Religion et politique
191 pages
Français

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Religion et politique , livre ebook

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Description

La signification de la séparation entre Etat et Religion, politique et théologie, ne cesse de hanter les esprits. Beaucoup se demandent si ce divorce entre religion et vie sociale ne conduit pas à une vulnérabilité de la société. Cette disjonction n'entraîne-t-elle pas réciproquement un effritement de la référence religieuse qui, en tant que choix libre, a perdu tout son poids, devenu, individualiste, l'affaire d'une minorité endurcie. N'est-il pas urgent de repenser une autre relation entre théologie et politique face à l'impuissance chronique du politique ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 49
EAN13 9782296716575
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

RELIGION ET POLITIQUE

La question théologico-politique
chez Karl Löwith, Carl Schmitt
et Hans Blumenberg
Du même auteur


Modernité et christianisme. La question théologico-politique chez Karl Löwith et Hans Blumenberg , Éditions L’Harmattan, 2010.


© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13901-5
EAN : 9782296139015

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Albert Dossa OGOUGBE


RELIGION ET POLITIQUE

La question théologico-politique
chez Karl Löwith, Carl Schmitt
et Hans Blumenberg


Tome 2
Ouverture philosophique
Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau,
Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot

Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu’elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.


Dernières parutions

Hervé LE BAUT, Présence de Maurice Merleau-Ponty , 2010.
Auguste NSONSISSA, Transdisciplinarité et transversalité épistémologiques chez Edgar Morin , 2010.
Stéphane KALLA, L’acte de la Perception, Pour une métaphysique de l’espace , 2010.
Jules Bourque, L’humour et la philosophie. De Socrate à Jean-Baptiste Botul , 2010.
Philippe RIVIALE, Heidegger, l’être en son impropriété , 2010.
Sylvain PORTIER, Fichte, philosophe du « Non-Moi », 2010.
Camilla BEVILACQUA, L’espace intermédiaire ou le rêve cinématographique , 2010.
Djibril SAMB, Le Vocabulaire des philosophes africains , 2010.
Xavier ZUBIRI, Traité de la réalité , 2010.
Marly BULCÃO, Promenade brésilienne dans la poétique de Gaston Bachelard , 2010.
Martin MOSCHELL, Divertissement et consolation Essai sur la société des spectateurs , 2010.
Sylvain TOUSSEUL, Les principes de la pensée. La philosophie immanentale , 2010.
Raphaëlle BEAUDIN-FONTAINHA, L’éthique de Kropotkine , 2010.
Arnaud TRIPET, L’éveil et le passage. Variations sur la conscience , 2010.
Stanislas R. BALEKE, Ethique, espérance et subjectivité , 2010.
Faten KAROUI-BOUCHOUCHA, Spinoza et la question de la puissance , 2010.
Introduction
On ne saurait considérer à sa juste mesure la durabilité du rapport théologie et politique, Religion et Etat, Foi et Raison, etc., sans rappeler, ici, certaines thèses de la naissance de l’univers démocratique comme la conséquence d’une rupture avec la religion tel que l’illustrent la « Mort de Dieu » (Nietzsche), le « désenchantement du monde » (Weber, Carl Schmitt) et la fin du « théologico-politique » (E. Peterson). Ce sont autant d’herméneutiques et de grammaires, d’un univers essentiellement sécularisé et laïque, à l’intérieur duquel la croyance en Dieu ne structurait plus la sphère politique, et que Marcel Gauchet a condensé en peu de mots : « Le Christianisme est la religion de la sortie de la religion » {1} . A cela s’ajoute cette déclaration un peu longue mais très suggestive, quoique empreinte de radicalisation : « (…) Nous avons été soustraits, sans nous en rendre compte, à la force d’attraction qui continuait à nous tenir dans l’orbite du divin, même de loin. Nul parmi nous ne peut plus se concevoir, en tant que citoyen, commandé par l’au-delà. La cité de l’homme est l’œuvre de l’homme, à tel point que c’est impiété, désormais, (…) que de mêler l’idée de Dieu à l’ordre qui nous lie et aux désordres qui nous divisent. Nous sommes devenus, en un mot, métaphysiquement démocrates » {2} . Si Notre intention n’est pas de discuter ici ces considérations de Marcel Gauchet ; il faut tout de même reconnaître les nouvelles donnes entre politique et religion et partant la permanence du théologico-politique contre les partisans de sa liquidation (Löwith, Blumenberg) ou de sa neutralité (Carl Schmitt). En d’autres termes, la relation entre politique et religion qui fut au centre des controverses durant des siècles n’a pas perdu sa pertinence au-delà des positions modernes apparemment divergentes mais fondamentalement et finalement similaires de nos trois penseurs. La signification de la séparation entre Etat et Religion, politique et théologie ne cesse de hanter les esprits. Beaucoup, aujourd’hui, se demandent si ce divorce sans cesse poussé entre religion et vie sociale – d’après nos trois auteurs – ne conduit pas à une vulnérabilité voire à une désagrégation totale de la société, et réciproquement n’entraîne pas un effritement de la référence religieuse qui, en tant que choix libre, a perdu tout son poids, devenu finalement individualiste, l’affaire d’une minorité endurcie. Cette disjonction ne constitue -t-elle pas une carence grave, un péril pour les communautés politiques en pleines convulsions ainsi que pour la religion chrétienne elle-même désormais considérée pour beaucoup comme frivole ou destructrice ? N’est-il pas urgent de repenser une autre relation entre théologie et politique face à l’impuissance chronique du politique due, en grande partie, à l’exclusion de la Morale de son champ, à des problèmes bioéthiques d’une complexité inédite et à la prévalence des intérêts particuliers et égoïstes ?
Telle est l’actualité, ou mieux, la permanence du théologico-politique qui a son assise dans la personne humaine, qu’on ne saurait liquider sans, du coup, supprimer l’homme lui-même, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. En vérité, le Dieu chrétien n’aiguillonne-t-il pas la vie de la cité, en l’aidant et en demeurant son socle stable {3} , du moins en Occident, malgré l’indifférence ou le rejet dont Il est l’objet aujourd’hui ? Demandons-nous si, hors du soubassement religieux, est-il vraiment possible de concevoir une vie sociale vivable, durable et digne ? Comment une société moderne bâtie à grands renforts conceptuels sur une disjonction théologico-politique peut-elle perdurer ? Comment une religion supposée définitivement congédiée de la vie sociale continue-t-elle d’être encore inspiratrice et aussi vivante ? Dans ce deuxième volume, il nous faut montrer en quoi la personne humaine et la question de la Loi, c’est-à-dire de l’Autorité, constituent la clef de voûte de la problématique Religion / Etat. Il nous faut également attester comment la séparation de ce rapport mutuel est une véritable amputation de l’être humain, sa mise à mort implacable. C’est à ce niveau qu’un retour à la pensée d’Aristote, à celle d’Augustin, de Thomas d’Aquin, de Jacques Maritain, de Léo Strauss et à celle de Jean-Paul II, etc. nous sera très éclairant. Il nous aidera à démasquer l’aveuglement et l’idéologie qui sont opératoires chez chacun des trois auteurs relativement à l’incompatibilité entre croyance chrétienne et raison philosophique (Chap. 1).
Nous essayerons par la suite de réexaminer l’indissociabilité de ce lien à cause du caractère éminemment politique et religieux de l’homme – le chrétien en particulier – et de la fonction sociale de la religion chrétienne. Ceci nous permettra de déterminer en quoi il est difficile, voire impossible, de dire comment et où s’arrêtent vraiment les frontières de chacune de ces deux sphères. L’éducation à la dignité de la personne humaine à « la fraternité politique » {4} , à l’amour fraternel, c’est-à-dire à la charité, au bien commun, à la paix, au développement, à la Justice, à la conscience civique, etc., à travers différentes autres instances de formation spirituelle, morale, intellectuelle, humaine est l’angle par lequel il nous faut retrouver les nouvelles donnes de l’ancienne problématique de la relation entre politique et particulièrement la religion chrétienne. Il s’agit également de dégager l’actualité de ce rapport, sa pertinence et l’acuité des problèmes (éthiques, bioéthiques, etc.) posés par le théologique au politique. Lequel politique est parfois incapable de trouver dans sa souveraineté ou dans son autonomie les ressources intellectuelles requises pour les affronter (Chap. 2).
Fragilité donc du politique et vitalité du religieux – et in fine permanence du théologico-politique – qui révèlent b

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