Ancrages identitaires dans l océan Indien
312 pages
Français

Ancrages identitaires dans l'océan Indien , livre ebook

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312 pages
Français

Description

Se distinguer, se différencier tout en demeurant ou/et en devenant un, unité, unique, unifié... L'éternelle préoccupation des êtres de symbole, d'histoire et d'émotion que nous sommes prend, dans l'espace de l'Océan indien, une dimension à la mesure d'un imaginaire passé et présent à la fois, torturé, écartelé ethniquement, souvent commun en raison des aléas de l'Histoire - et tendu vers l'avenir. Cet ouvrage tend vers la métropole un portrait composite et actuel de ces îles où elle s'est affirmée.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2012
Nombre de lectures 29
EAN13 9782296479920
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ANGRAGES IDENTITAIRES DANS L’OCÉAN INDIEN
© L’Harmattan, 2011 5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55231-9 EAN : 9782296552319
Alain Coïaniz, Paule Fioux (eds.)
ANGRAGES IDENTITAIRES DANS L’OCÉAN INDIEN
La Réunion, Madagascar, Mayotte, Les Comores, Maurice
L’Harmattan
Langue et Parole. Recherches en Sciences du langage Collection dirigée par Henri Boyer (Université de Montpellier 3)
Conseil scientifique : C. Alén Garabato (Univ. de Montpellier 3, France), M. Billières (Univ. de Toulouse-Le Mirail, France), P. Charaudeau (Univ. de Paris 13, France), N. Dittmar (Univ. de Berlin, Allemagne), V. Dospinescu (Univ. "Stefan cel Mare" de Suceava, Roumanie), F. Fernández Rei (Univ. de Santiago de Compostela, Espagne), A. Lodge (St Andrews University, Royaume Uni), I.-L. Machado(Univ. Federal de Minas Gerais, Brésil), M.-A. Paveau (Univ. de Paris 13, France), P. Sauzet (Univ. de Toulouse-Le-Mirail), G. Siouffi (Univ. de Montpellier 3, France).
La collectionLangue et Parole. Recherches en Sciences du langagese donne pour objectif la publication de travaux, individuels ou collectifs, réalisés au sein d'un champ qui n'a cessé d'évoluer et de s'affirmer au cours des dernières décennies, dans sa diversification (théorique et méthodologique), dans ses débats et polémiques également. Le titre retenu, qui associe deux concepts clés (et controversés) duCours de Linguistique GénéraleFerdinand de Saussure, veut signifier que la de collection diffusera des études concernant l'ensemble des domaines de la linguistique contemporaine/descriptions de telle ou telle langue, parlure ou variété dialectale, dans telle ou telle de ses/leurs composantes; recherches en linguistique générale mais aussi en linguistique appliquée et en linguistique historique ; approches des pratiques langagières selon les perspectives ouvertes par la pragmatique ou l'analyse conversationnelle, sans oublier les diverses tendances de l'analyse de discours. Elle est également ouverte aux travaux concernant la didactologie des langues-cultures.  La collectionLangue et Parole souhaite ainsi contribuer à faire connaître les développements les plus actuels d'un champ disciplinaire qui cherche à éclairer l'activité de langage sous tous ses angles. Rappelons que par ailleurs la CollectionSociolinguistique de L'Harmattan intéresse les recherches orientées spécifiquement vers les rapports entre langue/langage et société.
Dernières parutions Mohamed EMBARKI,La coarticulation. Des indices à la représentation, 2011. Paul BACOT,La construction verbale du politique, Etudes de politologie lexicale, 2011.
SOMMAIRE
Introduction ..................................................................
1. L'identité comme construction en diachronie et en synchronie
Alain Coïaniz : Médiation langagière et profils identitaires Thierry Malbert : Identité des Comores : regard anthropologique sur la réforme du nom à Mayotte........ Dominique Razafindratsimba : Ancrages identitaires à Madagascar ............................... ................................. Marcienne Martin : Structure organisationnelle, identité et nomination, le cas des esclaves affranchis de l’ancienne île Bourbon [Île de La Réunion - Océan Indien] ...............................
2. Pratiques ordinaires, professionnelles et identitaires
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Sylvain Cubizolles : Le football du dimanche matin. Ancrages identitaires et individualisation dans une pratique sportive de rue à La Réunion ............ 101 Salim Nana Ibrahim, Judith Patouma, Fabrice Viale : Le sport et les ancrages identitaires à la Réunion .......... 125 Stéphane Guillon : Du projet au ciblage : liberté et refroidissement des attentes. L'exemple des jeunes débutants chômeurs diplômés (D.U.) à La Réunion................................ ................................. 141 Sylvie Lebon, Michel Latchoumanin, Albert Martinez : L'ANPE à La Réunion : nouveau service, nouvelle identité ? 159 Albert Martinez : Les pratiques langagières au cœur de la construction identitaire : l’exemple du rapport au travail chez les jeunes Réunionnais ......... 177
3. Langues, langage et identités
Judith Patouma : Des pratiques à la conscience réflexive dans la définition des identités. Effets sociaux d’une médiation langagière à La Réunion ..................... Paule Fioux : L’identité plurilingue de jeunes enfants réunionnais à l’épreuve d’une pragmatique conversationnelle ............................ Josy Cassagnaud : Langues et identité à Mayotte.......... Rada Tirvassen : L’école mauricienne et sa politique linguistique comme lieu de résolution des problèmes identitaires .............................................. Pierre Mbima : Aspects identitaires des productions linguistiques : cas du créole de la commune urbaine de Diégo-Suarez à Madagascar
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INTRODUCTION
Si toute identité est affaire de rencontres, de réseaux, elle s'inscrit apparemment dans des aléatoires autant historiques que personnels, et se construit d'ancrages revendiqués ou subis, péniblement conquis ou résultant des houles de l'Histoire.
Les pays, les territoires de l'Outre-Mer français sont aujourd'hui travaillés d'interrogations partagées, en Europe ou dans le reste du monde, mais certains départements français, tels la Guadeloupe, ont vécu en 2009 des événements économiques et sociaux auxquels sont venues s'adjoindre rapidement des questions identitaires fortement imprégnées d'un passé au fond pas si lointain. Se sont alors manifestées des interrogations : comment ne pas se laisser imposer une identité, comment s'approprier ou se réapproprier son histoire et l'inscrire – la faire inscrire – dans l'histoire française ? Comment gérer ce « temps des fondations » qui semble aujourd'hui se manifester avec insistance, après que les grands précurseurs ont en leur temps élevé leurs voix ? Il est évident que les peuples ultramarins (ultramarins pour qui ?) sortent de la mésestime de soi, cette glace déformante tendue à bout de bras par les puissants, perceptible jusque dans les patronymes dont certains furent affublés, dans les dénominations catégorisantes des ascendances (mulâtre, bata chinois...), cette mésestime infiniment plus dangereuse que la victimisation, l'aigreur ou le ressassement, parce qu'elle taraude et fige. On espère alors une mémoire des résistances avec ses héros, seule posture capable de rendre digne un passé douloureux dont la réduction à la domination ne saurait faire symbole positif... Car on ne construit pas une identité sur un passé d'enfant battu, d'esclave ou de colonisé, mais sur l'imaginaire d'un avenir fait de dignité et de liberté. Et, plus encore, la question d'une certaine mémoire s'impose : « Je ne crains pas qu'on m'oublie, je crains que l'autre, qui m'avait pris, oublie. »
Mais qu'en est-il dans l'Océan Indien ? A l'île de La Réunion, en 2009, les revendications ont été fortes mais portant quasi exclusivement sur l'inégalité sociale, sur le coût de la vie, les salaires.
Les îles de l'Océan Indien, soumises autant aux vents destructeurs ou aux alizés, mais aussi aux tempêtes nées de l'ambition et de la folie des hommes, ont vécu de longues patiences sous le joug, mais ont toujours rêvé et tenté de réaliser leurs espoirs, que ce soit dans l'orbe des puissances qui les avaient conquises, ou voguant vers des destinées qu'elles ont décidé de découvrir seules, se construisant, avec les aléas tenant à ces aventures qui font les hommes conquérants, les peuples fiers et les dieux avenants, dit-on...
Le lecteur ou le voyageur nourri de littérature savante sur le sujet des identités sait bien que celles-ci ne se peuvent que par le commerce avec l'autre, sous et par le regard de l'autre. Car toute affirmation de soi procède d'un long travail de différenciation, de séparation ou parfois d'un séisme brutal, qui jamais pourtant ne parviennent à refouler la longue théorie des souffrances et des joies, des victoires et des défaites qui nous façonnent, autant que les ruptures.
Car en ces pays de frangipaniers et de palmes où errent peut-être encore les fantômes de Baudelaire ou de Bernardin de Saint-Pierre, d'autres réalités, d'autres défis s'imposent.
Les langues d'abord, langues de quotidienneté, marquées de français, d'anglais, langues des origines, langues imposées, importées, langues construites (celles des jeunes, des marginaux...) dans le « mêlement » des cultures (Josy Cassagnaud), des pratiques, accouchant de ces diversités qui compliquent la vie des linguistes mais expriment l'homme...
Le rapport au travail (Michel Latchoumain, Sylvie Lebon et Albert Martinez) ou à la formation (Stéphane Guillon), les lignées familiales (Thierry Malbert) - dont les logiques apparaissent parfois rétives à entrer dans le moule des exigences modernes, surtout lorsqu'il faut porter un nom chargé du poids et de la douleur
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d'une histoire toujours présente (Marcienne Martin) - travaillent ces constructions, tout autant que les pratiques de la quotidienneté, le sport (Sylvain Cubizolles, Nana-Ibrahim, Judith Patouma, Fabrice Viale) ou cette langue qui façonne, mais à propos de laquelle on continue de s'interroger (Judith Patouma), quand la modernité s'impose et bouleverse (Dominique Razafindatsimba, Pierre Mbima). L'école peut-elle à elle seule résoudre ces contradictions, ces tensions (Paule Fioux, Rada Tirvassen) ? Ou s'agit-il, patiemment, lentement, d'accepter de trébucher sur le « sol raboteux du langage » (Wittgenstein) –deset langages des pratiques – de trébucherensemble, puisque la vie est, comme le disent les indiens Matawaï, un chemin que l'on fait en marchant...  A.C., P.F. N.B. Les contributions rassemblent plusieurs laboratoires de l'université de La Réunion et de Métropole : CIRCI, Centre interdisciplinaire de recherche sur les constructions identitaires, DIMPS, Déterminants interculturels de la motricité et de la performance sportive, ORACLE, Observatoire Réunionnais des Arts, des Civilisations et des Littératures dans leur Environnement, MODYCO, Modèles Dynamiques Corpus U.M.R. 7114 du CNRS Les auteurs sont référencés dans leur laboratoire à la date de publication de cet ouvrage.
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