Les monothéismes dans leur simplicité
423 pages
Français

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Les monothéismes dans leur simplicité , livre ebook

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Description

L'arrivée de l'immense Asie non monothéiste sur le devant de la scène mondiale et le Printemps arabe remettent en question des certitudes que l'on croyait bien établies. Quelle compréhension avoir des monothéismes (islam, judaïsme, christianisme)) ? La place de la loi, de la foi, de la raison permettent de saisir les différences entre les trois monothéismes. A partir du moment où l'on admet un Dieu créateur de l'humanité, maître de l'histoire, l'optique est similaire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2013
Nombre de lectures 28
EAN13 9782336670331
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Copyright
© L’HARMATTAN, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-67033-1
Dédicace
A mes petits enfants
Remerciements
Mes remerciements à Rav Schlessinger, à Mr Le Grand Rabbin Gutman, aux professeurs des facultés de théologie protestante et de philosophie de l’Université de Strasbourg, pour l’enseignement qu’ils m’ont prodigué.

A mes amis, de milieux très divers, pour leur soutien indéfectible, leurs conseils et relecture, leurs prêts de livres.
INTRODUCTION
L’irruption subite de l’immense Asie, où il n’y a pas de dieu au sens biblique du terme, sur le devant de la scène mondiale, les évènements qui ont lieu dans les pays musulmans remettent en question des certitudes que l’on croyait bien établies. Le printemps arabe, cette recherche de liberté, le 1789 musulman, interpelle et ne répond pas actuellement aux espoirs des tenants des droits de l’homme et de la femme surtout. Cette quête de liberté risque d’entrainer après moult péripéties des modifications au niveau des systèmes de pensées islamiques. Quelle sera la part humaine de la jurisprudence dans l’avenir ? Quels sont les droits réservés à l’homme ? Le vote démocratique à la majorité peut-il empiéter sur les textes sacrés ? Les problèmes théologiques, dogmatiques et juridiques occupent tout l’espace actuellement. Les droits divins prédominent sur ceux de l’homme à l’opposé de Gal. 3,28 de Paul, il y a vingt siècles : « il n’y a ni juif ni grec, il n’y a ni esclave ni homme libre, il n’y a ni homme ni femme », première déclaration égalitaire de l’histoire ; la valeur de l’homme le place au-dessus de toutes les divisions de la société ; cette transcendance est d’origine divine. L’homme a des droits, il est à l’image de Dieu (Gn.5,1), affirmation répétée par deux fois dans les premiers versets de la Bible.
Un élément important de la compréhension est la comparaison ; ici il n’y pas deux éléments mais trois difficilement dissociables. Le but de cet ouvrage est d’étudier, de comparer, de suivre l’évolution des monothéismes quant à leurs dogmes, leurs formules doctrinales abstraites. L’auteur analyse en partie les autres confessions à travers les critères retenus par le talmud quant au monothéisme. Le dialogue interreligieux nécessite la connaissance et le respect des convictions de base de son interlocuteur. La Bible hébraïque est l’endroit où apparut le monothéisme ; elle est l’héritage revendiqué par chacune des trois confessions. L’argumentation repose sur l’étude de textes d’auteurs classiques ; il y sera fait largement appel. Le domaine philosophique, restreint dans le judaïsme, a une importance variable dans les trois confessions. Le premier philosophe juif, Saadia Gaon, maître éminent du talmud, vécut au IX e siècle de notre ère, soit deux millénaires et quelques siècles après le don de la torah au mont Sinaï, époque où la plupart des œuvres majeures du judaïsme avait déjà été élaborées 1 . Les écrits philosophiques de Saadia Gaon sont en partie une réplique à la philosophie musulmane très brillante à cette époque.
Le monothéisme est fondé sur le concept d’un Dieu unique, créateur du cosmos, Dieu de l’histoire, qui s’intéresse à chaque homme dans sa singularité, et dont le destin dans l’au-delà sera conditionné par sa conduite ici-bas. L’après vie n’est plus une préoccupation majeure dans notre monde occidental sécularisé. Les divergences entre les religions se réduisent à peu de choses, à partir de cette définition. Quatre religions sont monothéistes : le judaïsme, le mazdéisme (religion de Zarathoustra), le christianisme et l’islam.
Le judaïsme a été l’imprésario du Dieu unique découvert par Abraham dix huit siècles avant notre ère. Quatre à cinq siècles après, Dieu lui-même s’est révélé à un prophète, Moïse, sur la montagne du Sinaï, en lui remettant la table des dix commandements, lui enseignant la torah, objet de la révélation, et dont l’observance est la condition indispensable de l’Alliance. Ce don de la Loi n’est autre que le dialogue avec Dieu qui devient partenaire de l’homme. La lecture de la Bible témoigne du combat multiséculaire contre le polythéisme. Le Dieu d’Israël est le Dieu de l’humanité entière depuis les prophètes ; Isaïe en a fait une formulation poétique définitive qui a marqué l’histoire de l’humanité.
Quatorze siècles après cette théophanie (apparition divine au Sinaï), Dieu se manifeste en la personne de son fils Jésus. Il se fait homme et vient sur terre pour apporter le salut, notion nouvelle qu’on ne retrouve pas telle quelle dans les autres confessions. Paul abolit la Loi ancienne (inefficace), et désormais Jésus (la foi) remplace la torah, (la loi). Ce message sera toujours en adéquation avec la philosophie de son époque, permettant l’émergence du monde moderne. Jésus occupe une place particulière parmi les prophètes. Quelques siècles de réflexion, différents conciles successifs, définiront Jésus-Christ à la fois Homme et Dieu. Le Christ est une personne, et il possède deux natures unies entre elles. Dieu tout en devenant Homme, ne cesse pourtant pas un instant d’être Dieu.
Deux millénaires après le Sinaï, six siècles après la venue de Jésus, Dieu par l’intermédiaire de l’ange Gabriel, enseigne le Coran au prophète Mahomet. Cette dernière révélation, également à base de lois contraignantes, rend caduque toutes les manifestations divines antérieures, en particulier celle du christianisme. Jésus est cependant reconnu comme prophète ayant un rôle eschatologique évident. La nature de Fils de Dieu reste incompréhensible tant pour les musulmans que pour les juifs.
La comparaison du judaïsme avec l’Islam renseignera sans doute mieux le lecteur occidental sur la place et l’origine (divine) de la législation. Il faut souligner l’importance du légalisme dans le Judaïsme et l’Islam. L’étude du Judaïsme, premier apparu, sera faite par comparaison avec les deux autres. Nous commencerons par celle de l’Islam en raison de sa ressemblance avec le judaïsme. Ignace Goldziher fait autorité en cette matière : il « fut peut-être le plus grand islamologue qui ait vécu ; il s’est occupé de tous les aspects de la culture, de la religion et de la pensée islamiques et a écrit à leur propos une œuvre de pionnier sur laquelle toute la recherche postérieure a dû se fonder » 2 .
Les musulmans arguent que leurs prédécesseurs indignes ont altéré le texte biblique initial où le prophète Mahomet était mentionné. Israël, petit en nombre, expulsé parmi les nations parait peu crédible, mais il est le premier auquel Dieu s’est adressé en Israël pour lui confier le texte sacré en hébreu, texte qui reste la référence pour l’histoire biblique. Alors que le judaïsme et l’islam se ressemblent par leur attachement à la Loi révélée par l’intermédiaire de leurs prophètes respectifs, le christianisme et le judaïsme sont liés par leur fidélité au même texte biblique, identique au mot près. La division en chapitres de la Bible hébraïque est d’origine chrétienne.
Les problèmes posés par le christianisme sont essentiellement d’ordre dogmatique. Il est cependant intéressant de savoir si les chrétiens ont une dénomination propre, parmi tous les non-juifs dans la Bible hébraïque, le Talmud et la liturgie. Nous exposerons une appréciation du christianisme à trois périodes historiques différentes, un essai d’explication du christianisme à partir de données dogmatiques dont certaines se retrouvent dans le judaïsme. Les conséquences de l’interprétation paulinienne sont gigantesques pour ce qui est de l’anthropologie, du péché et de la Loi. L’homme libéré de la loi du Sinaï se tourne vers la philosophie grecque stoïcienne, puis le message chrétien sera en adéquation avec la philosophie et la science, permettant la séparation entre religion et pouvoir politique, et l’émergence du monde moderne.

Aucune religion ni civilisation ne débute dans un vide complet, et c’est précisément à travers leur capacité à absorber et à transformer leurs influences réciproques que se manifestent la vitalité et les caractéristiques typiques d’une confession. La volonté d’islamiser des éléments religieux étrangers est manifeste pour l’islam ; son monothéisme peut être considéré comme le plus vigoureux et le plus intransigeant. L’Islam populaire n’arrive pas toujours à s’élever à ce niveau ; c’est pourquoi il enrichit la vie populaire des masses en introduisant des rites anciens, des fêtes, et de la mythologie.
A considérer l’histoire juive médiévale et moderne, il semble que les juifs ne peuvent s’épanouir, voire survivre que sous l’égide de l’une ou l’autre des deux religions apparues à la suite du judaïsme : le Christianisme et l’Islam. Depuis la création de ses anciens centres jusqu’à celle de l’état d’Israël, la quasi-totalité de l’histoire juive s’est déroulée soit en terre chrétienne, soit en terre musulmane. Le judaïsme ne s’est jamais développé en Asie bouddhiste ou hindouiste. Il a prospéré en terre monothéiste, c’est-à-dire dans les civilisations où on admet que le monde ait été créé, qu’il y ait un début, un créateur qui s’intéresse à l’être humain, à ce qu’il fait ; l’homme devra rendre compte de ses actes, et, en principe, le sort du bon sera différent de celui du méchant. On ne peut pas exclure le bouddhisme dont le but est d’échapper au cycle des renaissances par l’accomplissement d’actes justes, afin de devenir un bottistavah (un saint, un illuminé), de parvenir au nirvana, c’est-à-dire à l’extinction. Pour les monothéistes, le monde n’est pas éternel, Dieu est advenu dans sa création ; il est le Dieu de l’histoire et intervient dans son déroulement.
1 A l’exception de Philon d’Alexandrie au premier siècle ; il était le représentant du judaïsme hellénique, connu également comme ‘Père de l’Eglise’ par sa découverte de l’importance du Logos (Maamar) , de la parole divine. Il est toutefois ignoré par le ta

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