La compagnie maritime Allan de l Ecosse au Canada au XIXe siècle
217 pages
Français

La compagnie maritime Allan de l'Ecosse au Canada au XIXe siècle , livre ebook

-

217 pages
Français

Description

La compagnie maritime canado-écossaise Allan Line, qui assura le service du courrier jusqu'à la Première Guerre mondiale et transporta de nombreux migrants, est tombée dans l'oubli. Son histoire est celle d'une famille écossaise pionnière, qui ne peut s'appréhender que sur fond de révolution industrielle et d'ère victorienne, époque de prestige pour le Royaume-Uni. La réussite sociale récompensait les individus les plus entreprenants en leur offrant de magnifiques occasions d'ascension sociale, opportunités que les Allan ont su saisir.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2009
Nombre de lectures 104
EAN13 9782296237964
Langue Français
Poids de l'ouvrage 11 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À mes parents

Je suis particulièrement redevable à ma mère età
mon maripour les nombreuses relectures decet
ouvrage, à BrigitteHébert pour samise en page, à
RaymondeLitalien,ÉlianeTalbot etJean-Paul
Barbiche pour leur soutien indéfectible. Qu’ilsen
soient tousicivivement remerciés.

« Whosoever commandeth the sea
commandeth trade,
whosoever commandeth trade
commandeth the riches of the world »

Sir WalterRaleigh
Avant-propos de l’Historye of the World(1614)

«Quiconque contrôle lesmers
contrôle le commerce,
quiconque contrôle le commerce
contrôle les richessesdumonde »

SOMMAIRE

PRÉFACE
PROLOGUE
I – UNE JEUNESSE ÉCOSSAISE
II – PETITE COMPAGNIE DEVIENDRA GRANDE
III – MISÈRE SOCIALE ET ÉMIGRATION
IV – ÉMIGRATION SAUVAGE ET ÉPIDÉMIES
V – 1847 «ANNUSHORRIBILIS»
VI–ÉMIGRATION SUBVENTIONNÉE
VII–UN«PLAN COM»AVANT LA LETTRE
VIII–IMPITOYABLES ATLANTIQUE ET
SAINT-LAURENT
IX–UN CONTRAT À RISQUES MAIS FORT
JUTEUX : LE COURRIER
X–UN PARFUM DE SCANDALE
XI–UN EMPIRE AU SEIN DE L’EMPIRE
XII–LES ALLAN À LEUR APOGÉE
ÉPILOGUE
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES CARTES
LISTE DES PHOTOGRAPHIES

p. 13
p. 17
p. 25
p. 33
p. 53
p.63
p. 77
p. 85
p. 95

p. 105

p. 133
p. 147
p. 167
p. 177
p. 195
p. 207
p. 213
p. 215

PRÉFACE

Sepenchersur une saga familialepossèdetrois vertus.
Ilyatoutd’abord l’évocation d’uneréussite humaine,que
chacun d’entre nouspeut ressentircommeunconte,unrêve
quiseraitdevenir réalité,uneviesurlaquelle
imperceptiblement,onchercheàfaireuntransfert.C’est
presque du roman.
Ilyaensuite latranche d’histoire.Dansletravail d’Annie
Blondel,remarquablementdocumenté etannoté,on prend
conscience du rôle que lafamilleAllanajoué dansl’histoire
duCanada,non paslapetite,maislagrande, celle des vastes
e
mouvementsmigratoiresduXIXsiècleàpartirde l’Europe,
qui ontdonnéauxpaysd’Amérique duNord lapersonnalité
que nousleurconnaissonsaujourd’hui.
Etpuisilyauneréflexionsurlasociété dans son
ensemble,surles rapportsdeshommesentre euxetavecle
monde économique, ce quisouvent serecoupe.On découvre,
jouraprèsjour, annéeaprèsannée, commentl’initiative
individuelle peutarriveràsouleverdesmontagnesde
résistances.Parquelshasardsde l’intelligence etdes
circonstances un jeune ouvrieragricole écossais,un pauvre
parmi lespauvres, a-t-il perçuqu’en prenant son destinà bras
lecorpsil pouvait se propulser– lui-même maisaussi
plusieursgénérationsaprèslui –versle hautd’unesociété
qui, àpriori,se disposaitàlui opposerlesblocageslesplus
rigides?
Y-a-t-ilseulement uneréponseauxquestionsque nous
soumetcette épopéerare,voire exceptionnelle,donton ne
trouve deséquivalentsqu’àl’unité,etparlescheminements
lesplusinattendus.
Lecaractère initiatique du voyage domine l’existence des
membresde lafamilleAllan.Hugh prépare l’œuvre desavie
envisitantlesÉtats-UnisetleCanada,deuxpays
e
charismatiquesetmythiquesauXIXsiècle.Puisilconstruit

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méthodiquement son projet,prenantappuisurlesavancées
technologiquesdeson époque,en particulierlamodernisation
de lamarineàvoile parl’utilisation de lavapeurcomme
source d’énergie,quiaccentuaencore,s’il en étaitbesoin,la
puissance économiquebritannique de partetd’autre de
l’Atlantique.
Lespersonnalitésexceptionnelles sont viterepérées,et
HughAllansaurapénétrerlesmilieuxporteurs, à Glasgow, à
Liverpool, à Montréal,encommençantparceuxquisont
dirigéspar sescompatriotesécossais,eux-mêmes souvent
portésparle levieréconomiquevictorien.
Le petitmousse, AlexanderAllan deviendral’armateurde
touteune flotte de naviresmarchands.Àlatête deson empire
encroissancerégulière etirrésistible,il placerasescinq fils
dontilsauratrèshabilement repérerlesqualitéshumaines
appropriées:le gestionnaire,le négociateur,levoyageur.
e
L’Angleterre duXIXsiècle esten peine:lasociété issue
de larévolution industrielle estdéstabilisée etn’arrive pasà
gérerl’innombrablecohorte desesindigentsqui mendient
auxportesde laprospérité.Lafamine irlandaiseaggrave
cettesituation.
Pour un grand nombre,laseule issue estl’expatriation,
l’émigration forcée.Lademande estconsidérable,etles
naviresde la compagnie familiale de navigationAllanLine
sontdisponibles.Descontratsaveclesautorités
gouvernementales,des sociétésd’émigration etdes sociétés
debienfaisanceassurent untraficrégulieren direction du
Canada.Pourles voyages retour,lesnavires transportentdu
boisetdesmatièrespremièresdontmanque leRoyaume-Uni.
C’estparmilliersque desfamillesentièresquittentlesIles
britanniquespourQuébecouMontréal.Naufrages,
épidémies, concurrence,etmême lesguerres,rien n’arrête
l’activité de la compagnie.D’ailleurs,leCanada a besoin
d’unapportpermanentde main-d’œuvre, caril esten pleine
période de grands travaux,telle la construction de lignesde

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chemindefer,danslesquelles HughAllan investitencore, car
pourlui l’avenirestdanslatechnologie de lavapeur sur terre
commesurmer.C’estpourcette mêmeraison qu’il investit
dansdesminesdecharbon.Lesbénéficesaccumulés sont
tels,quebientôtc’est unebanque quiserafondée,la Banque
desMarchandsen 1864,et,danslafoulée,unecompagnie
d’assurance etde nouvellesentreprises.
Maisaprèsceséblouissants succès, cesmarchesforcées
verslaréussite,un épiloguese profila.LesenfantsAllan
épuisèrentleursaptitudesàentreprendre etàgérer,
décédèrentles unsaprèslesautres,lesentreprisesconnurent
desdéboires– en particulierplusieursnaufrages– etil fallut
négocierleur reprise parla concurrence.
Faut-ily voir une leçonsurlarelativité du succès,surles
limitesde l’ambition,surlanature des relationsau sein de la
société,ou tout simplement unebelle histoire devies?
Chacunappréciera;etchacun découvrira avecintérêt un
chapitre palpitant,etessentiel,de l’histoire duCanada.

Jean-PaulBarbiche
Professeur–Université duHavre
DirecteurduLaboratoireGroupe deRecherche
IdentitésetCultures

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PROLOGUE

Canada1882

Par un jourlugubre etfroid de décembre,un vapeur,le
Samartian,accoste dans le port dePortland(Maine,
ÉtatsUnis)après une mornetraversée de l’Atlantique.Àsonbord,
gîtladépouille deHughAllan,dontlecercueilvaêtre
transporté entrain jusqu’à Montréal.À72ans, alorsqu’il
rendait visiteàsafamille demeurée enÉcosse,le fondateur
decetteremarquablecompagnie maritime qu’étaitlaAllan
Line,décèdebrutalementd’unecrisecardiaque.Soncorps
placé dans un magnifiquecercueil dechêne orné de poignées
d’argentestexposé dans sonvaste manoirRavenscragsurle
montRoyal,le « millecarré doré »commesescontemporains
surnommaientle quartierhuppé deMontréal,lieude
résidence desgrandsbourgeoisetaristocrates,fussent-ils
entrepreneurs, avocats,industriels…Le27décembre 1882,
lesfunéraillesdeHughAllansontgrandioses,lecorbillard
suivi en grande pompe parlafamille etles sommités
politiques, commercialesetindustriellesde laville.S’il faut
une preuve de l’importanceaccordéeà ce décès,ilsuffitde
mentionnerque la Bourse deMontréal fermera
exceptionnellementce jour,pourpermettreauxmembresde
cette institution d’assisterauxfunéraillesetderendreun
dernierhommageà HughAllan.Il estinhumé dansle
mausolée familial,danslecimetière protestantMont-Royal.
Quelchemin parcouruentre le montRoyal etle petit village
deSaltcoats surla côte ouestde l’Écosse !Quelleascension
fulgurante qui ferad’un petitcommis unchevalierde l’Ordre
britannique !Commentlesmodestesgrands-parentsAllan
auraient-ilspuimaginerle fabuleuxdestin de leurs
descendants?En effet,rien ne laisse présager unbrillant
avenirà AlexanderAllan (1780-1854), surnomméSandypar

17

1e
sesproches.L’Écossedsu XIXiècle est trèslargement
agricole, bienpeu industrialisé

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