Paradoxes de la gestion publique
251 pages
Français

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Paradoxes de la gestion publique , livre ebook

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Description

Les organisations publiques ont connu de nombreux bouleversements au cours de ces 20 dernières années. La mise en place de nouvelles méthodes et outils de management les voit désormais se soumettre à une logique marchande et financière...mais avec quels résultats ?
Cet ouvrage s'efforce aujourd'hui d'en évaluer les impacts en mettant à jour les nombreux paradoxes qui en résultent et se propose d'apporter les solutions pratiques pour y remédier.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2005
Nombre de lectures 248
EAN13 9782336283210
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Conception et dynamique des organisations
Collection dirigée par Alain Max Guénette et Jean-Claude Sardas
Alain Max Guénette est professeur à la Haute école de gestion (HEG) de Neuchâtel où il est co-responsable de l’enseignement en Management des Ressources humaines et en Psychosociologie des organisations. Secrétaire général de la Société d’études économiques et sociales (SEES), Lausanne, il est rédacteur de la Revue économique et sociale.
Jean-Claude Sardas est professeur à l’école des Mines de Paris où il est notamment co-responsable du cours « Conception et dynamique des organisations ». Directeur du DEA « Gestion et Dynamique des Organisations », il y anime un séminaire de recherche « Dynamiques d’acteurs et conception /évolution des organisations ».
Paradoxes de la gestion publique

Yves Emery
© L’Harmattan, 2005
9782747580649
EAN : 9782747580649
Sommaire
Conception et dynamique des organisations Page de titre Page de Copyright 1. Introduction
1.1. Expériences de NGP dans les pays de l’OCDE: les évaluations sont possibles 1.2. La double dimension de la gestion publique 1.3. Un point de vue novateur : l’étude de l’interface des deux fonctions de production 1.4. Une perspective « hunianiste » 1.5. Quelques éléments de précision quant à la définition de l’objet d’étude 1.6. La structure de l’ouvrage
PREMIERE PARTIE: PERSPECTIVES THEORIQUES
2. Point de vue adopté: sources et référentiels 3. Vers une perspective humaniste de la gestion publique
DEUXIEME PARTIE: SPECIFICITES DES ORGANISATIONS PUBLIQUES ET NGP
4. Quelles spécificités pour la gestion des organisations publiques ? 5. La mouvance de la Nouvelle Gestion Publique (NGP) en question
TROISIEME PARTIE: LES PARADOXES DE LA GESTION PUBLIQUE
6. De l’absence d’intervention publique au sur-pilotage 7. Focaliser sur la mesure et perdre le sens de la mesure 8. La culture la grande perdante des réformes 9. Des mondes difficiles à concilier 10. Conclusions
Bibliographie
Couverture : Samantha Guénette et F. Paolo Sciortino — Agence B+ (bpositive.pa@gmail.com)
Mise en page : Myriam Gulfo (avec nos remerciements !)
Révision du manuscrit : Myriam Gulfo
1. Introduction

1.1. Expériences de NGP dans les pays de l’OCDE: les évaluations sont possibles
Depuis maintenant une quinzaine d’année, voire plus pour certains pays de l’OCDE, le monde de l’administration publique vit des réformes importantes et soutenues de leurs structures politiques et administratives. Ces transformations ont le plus souvent pris la forme d’expériences visant à l’introduction de nouveaux principes de gestion et de management. En effet, dès le milieu des années 1980, des critiques de plus en plus virulentes se sont portées sur le fonctionnement des organisations 1 publiques dans une période de crise économique et de restrictions budgétaires. Ces critiques reprenaient et amplifiaient un fond de scepticisme déjà plus ancien face à l’administration publique et au monde des fonctionnaires, développé en France notamment par les travaux de M. Crozier (1965), et aux Etats-Unis par des auteurs tels que Downs (1966) ; sans remonter au fond de satires, apparemment inépuisable, hantant littéralement le monde des administrations publiques depuis plus de 100 ans, porté notamment par les travaux de Courteline (Emery, 2000).
Le fonctionnement administratif est alors tout particulièrement visé, non seulement son ineffieience organisationnelle supposée — et, dans certains cas avérée — mais également son côté inhumain, trop formel, laissant peu de place à l’initiative individuelle des membres du personnel. Dans la relation avec les citoyens, il faut également mentionner cette impersonnalité, qui représente certes l’un des grands acquis du modèle classique wébérien de l’administration publique, mais un acquis qui s’est toutefois progressivement transformé en une forme de dépersonnalisation des services publics, préjudiciable autant à leur image qu’à la qualité des prestations fournies aux citoyens-utilisateurs des services publics.
Inspirés très souvent de considérations théoriques économiques de type classique, ou de pratiques managériales développées au sein d’entreprises privées, les changements intervenus ont fréquemment pris la forme de restructurations de politiques économiques ou d’autres domaines de politiques substantielles, sous couvert de mutations et de modernisations organisationnelles ; comme si l’outil de production public focalisait tous les efforts de modernisation, au point de se demander quels projets politiques sous-tendaient les réformes entreprises.
Progressivement, ces restructurations d’ordre largement économique ont rencontré certaines aspirations et revendications syndicales visant une humanisation accrue des conditions de travail, notamment par l’abandon des structures hiérarchiques considérées comme étant trop développées, ainsi que la suppression d’une gestion du personnel par trop patriarcale, autant d’éléments qui empêchent les êtres humains de faire preuve d’autonomie et d’initiatives dans des structures organisationnelles particulièrement imperméables à la prise de risques. Elles se sont également heurtées à des mouvements citoyens, formés d’utilisateurs des services publics, critiquant l’inadéquation des modes de production et de services au public (Dupuy, 1998).
D’une manière générale, cette vague de modernisation qualifiée de managérialiste notamment par C. Pollitt (2000) ou encore J.-E. Lane (1997), a pris un coup d’accélérateur sous l’impulsion des programmes de réforme mis en œuvre dans plusieurs pays anglo-saxons, dont les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Nouvelle-Zélande, portés par la publication à grand succès d’Osborne et Gaebler (1993). Subitement, avec une forme de consensus tacite étonnement répandue dans les pays de l’OCDE, les services publics et leurs dirigeants politiques paraissaient persuadés de devoir conduire les affaires publiques en transposant très largement les méthodes développées au sein des entreprises privées, ces dernières constituant le modèle idéalisé de pratiques associant efficacité et productivité. Plus généralement, le modèle du marché, fortement remis au goût du jour par les économistes néo-libéraux, véhiculant les valeurs de compétitivité, de concurrence et de scepticisme face à l’interventionnisme de l’Etat, s’imposait en toile de fond d’une vision simplifiée des services publics, assimilés sans distinction à des entreprises de services publics, fabriquant des produits pour des clients.
Les mutations auxquelles nous faisons référence ici sont avant tout des expériences nouvelles en matière de gestion publique. Même si les formes qu’elles ont pris sont fort différentes selon les pays, ces dernières s’inscrivent dans une mouvance commune que les spécialistes des sciences de l’administration ont nommé expériences de « nouvelle gestion publique » (NGP) ou de « New Public Management » (NPM) pour ce qui est de la version anglo-saxonne (Hufty, 1998).
De nombreuses évaluations ont été réalisées sur les différentes réformes entreprises dans les administrations publiques. Les experts estiment que nous bénéficions actuellement du recul nécessaire pour considérer les résultats auxquels les mutations engagées ont conduit. Toutefois, il faut d’emblée souligner que les évaluations auxquelles nous avons accès sont à la fois partielles et souvent uniques, donc fort peu comparables. En effet, ces dernières ne concernent fréquemment que certains secteurs de l’administration, ou alors il s’agit d’évaluations trans-sectorielles, mais basées exclusivement sur un seul pays, lors même que d’autres enquêtes ne prennent en compte que des expériences spécifiques — par exemple des outils de management bien particuliers, tels que l’introduction de rémunérations à la performance ou de systèmes d’assurance qualité — sans tenir compte de tout le dispositif des réformes, sans mettre en perspective les implications pour l’ensemble du système des affaires publiques. C’est dire combien il est difficile de pouvoir comparer les changements intervenus dans les différents pays de l’OCDE et surtout de pouvoir en tirer des enseignements généraux et trans-sectoriels, voire même transnationaux.
L’objectif de cet ouvrage n’est pas de combler une telle lacune informationnelle, quand bien même la

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