisme religieux, 2009. JeanBIÈS,Vie spirituelle et modernité, 2009. David LUCAS,Crise des valeurs éducatives et postmodernité, 2009. Kostas MAVRAKIS,De quoi Badou est-il le nom ?Pour en finir avec e le (XX ) siècle, 2009. Reza SHAH-KAZEMI,Shankara, Ibn ‘Arabî et Maître Eckhart –La Voie de la Transcendance, 2010. Marco PALLIS,La Voie et la Montagnespirituelle et Quête bouddhisme tibétain, 2010. Frithjof SCHUON,Avoir un Centre(réédition), 2010. Patrick RINGGENBERG,Diversité et unité des religions chez René Guénon et Frithjof Schuon, 2010. ILLUSTRATION DE COUVERTURE: Namu-amida-butsu(Salutation au Bouddha de la Lumière infinie), ème Calligraphie de Shinran, fondateur du bouddhisme Shin, 13 siècle.
Kenryo KANAMATSU––––––––––LENATURELUN CLASSIQUE DU BOUDDHISMESHINSUIVI DUN COMMENTAIREDEREZASHAH-KAZEMIPRÉFACE DEFRANÇOISEBONARDEL
Traduit de l’anglais parGhislain Chetan
CollectionThéôria
Titre original : Naturalness: A Classic of Shin Buddhism by Kenryo Kanamatsu ©2002 World Wisdom, Inc. P.O. Box 2682, Bloomington, Indiana 47402-2682 www.worldwisdom.com (Le commentaire de Reza Shah-Kazemi est un texte inédit, il ne figure pas dans l’édition anglaise.) © L’Harmattan, 2011 5-7, rue de l'École Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-13070-8 EAN : 9782296130708
PRÉFACEPour l’heure peu visible dans le paysage occidental, l’École de la Terre pure, très largement répandue en Asie, fait trop souvent figure de parent pauvre au sein de la tradition bouddhique, voire de « déviation monothéiste de la doctrine du 1 Bouddha » . Son émergence progressive, grâce à de nouvelles traductions, vient donc à point nommé rappeler l’extrême diversité d’une tradition spirituelle qui a rayonné dans tout le Sud-Est asiatique à partir de la prédication du Bouddha ème Sâkyamuni, au VI siècle avant Jésus-Christ ; et qui ne se réduit pas au Zen, tel que l’a enseigné aux Occidentaux Maître Taisen Deshimaru, et au Vajrayāna tibétain rendu si populaire ème par le très charismatique XIVDalaï Lama. C’est dans cet esprit d’élargissement et d’ouverture qu’ilfaut accueillir l’essai de Kenryo Kanamatsuqui, plus qu’une étude théorique, est une sorte de long poème méditatif surl’essence la plus pure de la dévotion bouddhique : «L’évolution de notre cœur est comme un poème parfait. Il possède une idée infinie qui, une fois réalisée, remplit tous les mouvements de signification et de joie ». Ni pessimiste, comme on le ressasse en Occident, et moins encore nihiliste, le visage du bouddhisme que va découvrir le public français dansLe Naturel,présente à cet égard une parenté spirituelle avec l’inaltérableEsprit zen, esprit neufde 2 Shunryu Suzuki ,tant par la sereine limpidité du ton que la
1  Jérôme Ducor,ShinranUn réformateur bouddhique dans le Japon médiéval, Genève, Infolio éditions, 2008, p. 9. 2 Zen Mind, Beginner’s Mind (1970), traduit en français par Sylvie Carteron, Paris, Seuil, 1977. 7
fervente simplicité de ce témoignage émanant d’un grand cœur compatissant.
L’angle d’approche de l’auteur paraît pourtant à première vue très étroit puisque l’Écolevéritablede la Terre pure dont il est ici question (JŇdo-Shinshş) en la personne de son fondateur le Saint Homme Shinran (1173-1263), dérive de celle de la Terre pure (JŇdo-shş) fondée par Hōnen (1133-1212), qui n’est elle-même qu’une des seize écoles du bouddhisme japonais dont l’enseignement constitue un des grands courants du Mahāyāna, autant dire l’un des trois véhicules (yāna) au travers desquels s’est répandue la parole du Bouddha en Asie d’abord, puis plus récemment en Occident. Mais c’est aussi le propre d’une tradition spirituelle authentique de permettre au moindre ruisselet de demeurer connecté à la source originelle etd’en manifester, sous un angle singulier, toute la puissance et la complexité. C’est donc bien d’un bouddhisme à part entière qu’il s’agit dans cet essai, et non d’un rejeton tardif devenu si « populaire» qu’il aurait perdu tout crédit au regard des autres écoles bouddhiques; aucune d’entre elles n’ayant manifesté une sensibilité à la vie de la Nature comparable à celle du bouddhisme japonais.
 On peut être plus réservé, par contre, quant à la prétention de l’École véritable de la Terre pure d’êtrela « vraie religion » et la quintessence du bouddhisme nippon, voire du bouddhisme tout court ; une prétention à vrai dire si communément affichée par d’autres écoles –le Vajrayāna tantrique en particulierqu’il faut sans doute en imputer la persistance à l’ultime résistance de cet insatiable ego dont l’enseignement du Bouddha a entrepris la déconstruction méthodique. Mieux vaut dès lors ne voir dans cette ambition qu’un nouvel effort, et des plus méritoires, pour affiner plus encore ce qui l’était déjà. Il n’en reste pas moins que l’École véritable de la Terre pure, exaltant la dévotion au Bouddha Amitābha dont le fidèle répète inlassablement le nom (nembutsu), contraint les Occidentaux à repenser un certain
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nombre des idées qu’ils s’étaient faites du bouddhisme, à commencer par celle, très répandue, qu’il n’a laissé aucune place à la foi. D. T. Suzuki l’a souligné dans ses fameuxEssais sur le bouddhisme zen: «C’estleshin, parmi toutes les écoles boud-dhiques, qui insiste avec le plus de persévérance sur letariki(“pouvoir de l’autre”) et sur l’aspect passif de l’expérience 3 religieuse. »
 On ne saisira donc toute la richesse spirituelle de ce titre sans prétentionLe Naturelqu’en s’intéressant à la polysémie du mot japonaisshin qui,signifiant à la fois cœur-esprit et foi, met en lumière l’efficacité de la confiance inconditionnelle placée dans la puissance, non moins absolue, du Vœu originel prononcé par leboddhisattva Dharmākara qui, s’engageant à délivrer tous les êtres, deviendra le Bouddha AmitābhaLumière-infinie et Vie non moins infinie (Amitâyus)ne et peut à ce titre qu’exaucer leur souhait d’échapper à la souffrance et de renaître dans la Terre pure qui est la sienne (Sukhāvatī) ; la renaissance en question étant en réalité une non-naissance, autorisant seule à parler de délivrance : «Sachez que le Vœu d’Amida ne fait aucune distinction entre vieux et jeunes, bons et méchants ; la foi seule est nécessaire. Il en est ainsi parce que ce vœu a pour but de sauver les êtres vivants chargés de lourds péchés et brûlés de passions. Dès lors, si l’on a la foi dans le Vœu originel, il n’est pas besoin d’autre acte de bien, car aucun acte de bien ne surpasse l’acte d’adoration (nembutsuaffirme) », 4 Shinran .
 Loin de réhabiliter un monothéisme déguisé en piétisme, le bouddhisme de la Terre pure mise sur l’efficacitéd’un possible « transfert de mérites » entre unboddhisattvainfiniment compatissant et le fidèle capable de se libérer des « filets du
3 Daisetz Teitaro Suzuki,Essais sur le bouddhisme zen, trad. sous la dir. de Jean ème Herbert, Paris, Albin Michel, 1972, 2 série, p. 331. 4  Shinran, « Le Traité qui déplore les hérésies »,Le bouddhisme japonais, trad. Georges Renondeau, Paris, Albin Michel, 1965, p. 26. 9
doute » (Shinran) grâce à l’intensité de sa foi et à la pratique fervente dunembutsuqui, rappelle l’auteur, «est le vaisseau que 5 noustransfère Amida pour nous permettre de traverser la mer turbulente de l’existence pécheresse jusqu’à l’autre rive de béatitude ». Loin de rompre avec la tradition, l’École véritable de la Terre pure met ainsi en exergue et sublime la relation étroite entre sagesse (prajñā) et compassion (karunā) qui est le cœur même des enseignements du Bouddha. À la fois excellente quant à ses effets et facile d’accès, la pratique dunembutsurépondrait de surcroît à merveille aux faibles capacités de l’époque de décadence qui est la nôtre, prophétisée comme telle par le Bouddha. On mesure du même coup tout ce qui rapproche, mais aussi sépare, lenembutsud’autres oraisons jaculatoires comme la prière du cœur chrétienne (hésychasme) ou ledhikrmusulman, supposant l’une et l’autre que le croyant s’en remette àl’infinie miséricorde de son Créateur ou du Christ médiateur.
Qu’est-ce alors que le « naturel » (jinen), sinon l’expression ultime de ce qui étaitdéjà làsans qu’on sache exactement depuis quand et pourquoi? D’autres écoles parlent de la «nature de Bouddha » (tathāgatagarbha) et de l’ainsité (tathāta) qui est sienne, mais l’intention est toujours la même: inciter le pratiquant à dévoiler, dans sa pureté immaculée, ce que les souillures karmiques avaient obscurci, entaché.Que l’auteur parleà ce propos de « péché» laisse penser qu’il ait pu subir l’influence desEssaisde D. T. Suzuki, rapprochant parfois à l’excès bouddhisme et christianisme. Ce sont en tout cas des pages remarquables de finesse psychologique et spirituelle que celles où l’auteur, tirant toutes les conséquences du Vœu originel d’ores et déjà accompli, réveille la nostalgie du lecteur pour son être parfait et infinitout en l’exhortant à combler son retard et à comprendre, grâce à la « pure perception» de son cœur-esprit, qu’il est lui aussidéjàdélivré, n’ayant jamais été autre chose que
5 [N.d.T. : voir la note 11 p. 17.]
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