Ecrire l'histoire du droit

Robert W. Gordon, William W. Fisher Iii, Jack N. Rakove, Françoise Michaut

Description

Cet ouvrage traite de la façon d'écrire l'histoire du droit. Ces textes contribuent également à la connaissance de l'histoire du droit des Etats-Unis. Ils se placent sous la bannière des Critical Legal Studies mais celle-ci n'impliquait l'adhésion à aucun dogme et à aucune doctrine. Par contre l'intérêt intense pour l'histoire que manifeste ce courant s'avère trouver sa source dans un rejet de la philosophie du droit analytique qui coupe le droit du contexte culturel dans lequel il s'élabore.

Sujets

• Droit
• JUSTICE

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 mars 2006
• Nombre de lectures: 189
• EAN13: 9782296143654
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 8 Mo

Extrait

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Ecrire l'histoire du droit
Réflexions méthodologiques~
site: www.!ibrairieharmattan.com
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e.mail: [e-mail]
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L'Harmattan, 2005
ISBN: 2-296-00254-4
;EAN 9782296002548Ecrire l'histoire du droit
Réflexions méthodologiques
Textes de Robert W. Gordon, William W. Fisher III
et Jack N. Rakove
Traduits et introduits par
Françoise Michaut
L'Harmattan
5-7, rue de l'École-Polytechnique; 75005 Paris
FRANCE
Espace L'Banoatlan KinshasaL'Hannattan Hongrie L'Hanoallan Italia L'Harmattan Burkina Faso
Fac..des Sc. Sociales, Pol. et Via Degli Misti, 15 1200 logements villa 96Kônyvesbolt
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Kossuth L. u. 14-16
Ouagadougou 12Université de Kinshasa - RDC ITALIE
1053 BudapestLogiques Juridiques
Collection dirigée par Gérard Marcou
Le droit n'est pas seulement WI savoir, il est d'abord WI ensemble de
rapports et pratiques que l'on rencontre dans presque toutes les fonnes de
sociétés. Cest pourquoi il a toujours donné lieu à la fois à une littérature de
juristes professionnels, produisant le savoir juridique, et à une sur
le droit, produite par des philosophes, des sociologues ou des économistes
notamment
Parce que le domaine du droit s'étend sans cesse et rend de plus en plus
souvent nécessaire le recours au savoir juridique spécialisé, même dans des
matières où il n'avait jadis qu'une importance secondaire, les ouvrages
juridiques à caractère professionnel ou pédagogique dominent l'édition, et
ils tendent à réduire la recherche en droit à sa seule dimension positive. A
l'inverse de cette tendance, la collection Logiques juridiques des Éditions
L'Hannattan est ouverte à toutes les approches du droit. Tout en publiant
aussi des ouvrages à vocation professionnelle ou pédagogique, elle se fixe
avant tout pour but de contribuer à la publication et à la diffusion des
recherches en droit, ainsi qu'au dialogue scientifique sur le droit. Connne
son nom l'indique, elle se veut plurielle.
Déjà parus
y. LUCHAIRE (sous la dir.), Collectivités territoriales et
gouvernance contractuelle, 2006.
C. MEIMON-NISENBAUM et E. GRONDARD, Guide de
l'indemnisation: juridique-médical-social, 2006.
Monnier Sophie, Les conflits d'éthique et de droit, 2005.
G. LABRECQUE, Les différends territoriaux en Afrique, 2005.
ROMANET DE VALICOURT Éliane, L'erreur judiciaire, 2005.
S. CAUDAL et F. ROBBE (sous la direction de), Les relations entre
collectivités territoriales, 2005.
M. LASCOMBE, Le droit constitutionnel de la Vème République,
2005.
G. MARCOU et F. MODERNE (sous la direction de), Droit de la
régulation, service public et intégration régionale (2 tomes), 2005.
André TARBY, Un nouveau droit de laformation, 2005.
Cristel COURNIL, Le statut interne de l'étranger et les normes
supranationales,2005.
Agnès RABAGNY, L 'homme tel qu'en lui-même. Droit et
individualité,2005.
Guy Jean Clément MEBIAMA, Le régime politique de la République
du Congo après le Constitution du 20janvier 2002, 2005.Livres de l'auteur sur la théorie du droit américaine et le
droit américain:
La recherche d'un nouveau paradigme de la décision
judiciaire à travers un siècle de doctrine américaine,
Paris, L'Harmattan, 2000 ;
Le droit dans tous ses états à travers l' œuvre de
Robert M. Cover, Paris, L'Harmattan, 2001 ;
La procédure de destitution sur impeachment aux
Etats-Unis, Paris, L'Harmattan, 2002 ;
Contribution à la réflexion sur les droits, textes de
Martha Minow et Robert M. Cover traduits et
introduits par Françoise Michaut, Paris, L'Harmattan,
2004.INTRODUCTION
Les textes rassemblés et traduits dans cet ouvrage: deux de Robert W.
Gordon, Professeur de droit à l'Université du Wisconsin, puis à
l'Université de Stanford et enfin à de Yale, comme titulaire
de chaire, un de WilIiam W. Fisher, III, Professeur de droit à l'Université
de Harvard et directeur du Programme sur l'histoire du droit et un de Jack
N. Rakove, Professeur d'histoire et d'études américaines à l'Université de
Stanford, ont en commun de présenter une réflexion sur la façon d'écrire
l'histoire du droit aujourd'hui. S'ils s'inscrivent dans la mouvance
critique, américaine, très exactement au sein des Critical Legal Studies
qu'il faudra tenter de caractériser loin des idées reçues, dans la suite de
cette introduction, on aurait tort de les y enfermer: leur propos est de
dénoncer certaines manières de rendre compte de la production juridique
et d'en suggérer d'autres qui s'inspirent des développements dans
d'autres disciplines et en particulier dans le déchiffrage des textes.
Le premier article traduit, le plus ancien, qui date de 1984, est une
critique en règles du fonctionnalisme évolutionniste, qu'il soit d'essence
libérale ou marxiste et qu'il se manifeste sous la plume d'auteurs
extérieurs au courant des Critical Legal Studies ou y appartenant. Le droit
n'est pas la résultante de forces impersonnelles, il est avant tout
l'expression d'une culture non monolithique, qui façonne inéluctablement
la manière qu'a un homme de se percevoir, de se représenter lui-même et
de percevoir, de se représenter ce qui lui est extérieur, son cadre de vie.
Cette culture est son prisme de lecture et elle imprègne tant la société que
le droit qui en sont des émanations imbriquées et non distinctes comme le
veut le mode de penser le droit en vogue dans le modèle dominant.
L'histoire intellectuelle, l'histoire des idées s'invite à la table de
l'historien du droit et l'appelle à découvrir de nouveaux modes
d'investigation que lui offrent les nouvelles approches du discours, les
nouvelle approches des textes qui se sont développées depuis ce que
William W. Fisher, III appelle le « tournant linguistique }).Dans l'article
de 1997, traduit ici, il repère ainsi quatre méthodologies récemmentapparues, le structuralisme, le contextualisme, la déconstruction ou le
post-modernisme et le nouvel historicisme et passe en revue les premiers
travaux qu'Ils ont inspirés et scrute leurs potentialités.
Ses propos peuvent être résumés ainsi. Le structuralisme envisage la
pensée humaine comme prisonnière du langage et connaissant des
discontinuités et des disjonctions. Tout texte est considéré par le
structuraliste comme présentant les symptômes des maux dont souffre, à
travers son appareil conceptuel, la société d'où il émane. Foucault est cité
comme figure emblématique pour ce courant qu'illustre en particulier
deux écrits critiques de Duncan Kennedy: «The Rise and Fall of
Classical Legal Thought» et «The Structure of Blackstone's
Commentaries». Le structuralisme peut inciter à des comparaisons et à
des prises de conscience mais son déterminisme est propre à avoir un
effet démobilisateur contraire au but éventuellement visé.
Le contextualisme invite à rechercher la signification d'un document en
interrogeant le contexte de pensée dans lequel il a été écrit, les discours
qui y avaient cours, les croyances et les façons de s'exprimer qui y étaient
présentes et en en faisant émerger les présupposés. Ce modèle a déjà été
utilisé de façon remarquable par Herbert Hovencamp étudiant les rapports
entre l'entreprise et le droit à une époque aux Etats-Unis et par Nathaniel
Berman penché sur la façon dont le droit international s'est développé
entre la Première et la Seconde guerre mondiale. Il peut permettre de
comprendre des comportements, ce qu'a illustré William E. Forbath dans
son étude sur la manière selon laquelle a été forgé le droit du travail aux
Etats-Unis. Cette démarche peut aider à tenter de faire revivre le passé
pour préciser la signification exacte qui était donnée à un texte juridique
encore applicable aujourd'hui et pour confronter ce contexte au contexte
actuel afin de dégager la portée (nouvelle) à lui donner (à donner à ses
prescriptions) mais on frôle alors la contradiction avec le postulat de cette
approche qui veut que l'on se trouve enfermé dans son propre contexte.
Le textualisme ou approche postmoderne insiste sur la pluralité de sens
que peut recevoir un texte, sur les ambiguït