Des marchés sans foi ni loi
134 pages
Français

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Des marchés sans foi ni loi , livre ebook

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Description

Tout est vendable, tout est échangeable, tel est le credo des "drôles de marchés". Parmi eux, les "marchés sans foi ni loi". Jetant aux orties le sacré, contournant la règle ou profitant de ses imperfections, ils sont peu visibles du grand public. Pourtant, les pratiques que l'on y découvre sont inédites et permettent souvent à des acteurs situés à la marge du système de se rencontrer. Ces "marchés sans foi ni loi" peuvent tout aussi bien être facteurs de désordre et de transgression que sources de créativité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2013
Nombre de lectures 39
EAN13 9782336665054
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Drôles de marchés
Collection dirigée par Fabienne Boudier et Faouzi Bensebaa
La collection « Drôles de marchés » accueille des ouvrages portant sur des marchés dits drôles dans le sens où ils épousent les caractéristiques et le mode opératoire du marché tout en portant sur des biens qui échappaient jusqu’à peu à la marchandisation. Tant anciens que nouveaux, ces marchés sont perturbés et/ou favorisés par les mutations d’un environnement de plus en plus mondialisé et par les technologies de l’information et de la communication.
« Drôles de marchés » entend se focaliser sur ces marchés en considérant que leur façon de fonctionner et leurs attributs justifient qu’on en réunisse les travaux dans une même collection, qui manque dans le paysage de l’édition tant universitaire que grand public.
Deux objectifs sont poursuivis par cette collection : proposer des études qui analysent de manière précise et rigoureuse le mode de fonctionnement de ces types de marchés et offrir des contributions explorant des marchés peu connus et/ou en devenir.
Titre
Fabienne Boudier et Faouzi Bensebaa






Des marchés sans foi ni loi
Des mêmes auteurs
F. Bensebaa et F. Boudier (avec D. Autissier), Atlas du Management 2008 , Paris, Eyrolles, 2007.
F. Bensebaa et F. Boudier (avec D. Autissier), Atlas du Management 2009 , Paris, Eyrolles, 2008.
F. Bensebaa et F. Boudier (avec D. Autissier), Atlas du Management 2010-2011 , Paris, Eyrolles, 2010.
F. Bensebaa et F. Boudier (avec D. Autissier), Atlas du Management 2012-2013 , Paris, Eyrolles, 2012.
F. Bensebaa (avec D. Autissier et J.-M. Moutot), Stratégie du changement , Paris, Dunod, 2012.
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-66505-4
Sommaire Couverture 4e de couverture Drôles de marchés Titre Des mêmes auteurs Copyright Sommaire INTRODUCTION EXIT LA FOI Les hosties à l’heure de la globalisation Les prêtres : une denrée devenue rare en Europe Les organes : des modules remplaçables EXIT LA LOI Quand les points-permis se font la malle Les passeurs : les profiteurs de la réglementation Les prisonniers en passe de devenir un marché international ? UNE MARCHANDISATION INÉLUCTABLE ? Les joueurs de football : adieu le sport, vive le spectacle ! La biffe ou le marché de la précarité Les insectes : entre intérêt et répulsion CONCLUSION Economie et Entreprise aux éditions L’Harmattan Adresse
INTRODUCTION
1- Présentation générale
Le terme « marché » renvoie à des systèmes classiques d’échanges marchands et à des réalités loin d’être récentes. Ces réalités n’excluaient pas tant s’en faut la vie sociale. Dans cette acceptation, le marché ne couvrait pas l’ensemble des sphères de la vie des hommes, certaines sphères lui échappant totalement. À cet égard, au début des années 1970, il était encore possible d’évoquer l’État sans qu’il soit fait mention de quelconques liens avec le marché ; il était même impensable d’imaginer cet État comme susceptible de fonctionner à l’instar d’une entreprise. De même, les activités nobles, telles que les activités artistiques, et plus généralement les activités faisant appel à l’effort, au don de soi et au bénévolat n’étaient guère appréhendées sous le prisme du marché. Sport, santé et culture échappaient à l’univers de la valorisation par le marché, voire à la valorisation économique tout court. La gratuité qui prévalait fortement dans ces domaines cohabitait avec la logique de marché primant dans les sphères considérées comme naturellement marchandes. Cette gémellarité rendait congru le déficit des Jeux Olympiques de Montréal en 1976, parce que non commerciaux, pour ne prendre que cet exemple-là.

Dans la même perspective, le social était, dans les pays développés, sous le joug du religieux et la quête du luxe et de l’aisance matérielle relevait essentiellement de l’apanage d’un nombre limité de privilégiés. En outre, des fragments substantiels de la société pouvaient parler de liberté, de rapprochement entre les peuples et de lendemains qui chantent. Dès lors, des valeurs quasi-réifiées comme la gratuité, le don et la liberté semblaient faire partie du patrimoine collectif partageable.
Cependant, deux phénomènes complémentaires ont émergé au cours de ces dernières années : la quantification 1 et la marchandisation universelle des biens et des services. Cette émergence, loin d’être anodine, correspond à un discours dominant qui s’est progressivement installé. Selon ce dernier, le marché doit être appréhendé comme une affaire individuelle et chaque individu est en mesure d’en tirer profit. Dans cette optique, le marché se veut unificateur, via une lecture étroite d’Adam Smith. Aucun bien, aucun service ne peut lui échapper, d’autant plus que, depuis la chute du mur Berlin (1989) et l’implosion des économies centralement planifiées, aucun autre système ne peut être opposé à l’économie de marché. La marchandisation devient ainsi complète et les valeurs, qu’elles soient esthétiques, morales ou sociales, sont appropriées et réarrangées par le marché.

Dans ce contexte, un fait peu évoqué, si ce n’est ponctuellement, et sur lequel peu de publications existent, prend de plus en plus d’ampleur : il s’agit du développement de ce que nous appelons les drôles de marchés ou, en d’autres termes, de l’apparition du marché là où on ne l’attendait pas auparavant. Ces drôles de marchés peuvent être assez anciens mais bousculés par les évolutions récentes du monde (marché des hosties par exemple) ou au contraire, tout récents car favorisés par ces mêmes évolutions (marché des places en prison). Ces marchés peuvent porter sur des biens ou services estimés sacrés auparavant et donc éloignés par définition de la sphère marchande (marché des prêtres). Ils peuvent être vus comme des réactions à des changements sociétaux, économiques, réglementaires et/ou environnementaux (marché des points-permis). Certains drôles de marchés peuvent être non monétaires et s’apparenter au troc (SEL ou Systèmes d’Échanges Locaux) ; d’autres au contraire sont l’expression même de l’économie financiarisée actuelle. Certains sont de taille très modeste (marché de la biffe) alors que d’autres portent sur des montants très élevés (marché des footballeurs). Dans tous les cas, la globalisation est passée par là et les techniques de l’information et de la communication (TIC) ont souvent favorisé la transformation ou l’éclosion de ces drôles de marchés en permettant la rencontre au-delà des frontières d’offreurs et de demandeurs jusque-là totalement isolés. Il semble qu’il n’y ait plus aucune limite : tout est à vendre, tout est à acheter jusqu’aux choses les plus insolites. Insolite signifie d’ailleurs souvent illégal (la « biffe » par exemple), voire illicite (les organes par exemple). L’information est alors par définition rare et difficile à collecter. Mais ce n’est pas le cas de tous : les SEL sont des initiatives officiellement déclarées, les bourses de l’ombre (dark pools) sont connues des autorités des marchés financiers.
2- Structure de l’ouvrage
Cet ouvrage, le premier d’une série, est subdivisé en trois parties, portant chacune sur trois marchés.

La première partie, intitulée « exit la foi » , indique que le marché a eu raison du sacré. Ce qui était jusqu’à peu considéré comme relevant du vénéré, du respectable voire du religieux peut maintenant être vendu et/ou acquis comme n’importe quel autre bien. Les barrières s’effondrent et ce qui était pris en compte de façon holistique peut être désormais pesé, décortiqué, désagrégé, quantifié et mesuré. Ce qui relevait du mythe et de l’abstraction peut être approché et soupesé. Ce qui était réifié est mis de façon croissante au niveau des autres types des biens et donc des hommes.
Le premier marché de cette première partie a trait aux hosties. Traditionnellement réservé aux moniales contemplatives, le march&

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