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Description
Sujets
Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 15 mars 2015 |
Nombre de lectures | 42 |
EAN13 | 9782336372433 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 1 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Couverture
4e de couverture
Collection dirigée par Yvon Pesqueux et Gilles Teneau
Perspectives organisationnelles
Collection dirigée par Yvon Pesqueux et Gilles Teneau
C’est depuis l’apparition de la grande organisation comme phénomène social suffisamment important que se pose la question de la construction d’un champ de savoir qui lui soit spécifique, celui des sciences des organisations, la grande entreprise en étant la manifestation concrète majeure. C’est l’action organisée dans cet endroit spécifique qui constitue le matériau empirique et conceptuel et l’enjeu de la création de savoir, ceci venant justifier l’existence de la collection « Perspectives organisationnelles ».
L’organisation est à la fois organisée et organisante c’est-à-dire qu’elle cherche à maintenir la socialisation qui lui est inhérente ce qui lui permet en même temps de se maintenir ; elle cherche à relier les agents organisationnels et à se relier, c’est-à-dire à relier les agents organisationnels avec les autres ; elle cherche à produire des biens et des liens ce qui lui vaut d’assurer sa pérennité. L’organisation matérialise l’existence d’un « équilibre » entre des logiques structurelles et celles des agents qui les animent. L’organisation est donc une construction sociale contingente qui prend en compte des objectifs, des conditions d’environnement et la mentalité des agents qui s’y trouvent.
Dernières parutions
Gilles TENEAU, L’erreur humaine. Modèles et représentations, 2014.
Société de Philosophie des Sciences de Gestion (SPSG), Penser le management et les sciences de gestion avec Hannah Arendt , 2014.
Marie-Caroline MOULIN, La gestion des crises « hors cadre » , 2014.
Société de Philosophie des Sciences de Gestion (SPSG), Le prêt-à-penser en épistémologie des sciences de gestion , 2014.
Titre
Sous la direction de Sonny Perseil et Yvon Pesqueux
F AIRE L’ECONOMIE DE LA DENONCIATION
Actes de la journée d’études organisée au Conservatoire national des arts et métiers, le 21 mars 2014
Ouvrage publié avec le soutien du Laboratoire interdisciplinaire de recherche en sciences de l’action (LIRSA – EA 4603)
L’Harmattan
Copyright
Maquette : Confidens
© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-72254-2
Sommaire
Couverture
4e de couverture
Collection dirigée par Yvon Pesqueux et Gilles Teneau
Titre
Copyright
Introduction : recherche en sciences sociales et dénonciation Sonny PERSEIL (Cnam / LIRSA)
I. T RANSPARENCE ET DÉNONCIATION
La transparence, entre dénonciation et dévoilement Yvon PESQUEUX (Cnam / LIRSA)
Le droit français entre visibilité et transparence Marielle MARTIN (Cnam / LIRSA), Sonny PERSEIL (Cnam / LIRSA)
II. G ESTION OU DÉNONCIATION ?
L’injonction de sécurité comme dispositif organisationnel : le cas d’un atelier de retraitement de combustibles nucléaires Sophie AGULHON (MINES ParisTech), Franck GUARNIERI (MINES ParisTech)
L’alerte professionnelle éthique et la légitimation de la dénonciation Khaoula BEN MANSOUR (ESC Tunis), Karim BEN KAHLA (ESC Tunis)
III. D ROIT, POLICE ET DÉNONCIATION
La dénonciation sous l’angle juridique : la délicate quête d’un équilibre des protections Marielle MARTIN (Cnam / LIRSA)
Dénoncer les « méchants » ? Des degrés contrastés d’investissement politico-moral dans le métier policier David PICHONNAZ (Laboratoire de Recherche Santé-Social / Université de Lausanne)
Les forces de l’ordre et du désordre Sonny PERSEIL (Cnam / LIRSA)
IV. É VOLUTIONS POLITIQUES ET DÉNONCIATIONS
Décryptage et ontologie de la dénonciation Assane BADIANE (Cnam / LIRSA)
Le gouvernement marocain dispose-t-il d’une stratégie de dénonciation de l’économie de rente ? Abdelghani OUGAZZOU (Cnam / LIRSA)
En guise de conclusion
Des mêmes auteurs
Adresse
Introduction Recherche en sciences sociales et dénonciation Sonny PERSEIL Chercheur HDR au LIRSA / Cnam
Avant toute chose, il convient de rappeler que la journée d’études, pour laquelle ce livre constitue une version enrichie des actes, a pris la suite, au sein de notre laboratoire, d’autres manifestations scientifiques consacrées à des problématiques voisines : notre journée d’études du 29 mars 2013 sur l’organisation de la transgression et l’économie informelle (dont les actes ont également été publiés chez L’Harmattan) ; le séminaire du LIRSA du 11 avril 2013 « La transparence, nécessité ou nuisance pour les organisations ? » ; et, plus récemment, le 4 mars 2014, une conférence sur la lutte contre la fraude fiscale. « Faire l’économie de la dénonciation » se présente ainsi comme une continuation de nos précédents échanges ; il semble en effet logique qu’en se penchant sur les phénomènes transgressifs – dont la fraude – et en évoquant la transparence, l’on soit amené à se poser des questions sur les possibilités de dénoncer les fautes, les dysfonctionnements et leurs auteurs, mais aussi sur les voies de professionnalisation de la dénonciation.
Par ailleurs, comme on le dit fréquemment pour vendre un livre, un documentaire ou une recherche, « c’est un thème d’actualité ». Quand on pense aux nombreuses et récentes affaires politico-économiques à la une de nos médias, affaires qui ont pris forme grâce à des révélations compromettantes et ont consisté en la dénonciation de quelques transgresseurs présumés, on peut effectivement considérer que cet argument d’actualité est, ici, plutôt approprié.
Première question, préliminaire de ces échanges, qu’est-ce que la dénonciation ? Le dictionnaire Larousse , précise que la dénonciation est l’action de dénoncer, à savoir, premièrement « signaler comme coupable à la justice, à l’autorité compétente », et par extension « s’élever publiquement contre ». Il existe aussi un autre sens, juridique, sur lequel reviendra notamment Marielle Martin, « annuler, rompre un engagement ».
En suivant la première définition, il n’est pas étonnant qu’on souligne immédiatement, parmi ceux pour lesquels la dénonciation constitue un outil de travail et qui ont donc intérêt à la favoriser et à la formuler de façon à ce qu’elle soit exploitable, la présence de la justice et des forces de l’ordre qui visent effectivement à établir des culpabilités. Ces agents, procureurs, juges d’instruction, officiers de police, enquêteurs, payent parfois leurs sources, et d’ailleurs, dans certains cas, ces sources peuvent tendre à se professionnaliser, c’est en particulier le cas en Corée du Sud, où il existe des académies de chasseurs de prime appelées par nos médias « écoles de la délation » ( France Info , 7/9/2011). Si l’on ne s’en tient cependant qu’aux agents publics qui parviennent à établir des fautes individuelles, on peut estimer qu’ils sont mandatés par notre société pour dénoncer, ce qui est le préalable au jugement et à l’exécution de la sanction éventuelle. D’autres professionnels du contrôle et de la vérification sont plus explicitement mandatés ; il s’agit notamment des auditeurs, des comptables, des experts, des consultants, des évaluateurs, engagés par des entreprises, désignés en justice ou par l’administration. La mise en évidence d’erreurs comptables, de fraudes mais aussi de comportements relevant d’une mauvaise gestion peut effectivement constituer une mise en accusation des responsables, que ce soit ou non sur le plan juridictionnel.
Le cas des journalistes est sans doute différent. Même si l’on dit parfois que la presse ne s’intéresse jamais aux trains qui arrivent à l’heure, la dénonciation est loin d’être le lot commun, la grande majorité des reporters semblant plutôt travailler à l’énonciation, sans chercher coupables ou fautes. Cependant, quelques-uns d’entre eux ainsi que certains médias se sont spécialisés dans cette quête de la révélation, qui prend souvent la forme de la dénonciation de méfaits commis par des personnalités. Le scoop consiste en effet fréquemment à rechercher des faits répréhensibles jusque là dissimulés par leurs auteurs. Et lorsqu’un support diffuse ce type d’informations – que ce soit Mediapart pour Cahuzac ou Sarkozy, Le Point pour Copé, Le Canard Enchaîné pour bien d’autres exclusivités – les ventes augmentent en g