Nouvelle revue théologique

Centre De Documentation Et De Recherche Religieuses De La Compagnie De Jesus A Louvain

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• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 34 Mo

Extrait

hL.NOUVELLE
REVUE THËOLOGIOUE
PUBLIÉE TOUS LES MOIS
sous LA DIRECTION DE
M. J. BESSON
ùProfesseur l'Institut catholique de Toulouse
ET DE
M P. CASTILLON
Docteur en droit canonique
HONOREE D UN BREF DE SA SAINTETE PIE IX
et cVune lettre de S. E. le Card. Merry del Val
Secrétaire d'Etat de S. S. PieX
—TOME XXXIX 1907
I
1->-«—PARIS LEIPZIG
KITTLER, COMMISSIONNAIRELIBRAIRIE INTERNATIONALE CATHOL. L.-A.
Bonaparte, 66 Sternwarlenstrasse, 46Rue ^
H. & L. CASTERMAN
L'ÉVÊCUÈâUlTBURS PONTUflCAL-X, IMPRIMEURS Dli
TOURNAIlA;MNOUVELLE
REVUE THÉOLOGIQUE
Pour la science
même imagination qui place une bonne fée près desLa
berceaux lui met sur les lèvres les prédictions qui répondent
aux vœux du cœur.
n'est pas un nouveau-né. Sous di-Cette Revue, il est vrai,
depuis longtemps, donné des preuvesverses directions elle a,
vitalité. Ceux qui la prennent en main ned'une excellente
illusion ils ont, non pas à guider des premiersse font pas ;
mais à recueillir un glorieux héritage il leur faut sou-pas, ;
tenir une réputation, et satisfaire une attente légitime; ils
de l'indulgence toujoursne bénéficient en aucune façon
débutants.acquise à des
D'autre part la Revue ne peut démentir son titre. Nou-
velle Revue Théologiqiie, elle s'engage à être jeune tou-
lesjours; à ne perdre jamais l'élan qui surmonte difficultés,
s'adapte besoins de l'heure présente.la souplesse qui aux
figurer comme à l'entrée de saNous pouvons donc nous la
carrière et souligner, sur le programme de son activité, la
;
proaiesse importante à tenir.
Quelle doit être, aujourd'hui, la préoccupation principale
Revues ecclésiastiques? La réponse, à notre avis, ne sau-des
rait être douteuse.6 POUR LA SCIENCE
continuer de plaire, ne pas faillir àSi elles veulent leur
grande mission, les Revues tliéologiques doivent deutile et
de réaliser, suren plus prendre soin leur terrain, l'al-plus
science et de la foi. Faiteliance naturelle de la pour éclairer
la Révélation, bien entendue, ne supprimel'intelligence,
clarté. Et qu'est-ce donc, au demeurant, que laaucune
elle n'est la culturethéologie véritable, si scientifique des
religion divine? En se communiquant à nous,dogmes d'une
dispenser de la loi du travailDieu n'a pas voulu nous ; Il a
notre activité un champ nouveau, inépuisablefourni à
autant et plus que celui de la nature elle-même.
traditions, la Nouvelle Revue ThéologiqueDe par ses
cultive presque exclusivement la théologie ?no?'ale, le droit
Mais, même sur ce terrain ellecanonique, la liturgie. où
cantonne, l'exploration rationnelle est loin d'avoir dit sonse
dernier mot. Au contraire, le genre tout pratique des ques-
tions qui surgissent, l'intervention des prescriptions varia-y
chaque jour, desbles du droit positif, soulèvent, problèmes
nouveaux.
morale, d'abord, quelle impossibilitéDans la théologie
fonds, si riche pourtant, des docteurs des sièclesde vivre du
! Des faits sans antécédents, des situations que nul nepassés
pouvait soupçonner, la croissante complication des lois et
des relations sociales, réclament des solutions vraiment
donner de prudentes,actuelles. Comment en sans posséder
Copier la lettre des docteurs d'un autre âge,les principes?
fausser totalement leur pensée. Voulez-vousc'est risquer de
leur rester vraiment fidèle? Répondez, non pas en répétant ce
parlez,qu'ils ont dit, mais écrivez, ou prononcez, comme
l'heureeux-mêmes auraient fait, à présente. Et leur doctrine
serait-elle pas enrichie de l'expérience de tant dene se jours
écoulés, depuis le moment où ils ont déposé la plume?POUR LA SCIENCB /
Assurément, biendes solutions anciennesdoivent être rete-
nues pour définitives. Mais de plusieurs l'on peut dire sans
démontrées. L'œilhésiter, qu'elles sont plus vraies que de
semble déjà percevoir certaines vérités, sans voirl'esprit
nettement chemin quimènejusqu'à elles. Puis,encore bien le
plusieurs autres, par suite de la dif-à côté des points acquis,
ficulté même de leur objet, demandent à être revus, vérifiés,
retouchés. Il est temps également de couper court à des
controverses vieillies, et de reconnaître que, parfois du
faitmoins, la lumière a suivi la discussion, que le doute a
certitude. Quel habitué des questions de moraleplace à la
longtemps sans s'apercevoir des honneurs excessifs dontreste
jouissent des opinions surannées, pour lesquelles ne milite
plus qu'une fausse apparence de probabilité?
Eh bien ! que la Nouvelle Revue Théologique aborde les
ferme prudence duproblèmes nouveaux résolument, avec la
des preuves solides aux divi-connaisseur qu'elle substitue
;
qu'elle débarasse le terrain de cer-nations du sens commun
;
encombrantes et gênant la vue : ellecontribueratainesruines
son humble part, à assurer à l'Église, gardienne de lapour
pure morale, une théologie morale à l'abri de toute critique
et forçant l'admiration par la hauteur des principes, la sage
de toute vaine subtilité, etrigueur des arguments, le dédain
conclusions.la netteté précise des
déjà vaste, s'élargit encore, si nous songeonsCet horizon,
l'ascétisme catholique relève de la théologie morale.que tout
ascétisme, mieux pratique peut-être que doctrinalementCet
en lumière, a ses détracteurs qu'il faut confondre, desmis
faut garder. Noble mission,positions excellentes qu'il que
la vie supérieure qui anime dansla défense scientifique de
chrétiens ! Devant une pareille tâche, lal'Église l'élite des
Théologique pourrait-elle se dérober ?Nouvelle Revue8 POUR LA SCIENCE
est avant tout la science des lois.La science canonique
Elle exige l'étude attentive et directe de l'œuvre du législa-
teur. L'interprète des lois doit être, au besoin, capable d'en
faire, et se former une conviction réfléchie sur les cas embar-
soulève leur application. N'est-il vrai qu'onrassants que pas
peut souhaiter ici quelques progrès? Loin de nous la pensée
de formuler un reproche général. Nous nous hâtons même
de l'ajouter, notre critique ne vise aucune publication
paru ou paraissant en Belgique. Mais nous croyonsayant
pas seul à éprouver cette impression : à parcourir cer-n'être
tains périodiques, à lire certains ouvrages, l'on dirait
que letravaildu professeuretde l'écrivain catholique seborne
enregistrer décisions dedésormais à attendre, puis à les la
aucune confrontation avec la loi, aucun aveuiurisprudence :
contradictions pourtant inévitables des subterfuges plu-de ;
tôt pour se tromper soi-même. Il s'établit ainsi, dans cer-
letaines têtes, une véritable confusion entre le juge et législa-
à Rome, on conclutteur. De ce que la sentence a été rendue
Rome même qui a parlé, Rome avec son autoritéque c'est
irréfragable, sans plus distinguer entre le Souverain Pontife,
les Congrégations plénières, et ces comités plus modestes,
émanent pourtantappelés là-bas Congressi (i). De ceux-ci
circulent comme des actes de lanombre de réponses qui
des Cardinaux. Encore si l'on s'arrêtait là!Congrégation
récente controverse, n'avons-nous pas entenduDans une
prétendre que l'opinion des auteurs écrivant à Rome pri-
mait les autres par cela seul, que, plus près du Saint-Siège,
ils étaient mieux à même d'en connaître la pensée? Le livre
était l'œuvre, fort médiocre, d'uninvoqué en l'espèce
modeste employé de Congrégation. Peu favorablement
Cardinal de deux ou trois fonc-Ces comités se composent du Préfet et(1)
par exemple Secrétaire l'Auditeur. Ils expédienttionnaires, le et les
affiires courantes.