Economie du Sénégal
211 pages
Français

Economie du Sénégal , livre ebook

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211 pages
Français

Description

"L'auteur jette un regard lucide sur l'économie sénégalaise et les défis qu'elle doit relever. Il passe en revue la situation économique, les programmes économiques, les structures organisationnelles et les dispositifs sur lesquels ils s'appuient, l'environnement externe de la politique économique etc. En mettant l'accent sur la période "libérale", son intention a été de coller à l'actualité économique récente, d'où l'espace consacré à la présentation du Plan Sénégal Emergeant (P.S.E.)." Ndongo Samba Sylla

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2016
Nombre de lectures 366
EAN13 9782140017155
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

diaye
E L H A D J I M O U N I R O U Nd i a y e
ELHADJI MOUNIROU N ÉCONOMIE RDevueUs àSLYtÉiqueNs trÉànsGversAàLeLs
ÉCONOMIE DU SÉNÉGAL
Préfàce de Ndongo Sàmbà Sylla
É C ONOMIE DU SÉ NÉ GA L Revues analytiques transversales
EL HA DJ IMOUNIR OUNDIA Y EÉ C ONOMIE DU SÉ NÉ GA L Revues analytiques transversales
© L’HA R MAT TA N, 2016 5-7, rue de l’É cole-Polytechnique ; 75 005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-09561-5 EA N : 9782343095615
PR É F A C E
Dans cet ouvrage, Mounirou Ndiaye jette un regard l ucide sur l’économie sénégalaise et les défis qu’elle doit relever. Il passe en revue la situation macroéconomique, les programmes économiques, les structures organisationnelles et les dispositifs sur lesquels ils s’ap-puient, l’environnement externe de la politique économique, etc. En mettant l’accent sur la période « libérale » (année 2000 à aujourd’hui), son intention a été de coller à l’actualité économi que récente. D’où l’espace consacréà la présentation du Plan Sénégal É mergent (PSE ) et à l’analyse de ses forces et faiblesses, atouts et l imites. De maniè re générale, le pari de mettre à disposition un ouvrage documenté, acces-sible et à mê me de nourrir l’action politique a été largement réussi. Le principal constat, sans surprise, est que la situation socioécono-mique du Sénégal demeure critique. Certes, une légè re embellie macro-économique a été notée avec les taux flatteurs de croissance écono-mique de ces deux derniè res années. Mais elle ne suffit pas à inverser les tendances lourdes d’une économie qui part de bases trè s faibles. Sur la longue durée, le pouvoir d’achat du ménage moyen n’a eu de cesse de se dégrader. F ace au dynamisme de la population active, les créa-tions nettes d’emploi dans le secteur moderne sont risibles. L’accè s à une éducation et à une protection sociale de qualité reste probléma-tique. L’agriculture et l’industrie tardent à décol ler. Le secteur privé national souffre de rachitisme. La dette publique continue de croître alors que l’efficacité de l’investissement public et ses effets multiplica-teurs semblent faibles. La capacitéà faire face aux chocs exogè nes n’a pas encore étédémontrée. Le comportement des élites politiques, jusque-là, n’est pas encourageant non plus. Selon Mounirou Ndiaye, Macky Sall semble ê tre « le plus volonta-riste de tous », de tous les présidents ayant eu à diriger notre pirogue. En témoigne son ambition de réduire le train de vie de l’É tat, d’ap-porter plus de discipline fiscale, et de voir l’É tat jouer un rôle plus actif dans l’économie. Pour autant, ajoute-t-il, le Plan Sénégal É mergent n’est pas sans comporter certaines limites. De son point de vue, l’élaboration de ce document aurait dû ê tre confiée entiè rement à l’expertise sénégalaise en li eu et place d’un
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cabinet de consulting international, dont le rôle a été, semble-t-il, de « superviser » le processus. Ceci aurait donné un signal fort en direc-tion du monde de la recherche, des cadres de l’É tat et des patriotes. Le PSE a également étéadoptésans une large concertation avec l’opposi-tion politique, les intellectuels, les organisations de la sociétécivile, etc. Cette démarche non inclusive est d’autant plus problématique que l’ho-rizon fixépour l’émergence du pays est encore lointain (2035). Peut-on fixer un horizon précis à l’émergence ? Mounirou Ndiaye ne discute pas vraiment le concept d’« émergence », un reproche qu’on pourrait lui faire. Mais il se range à juste titre parmi ceux qui doutent de la perti-nence d’une telle démarche.
Sur le fond, que penser du PSE ? Sa mise en œ uvre permettra-t-elle d’atteindre les objectifs fixés ? La réponse de l’économiste sénégalais est ici nuancée et prudente. Aprè s avoir saluél’utilitéde ce document et la générosité de ses ambitions, elle a consisté à mettre en évidence le fait qu’il surestime la capacité des élites politiques à se rassembler autour de l’intérê t public (au regard de l’ampleur de la corruption et de la délinquance financiè re), les marges de manœ uvre du gouvernement sénégalais sur le plan de la politique économique ( eu égard à la faiblesse de l’épargne domestique, de la dépendance monétaire, des options libérales en matiè re de politique commerciale et d’investis-sement, etc.) et la capacité de l’économie sénégalaise à faire face aux chocs exogè nes.
Que faire pour sortir le Sénégal de l’orniè re, ou du moins, renforcer le PSE ? Plusieurs pistes ont ici été évoquées. Citons-en trois prin-cipales. Premiè rement, il s’agit de revoir la hiérarchie des priorités économiques. Certes, dans un pays en développement, presque tout est prioritaire. Néanmoins, certains secteurs ont une i mportance cardinale. L’agriculture, malgré les récents efforts du régime de Macky Sall, demeure toujours le parent pauvre des politiques économiques. La part qui lui est consacrée dans le budget de l’É tat, et dans le PSE , est dérisoire eu égard à la population qu’elle fait vivre et aux effets d’en-traînement qu’elle est susceptible d’avoir sur le reste de l’économie. L’énergie est un autre secteur stratégique qui n’a pas encore reçu toute l’attention requise. Pour espérer améliorer les conditions de vie des Sé-négalais et la compétitivitédes entreprises locales, il faut une politique résolue d’indépendance énergétique. Dans ce sillage, il est important de miser sur les énergies renouvelables ; une option qui ne semble pas ê tre celle du régime de la seconde alternance, et que la récente décou-
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verte de pétrole et de gaz au large du Sénégal risque de ne pas favori-ser. Deuxiè mement, le renforcement des institutions de notre pays est un passage obligé. À commencer par la sphè re politique, où une rationa-lisation du nombre de partis politiques s’impose. À ce niveau, souligne l’auteur, il y a un excè s de « démocratie », synonyme d’anarchie, au sens vulgaire du mot, qui est préjudiciable à la bonne marche du pays. Sur le plan de l’administration économique, l’auteur déplore l’absence d’organes de régulation dans les secteurs clés ou, lorsqu’ils existent, les faibles moyens mis à leur disposition. Troisiè mement, les décideurs politiques doivent travailler à avoir une meilleure maîtrise de leur environnement externe. Autrement dit, il leur faut mieux négocier l’insertion de notre pays dans la mondialisa-tion actuelle. Ils doivent pour cela exiger des rel ations plus équilibrées vis-à -vis de leurs partenaires économiques. Partant du constat que la coopération des pays africains avec l’Occident n’a pas été fructueuse jusque-là, Mounirou Ndiaye plaide pour une plus grande diversification de nos partenariats économiques. Nous devons essayer de nous tourner davantage vers les puissances émergentes comme la C hine. Néanmoins, il faudra éviter que ces nouveaux partenariats continuent de nous maintenir dans une spécialisation primaire ou qu’il s contribuent à affaiblir notre secteur privé national. À l’exigence de cette diversifica-tion des partenariats économiques s’ajoute celle de mettre un frein au rouleau compresseur néolibéral. Tout d’abord, le Sénégal devrait s’abstenir de rati fier les accords de partenariat économique, sous peine de signer du mê me coup la mort de son agriculture et celle du projet d’industrialisation. Ensuite, les pays de l’UEMOA doivent revoir leurs accords de coopération monétaire avec la F rance. L’arrimage du franc CF A à l’euro cr ée une dépendan-ce monétaire qui est source d’inefficience économique. Mounirou Ndiaye recommande un « nouveau paradigme d’intégration économi-que et monétaire » qui permette de stimuler le commerce intrarégional et de doper la compétitivité des entreprises nationales. Enfin, il s’agit de faire un usage à la fois plus sélectif et plus optimal des accords internationaux d’investissements, surtout lorsqu’il s prennent la forme des PPP – partenariats publics/privés. Le Sénégal a mis en place des PPP dans les secteurs de l’eau, des mines, des hydrocarbures, des télé-coms, de la gestion portuaire, du transport urbain, etc. J usque-là, ils ont trè s peu bénéficié à l’économie sénégalaise, car ayant été mal
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