Yvan Colonna
98 pages
Français

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Description

Après Le Roman de Ghjuvanni Stephagese, clés pour l'affaire Colonna qui, sous le couvert de la fiction, a permis de vivre de l'intérieur la tragédie d'un homme et de sa famille, Roland Laurette revient sur une affaire dont il est l'un des meilleurs connaisseurs, démontant, cette fois au premier degré, la terrible machination qui a conduit un innocent à être condamné à la peine la plus lourde du code pénal. Une documentation considérable et une enquête minutieuse lui permettent de dire les faits, dans leur terrible nudité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2011
Nombre de lectures 57
EAN13 9782336282145
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0424€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sommaire
Page de titre Du même auteur Page de Copyright ET SI YVAN COLONNA N’ETAIT PAS COUPABLE... L’INNOCENCE D’YVAN COLONNA : FAITS ET ARGUMENTS
I - LES ACCUSATIONS II - LES TEMOIGNAGES III - LES ACTEURS DE L’AFFAIRE COLONNA C - QUI SE MOQUE DE LA JUSTICE ? IV - LES PISTES « OUBLIEES » V – LA PERSONNALITE D’YVAN COLONNA VI – Yvan COLONNA, COUPABLE OU INNOCENT ? LES DEUX QUESTIONS POSEES. VII - QUI A FAIT MAIN BASSE SUR CETTE ÎLE ?
POLEMIQUES
Yvan COLONNA et LA HAINE ORDINAIRE LES CINQ AVOCATS D’Yvan COLONNA LES AVEUX DE Me LEMAIRE
CONCLUSION
Yvan Colonna
L'innocence qui dérange

Roland Laurette
Du même auteur
Raphaëlle ou l’ordre des choses, roman , Editions Mutine, 2006 Prix La Plume de Fébus 2007 Grand Prix de la Ville de Toulouse 2009
Le Roman de Ghjuvanni Stephagese, clés pour l’affaire Colonna , roman , L’Harmattan, 2009
La Faute de personne , roman , L’Harmattan, 2010
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296546325
EAN : 9782296546325
« Si je me tais, c’est que j’ai quelque chose à cacher ; si je dis quelque chose, je mens ! »
Yvan Colonna au procès de 2007
« Le procès en appel d’Yvan Colonna a été une parfaite illustration des dérives que permet la législation antiterroriste en France. »
Rapport de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (juin 2009)
« Si on se dit que la police fait honnêtement son travail, on peut dormir sur ses deux oreilles, tout va bien... Et moi je sais qu’il est innocent et qu’il est en prison. Ça me réveille la nuit. »
Le Roman de Ghjuvanni Stéphagèse
ET SI YVAN COLONNA N’ETAIT PAS COUPABLE...
Si on s’était, jusqu’ici, enfermé dans une interprétation à charge d’éléments qui auraient pu tout aussi bien être perçus autrement : la cavale, les accusations proférées par certains membres du commando Erignac...
Si pour cela, on avait occulté tout ce qui plaidait en faveur de l’innocence : les contradictions de ces mêmes accusations, la concordance de tous les témoignages, les dérapages de l’enquête et de l’instruction...
Si la Fédération Internationale des droits de l’Homme avait raison quand elle dénonce la législation d’exception mise en place par Ch.Pasqua et J.Chirac en 1986 et ce qui en découle : des policiers et des juges antiterroristes qui violent les droits de la défense et les libertés individuelles ; des jurys « spécialement composés » qui enfreignent deux principes fondamentaux : c’est à l’accusation d’apporter la preuve que le prévenu est coupable, le doute doit bénéficier à l’accusé...
Si on n’avait accepté la thèse de la culpabilité et toute la machinerie mise en œuvre que parce que cela satisfaisait de confus sentiments de rancune contre ces Corses qui défient la loi commune et restent silencieux devant les dérives d’un certain nationalisme...
Si on n’acceptait cette tragédie qui s’abat sur un homme qu’au nom du « si ce n’est lui, c’est donc son frère ou bien quelqu’un des siens »...

S’il fallait répondre oui à toutes ces question, nous serions, à coup sûr, devant un abîme. Si Yvan Colonna était innocent, alors, le fonctionnement de la police et de la justice antiterroristes, seraient gravement suspects. L’affaire Colonna ne serait plus une affaire corse qui ne concernerait que les Corses. Elle nous interrogerait : acceptons-nous, tous autant que sous sommes, de courir le risque qu’un innocent reste à vie en prison plutôt que de soulever le couvercle de ce qui remettrait en cause une partie du fonctionnement de la République, et de ce qui serait alors une affaire d’Etat ?

LE ROMAN DE Ghjuvanni STEPHAGESE (clés pour l’affaire Colonna) sorti chez l’Harmattan après le premier procès en appel répondait à ces questions et à bien d’autres sous le masque de la fiction. L’enquête minutieuse que j’ai conduite pour l’écrire m’a apporté les faits précis et concordants qui font pièce à l’irrationalité des amalgames et des préjugés. La narration romanesque me permettait d’y prendre les distances utiles, de montrer ce qu’il pouvait y avoir de général sous le particulier, de me couler dans cette histoire terrible et palpitante.
En 2010, la plus haute cour de justice a cassé l’arrêt de la cour d’appel qui condamnait Yvan Colonna à la peine la plus lourde prévue par le code pénal. Toujours présumé innocent, donc, il va comparaître une troisième fois devant une cour d’assises dont le jury sera spécialement composé de magistrats professionnels désignés.

Parce que cela m’a été demandé, j’ai rassemblé ici un certain nombre de textes parus pour la plupart dans mon blog de Mediapart. Les faits et les arguments qu’ils contiennent établissent, au premier degré et sans le moindre doute possible, l’innocence d’Yvan Colonna. Pour la clarté du propos, j’ai regroupé par rubriques les principaux éléments qui font la trame d’une affaire qui restera une tragédie pour ceux qui en sont les victimes : le préfet Erignac et sa famille ; Yvan Colonna que l’on a condamné à tort à la perpétuité et sa famille. C’est aussi une tragédie pour l’Etat et la République.
L’INNOCENCE D’YVAN COLONNA : FAITS ET ARGUMENTS
Histoire d’une preuve fabriquée

Pour éclairer le lecteur sur les façons de faire de la police et de la justice antiterroristes, commençons par l’évocation du fait suivant. Il s’agit du procès des personnes accusées d’avoir aidé Yvan Colonna pendant sa cavale.
Des cinq accusés, quatre ont admis avoir aidé le fugitif entre 1999 et 2003. Seul, Marc Simeoni (le fils d’Edmond et le frère de Gilles, l’un des avocats d’Yvan Colonna et leader du mouvement autonomiste) nie les faits qui lui sont imputés.
Il est notamment accusé d’avoir hébergé le fugitif dans son appartement de Bastia en 2002 et 2003. Pour appuyer leur accusation, les policiers antiterroristes font état de deux traces appartenant à Yvan Colonna et retrouvées dans cet appartement. L’affaire paraît entendue et on ne comprend pas les dénégations de Marc Simeoni.
Mais qu’en est-il en réalité ?
1 - Les deux empreintes en question ont été retrouvées, l’une sur une boîte de pansements, l’autre sur un coussin.
2 - Les enquêteurs n’ont pas placé les scellés réglementaires sur l’appartement entre le moment où Marc Simeoni a été interpellé et celui où ont commencé les perquisitions.
3 - Sur l’un des deux objets (le coussin), outre l’A.D.N. d’Yvan Colonna, a été retrouvé celui d’Alain Ferrandi ( le chef du commando Erignac). Rappelons que Marc Simeoni a loué son appartement en octobre 2000 et qu’Alain Ferrandi avait été arrêté en mai 1999. Comment est-ce possible ? Notons, en revanche, l’absence tout aussi étonnante d’empreintes de Marc Simeoni, sur cet objet retrouvé dans cet appartement qu’il habitait depuis trois ans quand la perquisition a eu lieu.
4 - L’enquête a été menée par le commandant Lebbos, l’un des acteurs principaux de l’affaire Colonna et dont on verra plus loin qu’il n’est guère étouffé par les scrupules (dossiers truqués, coups et blessures, détournements de procédure à des fins privées, etc.).
Marc Simeoni a affirmé au procès que le commandant Lebbos lui aurait dit : “ je suis spécialiste de la pêche au gros. J’ai pêché Colonna. Ton père, c’est un gros poisson pour moi ».
Cette “preuve” manifestement fabriquée en dit long sur la sincérité des deux procès au terme desquels Yvan Colonna a été condamné à la peine la plus lourde prévue par le code pénal.
Instructif, non ? Cette construction policière éclaire rétrospectivement d’un jour crû toute l’affaire Colonna.

Le plus incroyable étant peut-être le silence ou l’indifférence de la plupart devant des faits aussi scandaleux. Quand on discute avec des gens convaincus de la culpabilité d’Yvan, ils ne cessent de demander : s’il est innocent, pourquoi est-il parti en cavale ? Ou bien : pourquoi ses copains l’o

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